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27 octobre 2012 6 27 /10 /octobre /2012 11:31

L’ennemi intérieur au Val di Susa
Texte critique sur l’organisation au sein du mouvement No Tav

Il ne s’agit pas ici de faire le procès d’un mouvement dans son ensemble mais simplement de témoigner sur ce que nous avons vu et vécu.

Cela fait maintenant plus de 20 ans que les habitants du Val di Susa se battent contre le projet de ligne TGV, ou TAV en italien, devant relier Turin à Lyon.

On ne reviendra pas sur l’inutilité d’une telle liaison au cout pharaonique, désastreux pour l’environnement (présence d’uranium et d’amiante dans les montagnes), qui défigurerait un peu plus des vallées déjà bien abimées par l’autoroute et par une autre ligne de chemin de fer.

Le propos est ici de savoir comment et par quels moyens lutter contre ce monstre moderne.

Certaines personnes de notre collectif sont restées plusieurs semaines au camp No Tav, d’autres n’ont fait que passer.

Nous étions venus une première fois durant l’été 2011 avant et après l’expulsion par la police du « presidio » [Difficilement traduisible en français, un presidio est un rassemblement ou une occupation active et illégale avec souvent casques, barres de fer et compagnie au cas où la police viendrait créer des problèmes] de la Maddalena le 27 juin. Nous avions trouvé des collectifs anti-autoritaires de toute l’Italie. Plusieurs cuisines vendaient de la bouffe à prix libre pour financer les luttes anti-carcérales ou anti-répression, d’autres étaient venus avec des infokiosques, les grands-mères de la vallée cuisinaient végétarien parce que « on commence à vous connaître, vous les militants », les assemblées étaient prévues à l’avance et étaient bien suivies par rapport au nombre de personnes sur le camp, des ateliers « fabrication de boucliers » se succédaient aux échanges de savoir. Et si pas mal de gens appelaient à la non-violence active, personne ne se permettait de faire la morale à ceux qui avaient choisi une autre stratégie de lutte. En cet été 2011, une vraie hargne, une réelle envie de se battre contre le TAV était perceptible sur le camp.

Selon certains témoignages, le mois de juillet 2012 fut pareillement combatif.

Mais la donne était toute différente en ce mois d’août 2012.

À part quelques individuEs isoléEs, il n’y avait pas de groupe se revendiquant comme anarchiste ou anti-autoritaire. Le camp était tenu par les membres de l’Askatasuna, un « centro sociale » de Turin occupé par des autonomes marxistes-léninistes.

Plus aucune trace des cantines autogérées, la viande et le poisson sont réapparus au menu de la cuisine à prix libre « minimum un euro ». Il n’y avait aucune rotation des tâches, si l’on était accueilli à bras ouvert pour nettoyer les chiottes, il fallait presque insister pour participer au bar.

Les assemblées étaient animées par l’Askatasuna et leurs amiEs, elles se faisaient chaque jour à des horaires différents, parfois à une heure autre que celle annoncée. Il n’y avait aucun appel au mégaphone, c’est par hasard ou en tournant continuellement dans le camp que l’on pouvait avoir l’occasion d’y assister. Hasard ou pas, ces assemblées avaient une importance capitale aux yeux des organisateurs du camp. Sans oublier qu’elles se déroulaient uniquement en italien et sans traduction. Si les groupes étrangers n’avaient pas la chance de compter parmi eux des individus parlant italien, ils étaient automatiquement exclus du débat. Ce qui, de fait, assurait aux tenants de l’assemblée le monopole des actions et donc de la lutte.

Ainsi la veille du 15 août 2012, l’assemblée avait décidé de faire plusieurs grands feux festifs autour du camp de flics qui protège les travaux. Cette action devait être pacifique. Nous avons donc quitté le camp No Tav sans aucun masque à gaz ni équipement particulier. La seule action consistait à taper sur les grilles en fer du mur d’enceinte du camp de flics. Quelques incontrôlables ont tout de même fait un joli trou dans le mur et lancé des caillasses sur les véhicules de police. Les flics n’ont pas eu à intervenir, des léninistes du camp ont fait la police eux/elles-mêmes, à coup de « arrêtez, nous n’avons pas de masque à gaz », « le 31 août oui mais pas aujourd’hui, ça n’était pas prévu », « le 31, nous attaquerons massivement les flics mais pas maintenant ». À croire que la rage et la révolte doivent s’organiser selon un agenda ordonné et prévu des semaines à l’avance.

De retour au camp No Tav, et après quelques nouvelles provocations, les flics ont sorti le canon à eau. Des pierres ont volé et rebelote, les léninistes expertEs en révolution sont venuEs calmer les ardeurs, de manière plus agressive cette fois-ci. Le rapport de force n’étant pas en faveur de ceux qui voulaient en découdre, les actions contre le camp de flics se sont arrêtées là. Par le passé les communistes autoritaires n’ont pas hésité à frapper et mettre à terre ceux qui ne respectaient pas leurs consignes.

Les insultes « schiavi, servi » (esclave, serf) jusque là réservées aux flics ont aussi fusé vers les communistes. Et pour le plus grand plaisir des flics et des stals (c’est en tout cas comme ça que nous les appelions), le reste de la nuit fut calme.

Rendez-vous était donc donné pour le 31 août pour attaquer le camp du Tav.

Environ 200 personnes équipées ont quitté le village No Tav vers 21H30, pour une interminable marche à travers les sentiers de montagne qui ne s’est terminée que vers 3H du matin.

De fait, vers 22H une dizaine de flics bloquaient les sentiers qui mènent à leur camp. Une « assemblée » spontanée s’est réunie pour décider de la marche à suivre. Celle-ci consistait à venir prendre les consignes auprès des chefs plus qu’à décider de manière collective ce qu’il fallait faire. On a donc fait marche arrière pour se faire balader encore 2H dans les montagnes dans d’inutiles détours et allers-retours pour finalement revenir au point de départ.

Une attaque du camp de flics s’est enfin mise en place et a permis de faire tomber une quinzaine de mètres de barrières, de caillasser et de mettre le feu à deux blindés canons à eau. Au bout de 20 minutes, alors que les flics reculaient, on ne sait trop qui a déclaré que l’action était finie et qu’il fallait repartir. Le chant de retrait (« on vient ensemble, on repart ensemble ») a été entonné, tout le monde a alors quitté la zone de front pour reprendre la randonnée nocturne.

Pourquoi être parti au bout de seulement 20 minutes ? D’habitude les affrontements pouvaient durer plusieurs heures. Tout porte à croire que les communistes ont eu peur de ce qu’ils/elles n’avaient pas prévu, de ce qu’ils/elles ne contrôlaient pas et ont de ce fait précipité le retrait du cortège.

Un goût amer nous restait en travers de la gorge en revenant au camp. D’autant que l’on apprendra plus tard qu’il y avait parmi nous, sans que personne ne le fasse savoir, un ou une journaliste professionnel(le) travaillant pour le compte de Il fatto quotidiano un journal de centre-gauche italien. Celui/celle-ci a pu filmer une partie de l’action et la publier sur le site du journal sans que cela ne soit discuté.

Finalement cette attaque s’apparentait aux méthodes des « tutte bianche » des années 90 ou des « disobeddienti » italiens pour qui la lutte consiste à se frotter aux forces de l’ordre, le temps de prendre quelques photos et quelques vidéos afin de montrer aux médias que l’on se bouge mais repartir aussitôt que les choses dégénèrent pour de vrai, comme ce fut le cas ici après l’incendie des deux canons à eau.

À l’assemblée du lendemain de l’action, qui devait se tenir à 18H mais qui eut lieu à 15H pour des raisons inconnues, les chefs des communistes autoritaires se sont félicités de la balade en forêt : « c’est très positif, nous avons exploré de nouveaux sentiers » (sic), par contre, tous se sont indignés de voir les blindés de la police en feu. Comme cela n’avait pas été décidé en assemblée, cela n’aurait pas dû avoir lieu. Il ne leur est pas venu à l’idée que personne ne peut pas parler en public d’actions qui peuvent mener à plusieurs années de prison. D’autres communistes sont allés jusqu’à condamner les actions de la même nuit à Turin où plusieurs banques impliquées dans la construction du TAV se sont fait défoncés. Selon eux, toute action signée No Tav réalisée en Italie ou ailleurs devrait être discutée et décidée en assemblée au camp No Tav et nulle part ailleurs.

À noter que le « gourou stal » (c’est ainsi que nous l’appelions) a ajouté que s’il avait été là pendant l’action, « ça ne se serait pas passé comme ça », sous-entendant qu’il aurait repris les choses en main. Au milieu des affrontements, grande gueule ou pas, il se serait vite fait remettre à sa place.

Évidemment tout ne fut pas négatif. Mais les rencontres intéressantes et les bons moments ne doivent pas faire oublier la réalité politique du camp.

Les leçons de cette histoire ? Rien que l’on n’ignorait jusque là. À savoir qu’il ne faut jamais croire les autoritaires, ne jamais leur faire confiance, s’ils n’ont plus le contrôle ils feront tout pour le retrouver, au détriment du mouvement, au détriment de toute initiative individuelle. Au Val di Susa comme ailleurs, plus que par la lutte, les communistes autoritaires sont d’abord intéressés par le contrôle de la lutte.

Quelques anarchistes francophones

La lutte No Tav continue, rendez-vous le 3 décembre 2012 à Lyon contre la venue de Mario Monti et François Hollande et contre la construction de la LGV Lyon-Turin.

 

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Published by coutoentrelesdents - dans LUTTES
26 octobre 2012 5 26 /10 /octobre /2012 14:09

Révélations

Comme chacun aura pu le lire ces dernières 24 heures, un nouvel élément du dossier vient une fois de plus balayer la version policière. Jusqu’ici, nous avions été habitué à ce que chaque nouvelle révélation sur les faux de la SDAT soit suivie (ou tout juste précédée par un contre-feu plus ou moins misérable. Cela ne semble pas être le cas cette fois-ci (mais nous mettrons plus cela sur le compte de l’épuisement que du fair-play). À peine avons-nous eu droit à de médiocres baragouinages policiers parus sur le site du Nouvel Obs 1h30 avant la publication du Canard Enchaîné. Autant y répondre.

Pourquoi Yldune Lévy ne s’est pas servi de ce retrait d’argent pour démonter la version policière dès le premier jour de GAV ?

Il faut tout d’abord savoir que :

• La police n’a jamais posé une seule question sur les heures auxquelles Julien et Yildune se sont déplacés. Ce que l’on peut comprendre aux vues du nombre d’invraisemblances dont le PV est truffé. C’est d’ailleurs cela qui explique que SELON LEURS PROPRES DÉCLARATIONS : à aucun moment les policiers ne voient quoi que ce soit de ce qu’ils accusent les inculpés d’avoir fait.

• Tout aussi étrangement, les 4, 8 ou 20 policiers qui les suivaient (La police ne semble toujours pas d’accord sur la composition de leurs effectifs ce soir-là) n’ont manifestement pas daigné maintenir la filature après leur réveil et départ effectif de Seine-et-Marne. De ce fait le procès-verbal de filature s’arrête de toute façon, même en tant que faux, au moment où la voiture arrive à Paris. La police n’avait donc aucun intérêt à les interroger sur une partie de la nuit sur laquelle ils n’avaient aucune information, même prétendue.

• Lors de cette GAV, la quasi-totalité des questions portaient sur l’engagement politique d’Yildune, ses lectures, ses amitiés, ses idées. Parmi les quelques questions qui portaient sur les sabotages, la seule chose que tentèrent les enquêteurs fut de lui faire avouer qu’elle avait posé des crochets sur des caténaires et d’avoir été à proximité des voies. Ce qu’elle a farouchement nié. Pendant 96 heures.

Il faudrait donc reformuler la question que pose la SDAT et que reprend certains journalistes :

Pourquoi Yildune Lévy, au bout de 96 heures de GAV et neuf passages devant des médecins, n’a-t-elle pas imaginé que la police avait menti sur les horaires de filature dans le PV auquel elle n’a eu accès que des mois plus tard ? ou Pourquoi n’a-t-elle pas imaginé que ce retrait d’argent parfaitement anodin à son retour à Paris pourrait invalider un mensonge policier dont elle n’a à ce moment pas connaissance ?

Quelle tête de linotte !

On pourrait ensuite se poser légitimement la question : pourquoi ne s’en est-elle pas souvenue plus tard ?

Bizarrement, alors que les relevés de compte de dizaines de personnes ont été demandés par le magistrat dès la fin des GAV, celui Yildune et seulement le sien, n’apparaîtra dans le dossier qu’en juin 2012. Soit trois ans et demi plus tard.

Pour la défense, il a toujours été question de démontrer que ces sabotages n’avaient pas été possibles et que toute l’instruction n’était qu’une manœuvre politique. Ce n’est qu’au bout d’un an et demi qu’en travaillant sur le dossier techniquement, que nous nous sommes aperçus des dizaines de contradictions présentes dans ce PV de filature. Nous les avons exposées et démontrées, devant le juge comme devant la presse. Et pendant tout ce temps, alors que la police avait parfaitement connaissance de ce retrait d’argent, bizarrement, le document devait traîner dans un tiroir, attendant son heure.

La défense s’est donc attelé à démontrer que TOUT ce qui était écrit dans le PV de filature était incohérent, fantaisiste, matériellement impossible et donc faux. Elle n’a malheureusement pas pensé à contester ce qui n’était ni dans le PV ni dans le dossier.

C’est vrai, un an et demi après la nuit du 7 novembre 2008, Yildune Lévy aurait pu se souvenir qu’elle avait tiré 40 euros à 2h50 du matin et non à 4h. Quelle tête de linotte !

La vérité c’est certainement qu’elle ne s’en est souvenu que lorsque l’extrait de compte fut joint au dossier, et qu’elle put le lire. Bizarrement, l’analyse des mouvements sur ce compte par la SDAT prétendait qu’il n’y avait rien pouvant l’incriminer, c’est-à-dire rien d’intéressant pour l’enquête. Heureusement que nous avons pensé à le regarder en détail, 3 ans et demi plus tard. Car aucun juge ni aucun policier n’a jugé bon de s’interroger sur cette pièce qui invalidait toute leur enquête.

C’est donc un drôle de moment dans cette instruction où, après avoir dû démontrer que toutes les allégations de la police étaient fausses, il nous faut maintenant démontrer que la seule preuve matérielle de tout le dossier est vraie ! En somme, il nous faut tout faire.

Si cet extrait de compte avait révélé un retrait de liquide à côté des voies ou à côté d’on ne sait quel magasin de bricolage où personne ne l’a vu, cela aurait été annoncé comme LA PREUVE de sa culpabilité. Elle aurait alors pu dire qu’elle avait prêté sa carte mais on imagine bien que la police l’aurait accusé de mentir. Ironie d’une instruction purement à charge et prête à tordre le cou à la réalité comme au bon sens pour couvrir les mensonges de la police anti-terroriste.

Oui, on peut prêter une CB. Tout comme on peut être policier et raconter n’importe quoi.

Soutien aux inculpés du 11 Novembre, 24 octobre 2012


Affaire de Tarnac : un retrait bancaire met le bazar dans l’instruction

Il est des coïncidences amusantes. Ce mardi, deux journaux (Le Canard enchaîné etLe Nouvel Observateur) sortent la même « information exclusive » au même moment dans l’affaire dite « de Tarnac ». Pourtant ils n’en tirent pas les mêmes conclusions.

Les avocats des dix mis en examen de « la mouvance anarcho-autonome », à qui la police antiterroriste reproche une série de sabotages SNCF en 2008, viennent de dégainer un nouvel argument en faveur de leurs clients.

Un relevé bancaire d’Yldune Levy (la compagne de Julien Coupat, patron supposé du groupe de Tarnac), montre un retrait de 40 euros effectué avec sa carte bancaire, dans un distributeur automatique de billets à Paris, la nuit des sabotages. À 2h44 précisément, le 8 novembre 2008.

Une filature contestée

Or selon la police antiterroriste, la jeune femme se trouve à ce moment-là en Seine-et-Marne, probablement pour contribuer d’une manière ou d’une autre à poser un fer à béton sur une caténaire.

C’est même écrit dans un procès-verbal de filature, attaqué pour « faux » par les avocats des mis en examen l’an dernier.

La police a toujours soutenu qu’à l’heure de ce retrait d’argent jusque-là inconnu, Yldune Levy et Julien Coupat avaient garé leur Mercedes à Trilport, pas loin des caténaires dont le sabotage a été découvert au matin.

La défense a toujours soutenu que les enquêteurs n’ayant pas aperçu Julien Coupat et Yldune Levy en train de saboter quoi que ce soit, ils ne peuvent rien prouver. Voire qu’ils n’étaient même pas là. Le relevé bancaire démontre pour eux qu’Yldune Levy n’était pas sur les lieux.

« Rien ne prouve que ce soit bien elle »

Pour Le Nouvel Obs, cette nouvelle information représente la « dernière cartouche » (et « la dernière carte ») des mis en examen de Tarnac après quatre ans d’instruction.

L’hebdomadaire donne la parole à « des enquêteurs sereins » et « sceptiques » que ce rebondissement « ne semble pas empêcher de dormir » :

« “Il est quand même curieux qu’Yldune Lévy, placée en garde à vue trois jours seulement après les faits ne s’est pas rappelée avoir fait la fête à Paris la nuit de sabotages sur lesquels elle était interrogée”, s’amuse un responsable policier. “Et rien ne prouve que ce soit bien elle qui ait retiré l’argent.” […]
 

“Au cours de l’instruction, Julien Coupat et Yldune n’ont jamais nié se trouver en Seine-et-Marne, dans leur voiture la nuit des sabotages, rappelle une source proche du dossier. Ils ont même revendiqué y être allé dans le cadre d’un week-end amoureux et avoir fait l’amour dans leur voiture !” »

Le « coup de grâce »

Pour Le Canard enchaîné à l’inverse, c’est « le coup de grâce porté au dossier », un « énième gag des flics de la Sdat [la Sous-direction antiterroriste, ndlr] » qui « s’ajoute à un joli bêtisier ».

L’hebdo rappelle que Julien Coupat et Yldune Levy « ont toujours nié [les sabotages], assurant être rentrés à Paris vers 2 heures ». Et fait remarquer que si elle avait prêté sa carte bancaire pour se donner un alibi, la jeune femme aurait pu signaler ce retrait aux enquêteurs.

« Plus bizarre est le total désintérêt des juges pour ces 40 euros. Jamais Yldune Levy n’a été interrogée sur ce point, susceptible de la disculper. Plus marrant encore, cet élément n’a été versé au dossier que ces derniers mois. Parce qu’il gênait une instruction à charge et jamais à décharge ? »

C’est aussi ce que se demande au téléphone Mathieu Burnel, également mis en examen dans l’affaire.

« Nos relevés bancaires ainsi que ceux d’autres personnes ont été demandés par le juge en décembre 2008. Pourquoi ceux d’Yldune ont-ils mis trois ans et demi à arriver dans le dossier ?

Quant à l’idée qu’Yldune aurait pu prêter sa Carte bleue, ce serait bien la première fois dans l’histoire de la criminalité que quelqu’un oublie d’utiliser son alibi.

Ça fait déjà quatre ans qu’on nous demande de démontrer que les accusations portées contre nous sont fausses, et maintenant qu’on a une preuve en béton qui nous disculpe il faudrait aussi qu’on prouve qu’elle est vraie ? »

Presse affiliée à Coupat-Assous (Camille Polloni, Rue89.fr, 23 octobre 2012)

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26 octobre 2012 5 26 /10 /octobre /2012 14:06

Nous proposons la création d’une caisse d’auto-défense juridique collective à Paris.

Quand on participe à des luttes ou à des mouvements sociaux (telles que luttes de sans-papiers, de mal-logés, de chômeurs, de travailleurs, luttes contre la réforme de retraites ou contre les centres de rétentions, etc.), on est souvent confronté à la répression. Ne laisser personne isolé dans une situation répressive fait partie intégrante des luttes. Il s’agit de prolonger autant que nécessaire ce moment où, dans la lutte, s’est crée un espace commun entre les participants. La justice fonctionne comme le reste de la société : dans un rapport de classe. Les moyens financiers (pour payer les avocats), les relations, la connaissance du système, la manière dont on s’exprime même, tout ceci est déterminant face aux juges. L’enjeu est donc que la solidarité entre ceux qui ont participé à une lutte ou une action commune s’exprime réellement sans que chacun soit renvoyé à ses seuls moyens individuels et de classe pour se défendre. La défense collective permet également de se réapproprier les stratégies de défense, qui doivent être choisies par les accusés et ceux qui s’organisent avec eux, et non exclusivement par des spécialistes du droit.

Dans la répression, on est dominé par l’urgence. Il est alors très utile de disposer d’un instrument déjà existant, même s’il est mis en veille lorsqu’on n’en a pas besoin. Cela permet d’avoir posé au préalable certains jalons : contacts préalables avec des avocats avec qui les modalités de la défense et les tarifs éventuels ont déjà été discutés, fonds suffisants pour faire face aux premières dépenses, possibilité de former ou d’appuyer un collectif de soutien (y compris pour celles et ceux qui n’ont pas les contacts nécessaires pour que celui-ci s’organise spontanément). La caisse doit aussi être l’occasion de débats sur la justice, le droit, la manière de réagir face à la répression. Un seul type de réponse à cette dernière question ne peut être suffisant : la diversité des cas (contexte, délit, profils des inculpés, etc) impose de discuter à chaque fois et sans a priori des limites respectives de chacune des stratégies possibles. La caisse peut enfin être le lieu où s’élaborent et se partagent des outils de diffusion des connaissances juridiques (par exemple tracts à distribuer, lors des actions et manifestations, sur la garde à vue ou la comparution immédiate).

Nous appelons à une réunion publique le mercredi 7 novembre 2012 à 19 h 30 au CICP, 21 ter rue Voltaire, 75011 Paris métro Rue des Boulets.

Indymedia Paris, 22 octobre 2012

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26 octobre 2012 5 26 /10 /octobre /2012 14:00

Tours – Des détenus se plaignent des conditions de détention

Plusieurs détenus de la maison d’arrêt viennent adresser un courrier à l’administration pour se plaindre de la vie carcérale.

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Les détenus demandent notamment « l’amélioration du service des parloirs ».

Le courrier est adressé à la Direction régionale de Dijon de l’administration pénitentiaire. Et il porte mention de plus d’une trentaine de signatures. La copie de cette lettre a également été envoyée à la rédaction de La Nouvelle République. Comment ces courriers sont-ils sortis de la maison d’arrêt ? On l’ignore.

« Un accès régulier à la bibliothèque »

Mais le contenu fait état de revendications, clairement exprimées par ses auteurs, et rédigées à l’aide d’une écriture soignée.

« Nous demandons une amélioration de la vie carcérale au sein de cet établissement », expliquent les détenus. La lettre détaille ensuite leurs revendications précises à commencer par le droit à travailler « en priorité pour les détenus indigents n’ayant pas de revenus pour subvenir aux besoins ni pour indemniser les parties civiles ». « Nous demandons également que la liste d’attente pour les demandeurs de travail soit respectée », ajoute l’auteur du courrier. Des activités socioculturelles et sportives sont aussi réclamées.

Plus surprenant encore, ceux qui ont signé ce courrier évoquent « des risques d’incendie » au sein de l’établissement en raison des « chauffes artisanales » utilisées par certains pour cuire leurs aliments en cellule.

Parmi les autres revendications des signataires, on notera aussi « un accès facilité au téléphone pour les détenus autorisés à téléphoner » ou encore « le respect du protocole d’hygiène en cuisine et lors de la distribution des repas » ou bien encore « un accès régulier à la bibliothèque ».

Une partie importante de cette lettre est aussi consacrée aux relations des détenus avec leurs proches. Ils réclament, par exemple, « une amélioration du service des parloirs », en insistant sur le problème des retards. Des transferts pour rapprochement familial sont aussi demandés.
Un courrier étonnant, donc, auquel l’administration pénitentiaire n’a, pour l’instant, pas apporté de réponse.

Presse carcérale (lanouvellerepublique.fr, 25 octobre 2012)

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26 octobre 2012 5 26 /10 /octobre /2012 13:59

Lannemezan. Des salariés en grève à Meilleur Contact

Premier mouvement de grève à l’entreprise de télétravail Meilleur Contact, où des salariés dénoncent les conditions de travail et leur faible salaire.

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Les grévistes demandent un salaire net de 1.200 € et un effort sur la régularité des plannings.

Hier matin, des salariés de l’entreprise de télétravail à temps partagé Meilleur Contact, située à la zone Pic Pyrénées Innovation (PPI), se sont mis en grève pour demander une « vraie augmentation de salaire avec une reconnaissance des compétences et de l’ancienneté, des plannings compatibles avec leur vie privée, un délai acceptable de la validation des congés payés, la prise en compte comme temps de travail effectif le temps imparti aux opérations de lancement des applications informatiques nécessaires à la prise de poste, aussi bien à domicile que sur le site, un dédommagement des frais inhérents à l’utilisation de la pièce mise à disposition dans leur domicile pour le télétravail (électricité, chauffage…) et des frais de transport évalués selon le réel kilométrage effectué par le salarié ».

« Ces problèmes ont déjà été évoqués à plusieurs reprises avec la direction, mais sans résultat », indique une salariée. « Nous sommes tous au Smic et notre ancienneté n’est pas prise en compte », ajoute sa collègue. « Nous demandons plus de régularité dans les horaires car notre vie privée est impactée par ces changements de planning. On ne peut rien prévoir pour nous-même et nos enfants », confie cette autre salariée qui souligne que les cas de dépression se multiplient à Meilleur Contact. « Il faut qu’on nous écoute », demande cette salariée qui se dit « oppressée par ce travail qui pourrait se faire dans de meilleures conditions, si la direction le voulait bien ».

Repères

Le chiffre : 13
grévistes > à Meilleur Contact. Située à la zone Pic Pyrénées Innovation (PPI) à Saint-Laurent-de-Neste.

La réponse de la direction
« À ce jour, nous avons créé 170 emplois, en moins de trois ans, et tous en CDI. Nous serons 200 en fin d’année. Nous regrettons cette action isolée de quelques collaborateurs (moins de 6 % de nos effectifs). Le dialogue social chez Meilleur Contact est ouvert puisque nous avons rencontré cette délégation dans la matinée. La majeure partie de nos collaborateurs sont heureux de travailler chez nous par le biais du modèle du télétravail qui améliore les conditions de travail de nos chargés de clientèle », déclare la directrice, Marlène Courtade.

Commentaires :

rachoulit – 26/10/2012 10:35
Le discours prononcé par Meilleur Contact en guise de réponse aux salariés, est un discours qui masque la réalité des choses et notamment l’état d’esprit des salariés. Pour les comprendre il faudrait plutôt les entendre ; Ce discours, n’est absolument pas en adéquation avec les conditions de travail ; Les salariés y sont exploités !! Cette entreprise créée sur le plateau de Lannemezan, avec beaucoup de publicité et soutenue par Mme Durieu Josette n’offre pas toutes les garanties en termes de conditions de travail et financières respectables, et en corrélation avec le code du travail !! Personne ne s’attend à un autre genre de réaction de la part de la directrice et de sa rigidité en termes d’écoute !!!
    Meilleur Contact se trouve surtout dans une politique malsaine d’exploitation au profit des gains qu’ils accumulent…
    Voilà la société d’aujourd’hui, qui ne se prive pas de vivre sur la misère des autres et la peur du chômage…
    Alors Heureux…

33 – 26/10/2012 08:51
« La majeure partie de nos collaborateurs sont heureux de travailler chez nous par le biais du modèle du télétravail qui améliore les conditions de travail de nos chargés de clientèle », alors comment peut-on expliquer les malaises sur le plateau, le nombre d’arrêts maladie, le nombre d’inaptidutes, les démissions et le refus des personnes en CDD d’accepter un CDI… Alors les employés si heureux que ça ??

Presse esclavagiste (Christian Sarrabayrouse, LaDepeche.fr, 25 octobre 2012)


Lannemezan. Des tags sur plusieurs bâtiments

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Des inscriptions bien visibles

Dans la nuit de mardi à mercredi, de la colle a été mise dans les serrures et des tags ont été apposés sur les bâtiments appartenant à la communauté de communes de Saint-Laurent-de-Neste qui abritent l’entreprise Meilleur Contact. Les grévistes ont tenu à se désolidariser de cette action. « Je n’adhère pas à ce genre de choses. On ne dégrade pas l’outil de travail », a aussi déclaré Josette Durrieu, la présidente de la communauté de communes de Saint-Laurent. Une plainte a été déposée.

Presse esclavagiste (LaDepeche.fr, 25 octobre 2012)


Lannemezan. Le point à Meilleur Contact

« Le mouvement s’est atténué. Il y a eu moins de grévistes hier. Certains ont repris leur travail », raconte Marlène Courtade, la directrice de Meilleur Contact à Saint-Laurent-de-Neste, qui rappelle qu’une rencontre a eu lieu hier matin avec une délégation.

« Des réponses ont été apportées et des sujets sont encore en cours de travail avec une échéance en fin d’année », précise-t-elle.

Le travail à Meilleur Contact n’est pas perturbé. La majeure partie des collaborateurs étant à leur poste et répondant aux appels des clients.

« Des représentants du personnel sont présents dans l’entreprise et prendront en compte les doléances affirmées », ajoute la directrice.

Du côté des grévistes, on annonce la reprise du travail pour ce vendredi matin. « Mais, nous sommes déçus car nous n’avons pas été vraiment entendus sur nos revendications. Il n’est donc pas question pour nous de laisser tomber, même si la grève est pour l’heure arrêtée », confie une des salariées grévistes qui espère une amélioration des conditions de travail et une meilleure prise en compte des personnes.

Presse esclavagiste (Christian Sarrabayrouse, LaDepeche.fr, 26 octobre 2012)

Téléperformance : les employés sous le choc après l’automutilation d’un salarié

Une centaine d’employés de Téléperformance s’est réunie, hier après-midi, devant les locaux blagnacais de la centrale d’appels. Ce débrayage spontané du personnel, soutenu par les syndicats, faisait suite à la mutilation la veille d’un salarié dans les locaux de l’entreprise. Après un entretien avec la direction, l’homme de 38 ans, un agent de maîtrise travaillant depuis douze ans dans la société, s’est rendu à l’infirmerie où il s’est saisi de son propre couteau pour se tailler le front.

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« Lors des réunions des délégués du personnel avec la direction, nous déposons régulièrement des alertes pour souffrances au travail et nous n’avons jamais de réponse », indique Mame Diop, délégué du personnel du syndicat Sud. « On préfère nous ignorer, nous traiter de sauvages ou d’incompétents ».

Un malaise visible sur le visage des employés présents lors du débrayage, dont certains ne parvenaient pas à retenir leurs larmes. « On nous méprise », clamait une employée. « On manque d’effectif et de reconnaissance », souligne Samira Alaoui, déléguée syndicale CGT. « On ne veut pas que la situation empire comme à France Telecom ».

Pour Karine Lours, directrice du centre, « Téléperformance est une entreprise qui se reconstruit. Nous allons mener un plan d’action avec un psychologue du travail ». En attendant, le personnel observera une heure de grève, ce mercredi, de 13h30 à 14h30, avant un CHSCT exceptionnel.

Presse esclavagiste (Jean-Luc Martinez, LaDepeche.fr, 24 octobre 2012)


Téléperformance : une grève contre le stress au travail après l’automutilation d’un salarié

Front syndical commun et mouvement de grève hier à Téléperformance pour dénoncer le stress au travail après qu’un salarié se soit mutilé en sortant d’un entretien.

« Aujourd’hui, le projet professionnel à Téléperformance, c’est de se faire licencier sans trop de dégâts » : face aux salariés réunis pour une heure d’arrêt de travail au pied des bureaux dans la zone Andromède à Blagnac, Mame Malik Diop a la voix qui porte et le mot qui fait mouche. Le délégué du personnel élu sur une liste Sud, a parlé après sa collègue de la CGT. La CFTC tentera aussi quelques mots pour marquer le coup.

Mais au-delà des sensibilités syndicales l’heure est à l’indignation : lundi un salarié âgé de 38 ans s’est mutilé à coup de couteau en sortant du bureau de la directrice de l’établissement où, à la demande d’un de ses collègues, il venait d’avoir un entretien à propos d’un conflit qui pourrit depuis des semaines l’ambiance de la direction des services informatiques.

Le salarié s’en sortira. Mais même si la directrice juge que « personnellement [elle] ne peut pas faire le lien entre notre entretien et ce qui s’est passé ensuite à l’infirmerie. Si ce n’est qu’un salarié a besoin d’être accompagné par la médecine et nous ne sommes pas médecins. »

Ce geste désespéré a libéré la parole. Les délégués du personnel rappellent qu’à deux reprises en avril et septembre ils ont adressé deux alertes pour mettre leur direction en garde contre l’inflation d’arrêts de maladie et un taux d’absentéisme à 19,6 % lorsque la moyenne nationale est à 15,6 %.

Dans la cour, Sonia confirme. « Je tiens avec les arrêts et j’ai rendez-vous avec le médecin du travail parce que j’angoisse. » Pourtant en douze ans de maison elle a eu le temps de s’habituer. Mais depuis que son service de « résiliation complexe » a été délocalisé en Tunisie, elle a été reclassée à « la rétention ». Son travail en sous traitance pour SFR consiste à recevoir les appels des clients mécontents qui veulent résilier leur abonnement, et à renverser la situation en leur vendant un abonnement ADSL ! Si ça marche, une prime de trois euros par contrat complète ses 980 euros de salaires nets mensuels. Mais le rythme est soutenu. « Sur cinq personnes qui appellent pour résilier il faut en retenir deux. Et après quinze ou vingt minutes de négociation ne pas dépasser deux minutes de pose avant de prendre un autre appel. »

Hier après midi le comité d’hygiène et de sécurité de l’établissement s’est réuni en urgence. Le malaise au travail était inscrit à l’ordre du jour.

Presse esclavagiste (LaDepeche.fr, 25 octobre 2012)


Automutilation à Téléperformance : le salarié blessé sera sanctionné

Selon deux sources syndicales, le salarié du site de la société Téléperformance de Blagnac qui s’est mutilé à l’aide d’un couteau de poche, lundi, en sortant du bureau de sa directrice sera sanctionné. Toujours de source syndicale, cette information a été dévoilée par la direction lors d’une réunion du comité d’hygiène et de sécurité. Interrogée par téléphone, la directrice du site a refusé de s’exprimer sur cette question au motif que « c’est un sujet qui ne concerne que l’entreprise et le salarié. Et que l’entreprise a un devoir de confidentialité. »

Commentaires choisis :

TOCHE31 – 26/10/2012 09:04
Magistrale réponse à la détresse…
La déshumanisation du monde travail gagne du terrain, le message est clair : compétitivité, performance (?), réduction de coût à tout prix, lissage de la personne, sanction comme seule réponse aux situations conflictuelles, menaces, surdité totale à tout le reste…
Ça, c’était uniquement vis à vis des employés…
Quand les problèmes dépassent ce stade (partenaires sociaux, administration, autorités d’État…) la réponse est : délocalisation !!!!!
Merci Mme Parisot d’encourager cette nouvelle recette !

soso31240 – 26/10/2012 09:08
Et on enfonce le couteau, et puis on le tourne bien et profondément !!

Presse esclavagiste (LaDepeche.fr, 26 octobre 2012)

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Published by coutoentrelesdents - dans LUTTES
26 octobre 2012 5 26 /10 /octobre /2012 13:56

Nouvelle du jour : délais accordés au Rosier et à la Sécherie

Nouvelle du jour !!

9h30, verdict du juge d’exécution des peines :

Le Rosier a un délai jusqu’au 15 novembre. La Sécherie a un délai jusqu’au 27 décembre !!! On n’a pas fini de les emmerder !!!

L’appel pour ce week-end reste valable pour être ensemble, défendre les lieux expulsables, reconstruire et préparer la suite !

Mailing


Venez surfer sur la deuxième vague d’expulsions

http://juralib.noblogs.org/files/2012/10/0130.jpg

LIRE LE COMMUNIQUÉ COMPLET

Zone À Défendre

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24 octobre 2012 3 24 /10 /octobre /2012 21:08

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24 octobre 2012 3 24 /10 /octobre /2012 13:30

Bientôt dans les points de diffusions!

http://sphotos-h.ak.fbcdn.net/hphotos-ak-snc7/377408_124814697670296_1680234005_n.jpg

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Published by coutoentrelesdents - dans MEDIA
24 octobre 2012 3 24 /10 /octobre /2012 12:55

Si vous suivez les informations, vous n’avez sans doute pas pu échapper à la nouvelle provocation des identitaires survenue sur le site de construction de la mosquée de Poitiers. Il s’agit d’une action d’occupation, ayant assez peu d’utilité en tant que telle puisque les militants d’extrême droite avaient prévu leur évacuation. L’idée était de médiatiser leurs revendications (contre les musulmans, c’est original…) et de faire parler de leur nouvelle branche jeunesse, « génération identitaire ».

Le coup de com’ d’une telle opération victimaire est assurément plus réussi que celui de leurs concurrents des Jeunesses Nationalistes, ce qui était nécessaire au vu de l’effondrement partiel du mouvement identitaire (certaines sections fondant un autre réseau suite aux magouilles et embrouilles internes, d’autres se barrant chez les pétainistes des JN, et les soutiens étrangers préférant voir du côté du FN). Mais cela ne s’est pas fait tout seul: faire venir une cinquantaine de militants de toute la France pour déployer trois banderoles sur un toit de chantier ne pouvait avoir tant d’écho sans la participation active des médias.

Les identitaires, comme le reste des fascistes français, a un fond populiste très ancré et dont une des constantes est l’attitude de vrai-faux rebelle qu’ils se donnent. Tout est dans l’apparence. Il s’agit de se prétendre en rupture avec le « système » (qui les finance largement et leur ouvre ses portes, nous y reviendrons après): on retrouve donc systématiquement des éléments de langage communs aux réactionnaires (des identitaires à l’UMP), tels que « bien-pensance gauchiste », « racisme anti-blancs », « pensée unique des médias », « dhimmi », « bon sens populaire », « islamisation massive », « idiot utile de la finance internationale », etc, la liste n’est pas exhaustive. A première vu, les identitaires sont donc des « résistants » au « système » et haïssant des médias « vendus ». En fait, ils n’existeraient pas sans eux.

C’est d’ailleurs un excellent business: du Figaro à Libé leur action a été largement relayée sur un ton faisant la part belle au discours identitaire (on parle de « l’indignation de la classe politique », mais pas de leurs agressions répétées ni des condamnations de leurs dirigeants multirécidivistes…). C’est également bénéfique pour ces « journaux » qui se voient donner des articles clé en main par les professionnels de la com’ fasciste. En effet les chefs des identitaires ne sont pas issus des classes populaires mais plutôt des meilleures écoles de communication. Leur but: faire croire que la France est en danger, menacée par des hordes islamistes, et qu’il faut une sainte alliance des classes populaires et des élites européennes pour écraser cette invasion. La crise économique? Une broutille, une conséquence rejetée sur la « finance » ou les « banksters » sans préciser l’analyse… Quand ce n’est pas directement la faute des immigrés (désinformation systématique puisqu’un sans papier par exemple, ne touche aucune prestation sociale mais paye largement celles des « français » via la TVA). Alors, faire « comme Charles Martel »?

Cette entourloupe historique visant à réutiliser des symboles nationalistes pour diviser le peuple est une belle saloperie, basée sur du vent. Il est du devoir de tout révolutionnaire de dire la vérité, de se baser sur l’Histoire réelle, matérielle, pas sur les mythes et légendes – contrairement à ce que pense une partie de l’EG bourgeoise… Là en l’occurrence, on est en présence d’une réutilisation éhontée du mythe de Charles Martel. La bataille de Poitiers n’a été qu’une lutte de pouvoir entre les francs et les omeyyades. Rien de religieux là dedans: Charles Martel était un pillard extrêmement brutal avec la population, quant aux omeyyades, ils étaient absolument opposés à l’idée de convertir les populations à l’Islam puisque les musulmans ne payaient pas de taxes contrairement aux chrétiens. Cela aurait donc été un véritable suicide économique. Nul doute que pour les populations de l’époque, rien n’a changé sinon un renforcement d’une autorité barbare et encore plus obscurantiste que les musulmans (qui occupèrent un temps tout le Midi sans que cela entraine une période particulièrement sombre d’ailleurs). Choc des civilisations? Non, querelle de pouvoir…  Et voilà que les médias publient les falsifications des identitaires en les faisant passer pour des victimes (alors que les opposants à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes sont dans le même temps violemment expulsés sans aucune complaisance médiatique cette fois par les séides d’Ayrault). Leur collaboration est criminelle puisque cette désinformation massive sert chaque jour à légitimer le racisme anti-musulman, les agressions culturelles et religieuses, les violences contre les roms et les sans-papiers, la violence généralisée dans le peuple, l’exploitation, le cannibalisme social… Et demain surement les carnages de la droite radicale à la Breivik, l’état sécuritaire et les pogroms. Rappelons que les identitaires n’inventent rien, ils reprennent les thèses des néonazis du GRECE expliquant depuis les années 80 qu’il faut remplacer la haine anti-immigrés par l’islamophobie, pour influencer la population tout comme les plus hautes sphères du pouvoir – ce qui est pratiquement fait quand on voit les « commentaires » des grands médias (Cf ici: http://www.midilibre.fr/2012/10/08/un-militant-repenti-balance-les-secrets-de-l-ultra-droite,574771.php) ou Copé accréditer les thèses des identitaires, ce dont ces derniers se félicitent. Sacrés « rebelles »! De vrais chiens de garde du système.

Tout dans la forme, rien dans le fond. Ou plutôt, si, mais un fond extrêmement barbare, visant à faire passer les musulmans pour un corps étranger à une France basée sur l’identité charnelle, le tout dans le but de trouver un bouc émissaire faisant oublier la domination de la bourgeoisie – du capitalisme – dans tous les domaines… Et sa responsabilité dans la crise que l’on subit. Le roman national remplace les faits. Ceci n’est pas l’Histoire, ni la civilisation, ce sont des mensonges érigés en vérité. Toute l’arnaque du nationalisme en somme.

Donc quand Charles-Henry, étudiant en master de droit portant l’équivalent de trois SMIC en fringues, vous expliquera à vous travailleur/euse que vous êtes un (ou une) « gauchiste bien-pensant, idiot utile de l’islamisation de notre culture vendant le petit peuple au capital apatride pour détruire les vraies valeurs de la France vraie » et qu’en conséquence de quoi il faut arrêter tout militantisme social et toute contestation du système au profit d’une défense du patronat français, là, votre « bon sens populaire » risque de vous pousser à tester sur ce futur cadre UMP une thérapie à base de coup de tête et balayette. La rédaction de Feu de Prairie, fatiguée par les éternelles pleurnicheries de ces bourgeois en manque d’aventure, se refuse à critiquer ces méthodes expéditives. Peu nous importe d’ailleurs la décision de la justice et du gouvernement qui participent in fine à la même stratégie. La lutte se mènera par l’information, la culture, et l’organisation de la résistance populaire.

D.

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Published by coutoentrelesdents - dans FACHO HORS DE NOS VIES!
24 octobre 2012 3 24 /10 /octobre /2012 10:49

Paris : une permanence PS vandalisée

Dans la nuit de dimanche à lundi, la façade de la permanence PS située dans le XXe arrondissement de Paris a été vandalisée et ses vitres ont été cassées. Le local avait déjà été dégradé il y a quelques mois pendant la campagne présidentielle.

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Vitres cassées et tags à base de « pourriture sociale » ou « la ZAD est partout ». Lundi matin, en arrivant à la permanence de Fanélie Carrey-Conte, députée de la XVe circonscription de Paris, ses collaborateurs ont eu la surprise de découvrir le local une nouvelle fois vandalisé.

« Un voisin aurait vu dans la nuit deux personnes avec une massue s’enfuir en courant » explique un assistant de la députée. Situé 8 rue de la Cour des Noues, le local avait déjà été vandalisé en mai dernier pendant la campagne présidentielle. L’un des tags « Détruisons le pouvoir », est d’ailleurs le même qu’il y a cinq mois où plusieurs vitres avaient également été brisées à coup de marteau et de battes de base-ball.

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Le projet de Notre-Dame-des-Landes en toile de fond ?

« La motivation est très certainement politique », continue ce collaborateur. L’un des tags « la ZAD est partout » semble orienter l’enquête en ce sens. La ZAD est un groupe qui milite contre le projet de l’aéroport Notre-Dame des Landes en Loire-Atlantique (44).Depuis plusieurs jours, un bras de fer oppose forces de l’ordre et certains des habitants expulsés et des squatteurs qui refusent de quitter les lieux en vue des travaux.

Fanélie Carrey-Conte a déposé plainte devant le commissariat du XXe arrondissement.

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Leur presse (Metro.fr, 23 octobre 2012) via Le Chat Noir Émeutier


Inquiétantes inscriptions sur la mairie de Couëron, au nord de Nantes

Sur les murs de l’Hôtel de ville de Couëron, dimanche matin, on pouvait lire des menaces personnellement adressées au député-maire, Jean-Pierre Fougerat, qui fut suppléant de Jean-Marc Ayrault.

Exemple : « Tant que vous nous expulserez, on vous saccagera » et autres « Boom ! »

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« C’est peut-être l’œuvre d’un individu isolé qui ne mérite aucune publicité », estime un haut-placé. Mais la victime n’entend pas laisser passer ça. D’autant que les murs de l’immeuble où réside l’édile ont eux aussi été « repeints » pendant la nuit.

« C’est absolument inadmissible. Je ne suis pas inquiet à titre personnel. Ce qui est inquiétant, c’est de voir des gens réagir de cette façon-là », a commenté dimanche après-midi Jean-Pierre Fougerat.

Leur presse (PresseOcean.fr, 22 octobre 2012) via Le Chat Noir Émeutier

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