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15 février 2013 5 15 /02 /février /2013 12:57

Dans un premier ce chômeur n’avait pas de nom, comme pour le Malien tué par la police et la personne qui a été tuée dans une explosion dans une usine nucléaire, il a fallu chercher pour connaître l’identité de ces personnes. À Nantes il s’appelait Djamal Chab.

Si « tout a été fait avec humanité » cela veut dire que ce sont les règles qui sont inhumaines.

Pour essayer de comprendre, il faut se replacer du point de vue du contrôle social : C’était un « fraudeur ! »

Il n’avait pas déclaré une période de travail en intérim et avait continué à percevoir ses indemnités chômage. Pôle Emploi lui a demandé de rembourser ce trop perçu. Sa période de travail non déclarée ne pouvait pas être prise en compte dans ses droits, pourtant comme tout salarié du privé il avait cotisé pour cela.

La somme en jeu était de 600 euros. Au même moment on apprend que Carlos Ghosn gagne 36’000 euros par jour et qu’il propose de reporter une partie de ses gains pendant 3 ans et qu’il ne gagnerait que 26’000 euros par jour si les ouvrie-ères acceptent son chantage à la « compétitivité ».

La France socialiste pue et refuse de se regarder dans le miroir, le capitalisme continue sa ronde infernale.

Philippe Coutant – Nantes, le 15 février 2013 / Infozone, liste d’information pour la France sauvage

 

Nantes : Premier rassemblement pour que Djamal Chaab, chômeur immolé ne soit pas mort pour rien

Quelques dizaines de personnes ont tenté de se rassembler devant le Pôle Emploi où Djamal Chaab, chômeur en fin de droits d’indemnisation s’est immolé la veille.

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Les lieux étaient bouclés par la police, une dizaine de fourgon CRS selon les personnes sur place et des fouilles systématiques. Plusieurs dizaines de journalistes étaient aussi présents. Une participante témoigne.

Il devait y avoir une quarantaine de militants, le même nombre de CRS formant un périmètre protégé autour du Pôle Emploi (fermé) et beaucoup de journalistes désœuvrés (imaginez une quarantaine de militants dans une zone indus à plus de trente mètres du lieu visé). L’ambiance était un peu morose, une indignation froide, heurtée par le déni d’expression des forces de l’ordre. Un dégoût. Franchement, l’agglutinement des journalistes faisant peine à voir.

Beaucoup de ceux qui n’ont pu participer dénoncent la précarité et souhaitent que le geste désespéré de Djamal n’est pas servi à rien. Un nouveau rassemblement est ainsi organisé à Nantes ce samedi 17 février à 15h Place Royale. Une journée nationale de rassemblement devant tous les Pôles Emploi pourrait ensuite suivre le mardi 20 février. (…)

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Le Pôle Emploi de Nantes Est sous surveillance à l’annonce du rassemblement

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Raphaël Rezvanpour, ActuaLutte.com, 14 février 2013

 

Clermont-Ferrand : le Pôle Emploi occupé après le suicide d’un chômeur à Nantes

(…) Le suicide par immolation d’un chômeur hier à Nantes a suscité une onde de choc dans le pays en pleine période de crise.

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Dans la capitale auvergnate, une quinzaine de militants associatifs (Chomactif et Mouvement National des Chômeurs et Précaires) a décidé d’occuper la direction du Pôle Emploi, avenue Michelin à Clermont-Ferrand, pendant deux heures, pour alerter sur la gravité de la situation. Ils sont parvenus à rencontrer le directeur pour lui faire connaître leurs revendications : augmenter les moyens pour « améliorer l’accueil du Pôle Emploi » et instaurer un revenu minimum pour tous. (…)

Presse esclavagiste (LaMontagne.fr avec l’Agence Faut Payer, 14 février 2013)

 

Nantes. 170’000 € grugés à Pôle emploi depuis la prison

Six hommes et une femme ont comparu, ce jeudi après-midi, devant le tribunal correctionnel de Nantes, soupçonnés d’avoir escroqué 170 000 € à Pôle emploi. L’un d’eux agissait depuis la prison.

Faux documents

Particularité de ce dossier : les faux documents permettant de toucher les allocations ont été édités depuis un ordinateur du centre de détention par un escroc qui y purge une peine.

Les « bénéficiaires » de ces documents, jugés pour escroquerie, parlent de « kits Pôle emploi ». Ils contenaient des faux bulletins de paye et des lettres de licenciement bidon. À leur sortie de prison, ils présentaient ces documents à Pôle Emploi. L’un d’eux a ainsi perçu 40 000 € sans avoir travaillé.

De lourdes peines requises

Au lendemain du suicide d’un homme désespéré s’immolant devant Pôle Emploi, à Nantes, le procureur, Yann Richard, s’est appuyé sur la dramatique actualité pour ouvrir son réquisitoire.

« L’actualité démontre que beaucoup de Français qui ont bel et bien travaillé se retrouvent dans des situations dramatiques. Des gens commettent des actes irréparables faute de sous pour se nourrir… Je ne trouve pas ça drôle du tout de prendre indûment près de 200’000 € à Pôle Emploi. »

Il a requis de lourdes peines, jusqu’à 3 ans ferme, selon les casiers judiciaires des sept prévenus. Délibéré le 28 mars.

Presse carcérale (Franck Dubray, Ouest-France.fr, 14 février 2013)

 

Chômeur immolé à Nantes : la famille dit son incompréhension

Une infinie tristesse et une profonde incompréhension. Attablés dans leur cuisine, les beaux-parents de Djamal C., ce travailleur précaire en fin de droits de 41 ans qui s’est immolé par le feu mercredi après-midi devant son agence Pôle Emploi de Nantes (Loire-Atlantique), ressassent leur désarroi face à ce geste tragique. « J’avais beaucoup d’estime pour lui. Il nous a flingués », souffle son beau-père très affecté par la disparition de ce gendre « honnête, droit, poli et intelligent ».

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« On l’a aimé et il nous aimait aussi », renchérit son épouse, au bord des larmes. Il y a cinq ans, leur fille Nicole avait rencontré Djamal en Algérie. À l’époque, ce fils d’un tailleur réputé de Sidi Bel Abbès travaillait dans le monde du théâtre, à la confection des décors. Le couple s’était ensuite marié en France avant de s’installer dans un quartier tranquille de l’est de Nantes. Il avait noué de nombreuses amitiés. « Djamal s’était beaucoup impliqué auprès de la famille de l’un des otages enlevés au Niger. Il les aidait à faire des traductions en arabe », insiste la mère de son épouse.

Éplorés, les beaux-parents de Djamal tiennent avant tout à restaurer son honneur. « On a entendu certains dire qu’il travaillait au noir, c’est totalement faux, s’étranglent-ils. Il enchaînait les missions d’interim à chaque fois qu’il le pouvait. C’était un gros bosseur, très apprécié par ses employeurs. » Depuis plusieurs mois, cet homme qui avait suivi une formation en chaudronnerie œuvrait de nuit pour une entreprise de transports. « Il faisait de la manutention. Il avait travaillé tout le mois de décembre mais c’était plus calme en janvier. Il ne rechignait jamais à la tâche », ajoutent-ils.

Selon les premiers éléments de l’enquête, ce salarié à temps très partiel aurait en fait omis de déclarer certaines heures à Pôle Emploi. Et c’est en voulant obtenir ses droits à l’assurance chômage que sa situation aurait basculé. « On lui a demandé de rembourser le trop perçu mais il a surtout été victime de la double peine puisque, dans ces cas-là, l’ouverture des droits à indemnisation est retardée », raille Julien Chaillou de la CGT Pôle Emploi.

Écœuré, Djamal avait alors annoncé son terrible geste à la presse locale et à Pôle Emploi et, malgré les précautions prises, ce ceinture noir de judo est allé au bout de sa logique suicidaire. Mais autour de lui, personne n’avait perçu un tel désespoir. « C’est quelqu’un qui a toujours été très calme. Lors de son dernier passage, lundi, à l’agence, il n’a pas fait d’esclandre. Il a réclamé une copie des textes, il voulait comprendre ce qui lui arrivait. Sa colère était froide mais personne ne s’attendait à une telle issue », confie une employée de Pôle Emploi qui lui a parlé à ce moment-là. (…)

« Je sais qu’il était fatigué, notamment à cause du travail de nuit. Il avait consulté un médecin il y a environ un mois. Je lui avais dit de ne pas se laisser abattre. On était loin d’imaginer ce qui allait se passer », reprend la belle-mère de Djamal. « Je sais que ça le destabilisait beaucoup de ne pas avoir d’emploi fixe. Et puis ça rime à quoi cette histoire de remboursement d’allocations ? », enrage son beau-père. Effondré, le retraité se remémore les derniers jours. « Djamal nous a rendu visite la semaine dernière, ça faisait longtemps, se souvient-il avec émotion. Rétrospectivement, je me dis qu’il était venu nous dire au revoir. »

Presse esclavagiste (Timothée Boutry, envoyé spécial à Nantes, LeParisien.fr, 14-15 février 2013)

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Published by coutoentrelesdents - dans LUTTES

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