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29 octobre 2012 1 29 /10 /octobre /2012 10:13

Le 260 rue des Pyrénées a été expulsé à 6h ce matin par un très important dispositif policier (une trentaine de fourgons de CRS). Tous les habitants ont été évacués, 3 personnes ont accepté un hébergement d’urgence d’une semaine à Cergy (!). Un communiqué suivra.

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Published by coutoentrelesdents - dans SQUAT
28 octobre 2012 7 28 /10 /octobre /2012 17:12

eretik - noces alchimiks front

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Published by coutoentrelesdents - dans MUSIQUES
28 octobre 2012 7 28 /10 /octobre /2012 16:56

Le Rémouleur

Mis en ligne le 28 octobre 2012

Thèmes :

Formats : (HTML)   (PDF,270.7 ko)   (PDF,256.5 ko) 

Version papier disponible chez :

LE RÉMOULEUR – Local auto-organisé de lutte et de critique sociale

Les horaires d’ouverture du local : 
le lundi de 16h30 à 19h30, le mercredi de 16h30 à 19h30 et le samedi de 14h à 18h.

Le Rémouleur 
106 rue Victor Hugo 
93170 Bagnolet 
(M° Robespierre ou M° Gallieni)

 

leremouleur ((A)) riseup . net 
S’inscrire à la lettre d’info du local

Lieu auto-organisé de luttes et de critique sociale. 
Entrée libre et gratuite.

 

 

 

 

 

 

******************************************************************************************************************************

JEUDI 1er NOVEMBRE, 19H30 
Discussion sur "La montée de l’extrême droite en Grèce, comme outil de contre révolte et de division des luttes sociales" 
Depuis la révolte de décembre 2008, l’intensification de la crise et l’adoption des mesures d’austérité, un grand mouvement de contestation surgit en Grèce, mettant un point final à l’illusion de la paix sociale des 30 dernières années. Au delà de la violence répressive et officielle de l’État, une des réponses du Système est de faire renaître ses vielles alliances avec des groupuscules d’extrême droite, aux logiques paramilitaires. Une alliance qui rappelle la guerre civile grecque de la fin des années 40…

VENDREDI 2 NOVEMBRE, 16H30 
Café des CAFards

SAMEDI 3 NOVEMBRE, 14H 
Permanence « sans papiers : s’organiser contre les expulsions »

SAMEDI 3 NOVEMBRE, 19H 
Discussion autour du livre "Pouvoir Ouvrier à Porto Marghera" 
de Devi Sacchetto et Gianni Sbrogiò, publié aux Editions Les nuits rouges, en présence des auteurs. 
Dans la continuité des discussions sur les luttes en Italie dans les années 70’, discussion autour du livre Pouvoir Ouvrier à Porto Marghera qui relate l’expérience de l’autonomie ouvrière en Italie, entre 1968 et 1980, celle du Comité ouvrier de la Montedison de Porto Marghera et des autres comités ouvriers de la Vénétie, qui se transformeront en Assemblée Ouvrière Territoriale à partir de 1972. Leurs perspectives politiques sont issues d’un long travail d’enquêtes mené par les prolétaires et par des camarades du groupe Potere Operaio, travail qui leur permet de s’approprier pratiquement et théoriquement le fonctionnement de l’usine. Partant de la nocivité de leur travail les ouvriers en viennent à critiquer les conséquences de la production sur la vie de la région, à refuser l’aspect mortifère du capital, et à remettre en cause le travail salarié. Ils interviennent également à l’extérieur de l’usine sur les questions du transport, du logement, de la réduction des factures d’électricité, de la vie chère. La discussion sera précédée de la projection d’un film accompagnant le livre.

LUNDI 5 NOVEMBRE, 16H30 
RDV du collectif « Prenons la ville »

JEUDI 15 NOVEMBRE, 19H 
Permanence « Résister à la psychiatrie » 
(Exceptionnellement pour novembre, elle n’a pas lieu le dernier jeudi du mois) 
Projection de "La tête contre les murs" de Georges Franju (et Jean-Pierre Mocky), 1959. 
Suivie d’une discussion sur tout ce dont vous avez envie de parler ! Ce film, bien que datant un peu, pose de vraies questions sur la psychiatrie asilaire, dont certaines restent d’actualité alors que l’asile a prétendument disparu.

LUNDI 19 NOVEMBRE, 16H30 
RDV du collectif « Prenons la ville »

JEUDI 22 NOVEMBRE, 19H 
Projection de « Projet N » de Alain Cazuc, 56 mn 
Depuis deux ans maintenant, à Montreuil, des adultes qui ne sont pas des parents passent deux jours par semaine avec un groupe d’enfants. Ce que l’on appelle parfois une crèche sauvage. Nous l’avons dénommé la Zinka, c’est un mot arabe qui désigne un espace habité par les enfants, un espace intermédiaire de jeu et rencontre entre le foyer et la rue. Cette démarche de crèche n’est pas qu’un arrangement pratique, c’est aussi un espace d’échange, une expérience. 
De là émergent des sommes de questions autour desquelles nous voulons nous réunir et échanger. Les expériences de Fernand Deligny dans les Cévennes font écho à nos interrogations sur le rapport à l’autre. Le projet N tourné en 1978 par Alain Cazuc retrace à sa manière l’accueil d’enfants autistes dans les montagnes des Cévennes. Le silence, l’action et l’espace pour rythmer le quotidien d’enfants que leur différence menait à l’enfermement.

DIMANCHE 25 NOVEMBRE, 17h CINÉ-CLUB 
Projection de “The Magdalen Sister’s”, de Peter Mullan, Franco-britannique, 2002, VO sous-titrée, 1h59. 
En Irlande, dans les années 1960, quatre femmes se retrouvent pour des motifs divers dans les couvents des sœurs Marie-Madeleine. Elles devront, dans cette institution, expier, par la prière et le travail leurs pêchers supposés. Car lorsqu’on entre dans ces établissements créés au 19e siècle pour purger la société irlandaise de ses fautes, on ne peut en sortir que transfigurer. Des histoires de femmes, de luttes et d’espoir dans une Irlande suffocante. Le dernier de ces couvents à fermer ses portes le 25 septembre 1996.

MERCREDI 28 NOVEMBRE, 19H30 
Projection de « Come-back Africa », fiction-documentaire de Lionel Rogosin, Vostf. 
Pour poursuivre la discussion sur l’Afrique du sud. 
Ce film a été tourné pendant l’Apartheid en 1958 au cœur de Johannesbourg. 
"Paysan zoulou fuyant la famine, Zacharia arrive à Johannesburg en quête d’un travail pour subvenir aux besoins de sa famille. Employé à la mine d’or, il espère ainsi obtenir un permis de résidence en ville mais constate très vite qu’on l’a mal informé. Aspirant à un travail moins aliénant, Zacharia occupe plusieurs tâches clandestines successives, se heurtant chaque fois à la ségrégation et au racisme banalisé de ses employeurs blancs. Lorsque sa femme et son enfant le rejoignent, ils s’installent ensemble à Sophiatown, ghetto de la communauté noire, en espérant pouvoir trouver rapidement une situation stable…"

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Café des CAFards 
Nous sommes des centaines de milliers, rien qu’en Ile-de-France, à dépendre des institutions sociales, pour nos revenus, pour le logement, bref pour vivre. Et nous sommes des centaines de milliers à être considérés par la CAF, Pôle-Emploi, ou la Sécu, comme des fraudeurs en puissance, des mauvais pauvres à rééduquer, et à ce titre, contraints de nous soumettre à des contrôles, des humiliations, à l’arbitraire, pour conserver nos maigres allocations. 
Au chômage comme dans l’emploi, la culpabilisation, la peur de se faire radier ou virer tend à neutraliser par avance toute forme de défense collective. C’est pour s’opposer à cette politique que les CAFards, collectif de chômeuses et précaires, proposent un rendez-vous ouvert à tous une fois par mois pour échanger nos expériences, débrouiller ensemble des dossiers litigieux, s’organiser pour partager les moyens de se défendre sur les lieux de gestion de la précarité. Pour affirmer d’autres valeurs que celles du travail et du mérite, d’autres désirs que ceux que cette société voudrait nous faire intérioriser. Là où ils voudraient nous enfermer dans la peur et l’isolement, il nous faut inventer de nouvelles formes de lutte et de solidarité ! 
Rendez-vous le 1er vendredi de chaque mois.

Les rendez-vous du collectif « Prenons la ville » 
Des projets de transformation du Bas-Montreuil et du quartier des Coutures à Bagnolet sont en cours. Des centaines de personnes seront obligées de quitter leur logement. Le collectif « Prenons la ville » propose des moments de rencontres, d’échanges et d’organisation les 1er et 3ème lundis de chaque mois au Rémouleur. L’après-midi, de 16h30 à 19h30 : c’est l’occasion de partager des informations sur le devenir de son logement et du quartier. De trouver des réponses collectives. 
Le soir, à partir de 19h30 : une réunion permettra de faire ensemble le point sur l’avancée du projet et des problèmes qu’il entraîne ; de lutter contre la hausse du coût de la vie, des loyers, contre le départ forcé des quartiers où nous habitons... 
Contact : degage-onamenage(((A)))riseup(.)net

Permanence « Sans papiers : s’organiser contre l’expulsion » 
Chaque 1er samedi du mois, lors des permanences vous pourrez discuter et rencontrer des personnes ayant participé à la brochure « Sans papiers : S’organiser contre l’expulsion. Que faire en cas d’arrestation ? » (brochure en cours de réactualisation du fait de nouvelles lois sur l’immigration). Il s’agit d’un guide pratique et juridique, écrit à partir d’expériences de luttes de ces dernières années, pour s’organiser contre les expulsions.

Permanence « Résister à la psychiatrie » 
Tous les derniers jeudi du mois, à 19h, il s’agit, à l’initiative du collectif Sans Remède, de créer un moment, un espace ouvert régulièrement où toute personne intéressée par la question de la psychiatrie pourrait venir, soit pour en écouter d’autres, soit pour poser des questions, soit pour s’exprimer elle-même… Ce serait un lieu de rencontre, le lieu où une parole collective sur la psychiatrie pourrait s’élaborer, où un début de réappropriation sociale, et donc politique, de cette question pourrait exister. Dans la médicalisation du monde qui se propage, le pouvoir psychiatrique est en première ligne. Comment résister – aussi – à la psychiatrie ? A chaque permanence, un minimum de support au débat sera proposé : du son, de l’image ou un exposé relativement court (ou une autre forme d’animation). Même si nous essayerons d’apporter des réponses aux questions concrètes, ou d’adresser à des interlocuteurs capables de le faire, cette permanence ne sera pas un lieu alternatif d’aide sociale. Pas plus qu’elle ne sera un lieu alternatif d’accueil ou de soins. 
Contact : sans.remede(((A)))laposte(.)net

“Tant qu’il y aura besoin d’argent, il en faudra pour le local !” 
Nous avons besoin d’argent pour les frais de fonctionnement : loyer, charges, photocopies... N’hésitez pas à venir nous rencontrer au local ou à nous envoyer un chèque à l’ordre de “plumes” à l’adresse du Rémouleur. 
Par ailleurs, nous cherchons toujours des archives sur les luttes et des livres de critique sociale pour la bibliothèque.

PDF - 270.7 ko
programme novembre 2012 au Rémouleur
PDF - 256.5 ko
programme novembre 2012 au Rémouleur - affiche

Le Rémouleur

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Published by coutoentrelesdents - dans EVENEMENT
28 octobre 2012 7 28 /10 /octobre /2012 16:45

Co-auteur d’un essai sur l’expérience de gratuité des transports publics à Aubagne, le philosophe et dramaturge Jean-Louis Sagot-Duvauroux réfléchit au sens de la gratuité comme alternative à une société de plus en plus marchande.


Une personne déchirant un billet d’un dollar (Images Money/Flickr/CC)

Jean-Louis Sagot-Duvauroux passe une bonne partie de son temps comme dramaturge au sein d’une compagnie de théâtre malienne, Blonba.

Il est aussi, en tant que philosophe, le co-auteur de « Voyageurs sans ticket. Liberté Egalité Gratuité. Une expérience sociale à Aubagne » (éd. Au diable Vauvert).

Depuis la chute du système communiste, cet auteur de nombreux essais(notamment le best-seller « On ne naît pas noir, on le devient », Albin Michel) cherche « les vraies transformations qui ne produisent pas de la tyrannie ».

Electeur assumé du Front de gauche, il aimerait surtout que la gauche française « se pose un peu plus la question de l’alternative réelle au système capitaliste en place ».


Jean-Louis Sagot-Duvauroux (Gilles Perrin)

Rue89 : Pour commencer, une question qui peut ressembler à un sujet de bac philo : quelle est la valeur de la gratuité ?

Jean-Louis Sagot Duvauroux : La gratuité, c’est ce à quoi on accorde le plus d’importance dans nos vies. Par exemple, si je suis père de famille et enseignant, le fait de s’occuper des enfants des autres aura moins de valeur que de s’occuper du mien.

Ce qui est sans prix a plus d’importance que ce qui est évaluable financièrement. C’est brouillé par une obnubilation du marché. On a l’impression que ce qui n’est pas payant est sans valeur, mais en fait le sens de notre existence est sans prix.

Quand les gens se suicident au travail, ce n’est pas parce qu’ils ont des petits salaires, mais parce que leur activité n’a plus de sens. Si on supprime le sens, on supprime la vie. Les aspects essentiels de l’existence (l’amour, la santé, la haine...) ne s’évaluent pas monétairement.

Pourtant, la gratuité n’est pas dans l’air du temps, écrivez-vous....

La gratuité nous entoure en permanence : le trottoir, le lampadaire, l’école, les parcs, la PMI... tout cela est gratuit au sens de « chacun selon ses besoins » (et non selon ses moyens). Disons que l’accès à ces biens est sorti du rapport marchand.

En anglais, on dit « free », libre. Mais en français le mot « gratuit » a un sens étymologique religieux : c’est « Dieu nous a donné la grâce », la vie, sans demander de rétribution.

La gratuité recule aujourd’hui dans l’école ou la santé …

Mais la partie inaliénable du temps humain, le temps libre, est plus important que jamais. Des lois (congés payés, 35 heures) ont acté cela, c’est un progrès considérable.

Le libéralisme dominant défend l’idée que le marché est la meilleure façon possible de gérer des biens. Les ultralibéraux disent même que la police pourrait être un bien marchand, cherchent à mordre sur la part gratuite relativement importante de nos existences.

Si intérieurement, on sait se servir en permanence de la sphère marchande et non-marchande, les actions de la sphère marchande ont pris une valeur obnubilante.

A Aubagne, des élus communistes ont décidé de mener une action un peu anti-sarkozyste, en instaurant la gratuité des transports en commun. En pleine époque du « travailler plus pour gagner plus », c’était totalement à contre-courant...

Les élus ont en effet voulu trancher avec le système, à la différence de la vingtaine d’autres collectivités qui ont instauré cette mesure, et l’avaient fait plutôt pour des raisons techniques.

On constate que quand on sort du rapport marchand aux transports publics, on lève les freins à la hausse de la fréquentation.

Partout où les transports sont gratuits, la fréquentation des transports en commun augmente, ça crée de la productivité. Sans compter que l’investissement public a diminué par deux, un déplacement coûtait 4 euros à la collectivité, il en coûte un peu plus de 2 euros maintenant.

La gratuité, en provoquant la disparition du contrôle, a-t-elle modifié le rapport entre les gens dans l’espace public ? 


Couverture du livre

Oui et c’est un élément très important. Trop souvent, les politiques abordent les questions de sécurité de façon binaire : il y a des délinquants, il faut des caméras et des policiers. Mais les caméras n’ont jamais fait baisser la délinquance !

La gratuité des transports en commun a rendu le travail du chauffeur beaucoup moins angoissant : il n’a plus de caisse à garder, il n’a plus qu’à faire l’essentiel, transporter ses concitoyens d’un endroit à un autre, leur rendre service.

Quand le Syndicat des transports en Ile-de-France (Stif) instaure le dézonage le week-end, cela crée un sentiment de liberté et fait baisser la délinquance.

Quand les gens sont rendus à eux mêmes, on voit que globalement ils ne sont pas si méchants qu’on veut bien le dire.

Alors que quand un gamin passe sans payer devant le chauffeur, il y a quelque chose d’humiliant pour le chauffeur, de désagréable pour tout le monde. Si vous supprimez ça, l’espace public devient plus agréable et convivial. Ça ne résoud pas tous les problèmes mais on constate que globalement, les tensions intergénérationnelles à Aubagne ont été supprimées.

Aujourd’hui, on voit que l’école est de moins en moins gratuite.

L’école est surtout confrontée au problème de la ségrégation sociale et du coup, l’école publique est gratuite pour les pauvres, elle devient une école sociale, et non plus l’école de tous, où pauvres et riches ont le même avantage. Quand l’école devient une école de seconde catégorie, ceux qui ont de l’argent vont dans dans une école non gratuite.

La gauche critique parfois l’expérience d’Aubagne en disant qu’il n’y a pas de raison d’avantager les riches. Moi je réponds : il faut des endroits dans la société où il n’y a plus de différence entre riches et pauvres. La gratuité, c’est de donner aux gens un droit. Ensuite libre à eux de l’exercer selon leur bon vouloir. On pourrait imaginer un droit au téléphone, par exemple.

Va-t-on vers une extension des zones de gratuité d’après vous ?

Le mouvement global va contre la gratuité, et pourtant, la gratuité est rentrée dans le champ social et politique. On voit le succès d’audience de Paul Ariès, et de certaines de ses propositions comme la gratuité de l’eau vitale.

Je trouve intéressante l’idée d’une sécurité sociale du logement qui permettrait, en cas de perte d’emploi ou de dépression, de ne pas être chassé de son logement.

Certaines villes proposent la gratuité des obsèques, et je trouve qu’éviter aux gens de négocier la qualité du cercueil quand ils viennent de perdre un proche, c’est très humain et civilisant.

Comment à travers la gratuité favoriser des comportements plus écologiques (en rendant payants les mésusages, comme le suggère Paul Ariès) ?

L’idée qu’on a le droit de vivre dans une planète qui ne se flingue pas (et que peut-être il faut préférer mettre de l’argent dans les transports en commun) se met dans les têtes peu à peu. Cela a surgi à la conscience les vingt dernières années, et rejoint d’autres milieux sociaux.

Aubagne est une expérience très localisée mais qui donne à penser au niveau beaucoup plus large. « Think globally, act locally », disent les altermondialistes.

Si beaucoup d’actions se font comme ça, droite et gauche devront en tenir compte.

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Published by coutoentrelesdents - dans LUTTES
28 octobre 2012 7 28 /10 /octobre /2012 16:38

Pour empêcher la construction de l’aéroport du Grand Ouest, projet de Jean-Marc Ayrault, les résistants s’organisent en développant un mode de vie alternatif. (De Notre-Dame-des-Landes) Dans le bocage nantais, une poignée d’activistes compte tenir tête à un important dispositif policier. La guérilla qui s’amorce pourrait durer des mois. En jeu : la construction de l’aéroport du Grand Ouest, projet personnel Premier ministre Jean-Marc Ayrault. Un tract recouvrant le panneau d’entrée de ville de Notre-Dame-des-Landes donne l’ambiance : « Wanted Ayrault-Porc. Vinci-PS : Pour de l’argent, vous avez collaboré à la destruction des maisons de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes. Nous on va gratuitement démonter vos entreprises. » Un panneau à l’entrée de Notre-Dame-des-Landes (Sophie Verney-Caillat/Rue89) Bienvenue dans la « Zone à défendre » (ZAD), petit bout de campagne de 1 800 hectares échappant actuellement au contrôle de l’Etat. La préfecture de Loire-Atlantique a lancé le 16 octobre dernier une vaste opération de reprise en main de ces terres où Vinci compte démarrer l’an prochain les travaux de l’aéroport du Grand Ouest. Ce projet, jugé inutile et mégalo par nombre de citoyens, est encore attaqué devant différentes juridictions, et l’Etat a promis dans le protocole d’accord de sortie de grève de la faim de mai dernier, qu’il ne démarrerait pas les travaux avant épuisement de tous les recours. Neuf des douze maisons squattées sur la zone ont été vidées de leurs occupants et démolies sur le champ par un dispositif policier exceptionnel. Restent trois maisons qui s’organisent en camp retranché, des dizaines de cabanes perchées dans les arbres et des tentes qui sont plantées dans les champs chaque jour. La « Zone à défendre » va-t-elle devenir une guérilla champêtre où se jouera la crédibilité du gouvernement ? Un nouveau Larzac ? Un mai 68 des champs ? Sur place, les jeunes, dont l’étiquette politique ne peut se réduire à la mouvance « anarcho-autonome » ni à l’écologie, espèrent bien remettre en cause, à travers la contestation contre cet aéroport, le capitalisme lui-même. « Free shop » et autogestion « Ils sont où les casqués ? En relâche ce week-end ? Ah oui, c’est vrai qu’ils font les 35 heures », raille un militant anti-aéroport arrivé en renfort. Il a l’air déçu qu’aucun affrontement avec la police n’ait lieu ce samedi. On lui propose en revanche de donner un coup de main, en allant amasser du matériel de construction. « La Vache rit », grande grange en plein vent appartenant à l’Association Citoyenne Intercommunale des Populations concernées par le projet d’Aéroport de Notre Dame des Landes (Acipa) et mise à la disposition des insurgés, est le quartier général de la ZAD. Sur un grand tableau, on peut découvrir les besoins de la lutte. Poste par poste (cuisine, médicaments, reconstruction, barricades, communication) : « Céréales, COMMENT ILS VIVENT ? “ Tu fais les vendanges et tu tiens toute l’année avec 1 000 euros. ” La phrase revient souvent : vivre sans argent ou presque, c’est possible selon un “ Zadiste ”. Seuls le tabac et l’essence compliquent l’accession à l’autonomie. Mais certains parlent de fumer des plantes [pas du cannabis, ndlr] et de fabriquer soi-même ses agrocarburants. bouteille butane, dentifrice, bâche, jumelles, cire… ». Matériel et savoir-faire sont sollicités pour construire des cabanes, faire tourner la radio, le site internet. Un insurgé fatigué peut aussi trouver l’adresse d’un endroit où dormir au chaud, où laver ses vêtements, se faire soigner… A côté du « free shop », friperie qui déborde de vêtements de toutes tailles, la cuisine regorge de vivres. Une tire-lire prend les pièces et billets. Ici, on consomme selon ses besoins et on paie selon ses moyens. « On a un moral d’acier… même s’il est trempé » Les « casqués » sont attendus de pied ferme pour lundi matin, où l’une des trois dernières maisons occupées sera expulsable. Il faudra être nombreux à La Saulce dès 5 heures sur les barricades. Ses occupants n’ont pas souhaité accueillir de journalistes, je n’ai donc pu vérifier s’ils stockaient plus que des œufs remplis de peinture, leur arme préférée paraît-il. Les « Zadistes » installés depuis trois ans sur la zone – une population qui tourne, et reste généralement quelques mois – seraient deux fois plus nombreux depuis le 16 octobre. Ils ont certes perdu l’essentiel de leurs bases arrière et de leurs lieux de vie, mais comme ils aiment à le dire : « On a un moral d’acier… même s’il est trempé. » Juliette a passé la nuit à faire le guet sur la route, à expliquer aux automobilistes quelles routes emprunter pour éviter les barrages, puis a essayé de dormir dans le grand dortoir, une ancienne étable où une trentaine de matelas ont été posés à même le béton, mais les ronflements de ses voisins l’ont empêché de fermer l’œil. Avec son copain, Christophe, la trentaine, ils ont, voici une année, quitté de bons boulots dans le secteur social près de Brest et pris la route. Leur vieille voiture est devenue leur maison. Juliette et Christophe devant l’entrée de la Vache rit (Sophie Verney-Caillat/Rue89) Avant d’arriver à Notre-Dame-des-Landes, ils ont stationné dans toute une série de lieux autogérés bien connus de leur milieu (le Centre social autogéré de Toulouse, Cravirola, le squat d’artistes de la Caserne de Marseille, Longo Maï). Là-bas, ils exploraient les possibilités d’un mode de vie alternatif. Cette fois, ils se retrouvent engagés, presque par hasard, contre un aéroport. Ce « grand projet inutile », au même titre que le TGV Lyon-Turin ou la ligne à Très haute tension (THT) du Cotentin, attire contre lui les mêmes populations qu’aux contre-sommets du G8 depuis Gênes en 2001, ou dans les forums sociaux tels que Porto Alegre. Christophe et Juliette voient dans le projet d’aéroport « une tâche », le symbole de ce qu’ils rejettent dans la société actuelle : « La main mise sur des terres qui appartiennent à tous, le pouvoir des multinationales et la primauté du profit, la collusion du pouvoir politique avec le privé. » Kevin refuse l’étiquette d’écolo La Sècherie est l’une des trois dernières maisons non encore détruites. Kevin (prononcer Kévain et il m’assure que c’est son vrai prénom), jeune Rochelais l’a investie voici trois ans et avait presque réussi à « vivre en autonomie, c’est-à-dire à produire ce que je consomme ». Il a obtenu quelques semaines de délai avant l’expulsion, probablement parce qu’il payait ses factures d’eau et d’électricité, même s’il n’avait pas de bail. La semaine dernière, la police a enfermé les cinq personnes qui occupaient La Sècherie et a soigneusement démoli la maison mitoyenne, occupée jusqu’à l’été dernier par un couple d’agriculteurs à la retraite. Elle a remporté tous les gravats, et « ma ruche a été détruite », se désole Kevin, en remballant son matériel de brasserie. Il ne fera plus de bière, peut-être sèmera-t-il de nouveau des légumes sur l’emplacement de l’ancienne maison de ses voisins, en ultime signe de résistance. Moins collectiviste que les autres, Kevin a dû ouvrir grand les portes de sa maison. Les « Zadistes » y passent prendre une douche, un thé, se réchauffer autour de la cheminée, utiliser l’ordinateur. Non-violent, Kevin conteste simplement l’existence du droit de propriété en estimant qu’il aurait dû bénéficier « d’un droit d’usage » : « Cette maison m’appartient puisque j’y ai construit des choses, eux [l’ennemi incarné par la police mais aussi par Vinci, par l’Etat et les institutions en général, ndlr] ne fait que détruire. » Politiquement, l’« autonomie » dont se revendique Kevin n’a rien à voir avec celle des gens de Tarnac. Il refuse toutes les étiquettes et surtout celle d’« écolo », car selon lui : « Agir contre l’aliénation de l’être humain par le système, c’est quand même autre chose que l’écologie. » Pauline, au contraire, arrivée de Seine-Saint-Denis il y a quelques mois, estime que l’écologie c’est ce qu’ont en commun les gens de la ZAD. Membre de la Brigade activiste des clowns, elle décrit l’expérience de la ZAD comme une école de la vie, qui lui a « dépucelé les yeux ». Avec un ton hyper rieur et ON S’APPELLE TOUS CAMILLE Habitués de Twitter et des forums sur Internet, les jeunes de la « Zone à défendre » n’aiment pas qu’un journaliste connaisse leur prénom. Quand je m’étonne que tant de monde s’appelle Camille, on me répond que « c’est pratique comme prénom, ça fait fille et garçon ». Certains prénoms sont des pseudos, d’autres peut-être pas, difficile de savoir. un pistolet à eau de Buzz l’éclair dans les mains, elle étale sa joie : « Ici, j’ai commencé à voir le ciel, à sentir le vent. J’ai vu des hommes pleurer devant la destruction des arbres. » Comme d’autres, elle a trouvé la formule pour railler l’intervention policière : « Eux, c’est l’armée romaine qui envoie ses légionnaires, et nous on est Astérix et Obélix qui résistons à l’invasion. » Elle est allée chatouiller les gendarmes mobiles pendant les expulsions, a même réussi à leur arracher quelques sourires. « On est chez nous » Les jeunes s’amusent presque d’avoir obligé la préfecture à envoyer les forces du Groupement régional d’intervention en milieu périlleux (GRIMP), et si les cabanes au sol sont faciles à détruire, celles perchées dans les arbres compliquent considérablement la tâche de la police. Ils s’appliquent donc à en reconstruire un maximum. Car dans la ZAD, « on est chez nous », répète Arnaud, chargé ce jour-là de la communication extérieure. Trente-cinq ans dont vingt d’« engagement anti-autoritaire » dit-il sobrement, il voit dans cette lutte un espace concret pour appliquer sa critique radicale du système, et un lieu de brassage exceptionnel. La répression policière est finalement « une opportunité politique de renforcer notre lutte » : « J’aurais presque envie de remercier le préfet d’avoir lancé cette opération. Il aimait bien parler des méchants squatteurs et des gentils proprios, mais ça ne tient plus, on est tous solidaires désormais. » Le « on » du « on est chez nous » s’applique autant aux « Zadistes » qu’aux agriculteurs à qui Vinci essaie de monnayer leur expropriation, et aux citoyens qui attendent de la terre qu’elle les nourrisse. Camille (cette fois c’est son vrai prénom), cheminot à la retraite habitant juste au-delà de la future zone aéroportuaire, venu apporter des confitures et son soutien, remarque que : « La raréfaction de l’énergie va obliger les gens à s’autosuffire dans la deuxième couronne nantaise. Défendre la terre c’est un combat d’avenir, et n’allez pas me dire que les entreprises de BTP créeront des emplois. Elles embaucheront en sous-traitance des précaires venus d’Europe de l’Est. » « Il nous faut un local en dur » Le 17 novembre, les « Zadistes » seront épaulés par la Confédération paysanne, le NPA, et pas mal d’organisations à la gauche de la gauche et espèrent bien que la « manif de réoccupation » aboutira à une reprise en main citoyenne du territoire. Il y a certes des « frottements entre paysans aux cheveux blancs et jeunes chevelus, mais globalement les luttes convergent, même si l’invention de la démocratie c’est parfois laborieux et fatiguant », concède Pierre, un militant historique à l’issue de la grande réunion de convergence organisée vendredi dernier à Nantes. « Il nous faut un local en dur », c’est le constat que fait chacun, notamment ceux qui ont étudié la lutte sur le plateau du Larzac et se souviennent combien la construction de la bergerie de la Blaquière avait été décisive pour asseoir la solidarité entre ouvriers et paysans. Michel Tarin, le paysan à la retraite qui combat depuis quarante ans ce projet d’aéroport et a fait une grève de la faim au printemps dernier, pense que : « Jean-Marc Ayrault veut montrer des muscles parce qu’il veut pas être déstabilisé en ce moment. » Lui soutiendra les jeunes insurgés comme il le fait depuis leurs expulsions, malgré la demande du préfet. Arnaud en est persuadé : les forces de l’ordre ne gagneront pas ce combat. Même s’il y a dix policiers armés pour un opposant armé au pire de pavés, la mobilité et la ténacité des « Zadistes » sera plus forte, veut-il croire : « A la Saulce, en un week-end, on a construit un tipi et deux cabanes, de quoi loger 30 personnes. Tant qu’on trouvera des pneus et des palettes, on pourra construire, et si en plus les paysans nous donnent de la paille pour isoler, c’est encore mieux. » Une barricade de pneus et de palettes (Sophie Verney-Caillat/Rue89) Bottes, gros manteau, lampe frontale, dread locks et barbe, Arnaud a déjà passé un hiver ici, à « La Gaité », grande maison connue pour organiser des fêtes tous les soirs de pleine lune et détruite cette semaine. Et l’idée de devoir passer un autre hiver, cette fois dans un abri non-dur, ne l’effraie pas. Un rapport de force « extrêmement défavorable » A la préfecture, le ton est évidemment à l’opposé. Le directeur de cabinet du préfet, Patrick Lapouze, dit avoir été « très heureusement surpris par la faiblesse de la résistance », et estime que le mouvement est « fini ». Pour preuve, il avance : « Lors de la manifestation de mars dernier contre l’aéroport, il y a eu 6 000 personnes, dont 550 d’extrême-gauche venus de toute l’Europe. Si la lutte était toujours aussi mobilisatrice, il y aurait actuellement le même nombre de gens. » Or les « Zadistes » sont au bas mot trois fois moins, et n’auront aucun mal à être mis hors d’état de nuire par un rapport de force « extrêmement défavorable ». Pour Patrick Lapouze, il faut rappeler que : « La police ne harcèle pas, elle fait respecter la loi. Ce sont eux qui harcèlent tout ce qui représente l’autorité. C’est devenue une zone de non-droit où je ne peux plus me rendre sans protection policière, au risque de me faire caillasser ma voiture, comme ce fut le cas l’autre jour. Depuis deux ans, ces méthodes d’intimidation nous contraignent à travailler dans des conditions très compliquées. Nous allons les empêcher de se réinstaller. Quand ils seront 150 retranchés dans une grange, ils ne tiendront pas longtemps, ils iront voir ailleurs. En attendant, le risque c’est qu’il arrive un pépin d’ordre public. » Au printemps, Vinci doit commencer les travaux routiers, l’opération de rétablissement de l’ordre doit être achevée d’ici là. « Si la République n’est pas capable de reprendre ce terrain, il y a de quoi s’inquiéter pour la République », ajoute le sous-préfet. Un vélo signalant une barricade (Sophie Verney-Caillat/Rue89)

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27 octobre 2012 6 27 /10 /octobre /2012 11:46

http://feudeprairie.files.wordpress.com/2012/10/blog-insurrection.png?w=640&h=899

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27 octobre 2012 6 27 /10 /octobre /2012 11:39

Dans le cadre du week-end d’actions appelé par la rencontre de Toulouse :

“Contre toutes les expulsions, pour les réquisitions, l’entraide et l’autogestion

Cette année de nombreux collectifs à travers la France ont lutté contre toutes les formes de misère : enfants à la rue, mal-logé.es, futur expulsé.es, travailleur.es précarisé.es, sans papiers… et pour répondre de manière autonome à leurs besoins de logements, de nourriture, de liberté. À force de recevoir des échos les uns des autres, certains ont décidé de se rencontrer pour se coordonner. Du 31 août au 2 septembre, à Toulouse, dans les restes du Centre social autogéré expulsé et dévasté par l’État quelques jours plus tôt, les participant.es se sont retrouvé.es dans le but d’échanger des outils et des savoirs, de débattre, de se renforcer. Partant du constat que toutes les formes de misère sont organisées politiquement, que les premiers concernés doivent s’organiser par elles et eux-mêmes que l’État ne fait pas partie de la solution mais du problème, les participant.e.s appellent à :

- continuer à coordonner les collectifs et les mouvements concernés à travers de nouvelles rencontres, un réseau d’information et d’action ;

- un week-end d’actions simultanées partout en France contre toutes les formes expulsions entre le 13 et le 15 octobre 2012.”

http://juralib.noblogs.org/files/2012/10/107.jpg

À Grenoble, des tags ont fleuri sur les murs et des banderoles ont été suspendues sur plusieurs bâtiments vides :

• Le Caddie-Yack, rue Pascal, immeuble de 4 étages appartenant à la ville de Grenoble, squatté et expulsé deux fois en 2008 avant d’être utilisé comme dispositif de logement d’urgence. Depuis plusieurs mois, ce bâtiment est à nouveau vide…

• Le Brise-Glace, rue Ampère, ancien squat artistique pendant une quinzaine d’années, vide depuis 3 ans, récemment réoccupé pour y héberger la trentaine de demandeurs d’asile du 22 rue des Alpes, et expulsé aussi sec par son propriétaire, la ville de Grenoble…

http://juralib.noblogs.org/files/2012/10/117.jpg

• Le 22 rue des Alpes à Fontaine, lieu ouvert en février 2012 pour y héberger une trentaine de demandeurs d’asile, expulsable depuis le 24 septembre sans proposition de relogement de la ville de Fontaine, dont le maire siège pourtant au Conseil d’Administration de la SCIC propriétaire des lieux.

• L’immeuble de la rue des Alliés, squatté et expulsé aussi sec deux fois il y a quelques années. Au pied de ce grand bâtiment classé, appartenant à la ville de Grenoble, des personnes sans abri ont pu être hébergées pendant un moment dans des cabanons généreusement mis à disposition par la même ville, avant que le lieu ferme, faute de moyens…

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• Le 56, rue Docteur Hermite, ancien squat d’activité expulsé par les propriétaires en 2011, avec la complaisance des autorités locales.

• Le PVC, rue Paul Vaillant-Couturier, à Fontaine, occupé puis rapidement expulsé par les propriétaires l’année passée.

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Tandis que les partis politiques se repassent le pouvoir, la répression persiste.
Solidarité face aux expulsions de logement et aux expulsions de migrant-es.
Solidarité avec le CREA qui vient de se faire expulser à Toulouse.

Indymedia Grenoble, 16 octobre 2012

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27 octobre 2012 6 27 /10 /octobre /2012 11:38

Témoignage de tortures subies au centre de détention de Salon de Provence
Lettre de Jamel Maalal

Il n’y a pas qu’en Géorgie que des surveillants pénitentiaires, couverts par leur hiérarchie, torturent des prisonniers.

Dans la lettre ci-après, écrite en août 2012, un prisonnier, Monsieur Jamel Maalal, raconte la torture subie au centre de détention de Salon de Provence. Son avocat est Maître Cormier dont le cabinet est situé à Lyon. Bien entendu, toute initiative pour le soutenir sera la bienvenue.

« Dans le CD de Salon de Provence, j’ai été agressé par plusieurs surveillants qui m’ont rossé de coups de partout sur le corps et étranglé avec un fil, ou je ne sais pas. Je suis tombé dans les pommes. J’ai été déshabillé et jeté dans une cellule inondée. Toute la nuit je tremblais de froid, aucun matelas.

J’étais tout nu au mitard le lendemain matin. La cellule s’est ouverte avec d’autres surveillants qui m’ont rossé de coups. Ils m’ont jeté dans un drap à l’aide d’un autre surveillant. Ils m’ont attaché avec du scotch les pieds et les mains. J’avais très mal et quand je criais de douleur, je recevais des claques et on me disait “Ferme ta gueule”. J’étais en larmes, je croyais que j’allais mourir tellement on me maltraitait. J’ai demandé des habits, “Ferme ta gueule sinon on t’en mets une”.

D’un coup on me dit : “Tu montes dans le camion”. J’ai refusé, je demandais à Dieu de m’aider. J’ai subi une telle atteinte à la dignité. Le sexe à l’air devant tout le monde, femme comme homme. On m’a jeté dans le camion, nu tout le long de la route. J’étais terrifié, fatigué, j’avais besoin de boire car je n’avais pas bu depuis la veille, car comme je vous disais, j’étais dans une cellule hors service, je n’avais plus de robinetterie.

Arrivé au CP de Varenne le Grand, les surveillants sont restés choqués, ils m’ont mis dans une pièce, ils ont appelé le chef de détention, j’ai vu qu’ils ont eu une discussion et que ça montait en pression. Vous dire exactement ce qui s’est dit, je ne sais pas, mais j’ai compris que c’est de moi dont ils parlaient. Le chef de détention m’a demandé ce qui s’est passé et il m’a signalé que j’avais une trace de strangulation au niveau du cou et des hématomes sur tout le corps. J’ai expliqueé que c’est eux qui m’avaient frappé et séquestré, ils m’ont fait des actes de barbarie, violemment frappé et humilié sur trois jours.

Le chef m’a dit de porter plainte et que les gendarmes venaient pour m’emmener à la gendarmerie. J’ai expliqué ce qui m’est arrivé et il m’ont dit qu’on allait à l’hôpital car le ministère de la justice a désigné un médecin pour une expertise corporelle. J’étais terrorisé. Le médecin était choqué quand je lui ai dit que c’était des surveillants. Il a pris plein de photos et les gendarmes m’ont ramené en détention. Pendant un mois, les détenus m’ont dit qu’ils m’ont vu dans un état comme mort. J’ai pu sortir de prison avec un bracelet électronique. J’ai rencontré l’OIP qui me dit qu’il y a un surveillant qui témoigne qui dit que ce que je dis est bien vrai.

L’Oip me dit de contacter Maître Cormier, avocat à Lyon. Il me dit de faire une expertise, je rencontre le juge d’instruction à Aix-en-Provence au tribunal. Mais aussi j’ai été appelé sur mon portable par le directeur national des prisons de France, et pendant toute une après-midi, ils m’ont demandé de leur expliquer. Au portable, ils m’ont dit de bien venir car ils ne venaient que pour moi. Maître Cormier m’informe d’un jour bien après tout ça, car ça se passe en 2007 et 2008, juillet.

Il y a un mois, il me dit que le juge a fait un non lieu de l’affaire. Depuis je suis très mal, et il me dit qu’il a fait appel. Tout le dossier est chez Maître Cormier, le Ministère de la justice, le juge d’Aix-en-Provence et l’OIP. C’est vraiment dégueulasse on essaie d’étouffer l’affaire car c’est très grave ce qui m’est arrivé, et même le directeur le dit. Je vois qu’il n’y a pas de justice. Pas de la discrimination. Ils sont du côté des agresseurs. Vous voulez que je comprenne quoi ? Que s’il m’arrive quelque chose, faut que je règle moi même par la violence. Je suis déçu, ils ont fait tout ce remue-ménage pour me dire qu’il y a un non-lieu. Ce qui m’est arrivé est très très grave car ce sont des professionnels avant tout. Moi-même si j’avais fait ça, j’aurais été jugé depuis longtemps. C’est le vice de la justice, ils font fonctionner la loi comme ça les arrange.

Je demande de l’aide, que les médias parlent de cette affaire, qu’elle ne finisse pas dans les oubliettes. Je demande réparation. Je me suis posé partie civile, mais ça les dérange que je puisse être indemnisé de 500’000 euros à ma sortie de prison. Ma famille me disait que j’avais changé. J’ai même dû me séparer de ma femme à cause de problèmes psychologiques. Ça a été très violent. […] Je remercie quand même l’OIP et l’avocat, mais je me sens seul et j’ai l’impression qu’on me marche dessus. Je me permets de vous écrire afin de trouver de l’aide pour tout ce qui m’est arrivé à Salon de Provence. Merci. »

Jamel Maalal

Pour contacter le collectif anti-carcéral Papillon (émission de radio, solidarité avec les prisonniers, publication d’infos et témoignages, etc.) :

Émission Papillon
16 rue du Mont
42100 Saint-Étienne

Numéro Zéro, 23 octobre 2012

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27 octobre 2012 6 27 /10 /octobre /2012 11:37

Révoltes et répression à la prison de Roanne, été 2012
Interview d’un ex-prisonnier, sorti récemment de Roanne

Le 4 juillet 2012, quatre prisonniers du centre de détention de Roanne sont chargés sans sommation par huit surveillants alors qu’ils avaient décidé de bloquer la cour de promenade pour protester contre le sort qui leur était réservé.
Une répression sévère s’en suit.
Clandestinement, des détenus solidaires filment la scène, la font circuler sur internet, accompagnée d’une lettre.

L’un des quatre détenus qui avaient voulu bloquer la cour de promenade est à présent sorti de prison et, dans une interview d’une dizaine de minutes, il revient sur les conditions de détention à Roanne, les raisons du mécontentement, ce qui s’est passé ce jour-là dans la cour de promenade, la répression qui s’en est suivie…

À écouter ou télécharger ici

Ces informations doivent circuler le plus largement possible, à destination d’autres prisonniers aussi si c’est possible. Face à ces infos, nous ne pouvons pas rester passifs, nous contenter de nous indigner, ou avoir peur de la répression, mais cela devrait plutôt nous inciter à être et rester solidaires des prisonniers en lutte…

(NB : vous remarquerez que dans l’interview, certains noms d’oiseaux se sont transformés en bruits d’animaux.)

Pour + d’infos sur les évènements au centre de détention de Roanne :

• Écoutez l’émission de radio spéciale ;

• Lisez un résumé des évènements à Roanne jusqu’au 9 juillet ;

• Regardez la vidéo du 4 juillet et un autre résumé des événements ;

• À lire aussi : le dernier numéro du journal L’Envolée, sur les mouvements contre les prisons, à Roanne et ailleurs (n° 33, disponible entre autres à la librairie L’Étrange Rendez-Vous, et au bar Le Misanthrope, à Saint-Étienne).

Pour contacter le collectif anti-carcéral Papillon (émission de radio, solidarité avec les prisonniers, publication d’infos et témoignages, etc.) :

Émission Papillon
16 rue du Mont
42100 Saint-Étienne

Numéro Zéro, 23 octobre 2012

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27 octobre 2012 6 27 /10 /octobre /2012 11:35

Centre de détention de Bourg-en-Bresse
La prison tue !

Début septembre, un homme prisonnier au centre de détention de Bourg-en-Bresse est décédé d’une crise cardiaque, sans avoir été pris en charge médicalement à temps, malgré ses demandes répétées. Nous relayons ici un texte qui a été publié suite à cela sur divers sites internet, et l’interview audio de sa compagne.
Ces témoignages doivent circuler au maximum.

Un texte ayant circulé sur internet :

« Dans la nuit de dimanche à lundi 2 septembre, un détenu du centre pénitentiaire de Bourg-en-Bresse, M. LAVANCHY, surnommé “Papy”, est mort d’une crise cardiaque. Dans l’après-midi, d’autres détenus l’ont vu, il tenait son cœur et disait qu’il avait mal. Il se plaignait depuis deux jours de douleurs au cœur, et quand il est allé à l’infirmerie, c’est des Eferalgans qui lui ont été donnés.

D’autres prisonniers, très inquiets de son état, ont interpellé la surveillante qui était présente, en disant qu’elle devait prévenir le brigadier, pour que “Papy” soit soigné rapidement.

La surveillante dit qu’elle a prévenu le brigadier, que celui-ci est allé voir le prisonnier et que comme il était “capable de parler”, il a jugé que ce n’était “pas grave”.

“Papy” était en cellule avec un autre prisonnier, qui en voyant son état dans la nuit a tapé à la porte pour alerter les surveillants. Ceux-ci lui ont répondu que ce n’était “pas la peine de taper, qu’ils ne viendraient pas plus vite”.

Le lendemain, l’information a circulé que “Papy” était mort dans la nuit.

Il ne s’agit pas d’un décès accidentel. L’administration pénitentiaire, qu’il s’agisse des surveillants ou des soignants, ont été informés que son état de santé était grave, qu’il souffrait et était en danger. Ils ont choisi de le remettre en cellule, et l’ont laissé crever, plutôt que d’appeler les pompiers, plutôt que de l’emmener à l’hôpital.

Pour les vies détruites, les humiliations au quotidien, le temps volé, rendons les coups. »

Une interview de la compagne de Monsieur Lavanchy :

Cette interview a été réalisée auprès de sa compagne, dont une amie est également présente (elle intervient à la fin). Elle revient sur les faits, la manière dont elle a été prévenue, et le problème très grave du manque de soins en détention.

Vous pouvez l’écouter ou la télécharger ici

Pour contacter le collectif anti-carcéral Papillon (émission de radio, solidarité avec les prisonniers, publication d’infos et témoignages, etc.) :

Émission Papillon
16 rue du Mont
42100 Saint-Étienne

Numéro Zéro, 23 octobre 2012

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A L’assaut Du Ciel!

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