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15 novembre 2012 4 15 /11 /novembre /2012 09:25

Par Maud Descamps avec Reuters

 


Des palestiniens tentent de déplacer les restes de la voiture de Ahmed al Djabari, responsable de la branche armée du mouvement, tué par l'aviation israélienne à Gaza.

Des palestiniens tentent de déplacer les restes de la voiture de Ahmed al Djabari, responsable de la branche armée du mouvement, tué par l'aviation israélienne à Gaza. © REUTERS

L’aviation israélienne a annoncé qu'elle allait mener d'autres raids contre le Hamas à Gaza.

L'escalade de la violence fait de nouveaux morts. Le chef des opérations militaires de la branche armée du mouvement islamiste palestinien Hamas a été tué mercredi dans un raid israélien à Gaza. Un évènement qui s'inscrit dans un contexte de fortes tensions entre Israël et le Hamas.

Gaza: Israël attaque la direction du Hamas

• Ahmad Jaabari visé par un raid israélien. Le chef militaire opérationnel du Hamas, Ahmad Jaabari a été tué et son garde du corps blessé, a-t-on appris de sources concordantes. "Le martyr est Ahmad Jaabari", a déclaré un médecin des urgences de l'hôpital Al-Chifa de Gaza, le Dr Aymane al-Sahabani, des informations confirmées de source de sécurité du Hamas sous le couvert de l'anonymat. Auparavant, Achraf al-Qoudra, porte-parole des services de santé du Hamas, au pouvoir à Gaza, avait annoncé qu'un Palestinien avait été tué et un autre blessé dans un raid israélien sur une voiture dans la ville de Gaza, sans préciser leurs identités.

Israël et le Shin Beth visaient Ahmad Jaabari

• Puni pour ses activités terroristes. "L'armée israélienne a visé Ahmad Jaabari, chef de la branche armée du Hamas dans la bande de Gaza", a confirmé l'armée israélienne dans un communiqué, ajoutant qu'il était "directement responsable de l'exécution d'attentats terroristes contre l'Etat d'Israël ces dernières années". L'opération, menée conjointement avec le service de sécurité intérieure israélien, le Shin Beth, "visait à paralyser la chaîne de commandement et de contrôle de la direction du Hamas, ainsi que son infrastructure terroriste", selon le texte.

Les images du bombardement mises en ligne par l'Israel defense forces :


• Les images de Gaza tournées par la chaîne d'information Al-Jazeera :


• "Le général" ou "le chef d'état-major". Jaabari, apparu en public le 18 octobre 2011 lors de la remise du soldat israélien Gilad Shalit aux médiateurs égyptiens, a rejoint le Hamas lors de sa détention par Israël après son arrestation en 1982 pour planification d'opérations anti-israéliennes. Officiellement lieutenant des Brigades Ezzedine al-Qassam, branche armée du Hamas, Mohammad Deïf, Ahmad Jaabari était connu à Gaza comme "le général", ou "le chef d'état-major".

D'autres raids vont suivre

Gaza: Israël attaque la direction du Hamas

Des colonnes de fumées noircissent le ciel de Gaza, mercredi soir.

• Des tensions grandissantes. Cet attaque s'inscrit dans un contexte particulièrement tendu depuis quelques semaines entre Israël et le Hamas. La tension s'était accentuée. Des affrontements à la frontière avec la bande de Gaza a fait plusieurs morts en début de semaine et Israël s'était dit prêt à l'escalade.

• D'autres raids à venir. Israël a annoncé que les frappes de son aviation mercredi à Gaza ne constituaient pas la fin de l'opération, mais que d'autres raids aériens suivraient. Selon des journalistes de Reuters présents sur place, l'aviation israélienne a touché de nombreuses cibles, dont des postes de police tenus par le Hamas. Les brigades Izze Dine al Kassam, l'aile militaire du Hamas, ont estimé de leur côté que les frappes de Tsahal avaient "ouvert les portes de l'enfer."

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15 novembre 2012 4 15 /11 /novembre /2012 09:21

Ça y est, c’est fait, Aurore Martin a été extradée par l’état français vers son voisin espagnol, qui la jugera en dépit de tout bon sens – et même contre le droit que les états se fixent eux mêmes pour légitimer leurs pratiques… Un seul prétexte justifie cela et tant d’autres choses. La lutte contre le « terrorisme ».

Mais qu’est ce que le terrorisme? Wikipédia nous dit que c’est tout simplement « l’emploi de la terreur à des fins politiques ». On peut bien sûr trouver de bien meilleures définitions mais celle ci est assez claire dans sa simplicité. L’Union Européenne, qui a reçu cette année le « prix nobel de la paix » (et pourquoi pas le prix Kadhafi des droits de l’homme tiens? Tant qu’à rigoler), tient ainsi à jour une liste de mouvements jugés terroristes de par le monde. Bien sûr, faire l’apologie de ces mouvements, les soutenir, afficher leurs symboles voire remettre en cause leur désignation comme « terroriste » est répréhensible par la loi. Vous voyez où l’on veut en venir? Si vous défendez explicitement un de ces groupes dans ses actions, en usant de votre liberté d’expression et d’information, vous risquez de voir débarquer chez vous la police, d’être brutalisé, perquisitionné, insulté, jugé, etc, pour… éviter que vous n’employiez la « terreur à des fins politiques ». C’est d’une logique…

Cette liste inclut des groupes comme ETA, mais également comme le PKK ou le Parti Communiste des Philippines. Il est à noter que ces deux derniers groupes que nous prenons comme exemple sont engagés dans des guerres contre leurs états respectifs, bénéficiant d’un soutien populaire incontestable, appliquant différents programmes sociaux et culturels, dénonçant les crimes d’état (on peut dans certains cas parler sans risque de politique génocidaire), et la plupart de leurs actions militaires visent les forces de répression – police et armée. La classification de mouvements politique de ce genre comme « terroristes » est très révélatrice. Il s’agit non pas d’une classification objective mais d’un combat idéologique, d’une propagande bien organisée. Puisque le seul terrorisme réellement applicable dans sa définition première est en fait le terrorisme d’état. Avez-vous peur le soir d’être égorgé par un maoïste philippin, ou de voir votre voiture dynamitée par une combattante kurde? De notre côté, ce n’est pas un souci réel, puisqu’on ne souffre pas de paranoïa aiguë… Il est donc nécessaire de porter le débat sur l’emploi même du vocabulaire lié au terrorisme par les médias, et de combattre cette propagande assimilant toute résistance populaire à du « terrorisme ».

Mettre dos à dos  tous les mouvements n’entrant pas dans le cadre de la légalité pour les décrédibiliser a deux intérêts pour le système. Primo, cela permet de les présenter comme une force marginale, indéfendable, voire inhumaine. Un guérillero sera l’équivalent juridique d’un jihadiste barbare ou d’un fasciste tuant des dizaines de jeunes sur une île (voire d’un tortionnaire de Guantánamo pour ceux qui font au moins l’effort de ne pas se limiter à la « légalité » des actes). Secondo, cela légitime les actions d’un état qui se montre en protecteur de ses citoyens, arrêtant les méchants (bon, quitte à leur interdire toute possibilité d’expression et à les brutaliser un peu, mais c’est pour leur bien).

Quelques exemples historiques: la désignation comme « terroriste » des résistants au fascisme partout en Europe, notamment en France, où les médias ne manquaient pas de présenter les combattants de la liberté en poseurs de bombes. Le « patriot act » restreignant drastiquement les libertés aux USA au nom de la lutte… Pour la liberté. Ou plus récemment l’acharnement du pouvoir contre la « nébuleuse autonome » en France (qui aurait commis le crime, dans sa diversité, de retarder des trains, bon en fait peut-être pas mais dans le doute il vaut mieux surveiller illégalement tout ça, etc).

La base de la répression, de la terreur d’état, est juridiquement « l’état d’exception », aussi appelé « dictature » dans la Rome antique, qui consiste à allier autoritarisme et mépris des libertés individuelles ou collectives pour le « plus grand bien de la société »; et idéologiquement, l’idée de casser toute résistance populaire (on se fout pour notre part des véritables terroristes isolés, nihilistes, réactionnaires, nazis partisans du « lone wolf », salafistes, etc, ils constituent au mieux des prétextes à la répression) par la militarisation sociale, ce que nos camarades du FRAP appellent le « fascisme moderne », avec tout un panel de mesures de contrôle de la population. Nos camarades du Laboratoire d’Urbanisme Insurrectionnel et du Secours Rouge font à ce sujet un remarquable travail d’information et d’analyse, parmi d’autres.

On en arrive à des situations ubuesques: un citoyen américain a ainsi huit fois plus de chances d’être tué par un policier que par un « terroriste » (et s’il est noir, n’en parlons même pas…). Voilà le retournement sémantique présent dans la prétendue « guerre contre le terrorisme », mettant en place de fait un véritable terrorisme d’état. Tout militante ou militant politique peut être arbitrairement victime de celui-ci, que ses actions soit légales ou non, comme l’actualité le prouve. D’un côté nous avons un état d’alerte « exceptionnel » prolongé ad nauseam avec le maintien par exemple du plan Vigipirate habituant la population des quartiers populaires à voir l’armée patrouiller les lieux publiques. D’un autre, l’abrutissement massif relayé par les médias de masse de la bourgeoisie permet de généraliser le discours sur le bien-fondé de cette politique. « Si quelqu’un en subit les conséquences, c’est bien fait, il devait avoir quelque chose à se reprocher, c’est un délinquant »… Mais toi qui défends les politiques sécuritaires d’aujourd’hui, qui vis dans la peur de menaces inexistantes pour mieux oublier le contrôle sur ta vie, quand tous les « délinquants gauchistes » seront en prison, qui te défendra contre le rouleau compresseur du système?

Voilà pourquoi nous luttons contre ces politiques, et entre autres choses pour la libération d’Aurore Martin détenue par un système n’ayant pas fait le deuil du franquisme, pour faire connaître les crimes des états, et la légitimité des luttes populaires de par le monde. Néanmoins il nous faut être honnêtes; c’est vrai, si les classes populaires n’ont aucune raison de craindre nombre de groupes politiques étiquetés comme « terroristes », ce n’est pas le cas de tout le monde. De façon diffuse les classes dominantes – la bourgeoisie – ont peur. Peur des soulèvements populaires et de ce que cela impliquerait. C’est une peur légitime, produite par la conscience refoulée des crimes commis. La roue de l’Histoire tourne. Comme disait Yves Peirat, « il est temps que la peur change de camp », et c’est petit à petit le cas. Poussées à bout les masses sont héroïques, elles ne craignent plus la mort. Si les révolutions sont la terreur des puissants, elles sont la fête du peuple …

D.

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15 novembre 2012 4 15 /11 /novembre /2012 09:19

Besançon : Grève de la faim en solidarité avec les prisonniers politiques en Turquie !

Depuis 2 mois, un large mouvement de contestation agite les prisons turques. Des centaines de prisonniers politiques, dont des députés, élus, avocats, journalistes, activistes anti-militaristes et anti-guerres, étudiants, etc… sont en grève de la faim, d’une part pour le droit à l’éducation en langue kurde et le droit d’utiliser celle-ci dans les tribunaux afin de se défendre et, d’autre part, pour la libération de leur leader Apdullah Ocalan qui est emprisonné sur l’île d’Imrali depuis 1999 et qui n’a pas le droit de rencontrer ses avocats. En effet la grande majorité de ces détenus incarcérés depuis 2009 le sont dans le cadre de l’affaire du KCK (l’Union des communautés du Kurdistan).

Le 12 septembre 2012 (date de l’anniversaire du coup d’État en 1980), 64 prisonniers politiques ont entamé la grève de la faim. Le 22 septembre, 88 autres prisonniers les ont rejoint. Le 5 octobre, ce sont 232 prisonniers qui se sont joints à ce mouvement. Le BDP (Parti pour la paix et la démocratie) et la LDH (Ligue des droits de l’homme) essayent de faire l’intermédiaire entre les prisonniers en grève de la faim et le gouvernement, mais celui-ci refuse tout dialogue avec ces derniers. Suite à ce refus d’autres prisonniers politiques ont rejoint la grève de la faim. Ainsi depuis le 5 novembre, ce sont 10.000 prisonniers politiques qui sont associés au mouvement de grève de la faim dans 70 prisons turques, Ensuite 7 députés du BDP les ont rejoint et ils bénéficient d’un soutien massif de la part de nombreuses organisations associatives, politiques et syndicales telles que LDH, les partis de gauche, les groupes libertaires, les syndicats, les figures intellectuelles… D’après la LDH, aujourd’hui la vie de plus de 400 prisonniers est en danger !

Dès lors, s’en suit une forte solidarité en Turquie et dans les villes européennes afin de faire pression sur le gouvernement turc, pour qu’il reconnaisse les revendications des prisonniers politiques pour leurs droits fondamentaux.

C’est pourquoi, nous, la Fédération anarchiste (FA) de Besançon apportons notre soutien à cette lutte par une grève de la faim symbolique de 10 jours afin d’attirer l’attention des citoyens quelque soit leur origine avant qu’il ne soit trop tard.
Nous soutenons donc les revendications des prisonniers politiques en grève de la faim et exigeons non pas seulement la reconnaissance de leurs revendications, mais aussi la libération immédiate de tous les prisonniers politiques, à savoir les députés, maires, journalistes, intellectuels, étudiants, avocats et syndicalistes…
Nous exigeons également l’arrêt immédiat de la guerre et la répression étatique, et de trouver une solution pacifique à la question kurde.

Vous pouvez apporter vos idées, votre soutien physique ou moral, vous informer, débattre et poursuivre, ensemble, cette lutte qui se construit à l’échelle internationale.

Passez à L’Autodidacte où se déroule la grève de la faim à l’adresse suivante : 
5 place Marulaz 25000 Besançon
tel : 03 81 82 14 94

Groupe Proudhon, 14 novembre 2012


Besançon : Grève de la faim en solidarité avec les prisonniers politiques de Turquie

Depuis le 5 novembre 2012, 10.000 prisonniers politiques sont en grève de la faim dans 70 prisons turques. Selon la Ligue des Droits de l’Homme, plus de 400 d’entre eux sont en danger de mort. Parmi ces prisonniers politiques, on compte de nombreux syndicalistes, des militants kurdes, des défenseurs des droits humains, des militantes des droits des femmes, etc. qui luttent, comme nous ici, contre l’austérité, les discriminations et la répression.

C’est dans ce contexte que le Premier Ministre Recep Tayib Erdogan relance le débat sur la peine de mort, contexte aussi où le gouvernement AKP renforce la répression contre tous ceux et toutes celles qui luttent contre les attaques anti-ouvrières et liberticides.

Comme dans de nombreuses villes en Europe, des réfugiés de Turquie se sont mis en grève de la faim le 14 novembre à Besançon en solidarité avec les prisonniers politiques et pour populariser cette lutte.

Vous pouvez passer les voir et les soutenir jusqu’au 24 novembre
de 8 heures à 24 heures à la Librairie l’Autodidacte,
5 rue Marulaz à Besançon

Solidarité ouvrière, 14 novembre 2012

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15 novembre 2012 4 15 /11 /novembre /2012 09:11

“Le secret le mieux gardé de l’affaire de Tarnac”

C’est en février 2011 que parut la première brève sur le sujet : “Ce fut longtemps le secret le mieux gardé de l’”affaire de Tarnac” : un agent britannique, infiltré au coeur des mouvements altermondialistes et environnementalistes européens, a joué un rôle important dans cette enquête” (L’Express). La nouvelle est longtemps restée sans suite, orpheline. Les scandales ne s’importent pas comme n’importe quelle autre marchandise.

Leur naissance doit trop à la conformation morale du pays où ils éclatent. “L’affaire Mark Kennedy”, en Angleterre, a nourri les tabloïds et les émissions à sensation pendant des mois. Elle a conduit à la dissolution de l’unité “d’élite” des services secrets pour laquelle il travaillait, au déclenchement d’une kyrielle d’enquêtes sur les méthodes d’infiltration de la police anglaise, à la démission d’un procureur, au non-lieu de toutes les procédures impliquant de près ou de loin Mark Kennedy, et même à l’annulation de jugements déjà rendus.

Mais le fond du scandale était éthique : il tenait à l’incompatibilité du stupre et du lucre avec l’ethos puritain anglais. Peut-on, dans le cadre de son travail d’officier de renseignement, coucher avec des dizaines de charmantes jeunes anarchistes ? Est-il permis de dépenser plus de 2 millions d’euros, sept ans durant, pour financer les soirées techno, les beuveries, les vacances, les montres-espions à 7000 euros d’un James Bond piercé et tatoué de l’anarchie, et tout ça pour un peu d’information sur les activités des écologistes radicaux, des antifascistes, des militants antiglobalisation ? La sensibilité nationale répondait sans hésitation “non” à ces questions superflues. D’où l’ampleur et la durée du scandale. En Allemagne, où l’on est, semble-t-il, d’abord soucieux des procédures et du sol national, l’affaire Mark Kennedy porta plutôt sur la légalité ou non de l’usage d’un agent étranger sur le territoire allemand.

On peut dresser de l’affaire de Tarnac plusieurs généalogies également scandaleuses, et presque également barbouzardes, mais la plus significative politiquement est celle qui part de Mark Kennedy : car c’est elle qui en dit le plus long sur les arcanes de notre temps. Mark Kennedy travaillait officiellement pour la National Public Order Intelligence Unit, un service de renseignement britannique créé en 1999 afin de combattre le retour de la contestation écologiste et antiglobalisation au Royaume-Uni.

Le déploiement massif d’agents infiltrés dans ces mouvements traduit “sur le terrain” le lancement d’une nouvelle doctrine policière qui se nomme en anglais “intelligence-led policing” et en français, sous licence d’importation déposée par Alain Bauer et Xavier Raufer, le “décèlement précoce”. C’est dans les années 2000 que le Royaume-Uni s’attache, au travers de sa présidence de l’Union européenne, à la diffuser et à la faire adopter par ses partenaires européens ; ce en quoi les autorités britanniques ont réussi, comme elles s’en flattent publiquement : car, avec la doctrine, c’est un ensemble de services, de techniques et d’informations qui pourront être échangés et vendus aux partenaires en question.

Des “informations” sorties de l’imagination fertile de Mark Kennedy, par exemple. La nouvelle doctrine dit ceci : l’engagement politique, dès qu’il dépasse le cadre inoffensif de la manifestation ou de l’interpellation des “dirigeants”, sort du cadre démocratique pour entrer dans le domaine criminel, dans le “préterrorisme”. Ceux qui sont susceptibles de sortir de ce cadre sont repérables à l’avance. Plutôt que d’attendre qu’ils commettent un crime, comme occuper une centrale à charbon ou bloquer un sommet européen ou un G8, il suffit de les arrêter dès qu’ils en forment le projet, quitte à susciter soi-même le projet.

Les techniques de surveillance humaine comme l’électronique à disposition doivent être suffisamment étendues, sophistiquées et partagées. Et comme ces techniques “préventives” ne sont elles-mêmes guère compatibles avec l’ordre réputé démocratique, il faut s’organiser en marge de celui-ci. C’est d’ailleurs en toute franchise ce que répondit le chef du BKA allemand (équivalent local de la direction centrale du renseignement intérieur, DCRI) lorsqu’une commission d’enquête parlementaire s’avisa de l’interroger sur l’affaire Kennedy : “Contre les euro-anarchistes, contre ceux qui s’organisent conspirativement et internationalement, nous devons nous organiser tout aussi conspirativement et tout aussi internationalement.” “Il faut agir en partisan partout où il y a des partisans”, disait Napoléon dans une formule que Carl Schmitt se plaisait tant à citer.

Il ne fait aucun doute que le début des ennuis pour les gens de Tarnac vient d’informations, fabriquées pour certaines, volontairement gonflées pour d’autres, émanant de Mark Kennedy : il fallait bien qu’il justifie son salaire, et ses employeurs, leurs crédits. Des réseaux franco-britanniques de l’ombre auront assuré leur transmission discrète à la DCRI, qui s’est trouvée ainsi piégée, elle, bien plus que ceux de Tarnac. Telle est donc la véritable signification, et le véritable skandalon, de l’affaire de Tarnac. Ce qui se cache sous l’apparence d’un fiasco judiciaire français, c’est la constitution d’une conspiration policière mondiale revendiquée dont Mark Kennedy, officiellement actif dans onze pays, de l’Europe aux États-Unis en passant par l’Islande, n’est à ce jour que le plus fameux pion.

Comme toujours, la prose policière ne contient de vérité qu’à condition de l’inverser terme à terme : lorsque la police dit : “Les euro-anarchistes sont en train de tisser un réseau pré-terroriste européen pour attaquer les institutions”, il faut évidemment lire : “Nous, policiers, sommes en train de doubler les institutions par une vaste organisation européenne informelle afin d’attaquer les mouvements qui nous échappent.” Le ministre de l’intérieur, Manuel Valls, a déclaré à Rome que, face aux “processus de radicalisation dans de nombreux pays”, il importait d’accentuer la coopération au sein d’Interpol contre les “formes de violence provenant de l’ultra-gauche, de mouvements anarchistes ou d’autonomes”.

Or ce qui se passe en ce moment en Europe, en Espagne, au Portugal, en Grèce, en Italie, au Royaume-Uni, ce n’est pas que surgissent ex nihilo des groupes radicaux venus menacer la quiétude de la “population”, mais que les peuples eux-mêmes se radicalisent devant l’évident scandale qu’est l’ordre présent des choses. Le seul tort de ceux qui, comme les gens de Tarnac, sont issus du mouvement antiglobalisation et de la lutte contre la dévastation du monde, c’est d’avoir formé un signe avant-coureur d’une prise de conscience désormais générale.

Au train où vont les choses, il se pourrait bien qu’un jour le refus de l’identification biométrique, aux frontières comme dans la vie, devienne une pratique diffuse. Ce qui constitue la plus lourde menace sur la vie des gens, ce ne sont pas de chimériques “groupes terroristes”, mais l’organisation effective de la souveraineté policière à l’échelle mondiale, et ses coups tordus. L’Histoire nous rappelle que les intrigues de l’Okhrana, la police secrète russe, n’ont guère porté bonheur au régime tsariste. “Il n’est pas de force au monde qui puisse endiguer le flot révolutionnaire quand il monte, et toutes les polices du monde, quels que soient leur machiavélisme, leurs sciences et leurs crimes, sont à peu près impuissantes”, notait l’écrivain Victor Serge. Il délivrait aussi ce conseil dans Ce que tout révolutionnaire doit savoir sur la répression, 1926 : “Si l’accusation se base sur un faux, ne pas s’en indigner : la laisser plutôt s’enferrer avant de la réduire à néant.”

Giorgio Agamben, philosophe et Yildune Lévy, mise en examen dans l’affaire de Tarnac – LeMonde.fr, 14 novembre 2012

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15 novembre 2012 4 15 /11 /novembre /2012 09:10

La Compagnie des phospates de Gafsa de nouveau paralysée par des sit in

À peine sortie de presque trois semaines de fortes perturbations de la production sur fond de mouvements sociaux dans les principaux centres d’extraction, la Compagnie des phosphates de Gafsa est de nouveau paralysée. Des groupes de jeunes, agissant manifestement d’une manière coordonnée, bloquent depuis mardi l’extraction, la production et le transport du minerai à Métlaoui, Moularès, Rédayef, Kef Eddour, Kef Chefayer et, depuis ce mercredi matin, M’Dhilla. Les carrières, les ateliers, les parcs de matériels et les voies de chemin de fer sont tous occupés par des cohortes de demandeurs d’emploi et des salariés des « sociétés de l’environnement » réclamant leur intégration au sein de la Compagnie mère.

Principal pôle industriel de la région et du pays, la CPG venait de consentir un effort « historique » qui avait consisté à recruter des milliers d’agents de maîtrise parmi les jeunes demandeurs d’emplois des divers centres de production du bassin phosphatier. Sans réussir, apparemment, à briser le cercle vicieux de la contestation sociale et des sit in à répétition.

La compagnie qui, couplée au Groupe chimique tunisien (GCT), l’un des tout premiers employeurs et pourvoyeurs en devises du pays n’a produit, au cours des 10 premiers mois de 2012, que 2,2 millions de tonnes de phosphate marchand, soit moins du tiers de non niveau de production habituel. Plus aucun wagon de minerai n’arrive ni au terminal d’exportation de Sfax ni, surtout, au pôle chimique de Gabès. Ce dernier sera bientôt à l’arrêt après avoir épuisé son stock de réserve. Même pour le marché local, cette situation pose de gros problèmes d’approvisionnement des agriculteurs en engrais phosphatés et azotés, en pleine campagne de semailles…

Un énorme gâchis qui complique la situation de ce qu’aucuns considéraient comme le plus beau fleuron de l’industrie tunisienne. La CPG n’a même pas eu le temps de digérer la rétrogradation de la perspective de ses notes à long termes par « Fitch ratings », pas plus tard que le 6 de ce mois…

Publié par des ennemis de la révolution (Leaders.com.tn, novembre 2012)

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14 novembre 2012 3 14 /11 /novembre /2012 10:38
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14 novembre 2012 3 14 /11 /novembre /2012 10:07

Sainte-Croix-aux-Mines. Des tags sur la résidence secondaire de Roland Ries

La maison de villégiature du maire de Strasbourg Roland Ries, située à Sainte-Croix-aux-Mines, a été couverte de plusieurs inscriptions, vraisemblablement au cours du week-end dernier.

http://juralib.noblogs.org/files/2012/11/046.jpg

La maison secondaire de Roland Ries a été tagguée à la bombe, selon toute vraisemblance dans la nuit de dimanche à lundi.

Ce matin, on pouvait lire les mots « Solidarité face aux expulsions », « Squats roms Rie expulse (sic) » et « expulsons les politi-chiens » en noir et en lettres capitales sur les murs du pavillon. Un sigle abscons a en outre été tracé sur la porte d’entrée.

Roland Ries, qui est aujourd’hui en déplacement et injoignable, a été informé de cet acte de vandalisme. Une plainte devrait être déposée à la gendarmerie. La brigade de Sainte-Marie-aux-Mines est en charge de l’enquête.

Ce n’est pas la première fois que le maire de Strasbourg est ainsi visé. En janvier 2010, son domicile strasbourgeois avait été tagué, notamment d’une croix celtique.

Publié par des larbins de la maison Poulaga (DNA.fr, 12 novembre 2012)


La résidence secondaire de Roland Ries taguée et les serrures obstruées…
« Ça vous coûtera cher de nous foutre en l’air. »

La feuille de chou a reçu ces photographies prises ce matin par un correspondant bénévole [merci à lui] :

http://juralib.noblogs.org/files/2012/11/064.jpg

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http://juralib.noblogs.org/files/2012/11/084.jpg

http://juralib.noblogs.org/files/2012/11/093.jpg

« Un sigle abscons a en outre été tracé sur la porte d’entrée. » (DNA, 12 novembre 2012)

Le maire de Strasbourg possède une résidence secondaire au Petit Rombach, commune de Sainte Croix aux Mines (68160). Des tags y ont été apposés cette nuit, la porte obstruée et les serrures noyées dans la mousse et le silicone…

La feuille de chou, 12 novembre 2012


Roms contre Romains ? ça suffit !

Au matin même du 30 octobre 2012, au cours de notre expulsion, on a pu entendre des messages de compassion à notre égard, messages au contenu des plus douteux : nous expulser, nous, les Romains, alors qu’on laisse les Roms tranquilles !

On pourrait laisser croupir ces témoignages touchants de générosité là où ils le méritent s’ils n’avaient qu’un caractère exceptionnel.

Hélas il semble qu’ils revêtent les puants atours de la banalité.

Les Roms sont au centre des préoccupations de ceux qui n’ont pour autre but que de protéger leur pré carré, où déjà ils pourrissent. L’expulsion du 2, route des Romains constitue pour eux une aubaine de taille : faire sortir de l’égout leurs récriminations en s’appuyant sur des squatteurs qu’ils n’auraient pas plus aimés ni tolérés si la haine qu’ils vouent aux Roms n’avait été plus grande. Squatteurs, peut être, mais au moins ils sont blancs, devine t-on en filigrane sur certaines lèvres.

L’égoïsme, c’est le contraire de la solidarité. On a beau retourner dans tous les sens ce type de témoignage, on n’y trouve aucune trace de solidarité : en quoi instrumentaliser une expulsion pour en réclamer d’autres, plus massives, constitue t-il un acte de solidarité ? Dans une ville qui s’enorgueillit de ses kilomètres de pistes cyclables, certains, au pouvoir, dans l’opposition, ou dans la rue, semblent désirer plus de vélodromes…

Nous n’avons que faire des « soutiens » dont le seul but est de manifester haine, peur ou égoïsme : les larmes d’émotion que nous procurent ces témoignages de sympathie ont par trop le goût de la lacrymo.

Que faire dans ce bourbier ?

Ceux qui nous ont jeté dehors ont voulu au préalable nous diviser ; il n’en a pas été ainsi. D’autres s’indignent de notre expulsion afin de séparer le bon grain de l’ivraie. Les vendanges 2012 sont calamiteuses !

Mais nous ne cesserons de le répéter : une expulsion, locative ou pas, d’un quartier ou d’un territoire, est une expulsion de trop !

2, route des Romains, 11 novembre 2012


30 millions d’amis

Un inconnu nous a adressé un message via le Fessebouc de soutien au 2 route des Romains. Ses admins nous l’ont fait suivre. Outre son style fleuri, ce message condense une série de malentendus auxquels il nous donne l’occasion de répondre. Le voici in extenso :

“TU VEUX ETRE MARGINAL ? TU VAS A LA CAMPAGNE AVEC TON GROUPE DE BOUFFONS DANS UNE CABANE AVEC DES VACHES Alors ke ton papa est ingénieur,  VOTRE GROUPE D’ABRUTI est un parasite, vous troublez l’ordre public BANDE DE CONARD, ALLEZ VIVRE COMME LES ROMS QUI ONT PLUS DE MERITE QUE VOUS !

la ville de Strasbourg vous a donné la chance de vous héberger alors qu’un loyer d’une maison comme ça est de 1000 € par mois et vous, vous en avez profité pour y faire des fiesta, MENACER DES GENS DE MORT, je tiens à préciser que DEPUIS L’EXPULSION, ce groupe dort encore dans la maison alors je vais prévenir les FORCES DE L’ORDRE et là, ça sera à coup de matraque que l’on vous dégagera, VOUS ETES DES MICROBES DANS MA VILLE QUE J’AIME : STRASBOURG
 

LA VILLE VOUS A OFFERT UNE MAISON POUR HEBERGER DES GENS EN DIFFICULTES ET VOUS, vous en avez profitez pour faire la fête avec merguez, bières … MOI, JE SUIS HEUREUX QUE DES FILS DE PUT COMME VOUS, SONT FOUTU DEHORS … allez crever 1 par 1 de froid, je le souhaite ; Moi aussi, je pourrai être marginal comme vous pauvre crétins avec tes 3 dents et la Flora, cette putin
 

VOUS AVEZ SIMPLEMENT PERDU UN ENDROIT OU VOUS POUVIEZ FAIRE LA FETE, C’EST TOUT !

et votre banderole, apprenez à écrire ! tous les gens se foutent de votre gueule PAUVRE CONARD QUI VIENNENT D’AUTRES REGIONS !

SALE PROFITEUR, ALLEZ CREVER DESORMAIS ! JE SAIS QUE VOUS DORMEZ ENCORE DANS LA MAISON MAIS JE VAIS LA BRULER DANS QUELQUES JOURS DURANT VOTRE SOMMEIL, DONC JE VOUS CONSEILLE DE VOUS TENIR SUR VOS GARDES

avec vos fleurs en marquant : “à notre maison Chérie”

VOTRE MAISON ? TU ES CULOTER, C LA MAISON DE LA MAIRIE PAUVRE CRETIN, JE TE FOUETRAI DES POINGS DANS LA GUEULE SI T’ETAIUS DEVANT MOI AVEC TON GROUPE DE BLEDARD

CASSEZ-VOUS OU JE VOUS CREVE ! JE PENSE AVOIR ETE CLAIR ! “

signé : X

Cher X,

merci pour ta gentille lettre. Nous pensons que tes informations sont erronées sur certains détails.

Nous ne souhaitons pas spécialement être marginaux.

La Ville ne nous a absolument pas “offert” une maison, elle l’a au contraire achetée il y a sept ans et demi pour qu’elle reste vide, disponible pour les travaux d’aménagement futurs. Il y a maintenant six ans qu’ils essayent de nous déloger, et dès le début ils ont argué de l’imminence des travaux. Nous nous sommes donc logés par nous-mêmes et c’est bien ce qu’ils nous reprochent.

Nous n’habitons plus dans la maison puisque nous avons été expulsés par les forces de l’ordre, conformément à tes vœux. Si tu vois encore de la lumière en passant devant, c’est que la boîte de sécurité qui surveille les lieux ne s’habitue pas à l’obscurité. Si donc tu brûles la maison, préviens Polyguard avant, tu risques de te tromper de victimes.

Par contre, et la franchise nous oblige à le reconnaître franchement malgré la honte que ces révélations font peser sur nos familles : C’est vrai, certains d’entre nous sont originaires d’autres régions. C’est vrai, nous avons parfois fait la fête dans cette maison. Nous y avons même bu de la bière.

L’histoire nous jugera.

2, route des Romains, 9 novembre 2012


Rencontre avec le Maire

Monsieur le Maire était ce soir en goguette à la Scala du Neudorf, afin d’aller à la rencontre de ses administrés, d’écouter leurs doléances et de les assurer de son total engagement dans toutes les affaires qui les préoccupent. Jusqu’à la semaine dernière, nous étions des habitants de Koenigshoffen, mais il se trouve que notre expulsion nous a déracinés de ce quartier, c’est donc en tant qu’habitants de la C.U.S., et par voie de conséquence du Neudorf entre autres, que nous nous sommes invités à cette petite sauterie. Depuis l’irruption des Huissiers et autres sbires dans notre quotidien, c’était la première fois que nous avions ces élites en face de nous. Nous avons pu ainsi leur faire part de notre colère d’avoir été jetés à la rue.

http://juralib.noblogs.org/files/2012/11/0221.jpgPour la petite histoire, il se trouve également que nous avons eu au téléphone l’assistante de Maître IRION huissier de justice, afin de savoir quand nous pourrions récupérer nos petites affaires restées prisonnières au 2 route des Romains. Nous avions cru comprendre que l’article 65 de la loi n° 91-650 du 9 juillet 1991 nous permettait pendant un mois consécutif à l’expulsion de nous mettre en contact avec cette aimable personne pour cela. Or notre interlocutrice nous informa avec une compassion non dissimulée que cette loi avait été entretemps abrogée, et qu’une mystérieuse audience avec un non moins mystérieux juge traiterait de cette question épineuse le 12 décembre.

Vae victis, comme dirait l’autre. Double peine, en quelque sorte.

Le jour de l’expulsion, nous aurions du penser à emmener nos lits.

On ne se laissera pas faire, rogntudju !

2, route des Romains, 8 novembre 2012


Marche fun et funêbre

En petite procession, nous avons hier déposé une très jolie couronne mortuaire (bravo les fleuristes) sur la porte de la maison. Ce fut l’occasion de boire un petit coup ensemble, mais aussi de troubler la quiétude de la boîte de sécu attablée dans nos couverts et se mouchant dans nos draps. Le bruit de la visseuse a du les faire sursauter, ce qui a déclenché une série de coups de fil et un mitraillage photographique intensif, le tout à l’intention de leur employeur, la Ville.

http://juralib.noblogs.org/files/2012/11/106.jpgCette petite sortie fut également l’occasion d’admirer les petits mots de soutien gravés à même les funestes planches vissées sur les fenêtres. Merci, puissent-ils recouvrir la maison entière.

Souvenez-vous par ailleurs qu’une enquête publique est en cours afin de déterminer précisément les responsabilités de chaque politicien, de chaque administratif, de tous les minuscules rouages de cette merde, qui peuvent chacun à leur tour dire “je n’ai fait que mon boulot.” Leur job entraîne des conséquences qu’ils devront assumer. Nous avons déjà reçu quelques témoignages rigolos, nous recueillons ce que chacun dit ou fait publiquement, bref un petit dossier se construit. À vos plumes, les corbeaux !

À tout à l’heure.

2, route des Romains, 4 novembre 2012


Témoignage : Expulsés, et après ?

Si le 30 octobre 2012 se présente a priori à mes yeux comme une triste date, je ne souhaite pas m’abandonner à l’idée d’avoir été vaincu par la force aveugle d’une escouade de policiers mieux équipés que nous. Si nous faisons les comptes, nous voyons qui a l’avantage : 6 ans d’occupation contre 3 heures d’expulsion, une centaine de personnes venues en soutien.

La perte du 2 route des Romains est grande mais la défaite est petite, et la « victoire » de nos expulseurs, commanditaires et exécutants, est aussi minuscule qu’eux-mêmes. Les politiciens, toujours avides de vouloir s’élever un peu plus haut que le bout de leur nez, en sont à se crêper le chignon pour un mystérieux pompon : celui de prétendre savoir mieux que d’autres ce qu’il faudrait faire de modes d’action, de gens et de pratiques qu’ils ne comprendront jamais. Qu’ils se tirent dans les pattes, qu’ils tirent encore, qu’ils visent toujours plus haut !

http://juralib.noblogs.org/files/2012/11/113.jpgLe relogement de Papier Gâchette montre encore une fois qu’on n’obtient rien sans donner des coups aux gestionnaires de ce vieux monde. Que ceux qui, tenants d’une moralité 100% pure lutte, voudraient croire que ce relogement est le fruit d’une compromission avec la ville de Strasbourg, n’oublient jamais que la première sortie de Papier Gâchette fut une manifestation sauvage, que le 30 octobre 2012 les portes du 2 route des Romains ne se sont ouvertes qu’à la force de la disqueuse, et que malgré les tentatives répétées de la mairie de vouloir nous diviser nous sommes restés unis. Avoir de grands locaux, de belles maisons n’est pas une affaire de chance : les mètres cubes de dossiers déposés pour des projets qui doivent pourrir dans une salle d’archive de Strasbourg en témoigneront. Celui que nous avons rédigé il y a 5 ans pour la forme en fait partie !

Il n’y aura pas de conclusion parce que je n’en trouve pas ; pas plus que de bilan car nous n’avons pas dit notre dernier mot. Pour que le phénix renaisse encore faudrait-il qu’on l’ait réduit en cendres.

Merci à tous ceux et celles qui nous ont soutenus, et qui soutiendront et initieront des projets où nous nous sentons un peu plus chez nous.

François
2, route des Romains, 4 novembre 2012


Ouais, on a reçu un tract de soutien !

Nous avons reçu ce tract, qui a le grand mérite d’élargir la question du soutien à notre situation particulière à une problématique plus large.

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TÉLÉCHARGER LE TRACT

Si ce tract vous parle, vous pouvez le télécharger, en discuter, le diffuser, etc.

Si vous avez des critiques, des apports ou d’autres propositions, n’hésitez pas, elles seront relayées en commentaires de cette page.

Nous avons mis le doigt dans l’engrenage. Ça fait un peu mal, mais ça peut nous mener loin.

À tout de suite.

2, route des Romains, 3 novembre 2012


DERNIER AVIS AVANT COUPURE !

Monsieur RIES,

nos services ayant constaté un détournement de fluides, nous vous sommons par la présente de régulariser votre situation avant le

LUNDI 5 NOVEMBRE 2012

http://juralib.noblogs.org/files/2012/11/132.jpgEn effet, notre association a quitté le local sis 2, route des Romains le 30 octobre. Or, nous avons constaté au cours des jours suivants que des lumières étaient allumées dans le grenier, ainsi qu’un puissant spot éclairant la porte latérale. Notre contrat avec l’Électricité de Strasbourg ne saurait être détourné de la sorte.

C’est la raison pour laquelle nous ferons procéder à une coupure d’électricité dès lundi, la trêve hivernale ne s’appliquant pas en ces conditions ainsi que le stipule la loi U-58j, art. 683 ter et séqu.

En cas de difficultés financières, il vous appartiendra de contacter les services sociaux.

Veuillez agréer, monsieur, l’expression de notre passion sans borne.

2, route des Romains, 3 novembre 2012


Amère défaite !

Vous le savez peut-être déjà, nous avons perdu.

Le 2 route des Romains a été expulsé. Nous sommes dehors.

Un récit parmi d’autres peut-être :

Mardi 30 octobre.

Nous sommes prêts à l’assaut, debout à 5h comme la veille.

Le petit déjeuner parvient quand même à être joyeux.

On observe les mouvements dans la rue, les badauds circulent anodinement et nous font de petits signes d’intelligence de temps en temps. C’est drôle. Il leur manque le journal devant la gueule avec de petits trous. Leur mission est de repérer les éventuels signes confirmant la venue des pandores, pour lancer les appels à soutien le plus tôt possible.

7 heures. Ça y est. Un homme, sur le trottoir d’en face. Il vient de sortir de sa voiture et attend au passage piéton. Un costard, plutôt cher. Une tête d’ancien militaire. Il traverse, passe devant la maison, puis repasse et se plante devant la porte. Les messages sont envoyés illico. Certains hélas n’arriveront que deux heures plus tard.

Un groupe, qui fumait des clopes au fond de l’impasse se dirige à présent vers la maison, armé de pinces monseigneur et de pieds de biche. Cet inquiétante bande organisée sonne à la porte. Nous ouvrons une fenêtre. Qu’y a-t-il pour votre service. “Vous n’êtes pas surpris ?” nous assène celui qui manifestement est le chef militaire de ces joyeux drilles. Non. Mais on ne s’y habituera jamais.

Les premiers soutiens arrivent, tournent autour des agresseurs, sifflent, houspillent, prennent des photos (ce qui n’est pas du goût des expulseurs). Ils ne sont pas beaucoup, les plus tôtifs, mais ils envoient ! Pour l’instant, les suppôts de la Ville tournent autour du pot. Ils ne savent pas bien par où ils vont entrer par effraction. Par le jardin ? Non, il y a de l’herbe par terre, c’est sale. Par la porte latérale sur ses grosses glissières métalliques. Bof. Par la porte avant, vieux portail de bois rappelant l’époque où toutes ces baraques étaient de petites fermettes ? Oui, pourquoi pas ? Les outils sont dégainés.

Le groupe de soutien, qui s’est un peu étoffé, se précipite devant la porte, rempart d’amitiés diverses et accumulées contre les sbires. Ces derniers, malgré leur brutalité, veulent garder le contrôle de la situation et appellent du renfort, bleu de préférence. Un petit temps après, trois camionnettes de casqués, armés et harnachés débarquent, se précipitent sur les amis entassés et enlacés devant la porte et les jettent un par un dans le chemin, avant de les enserrer derrière un cordon bleu étanche.

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C’est le moment de tester l’efficacité de nos barricades. 1830 et 1848 sont loin, les Socialistes ont bien changé depuis, et nos savoirs-faire ont un peu décliné. Mais chaque minute passée par la dream-team de la C.U.S. à s’acharner en pestant sur nos petits bricolages nous remplit d’allégresse. Qu’ils en chient : c’est normal, puisque c’est une besogne de merde. La porte résiste un temps à leurs assauts, ils se démontent l’épaule en essayant de foncer dedans, puis après avoir eu l’idée de se servir du pied de biche, une planche finit par sauter. À leur grand dam, elle découvre un petit bout du lit de ciment disposé et bordé au pied du portail. Quelle déconvenue ! Ils optent alors pour la fenêtre, arrachent un volet, puis deux. Il y a des barreaux. Pince monseigneur, groupe électrogène, disqueuse gros format… Débauche de matériel, c’est facile, pour eux, d’ouvrir des squats.

Tout a cédé, je ne sais pas combien de temps on leur a fait perdre. Pas beaucoup. Pas assez. Mais évidemment, ce ne sera jamais assez. La partie est perdue : un flic rentre par la fenêtre, flash-ball à la main (vous savez, ces armes non-létales qui ne font que casser les rotules et crever les yeux…). Nous optons pour la fuite, plutôt que de nous faire traîner lamentablement par des flics heureux de nous dominer, plutôt que de prendre le risque que l’un ou l’une d’entre nous se fasse isoler du groupe et coincer par un affreux. Par une porte dérobée, nous réussissons à rejoindre le groupe de soutien toujours bloqué par le cordon bleu. Nous refermons la lourde porte latérale sur ses glissières et nous quittons cette maison qui nous a accueilli pendant presque six ans.

Des journalistes étaient là, qui voulaient faire un “papier” sur ce qui s’était passé ce matin. L’un d’eux me fond dessus, caméra et micro en avant, avide d’une déclaration. À qui veut-il que je parle ? Que pourrais-je dire à une caméra et à un micro, inertes, qui me mettent en lien avec des spectateurs passifs qui distraitement vont zapper pendant quelques secondes d’un sujet à un autre ? Pourquoi ne me parle-t-il pas d’abord, lui, simplement, sans tout son attirail ? Pourquoi ne me demande-t-il pas d’abord quels sont nos moyens de communications, et si éventuellement nous pouvions avoir besoin du sien ? Est-il touché par la situation, ou est-ce un simple sujet d’actu pour lui ? Est-il possible de filmer la détresse ou la colère sans un minimum d’empathie ? Pourquoi ces questions sont-elles totalement absentes de leur démarche, au point qu’ils nous regardent toujours comme des martiens quand nous leur posons ? J’ai regardé son reportage plus tard, il traduit cela par une sorte de “les squatteurs refusent de communiquer”. Si c’est cela, la communication, oui, je la refuse.

http://juralib.noblogs.org/files/2012/11/143.jpgNous aurions pu alors partir immédiatement en manif dans le quartier, comme un au-revoir, comme une dénonciation de ce qui venait de se passer, et dont les responsables n’étaient pas là. Scander les noms des BIES, des EL KOUBY et autre BOUDJEMA pour que la honte soit plus honteuse encore. Mais il était pour nous extrêmement difficile de nous arracher à la contemplation de ce qui était en train de se passer. Comme une envie morbide de céder à la fascination devant les mureurs, les tueurs d’espace, les urbanistes et leurs petites mains. Nous n’avons rien pu proposer d’autres. Puis, comme certains signes perçus à gauche à droite semblaient indiquer que les flics auraient bien effectué un petit prélèvement de manifestants soigneusement sélectionnés, nous avons choisi de nous replier, d’aller hors de leur présence pour nous retrouver avec ceux qui nous avaient soutenu, et parler, parler de ce que nous avions ressenti, de ce que nous avions pu faire ou pas, et de ce que nous allions faire plus tard.

Merci à tous ceux qui ont décidé de passer avec nous ces derniers moments, tous ceux qui nous ont aidé à leur manière et en leur nom, tous ceux qui nous ont rendus plus forts.

Merci aussi à tous ceux qui ont proposé de nous héberger, le temps de pouvoir se retourner et envisager autre chose.

Mais la lutte continue. À présent, nous allons lancer une enquête publique pour déterminer précisément les responsables de ce gâchis, et les livrer en pâture. Restez curieux.

À bientôt.

2, route des Romains, 31 octobre 2012


[2, route des Romains ] Récit subjectif d’un-e soutien

En allant vers la maison, on voit 4 fourgonnettes de flics qui déboulent devant nous. Juste le temps de garer nos vélos, et on se rend devant la grande porte… Je fais la bise à quelqu’un-e. Soudain, les copa-i-n-e-s s’agglutinent devant la porte en criant. Pas le temps de penser, je les rejoins, je tiens des bras, je tiens ce que je peux. « Casse-toi ! » je hurle à un type encravaté.

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La personne à ma gauche se fait éjecter, on est plusieurs à essayer de la rattraper, mais on n’y arrive pas. Trop tard. On ressert nos liens, on crie, on regarde à droite et à gauche pour voir qui il faut tenir en priorité. Y’a un mec par terre, tiré par les flics, je sais pas s’il est KO ou quoi mais ça me fout la trouille. Ensuite je vois plus trop ce qui se passe autour : j’agrippe une amie et un mec que je connais pas, j’ai l’impression qu’on est plus que tous les trois contre la porte, mais en fait j’en ai aucune idée. Autour y’a les flics, ils essayent de nous séparer mais ils galèrent. On crie. Ils galèrent toujours alors on se tient encore plus. J’ai les bras qui fatiguent, je sens que le flic me cogne sur la main mais j’ai pas mal. Je prends un coup au visage mais pareil, j’ai pas mal. Pas encore. Je fatigue putain faut pas que je lâche. À gauche y’a un flic qui tient mon amie et qui fait un mouvement de balancier, il s’applique méthodiquement, efficacement… C’est dur de tenir. Merde, je fatigue, j’ai plus de bras, faut que je tienne… D’un coup on est éjecté je crois tous les trois.

Y’a un flic qui me balance par terre dans le chemin, je me relève, je l’insulte. On est plusieurs dans le chemin, ils ont dégagé la porte. Y’a d’autres copa-i-n-e-s qui sont arrivé-e-s. Je tourne en rond. Les flics nous poussent, tonfa dégaînés. On est déjà bloqué-e-s ? Y’a des gens qui essayent d’aller sur la route, faire chier la circulation. Illes sont dégagé-e-s direct. Les flics traînent le mec qui est allongé, et le jettent devant nous. On lui demande si ça va, il dit que oui. Ok, il s’était vraiment allongé. On tourne, on gueule un peu, j’ai l’impression que les gens ont pas envie de formuler des slogans, plutôt crier la rage, l’amitié, dire on est là, comme ça.

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Ça dure je sais pas combien de temps, puis je vois les habitant-e-s qui sont parmis nous, sacs sur le dos ou à la main. Illes sont sorti-e-s sur le côté. Je suis soulagé-e qu’illes aient rien et en même temps ça me fait pleurer. Ça veut dire que les flics, les huissiers, toute cette merde, ont réussi à ouvrir et à pénétrer aux Romains. Et quelque part ça veut dire que c’est fini. On voulait pas qu’ils entrent et ils sont entrés, en nous marchant dessus. Les flics rigolent et menacent. « La règle c’est la règle » grinçait Bies, avec ses circuits de technocrates.

Y’a quatre connards qui regardent la porte coulissante des Romains. Des officiels. Ils reviennent vers nous. Ils croient quoi ces bâtards ? Qu’ils peuvent revenir comme ça dans la rue, comme si on n’existait pas ? On les bloque, on les insulte, mais direct les flics nous dégagent. Les quatre connards filent derrière les uniformes bleus. Y’en a un qui nous gaze deux fois, les deux fois pour le fun. Ça le fait tripper, il rigole. On voudrait le choper dans un coin, histoire de lui faire ravaler son sourire. En tout cas j’oublierai pas son visage.

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Apparemment ils ont gazé aussi l’autre groupe. J’ai pas vu. On me dit qu’il y a un mec dans les vappes, et effectivement y’a un truc de pompier de l’autre côté de la rue. De là où je suis, je vois pas ce qu’il se passe pour la maison. J’entends juste les bruits de verre, de marteau ou de je sais pas quoi. Y’a des gens qui crient dans l’autre groupe. Je me penche pour essayer de voir, un flic me repousse : « reste loin de moi ! ».

Pas mal de gens ont les larmes aux yeux. Et, j’imagine, la rage au cœur.

Six ans d’amitié et de vie face à la froideur technocratique, aux flash-ball, tonfas, disqueuses, aux méprisables légitimations… Au fond on gagnera toujours, parce que nos liens perdurent et se renforcent à chaque coup qui nous est porté. Et on n’en oubliera aucun. De Ries à Nisand en passant par Irion ou M. Olivier, et de tout ce qu’ils représentent de ce système de merde…

On va bientôt se rappeler à vos bons souvenirs, croyez-pas que ça va se finir comme ça. On est nombreu-ses.

Un-e soutien
L’Alsace Libertaire, 31 octobre 2012

 

Strasbourg / Koenigshoffen. Squat du 2, route des Romains : six ans et puis fini

Occupée depuis 6 ans par des habitants sans droit ni titre, la maison située au 2 route des Romains a été évacuée hier avec le concours de la force publique. Près d’une centaine de personnes sont venues soutenir – pacifiquement – les squatteurs.

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Au plus fort de la mobilisation, près d’une centaine de personnes sont venues soutenir, dans le calme, les habitants du 2 route des Romains.

Depuis mercredi dernier, les occupants du 2 route des Romains vivaient dans l’angoisse de l’expulsion. Ce jour-là, en vertu d’une décision de justice datant de 2011, un huissier était venu leur signifier qu’ils devaient quitter les lieux avant le 1er novembre, début de la trêve hivernale des expulsions. Depuis lors, ils attendaient. Et avaient suspendu une banderole à la façade de la bâtisse ainsi qu’une grosse poupée.

C’est finalement hier matin, vers 6h45, que l’huissier est revenu frapper à leur porte, accompagné d’une vingtaine de policiers du commissariat de Strasbourg, dirigés par le directeur départemental adjoint de la sécurité publique, Alain Winter.

Tandis que les occupants du 2 route des Romains étaient toujours à l’intérieur et les forces de l’ordre à l’extérieur, une dizaine de personnes sont venues soutenir les squatteurs et faire du bruit à l’aide de percussions, mais sans violence. Très vite, les policiers les ont contenues sur un chemin qui longe la maison, sans hésiter à user de gaz lacrymogène.

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Depuis une semaine, les habitants du 2 route des Romains s’attendaient à être délogés.

Pendant ce temps, d’autres policiers sont entrés à l’intérieur du 2 route des Romains. Les occupants, préférant éviter le contact avec les forces de l’ordre, sont sortis par une porte latérale avec quelques bagages, afin de rejoindre leurs soutiens sur le chemin. Petit à petit, les rangs des amis des squatteurs se sont étoffés : au plus fort de la mobilisation, près d’une centaine de personnes se sont rendues route des Romains pour exprimer leur solidarité, dans le calme. Parmi eux, Éric Schultz, conseiller municipal (EELV) de Strasbourg (lire ci-dessous).

Les ex-squatteurs et leurs premiers soutiens ont finalement pu rejoindre leurs amis, sur le trottoir, toujours cernés par un cordon de policiers. Les automobilistes de passage sur la route des Romains ralentissaient, curieux, et les riverains affluaient sur le trottoir d’en face. Pas forcément heureux que les forces de l’ordre mettent fin à ce squat, bouillonnant d’idées subversives mais toujours courtois vis-à-vis du voisinage.

Pendant ce temps, des ouvriers de la CUS se sont employés à condamner les portes et fenêtres du bâtiment. Les anciens habitants du 2 route des Romains sont restés jusqu’au bout sur le trottoir. Vers 9h45, il n’y avait plus personne devant la maison et certains ex-squatteurs et amis se sont retrouvés à la Semencerie, ancienne fabrique qui abrite des ateliers d’artistes, dans le quartier gare.

Le 2 route des Romains, racheté par la CUS en 2005, doit être démoli prochainement, dans le cadre du réaménagement de l’entrée de Koenigshoffen.

Publié par des larbins de la maison Poulaga (Julia Mangold, DNA.fr, 31 octobre 2012)


Petit compte rendu [augmenté] de l’expulsion, du 2 route des Romains

Le CR a été trouvé sur : azqs.com/strasbourgsquats/2012/10/30/petit-compte-rendu-de-lexpulsion-du-2-route-des-romains – des précisions ont été faites en attendant un CR plus détaillé.

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L’expulsion a commencé à 7 heures, ce mardi 30 octobre 2012, d’abord par les huissiers, les représentants de la ville de Strasbourg et un ou deux représentants des forces de l’ordre.

Le groupe de soutien présent a utilisé des instruments et autres casseroles pour improviser une fanfare. Puis il eut une résistance passive devant la porte lorsqu’un technicien commença à attaquer la porte du squat à la pince monseigneur.

Une première vague policière est intervenue quelques dizaines de minutes plus tard.

La résistance passive réalisée par une quinzaine de personnes, par effet de groupe soudé devant la porte, fut rompue par les policiers casqués et armés de leurs matraques [ainsi que des jets de lacrymo, des coups, des balançages, etc].

Les personnes furent regroupées à l’écart.

Dans la demi heure suivante, nous fûmes rejoint par une petite centaine de personnes.

Une deuxième vague de la Nationale fit son entrée, dans cette triste pièce de théâtre.

Dans la demi heure qui a suivi les personnes parquées ont tenté une libération [tandis qu'en même temps l'autre groupe essayait de bloquer la remontée vers la rue de quelques officiels étant venus sans escorte regarder le résultat de leur boulot].

Le groupe a été gazé [le second groupe aussi], une personne a eu le visage tuméfié par le lacrymogène [une autre s'est prise un coup de poing au visage], elle a fait un tour aux urgences, son visage est encore rouge à l’heure du billet, mais ça se calme.

Vers 10 heures à la fin du murage du squat, la centaine de soutiens s’est replié dans un lieu à quelques centaines de mètres pour envisager la suite des actions à mener…

Pour la suite des évènements visitez le site des habitants
Ou le site de Papier Gâchette

[…]

Filou Curieux
Squats à Strasbourg / L’Alsace Libertaire, 30 octobre 2012

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Published by coutoentrelesdents - dans SQUAT
14 novembre 2012 3 14 /11 /novembre /2012 10:01

Nous ne voulons pas voir les bureaucrates d’Europe Écologie – Les Verts

Depuis quelques jours, des dirigeant-e-s d’EELV prennent position par rapport aux expulsions en cours sur la ZAD : ils/elles expriment leur soutien aux habitant-e-s et appellent à la manifestation de réoccupation du 17 novembre. Depuis que le mouvement d’occupation existe, les dirigeant-e-s d’EELV n’ont fait que s’en désolidariser par presse interposée. Ils/elles ont parlé d’ultras, de violent-e-s agitateurs/ices et d’extrémistes ; et n’ont cessé de dénoncer des actions menées conre l’aéroport et les porteurs du projet.

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Aujourd’hui, des responsables d’EELV se désolidarisent encore des « minorités violentes ». Au cas ou ils/elles ne le sauraient pas, la manifestation du 17 est appelée notamment à l’initiative de ces mêmes « minorités violentes », de celleux qui montent des barricades et lancent des pierres pour défendre leur maison, en l’occurence les occupant-e-s de la ZAD.

Comment peut-on autant chier sur la gueule d’un mouvement, le fragiliser, pour ne pas dire essayer de le broyer ; et en même temps appeler à le soutenir au moment ou il prend de l’ampleur ? Serait-ce l’attrait des caméras ? Si les prétendu-e-s « porte-paroles » d’EELV ont tant envie de parler, ils n’ont qu’à s’expliquer d’abord sur 3 ans de déclarations odieuses à notre sujet.

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TÉLÉCHARGER LE TRACT

De notre côté, nous n’acceptons pas que celleux qui se dissocient des actes de résistance aux expulsions viennent à cette manifestation. Les responsables et figures médiatiques d’EELV ne sont pas les bienvenu-e-s à nos yeux.

P.-S. : À tout-e-s les adhérent-e-s et sympathisant-e-s d’EELV qui luttent sincèrement contre l’aéroport, vous êtes les bienvenu-e-s. Et c’était chouette de partager des moments autour des barricades avec certain-e-s de vous…

Le mouvement d’occupation


Nous voulons une manif, pas une parade

Le 17 novembre aura lieu une manifestation de réoccupation, pensée comme un moment de réaction collective aux expulsions de squats sur la ZAD.

Nous sommes des occupantEs de la ZAD. Nous ne sommes pas dans des logiques de parti. Nous ne croyons pas à la pseudo-démocratie et à son jeu de représentation. Ce qui fait la force de ces moments vécus depuis le déclenchement des expulsions, c’est de se retrouver avec un tas de gens autour de notre refus de ce projet d’aéroport, et du monde qui va avec. Nous voulons que cette manif soit celle de tou-te-s les opposantEs, et que touTEs celles et ceux qui sont en lutte y trouvent une place.

Depuis quelques jours, les stars de la politique politicienne se relaient pour annoncer leur venue. Depuis quelques jours on n’entend plus qu’elles/eux. Nous ne voulons pas que toute l’attention se braque ce jour-là sur quelques têtes d’affiche qui ont déjà tout l’espace médiatique pour s’exprimer, et qui ne fouttront jamais les pieds sur la zone si il n’y a pas 50 caméras pour les accompagner.

Nous voulons une manif d’opposant-e-s au projet d’aéroport, pas un podium pour politicardEs.

AmiEs en lutte, bienvenue !

Le mouvement d’occupation

Vu sur le site internet des occupant-e-s de la ZAD, le 12 novembre 2012

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Published by coutoentrelesdents - dans LUTTES
14 novembre 2012 3 14 /11 /novembre /2012 09:59

Le ministre de l’Intérieur Manuel Valls a accusé aujourd’hui la droite d’être responsable du « retour du terrorisme » dans le pays lors des questions au gouvernement à l’Assemblée nationale, provoquant la fureur des bancs de l’opposition et la levée de la séance.

http://juralib.noblogs.org/files/2012/11/0115.jpg

VOIR LA VIDÉO

Manuel Valls a lancé à la droite : « Le retour du terrorisme dans ce pays c’est vous », en réponse à une question du député UMP Éric Ciotti, qui mettait en cause le gouvernement sur les statistiques de la délinquance. Devant le tollé suscité par cette déclaration, le président PS de l’Assemblée Claude Bartolone a levé la séance.

Presse terroriste d’État (Agence Faut Payer, 13 novembre 2012)


(…) À gauche, le chef des socialistes, Bruno Le Roux, est lui arrivé à peine plus tard en renfort pour tenter d’éteindre l’incendie : « Quand on voit ce qui s’est passé à Toulouse [avec l'affaire Merah, en mars 2012] avec toutes les défaillances, il y a d’ailleurs une enquête aujourd’hui, je pense que la droite n’a pas à être fière sur aucun des domaines qui touchent à la sécurité des Français », a-t-il déclaré à la presse. (…)

Presse terroriste d’État (Hélène Bekmezian, blog du Monde « Chambres à part », 13 novembre 2012)

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Published by coutoentrelesdents - dans MEDIA
14 novembre 2012 3 14 /11 /novembre /2012 09:58

Trois individus ont lancé samedi soir un téléviseur sur des policiers venus les interpeller après une bagarre dans un café à Houyet, a indiqué le parquet de Dinant. Deux policiers ont été blessés.

Les trois auteurs se trouvaient précédemment dans un café de Houyet où ils se sont battus avec un client. Ils sont ensuite retournés au domicile de l’un d’eux, un appartement situé non loin du café. À l’arrivée des policiers, les trois individus ont provoqué les forces de l’ordre depuis la fenêtre de l’appartement. “Ils leur ont dit de venir les chercher. Quand les policiers se sont engagés dans la cage d’escalier, relativement étroite, pour les interpeller, l’un des trois individus a lancé une télévision. Deux policiers ont été blessés. L’un a notamment du être recousu”, a précisé le parquet de Dinant. Ils ont tous les trois été interpellés et déférés devant le juge d’instruction de Dinant ce dimanche après-midi.

Publié par des larbins de la maison Poulaga (Belga, 11 novembre 2012)

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Published by coutoentrelesdents - dans LUTTES

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