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17 janvier 2012 2 17 /01 /janvier /2012 14:37

[Le Cri Du Dodo vous propose plusieurs lectures critiques du marxisme.
Nous voudrions revenir à ce propos sur une ambigüité : c'est précisément parce que nous sommes anarchistes ET communistes que nous voyons comme urgente la critique des marxistes (et de tout les autoritaires) et de leurs idéologies (léninisme, stalinisme, maoisme, guévarisme, etc...) qui en s'appropriant le terme de "communisme" l'ont galvodé plus terriblement que toutes les critiques qui ont pu lui être adressées. Par ce type de contributions, nous nous démarquons absolument de tout ceux ou celles qui continuent d'entretenir le mythe de ce "socialisme de caserne" en rappelant pour nous l'importance de l'autonomie individuelle ET collective, de la nécessaire critique des institutions bourgeoises (de toutes les institutions) et de l'Etat, de la reproduction des hiérarchies et de tout les schémas d'oppression au sein même des mouvements révolutionnaires, etc... Les lectures qui ne sont pas téléchargeables gratuitement sont auto-réductibles dans les points de vente habituels.]

"L'idéologie froide : essai sur le dépérissement du marxisme",
de Kostas Papaïoannou, réédité par l'Encyclopédie Des Nuisances, aux éditions Ivréa.

Deux citations :

" Si la pensée est "fileuse de mémoire", comme Platon nous l'a enseigné, ce travail est plus que justifié en ce temps guetté par l'amnésie. Si par surcroît la jeune génération y trouve quelques raisons supplémentaires d'accueillir avec des ricanements redoublés la vaine rhétorique des mystificateurs à peine démystifiés, et d'oser se chercher elle-même à l'extrême pointe de son nécessaire et salutaire scepticisme, il aura accompli tous mes voeux et je ne saurais rien lui souhaiter de meilleur. "

[...]

"L'homme total dont rêvait Marx, l'homme épanoui dans "tous" les domaines, était censé loger à l'intérieur du Parti omniscient et infaillible qui se réservait le monopole de l'éducation du peuple : le Parti serait la personnification de la perfection de "l'espèce humaine". En fait, il était la réalisation de ce type idéal de censeur prussien que le jeune Marx avait couvert de ses sarcasmes : «Vous nous demandez de pratiquer la modestie, mais vous avez l'outrecuidance de transformer certains serviteurs de l'Etat en espions du coeur, en gens omniscients, en philosophes, théologiens, politiques, en oracles de Delphes... La véritable outrecuidance consiste à attribuer à certains individus la perfection de l'espèce. Vous croyez que vos institutions d'Etat sont assez puissantes pour changer un faible mortel, un fonctionnaire, en saint, et lui rendre possible l'impossible.»"

"Le problème du changement social dans la société technologique",
d'Herbert Marcuse. Aux éditions Homnisphères.

Même si son auteur est historiquement rattaché au marxisme, il inaugure à l'époque une critique radicale du marxisme d'un point de vue communiste hétérodoxe en convocant notamment (dans cet ouvrage) certaines théories anarchistes, et en critiquant la société industrielle que le marxisme appliqué n'a fait que consacrer.

En abordant de manière radicale de nouveaux thèmes comme celui de l'écologie ou de la surveillance généralisée dans une société dominée par la technologie, il ouvre ainsi une double analyse critique du capitalisme occidental et du "capitalisme d'Etat" (notamment dans ses ouvrages "Marxisme soviétique" et "L'homme Unidimensionnel" ) dans une perspective qui rejoint sous beaucoup d'aspects la critique anti-autoritaire.





"Ecoute Camarade!", de Murray Bookchin.
En format brochure aux éditions Tatanka (librement téléchargeable ici)

En 1969, Bookchin livre dans ce texte une critique en règle du marxisme et du communisme autoritaire notamment adressée aux étudiant-e-s de l'époque mais toujours d'actualité. En vrac y sont démontés : le mythe du prolétariat (en tant que fétiche théorique et classe industrielle au rôle mythifié), le mythe du Parti (comme organisation autoritaire aux aspects religieux), l'éthique du travail (comme idéologie bourgeoise de la soumission au travail) et la société industrielle (dite "théorie post-pénurielle" qui amène aussi la question de l'écologie dans une perspective radicale à une époque où la question est absente). Un an plus tard, Bookchin publie, en 1970, en réponse à ses détracteurs marxistes à propos de ce même texte "Commentaires à propos de -Ecoute, Camarade!- " (titre original"Discussion on -Listen Marxist!") qui l'accusent notamment d'avoir une approche "a-historique" et sans "analyse de classe".

Extrait :

« Cette recherche de la sécurité dans le passé, ces efforts pour trouver refuge dans un dogme figé une fois pour toutes et dans une hiérarchie organisationnelle installée, tous ces substituts à une pensée et à une pratique créatrices, démontrent amèrement combien les révolutionnaires sont peu capables de « transformer eux-mêmes et la nature », et encore moins de transformer la société tout entière. Le profond conservatisme des « révolutionnaires » [...] est d’une évidence douloureuse : le parti autoritaire remplace la famille autoritaire ; le leader et la hiérarchie autoritaires remplacent le patriarche et la bureaucratie universitaire ; la discipline exigée par le mouvement remplace celle de la société bourgeoise ; le code autoritaire d’obéissance politique remplace l’État ; le credo de la « moralité prolétarienne » remplace les mœurs du puritanisme et l’éthique du travail. L’ancienne substance de la société d’exploitation reparaît sous une apparence nouvelle, drapée dans le drapeau rouge, décorée du portrait de Mao (ou de Castro ou de Che) et dans le petit livre rouge et autres litanies sacrées. »

- "Le marxisme, dernier refuge de la bourgeoisie", par Paul Mattick,
aux éditions Entremondes.

Essai traduit de l’anglais (États-Unis) par Daniel Saint-James

Œuvre posthume de Paul Mattick (1904-1981),Marxisme, dernier refuge de la bourgeoisie ? fut la dernière expression de toute une vie de réflexion sur la société capitaliste et l’opposition révolutionnaire. Connu surtout comme théoricien des crises économiques et partisan des conseils ouvriers, Paul Mattick fut aussi un acteur engagé dans les événements révolutionnaires qui secouèrent l’Europe et les organisations du mouvement ouvrier au cours de la première moitié du XXe siècle. À l’âge de 14 ans, il adhéra à l’organisation de jeunesse du mouvement spartakiste. Élu au conseil ouvrier des apprentis chez Siemens, Paul Mattick participa à la Révolution allemande. Arrêté à plusieurs reprises, il manque d’être exécuté deux fois. Installé à Cologne à partir de 1923, il se lie avec les dadaïstes. En 1926 il décide d’émigrer aux États-Unis. L’ouvrage présent est organisé autour de deux grands thèmes. Poursuivant son travail de critique de l’économie capitaliste contemporaine (Marx et Keynes, les limites de l’économie mixte, Gallimard, rééd. 2011), Paul Mattick revient sur les contradictions inhérentes au mode de production capitaliste. S’ensuit un réquisitoire contre l’intégration du mouvement ouvrier qui, en adoptant les principes de la politique bourgeoise, a abandonné définitivement toute possibilité de dépassement du capitalisme. Un texte éclairant pour une période où la crise dévoile la nature instable et socialement dangereuse du capitalisme.
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Published by coutoentrelesdents - dans BROCHURES
17 janvier 2012 2 17 /01 /janvier /2012 13:52

http://sang-noir.net/site/wp-content/uploads/2011/10/Femmeabarbe.jpghttp://sang-noir.net/site/wp-content/uploads/2011/05/8_Lilith.jpgALLEZ VOIR ICI: link

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17 janvier 2012 2 17 /01 /janvier /2012 13:34

FACE2.jpg

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Published by coutoentrelesdents - dans MUSIQUES
17 janvier 2012 2 17 /01 /janvier /2012 13:33

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Published by coutoentrelesdents - dans MUSIQUES
17 janvier 2012 2 17 /01 /janvier /2012 13:14

http://feudeprairie.files.wordpress.com/2012/01/naxalite-livre.png?w=640&h=439

Quand on prend conscience de ce qui ne va pas dans le monde qui nous entoure, mais aussi de ce qui est positif, et qu’on lit des textes qui mettent les mots exacts sur ce que l’on pensait sans arriver à le formuler aussi bien.

Quand on voit des affiches du FN ou de l’UMP dans sa rue et qu’on se rend compte le soir qu’elles ont été toutes enlevées par une main inconnue.

Quand on participe à une activité en groupe, sportif ou artistique, et qu’on passe un excellent moment de partage.

Quand on échange quelques mots avec un collègue au travail et qu’on se rend compte qu’il partage notre point de vue.

Quand quelqu’un court pour attraper son bus ou son tramway, et que des passagers gardent les portes ouvertes pour qu’il puisse monter à temps.

Quand quelqu’un dans un concert est super mal et qu’un attroupement se forme pour l’aider et prendre des nouvelles.

Quand des flics font un contrôle et que les gens se passent le mot pour l’éviter.

Quand en étant trop concentré sur sa vie on commence à désespérer de la situation et qu’on apprend qu’à l’étranger les choses commencent à bouger.

Quand dans un groupe une personne dit des conneries racistes et que quelqu’un intervient ou lui dit de la fermer.

Quand une fille se fait agresser dans la rue et que des gens ne laissent pas faire et s’interposent.

Quand on partage un moment de bonheur avec des gens qu’on ne connaît absolument pas, dans un concert, dans la rue, en teuf, en voyage, en soirée…

Quand quelqu’un vient remettre l’électricité chez une famille qui ne pouvait plus payer ses factures, sans rien demander.

Quand quelqu’un a une panne de voiture et qu’il se fait aider par des inconnu(e)s.

Quand quelqu’un graphe et qu’une personne qui le surprend lui fait des compliments au lieu de l’engueuler.

Quand on est dans la galère et qu’on se découvre des ami(e)s.

Quand on voit un beau pochoir, un joli dessin, une punchline classe ou un message politique progressiste sur un mur qui était jusque là d’un blanc malade.

Quand enfin on prend du plaisir à lutter, à créer, à partager son point de vue, à se révolter, à vivre…

Tout ça, et bien d’autres choses, ce sont de petits morceaux de communisme au quotidien.

D.

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Published by coutoentrelesdents - dans LUTTES
17 janvier 2012 2 17 /01 /janvier /2012 13:10

[Nantes] Mercredi 11 janvier 2012, nouveau flagrant délit de propagande policière dans Presse Océan

Nouveau cas de connivence et complaisance entre la préfecture et Presse Océan. Analyse critique d’un nouveau « dossier » de la Pravda nantaise.

http://pix.toile-libre.org/upload/original/1326782028.jpg

Digne d’un titre de tract du syndicat policier de droite extrême Alliance, le ton est donné. La « Une » du quotidien nantais Presse Océan du 11 janvier, donne le ton : « Ces policiers pris pour cible ». Le chapeau fait part d’une recrudescence des faits de « violences sur les policiers ».

Alors que deux jeunes sont morts ces derniers jours à la suite d’arrestations de policiers (un jeune, Wissam El Yamni, tabassé à mort par des flics à Clermont-Ferrand la nuit du Réveillon, un autre mort menotté lors de son interpellation à Aulnay-sous-Bois mardi 10 janvier). Alors que les violences policières se multiplient partout en France. Alors que les policiers sont toujours plus exonérés et blanchis, Presse Océan marque une nouvelle étape en faveur de la Police Nationale et des dominants. Avec une sémantique sortie des discours d’Hortefeux ou de Guéant, quels sont les nouveaux mensonges, connivences et collaborations de notre journal local ?

À qui appartient Presse Océan ? C’est un élément du groupe Ouest France (Ouest Franceest le nouveau nom de l’Ouest Éclair, journal collaborationniste notoire interdit à la Libération) possédé aujourd’hui par François-régis Hutin, copain de Sarkozy et décoré par lui « commandeur dans l’Ordre national du mérite » en novembre dernier.

1- Les antécédents de Presse Océan : un casier bien rempli

Depuis quelques temps déjà, ce journal défraie la chronique avec des articles à l’allure de tracts offensifs, multipliant les mensonges et la propagande assumée. En voici quelques exemples notables.

— Concernant la lutte anti-aéroport, Presse Océan fait office de tract en faveur de la multinationale Vinci, chargée de la construction du futur aéroport à Notre-Dame-des-Landes commandité par le pouvoir socialiste. Recyclant les saillies d’Alliot-Marie, Presse Océan titre le 14 septembre 2011 : « Anti-aéroport, ces ultras qui inquiètent ». Il s’agit d’un pamphlet alarmant sur les méfaits des « ultras » (comprendre : opposants au projet d’aéroport) « aguerris aux affrontements » et « professionnels de l’agitation ». La source principale de cet article est la police et la gendarmerie. Les terribles « anarchos-libertaires » auraient suivi des formations selon le journaliste, pour pratiquer la « technique du poids mort ». Quelle horreur ! On est plus très loin de « l’escalade de violence » promise par un gendarme interrogé par le plumitif.
Faut-il rappeler que les seules bandes organisées armées et violentes qui patrouillent à Notre-Dame-des-Landes sont les policiers et gendarmes ? Voir cette pépite journalistique ici.

— La « soirée des décideurs » : Presse Océan du 5 décembre consacre un dossier sur ses quatre premières pages avec photos couleurs intitulé « Vingt visages à découvrir pour les vingt ans des nouveaux décideurs nantais ». La soirée des décideurs est une soirée annuelle réunissant la crème de toute la raclure nantaise nouvellement installée : patrons de multinationales (un patron de Vinci par exemple, cultureux aux ordres du pouvoir local — type Jean Blaise), hiérarchie répressive (préfets ou directeurs de la police) et bureaucrates de haut niveau. Chacun de ces braves hommes a droit à sa photo et sa petite interview sur ses hobbies, sa petite famille. Même les soviétiques n’auraient pas osé !

— Une propagande en faveur de la TAN. Un reportage/tribune libre d’une page du patron du réseau de tranports en commun nantais pour dénoncer la fraude « incivique » et annoncer la mise en place d’une société privée de sécurité dans les transports nantais et ici encore, un reportage pour magnifier le travail formidable des nouvelles milices privées dans les transports en commun nantais.

Enfin, avant chaque vacances d’été, Presse Océan nous gratifie d’un dossier sécuritaire, anxiogène et valorisant la police. Par exemple une de leurs « une » mettait en scène un homme capuché essayant de fracturer une porte avec un pied de biche et un gros titre appelait à la vigilance, ou même deux gendarmes armés de fusils à pompe en première page. Tremblez, braves gens.

Ce ne sont que quelques exemples pour illustrer la couleur éditoriale de notre torchon local. C’est donc dans ce contexte décomplexé qu’arrive sans surprise notre dossier élogieux envers la police.

2- Le contenu de ces articles :

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Ce dossier de deux pages (plus la « une » assortie d’affichettes apposées chez tous les distributeurs) intitulé « Le fait du jour », est signé par la journaliste Anne-Hélène Dorisson. Il est constitué de quatre articles. En page 2, un article conséquent sur l’augmentation des plaintes déposées par les policiers : « 507 faits de violences sur dépositaires de l’autorité en 2011 », soit « 8% d’augmentation » par rapport à l’année précédente prétend l’article. Ce ne sont pas des faits de violence, mais des plaintes de policiers. Une plainte n’est pas un fait. Les plaintes de flics ont donc augmenté, même si la plumitive admet qu’il ne s’agit en général que de « chevilles foulées » : on est bien loin des violences graves commises par la police sur les Nantais, que nous allons évoquer. Après avoir souligné que les violences sont souvent le fait « d’ivresse » et concernent aussi bien « les quartiers sensibles que le centre-ville », le patron de la police nantaise en appelle à se munir de « gilets pare balles » (ce qui est assez peu efficace pour se prémunir de doigts foulés et « d’hématomes ») et à la « solidarité » policière. Un final presque touchant.

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Un encart est offert en dessous à un « expert » : Dominique Pécaud, présenté comme un « sociologue », ce maître de conférences recycle la doxa sur le mode des vieux cons, du style c’était mieux avant, voyez plutôt : « il y a des pannes de transmission des valeurs » chez les jeunes, et une « perte de reconnaissance du savoir faire » des policiers. Un « savoir faire policier reconnu jusque dans la Tunisie de Ben Ali », aurait ajouté Alliot-Marie. La sociologie serait un sport de combat… en faveur du pouvoir et des flics ? On croit rêver !

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La page suivante (page 3) évoque quant à elle la recrudescence de saisies d’armes blanches à Nantes. Doit-on rappeller qu’on peut désormais être interpelé pour des ciseaux en manifestation et être accusé de « port d’arme » ? L’article déplore « 362 ports d’armes enregistrées » mais « 724 » interpellations. Précisons que les armes sont en général saisies après une fouille. La moitié des interpelés le serait donc à tort, sans raison ?

Enfin, ce dossier se clot par une tribune publicitaire pour le syndicat Alliance : cet encart (article et photo couleur) d’une demie page est réservée au syndicat Alliance (de droite extrême) sous le titre anxiogène : « On doit toujours être sur nos gardes ». L’auteur commet une interview de Thierry Spitz et Arnaud Bernard, deux flics représentants du syndicat, systématiquement mis à l’honneur dans ce journal. Ils déplorent que « le respect de la police se perd » notamment chez les « étudiants pourtant pas méchants pendant les manifs ». Ces mêmes étudiants et lycéens qui sont systématiquement attaqués, arrêtés ou blessés par les flics lors de mouvements sociaux. Comme on a pu le voir lors des dernières luttes (CPE, LRU, mouvement des retraites…).
Ces syndicalistes ressassent également les poncifs sur les juges « pas assez sévères » : « aujourd’hui, les flics sont sanctionnés pour un oui ou pour un non, alors que quand tu frappes un flic, tu t’en sors parfois avec un simple rappel à la loi ». C’est une nouvelle mystification d’extrême droite relayée sans vergogne par Presse O’. Faut-il rappeler que des interpelés à Saint-Nazaire lors du dernier mouvement social, ont été enfermés plusieurs mois pour un caillou jeté (alors que dans le même temps un manifestant était mutilé au pied par la police) ? Faut-il rappeler le harcèlement judiciaire contre l’institeur Sami Benmeziane accusé à tort d’avoir retourné le doigt d’un flic ? Doit-on rappeler que les responsables (policiers) de la mort de Taoufik El Amri, mort noyé en 2006 à Nantes sont libres ? Tout comme le policier qui a mutilé un lycéen en novembre 2007 au flashball ?

3- La victimisation des policiers par Presse O’ et la pratique du délit d’outrage

« L’élastique de la chemise en carton du grand patron [de la police ndlr] […] regorge de plaintes de policiers. » C’est la phrase terrifiante qui introduit le torchon philopolicier dePresse O’. Comment des gens en « état d’ébriété » (comme le répète ce même article) pourraient-ils blesser des professionnels de la sécurité armés, entraînés et protégés ? Ces plaintes sont soit des affabulations brodées autour d’égratignures, soit, en grande majorité des délits d’outrages.

C’est l’occasion pour nous de faire un point sur cette pratique devenue courante dans la Police Nationale de l’ère Sarkozy. Entre autres analyses, le site Rue 89 publiait en 2008 un article sur le délit d’outrage. Morceau choisi :

« Du côté de la magistrature, on estime que le nombre de cas “pas seulement d’outrage mais même de rébellion” est “en pleine explosion”. Emmanuelle Perreux, juge et présidente du Syndicat de la magistrature, constate ainsi “une forte augmentation du nombre de poursuites pénales”. »

Dans un autre article sur la BAC, le sociologue Didier Fassin explique :

« Ces jeunes [de cités], notamment ceux qui appartiennent aux minorités d’origines subsaharienne et maghrébine, sont extrêmement souvent contrôlés et sujets à des fouilles aux corps. Ils apprennent très vite qu’ils vont être soumis à ces contrôles. Ils savent également qu’ils n’ont aucun moyen d’aller contre ces pratiques, injustifiées et d’ailleurs assez souvent illégales au regard du code de procédure pénale. Ils savent enfin que la moindre protestation peut donner lieu à un outrage ou à une rébellion, dont le coût s’avérerait très élevé en termes de sanction pénale. Il faut savoir que les outrages et rébellions sont un moyen pour les policiers d’anticiper une plainte pour violence policière. »

L’outrage est effectivement souvent utilisé par les flics pour faire contrepoids à leurs propres abus (par exemple beaucoup de militants molestés par les flics sont accusés de rebellion ou d’outrage).

Le sociologue ajoute :

« les officiers et les commissaires savent très bien qu’un gardien de la paix qui « fait » souvent des outrages et rébellions doit être particulièrement suivi, car c’est quelqu’un de violent. »

Enfin, voici une contribution du journal La Provence :

« En cas d’abus de pouvoir, la parole d’un simple citoyen ne pèse pas lourd face à celle d’un agent assermenté. Du reste, seuls 0,50% des interpellés sont relaxés. »

Le délit d’outrage serait à la fois un façon de faire remonter les statistiques des flics à peu de frais, mais également d’arrondir ses fins de mois, car il en résulte une amende pour l’outrageur.

Les flics nantais, nous n’en doutions pas, sont donc de plus en plus violents. Et paralèllement de plus en plus victimisés, héroïsés et caressés par notre presse locale bien aimée.

4- Les violences policières à Nantes et sa région. Récapitulatif de quelques violences policières commises à Nantes, peu, pas, ou mal abordées par Presse Océan :

Dans la nuit du 22 au 23 novembre 2006, Taoufik el Amri meurt noyé dans l’Erdre suite à un contrôle policier. Les policiers concernés sont condamnés trois ans plus tard pour faux témoignages : on ne connaîtra donc jamais la vérité.

En novembre 2007, la police nantaise expérimente des flashballs d’un genre nouveau (les Lanceurs de Balles de Défense) sur une manifestation d’étudiants et de lycéens : un jeune perd l’usage d’un œil. (Presse Océan relaiera systématiquement la parole de la préfecture dans cette affaire, en prétendant par exemple que la blessure était anodine, que l’attaque policière était une « échauffourée », et autres mensonges flagrants démentis depuis.)

C’est d’ailleurs à Nantes que commence une longue série de mutilations : sept personnes au moins, dans toute la France, ont perdu l’usage d’un œil suite à un tir de flashball. Un homme est mort, à Marseille en décembre 2010, après qu’un policier lui ait tiré au flashball dans le cœur. Presse Océan se gardera bien de le souligner.

En janvier 2011, une soirée étudiante à la Fac de Nantes est attaquée par la police : en résultent insultes, passages à tabac et arrestations.

Lors d’une manifestation à l’aéroport de Nantes Atlantique le 27 juillet 2011, les CRS brisent les côtes d’une manifestante et la laissent sans soin. Son pronostic vital est engagé pendant plusieurs heures (pour rappel, ce jour-là, Presse Océan ne fera écho que des « dégâts matériels » occasionés — à savoir une machine à café renversée — et des flics blessés — quelques égratignures — mais n’aura pas une ligne pour cette manifestante gravement touchée).

Le 2 septembre 2011, le GIPN et les policiers tirent au taser sur des manifestants anti-aéroports dans le centre-ville de Nantes. Le soir-même, les policiers nantais attaquent au gaz et à la matraque des passants lors d’un festival musical annuel (voici un petit texte et des vidéos d’un passant qui a subi les violences). La presse ne fera aucun écho de cette attaque.

Les manifestations politiques sont systématiquement encadrées et provoquées par la police nantaise.

En toile de fond, l’espace public est saturé par la présence policière : des caméras de surveillances aux cars de CRS faisant des rondes en centre-ville.

Et ce ne sont que quelques exemples révélateurs du climat policier qui règne à Nantes comme partout en France (ce récapitulatif est repris de cet appel).

Pour rappel, une manifestation contre les violences policières et en mémoire du massacre d’Algériens par la police en 1961, organisée le 17 octobre dernier, avait réuni au moins 200 personnes dans le silence total de cette même presse locale : pas une ligne (compte rendu de cette manif). Presse Océan sait choisir ses « faits du jour »…

En définitive, tout est mensonger dans cet article relevant du tract policier. Mais ce dossier n’est pas isolé, ce journal montre simplement une fois de plus à quel point il est un relai du pouvoir, des flics et des patrons, pour conditionner l’opinion nantaise.

Stop à l’intoxication des médias locaux ! Honte aux journaflics de Presse Océan !

La peur doit changer de camp.

Indymedia Nantes, 16 janvier 2012.

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17 janvier 2012 2 17 /01 /janvier /2012 13:08

Contre la censure d’Internet : rejoignons le blackout du web le 18/01 !

Les projets de loi SOPA et PIPA menacent de censurer l’Internet mondial et de mettre en place un contrôle du réseau digne de la Chine, de l’Iran ou de la Syrie. Le 18 janvier 2012, un blackout de protestation s’organise aux États-Unis. Rejoignons-le !

http://pix.toile-libre.org/upload/original/1326722997.jpg

APPEL AU BLACKOUT DU WEB LE 18 JANVIER 2012}}

Le web est depuis plusieurs mois en lutte contre deux projets américains de censure du web mondial. SOPA (Stop Online Piracy Act) et PIPA (Protect IP Act) sont en passe d’être votés respectivement par la chambre des représentants et le sénat des États-Unis.

Ces projets vont permettre aux lobbys des industries dites « culturelles » de censurer tout site considéré comme favorisant la diffusion de contenus protégés par des droits d’auteurs. Cette large définition permettrait en réalité de vouer aux limbes tout site hébergeant ce type de contenus (Youtube, Facebook ou n’importe quel site affichant une vidéo ou une image protégée par exemple).

Les méthodes préconisées par SOPA et PIPA sont dignes des systèmes mis en place par certains régimes dictatoriaux comme la Chine, l’Iran ou la Syrie.

Ainsi, il sera possible :

— De bloquer l’accès au site au niveau des serveurs DNS (Domain Name System). Ces serveurs permettent de faire l’association entre une adresse URL et l’adresse IP du site. En tapant son adresse, nous ne pourrions donc plus y accéder. De plus ce type de blocage risque non pas de censurer un seul site, mais l’ensemble du domaine auquel il est rattaché.

— D’obliger les moteurs de recherche à enlever de leurs résultats des sites proposant du contenu protégé par des droits d’auteurs.

— D’obliger les sites proposant des liens vers ceux contre qui une plainte a été déposée à retirer ces liens.

— D’asphyxier les site visés en interdisant aux intermédiaires publicitaires et financiers (Paypal par exemple) de traiter avec ces sites.

Tout cela impliquera potentiellement une surveillance accrue des communications entre individuEs, même par leurs échanges privés par mail.

Les outils permettant aux activistes du monde entier de communiquer anonymement (comme Tor par exemple) pourraient eux aussi être menacés, tout comme les serveurs DNS alternatifs utilisés pour contourner ce type de censure.

SOPA et PIPA sont votés aux États-Unis mais concernent les internautes du monde entier ! N’oublions pas qu’une grande partie des services que nous utilisons sur le net proviennent des États-Unis.

Rejoignons le blackout !

Révolte Numérique appelle donc tous les Indymedias et toutes les personnes administrant un site internet à se joindre au blackout organisé aux États-Unis pour la journée du mercredi 18 janvier 2012 de 8h à 20hDe nombreux sites comme Reddit, Mozilla US, Minecraft, FSF, EFF, identi.ca, Anonymous (via Twitter) {etc.} (et peut-être Wikipédia) se joindront à cette initiative.

Même si la Maison Blanche semble prendre position contre certains aspects de ces lois, nous ne devons pas relâcher la pression !

— Si vous avez un site WordPress, des extensions sont disponibles afin de mettre votre site en maintenance en affichant un message de votre choix, ainsi que des extensions spécialement prévues pour l’événement. Vous pouvez également vous référer à cette méthode.

— Si vous n’avez pas de site, modifiez votre avatar sur les réseaux sociaux et apposez-y un bandeau STOP SOPA ou STOP SOPA & PIPA.

— Parlez-en autour de vous, faites monter la pression !

Source : Révolte Numérique (via Indymedia Nantes, 16 janvier 2012)

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17 janvier 2012 2 17 /01 /janvier /2012 13:06

http://pix.toile-libre.org/upload/original/1326735163.jpgLe film-documentaire La Grève des mères expose une lutte de femmes dans une « zone économique spéciale »(SEZ) de Pologne, des femmes en grève de loyer, des ouvrières qui refusent de porter le double fardeau du salaire et du travail reproductif. Ça se passe àWalbrzych en 2010.

« La grève des mères » (Pologne, 22 minutes, 2010, SzumTV & Feminist Think Tank)

Le docu est disponible en polonais sous-titré en anglais.
En polonais non sous-titré.
Pour tout contact.

Le texte ci-dessous a été écrit à l’été 2011 par des réalisatrices du film :

Walbrzych est une ville du sud-ouest de la Pologne qui compte 122.000 habitants. C’était un centre industriel depuis la fin du XIXe siècle (textile, mines de charbon, industrie du verre). Après la transformation capitaliste du début des années 1990, décision a été prise de fermer les mines de houille. Ce qui, ajouté aux sureffectifs massifs enregistrés dans les usines qui ont survécu les premières années de l’économie de marché, s’est traduit par une montée rapide du chômage et une émigration massive.
Depuis 1994, le gouvernement polonais a créé quatorze SEZ dans le but de résoudre les problèmes créés par la transformation. L’une des plus grandes, baptisée « Parc d’investissement », a été implantée à Walbrzych en 1997 et fonctionnera jusqu’en 2020.

Bien que le Parc d’investissement existe depuis longtemps, en 2010 le taux de chômage dans le secteur a atteint 20 %. L’absence de revenus a mis beaucoup de ménages dans une situation d’insécurité matérielle. Aujourd’hui la majorité des offres d’emploi proviennent de la SEZ. Il y a plus de 100 entreprises représentées dans ce Parc, dont Toyota, General Electric, Bridgestone, Electrolux, IBM, Wabco, Colgate-Palmolive et Cadbury. Les investisseurs sont en position d’obtenir des subventions publiques, des réductions d’impôts et autres avantages.
Les coûts de la main-d’œuvre dans la région sont plus faibles qu’ailleurs en Pologne. Les entreprises sont parfaitement adaptées aux exigences du mode de production post-fordiste : les emplois sont non seulement mal payés, mais également précaires, à temps partiel et souvent basés sur les contrats spéciaux de loi civile. La production est ajustée aux besoins du marché et les horaires sont flexibles. Quand elle doit se faire à un rythme rapide, les ouvriers travaillent jusqu’à dix-huit heures par jour pendant quelques jours ou semaines ; quand elle ralentit, ils n’obtiennent aucun nouveau contrat et aucun revenu.

Ce phénomène d’emplois précaires et mal payés aggrave les problèmes de logement à l’échelle de la ville. Même les gens qui ont un travail risquent de se retrouver sans domicile. Il y a quelques années, les sans-abri qui n’avaient pas voulu attendre en vain leur tour dans les listes d’attribution de logements sociaux ont commencé à occuper des centaines d’appartements abandonnés et en mauvais état. Cette pratique est devenue particulièrement populaire parmi les mères célibataires, car elles n’ont pas les moyens financiers de louer un appartement.
Quand les ouvriers ont résolu leur problème de logement en occupant les appartements vides, leur position sur le marché du travail a changé : dans le film, les femmes décrivent comment elles parviennent à refuser les offres d’emploi les pires. Soudain, elles se rendent compte que chômer ne signifie pas forcément être à la rue.
Au bout de quelques années, cette forme d’auto-organisation est devenue un problème pour les autorités locales. Elles ont alors coupé l’eau, l’électricité et le gaz dans les appartements squattés. Les femmes ont été traitées de criminelles, et les autorités ont engagé des procès contre elles et les ont gagnés. En 2008, un groupe de femmes a fait une grève de la faim pour exiger la fourniture de l’électricité, de l’eau et du gaz dans leurs appartements. Elles ont également exigé des changements politiques à l’échelle locale et réclamé que des logements sociaux soient construits ou qu’on en augmente le nombre en rénovant des vieux bâtiments abandonnés. Au bout de plusieurs jours de grève, une manifestation de solidarité a été organisée devant l’Hôtel de Ville, à laquelle ont pris part plusieurs centaines de personnes de Walbrzych, soutenues par un syndicat de base. Les femmes reconnaissent dans le film que c’était un moment important parce qu’elles se sentaient intimidées et humiliées. Les autorités ont alors accepté de fournir l’électricité, l’eau et le gaz aux appartements occupés, mais seulement temporairement. Elles ont exigé que la grève de la faim se termine et de rencontrer individuellement chacune des femmes au lieu d’avoir une discussion ouverte avec l’ensemble d’entre elles ; elles ont essayé par là de casser le pouvoir de négociation collective des femmes, de détourner l’attention des médias et d’écarter les organisations qui les avaient soutenues.
La révolte des mères a un prix : la répression. Les femmes décrivent dans le film les intrusions fréquentes de la police et des membres de l’administration, les fouilles de leurs appartements au milieu de la nuit, et comment les autorités ont essayé de les priver de leurs droits parentaux.
Après la grève les autorités ont tenté de forcer des femmes à quitter les appartements occupés en exigeant des loyers élevés. Mais certaines d’entre elles ont trouvé cette sanction indigne, car elles avaient restauré les logements abandonnés pendant des années sans aucune aide financière. En réponse à la répression, les femmes ont refusé de payer quelque loyer que ce soit et sont restées dans leurs appartements. La seule proposition que leur a faite la municipalité était de se déplacer dans un lieu d’hébergement pour sans-abri, où elles auraient été sous surveillance constante et soumises à une discipline sévère. Elles ont refusé le régime répressif de ces établissements et continué à lutter pour avoir un lieu où vivre.

Beaucoup de femmes sans emploi dans Walbrzych n’acceptent pas la violation des droits du travail et des horaires hors normes. Surtout, elles refusent les salaires de famine offerts pour des postes en CDD, et la précarité du travail. En conséquence, elles sont restées sans emploi, refusant de travailler. Cela en raison également du manque de structures adaptées, telles que crèches et haltes-garderies, qui leur permettraient de prendre un travail aux horaires flexibles. La flexibilité du travail, cela signifie passer une douzaine d’heures par jour dans l’usine, ce qui ne correspond pas aux heures d’ouverture des écoles maternelles. L’autre obstacle, c’est le mode de production en trois-huit : si les mères travaillent l’après-midi ou de nuit, elles ne peuvent mettre leurs enfants aux jardins d’enfants parce que ceux-ci sont fermés, et leurs salaires ne leur permettent pas d’employer une garde d’enfants. Les femmes qui décident de continuer à travailler en usine sont souvent trop épuisées pour prendre soin de leurs enfants. Un petit enfant est tombé d’une fenêtre l’année dernière : la mère qui s’occupait de lui s’était endormie après avoir fait une journée particulièrement longue en usine.
Les agences pour l’emploi essayent de pousser les femmes à accepter les travaux mal payés en les forçant à assister à des formations ou à faire du travail non payé. Plus que jamais, l’emploi stable est devenu le « privilège » de quelques-uns. Les autorités, cependant, trouvent des moyens de forcer les chômeurs à accepter des contrats pourris ou à faire différentes sortes d’activités « utiles » pour rien ou presque rien, comme nettoyer les racines des arbres dans les parcs. Une pratique courante consiste à placer les chômeurs comme stagiaires, à un tarif qui ne permet pas la survie. Les femmes qui rejettent les offres des agences pour l’emploi perdent leur allocation et courent le risque d’être harcelées par les centres d’aide à la famille. Les organismes d’aide sociale considèrent en effet que refuser du travail est une forme de pathologie, et menacent les mères de placer leurs enfants en orphelinat si elles ne se soumettent pas à la discipline du travail. Ils ne s’inquiètent pas de l’épuisement des femmes qui travaillent au rythme 12/24 (12 heures de travail en 24 heures). Les mères sont supposées faire le travail reproductif à la maison et assumer ensuite un travail sans salaire ou presque. Si les femmes n’en sont pas capables, elles perdent leur travail, leur allocation et parfois leurs enfants.

Cependant, le film montre qu’il y a de la résistance, et nous considérons que pour analyser cette résistance, il ne faut pas s’en tenir au conflit avec les autorités locales et au problème de logement : il faut aussi débattre de la non-prise en compte du travail reproductif assumé par les femmes et du fait que ce type de travail est exclu de l’économie formelle. Les femmes résistent au discours des autorités qui les présente comme des objets inutiles qui exigent de l’aide de l’État sans rien donner en retour. De plus, elles trouvent collectivement une solution aux problèmes de logement, et rejettent ouvertement la politique sociale qui ignore leur travail reproductif et les force à faire du travail salarié dans la SEZ. Leur expérience montre que les coupes dans le système de welfare tout comme les changements technologiques et les récentes transformations du droit du travail polonais introduits sous prétexte de la crise conduisent non seulement à une intensification du travail salarié mais aussi à faire du travail reproductif non payé. Cependant, les mères, privées d’un revenu social de base, résistent au travail salarié dans la mesure où elles consacrent tout leur temps au travail reproductif. Elles résistent au double fardeau du travail à la maison et en usine.

Le film La Grève des mères révèle la nature politique des coupes dans les dépenses de santé, qui ont empiré après la mise en œuvre des réformes néolibérales en Pologne. De plus, l’auto-organisation collective que nous voyons se mettre en place comme réponse à la crise du travail reproductif montre que ce n’est pas seulement une question individuelle. Cette crise est le produit d’une oppression systémique, contre laquelle des communautés entières commencent à lutter. Ainsi, quand les ménages prolétaires souffrent des coupes dans les allocations sociales et que l’État ne prend plus en charge la santé publique, ce n’est pas un problème privé qui concerne les familles.
Les mères de Walbrzych ne veulent pas se soumettre à la société capitaliste organisée selon les principes du libre-marché. Elles répondent au refus des autorités locales de prendre en compte leurs besoins par l’auto-organisation de l’espace dont elles ont besoin. Elles cessent en outre de dépendre de la bonne volonté de l’État-providence (à supposer que l’on puisse parler d’État-providence à propos de l’État polonais) et font baisser le coût de la vie en occupant des appartements vides. Cela leur permet de rejeter les pratiques disciplinaires des employeurs et les contrats pourris. En d’autres termes, les femmes que nous voyons dans le film occuper les appartements vides, refuser de payer des loyers et résister aux pratiques des employeurs, refusent de jouer le rôle de travailleuses salariées exploitées par le capital.

Plus d’infos, en polonais.

Squat!net, 16 janvier 2012.

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17 janvier 2012 2 17 /01 /janvier /2012 13:05

Panneaux publicitaires détruits : acte militant ou vandalisme ?

Le phénomène de destruction des panneaux publicitaires concerne toutes les communes bruxelloises. La société ClearChannel qui possède une part du marché, dénombre 58 panneaux fracturés au cours des trois derniers mois.

Des banderoles rouges et blanches, pour marquer la présence d’un panneau publicitaire vandalisé. Un acte qui se répète à travers Bruxelles et ses différentes communes, et que reconnaissent les deux grandes sociétés propriétaires des structures : ClearChannel et JC Decaux. Le second se refuse à comptabiliser, mais ClearChannel évoque 58 vitres brisées au cours des trois derniers mois.

On pointe du doigt les anti-pubs, qui préfèrent rester anonymes : « Il existe à Bruxelles et dans d’autres grandes villes, une multitude de groupes autonomes, qui choisissent chacun leur moyen d’action, qui va du plus répréhensible, comme la casse, au détournement des publicités. On attaque dans tous les sens, et toute l’année, mais il y a des périodes plus propices, comme Noël ou la Saint Valentin, qui sont récupérées. Ce sont des périodes porteuses de valeurs morales et sociétales, qui n’ont rien avoir avec la publicité. »

Pour la société JC Decaux, c’est un acte de vandalisme, qu’il faut réparer. Les panneaux sont en train d’être remplacés et une plainte a été déposée.

Leur presse (RTBF.be), 16 janvier 2012.

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17 janvier 2012 2 17 /01 /janvier /2012 13:04

Récit. Les témoignages restent incomplets sur l’interpellation du jeune chauffeur-routier de Clermont, qui est mort après neuf jours de coma.

La vie de Wissam El-Yamni, 30 ans, chauffeur-routier à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), a basculé le soir du 31 décembre, entre 3h15 et 3h55 du matin. Entre l’instant où il a jeté une pierre sur une voiture de police et celui où les médecins du Samu ont déclaré son pronostic vital engagé suite à un arrêt cardiaque « prolongé ».

Il est un peu plus de 3 heures du matin, la nuit du réveillon, lorsque la première voiture de police arrive sur le parking du centre commercial de la Gauthière, quartier populaire au nord de Clermont-Ferrand. Les policiers disent avoir été alertés par un appel signalant un corps inanimé sur la voie publique. Sur le parking, il n’y a qu’une brochette de garçons du quartier, entre 20 et 30 ans, qui fêtent le nouvel an, assis sur un banc. Le véhicule de pompiers dépêché parallèlement est renvoyé à la caserne. Les policiers expliqueront plus tard aux enquêteurs avoir eu le sentiment de tomber dans un guet-apens. Le procureur de la République de Clermont-Ferrand renforcera cette version en disant que le coup de fil aux secours avait été passé depuis le portable de Wissam El-Yamni. Les copains de Wissam démentent. Et disent eux avoir eu l’impression que les policiers viennent leur chercher des histoires. « Toute la soirée, ils n’avaient pas arrêté de tourner autour de nous », raconte Marwan, un ami d’enfance de Wissam El-Yamni présent ce soir-là.

Le ton est monté. Wissam El-Yamni se lève et jette une pierre sur la voiture des policiers. Plusieurs véhicules de police arrivent aussitôt en renfort. Dont la Ford Mondeo blanche de la brigade canine. Selon les policiers, Wissam El-Yamni aurait jeté une deuxième pierre avant de s’enfuir en courant derrière un ensemble d’immeubles en cours de destruction, situés à moins de cent mètres de là. La suite est plus confuse.

Chien lâché. À partir de cet instant, entre les policiers, les copains de Wissam El-Yamni et les voisins qui ont assisté à la scène depuis leur fenêtre, aucun ne décrit le même déroulement. Tous ont témoigné depuis devant l’IGPN (Inspection générale de la police nationale la « police des polices »), dépêchée dès le surlendemain des faits. Selon les policiers, les deux agents de la brigade canine auraient commencé la course-poursuite en voiture, avant de continuer à pied en lâchant un chien.

C’est le chien qui aurait fait tomber à terre Wissam El-Yamni par des coups de museau. L’un des policiers l’aurait ensuite maintenu au sol pour le menotter, pendant que l’autre remettait le chien dans le coffre. Les policiers évoquent un individu particulièrement agité, excité et difficile à maîtriser. Selon des voisins qui ont assisté à la scène depuis le dernier étage de l’immeuble jouxtant les lieux, et notamment deux femmes qui fumaient à ce moment-là une cigarette à la fenêtre, Wissam El-Yamni serait sorti en courant d’une voiture « blanche de style familial » et aurait été rattrappé aussitôt par deux hommes en civil qui l’ont « plaqué au sol ».

Les deux femmes décrivent une scène de tabassage, avec des coups de pied au dos et au thorax, puis des coups de poing au visage. Selon elles, les deux hommes l’ont ensuite soulevé et mis dans le véhicule avant de repartir. Elles sont incapables de dire s’il était à ce moment-là conscient ou inconscient. Les amis de Wissam n’arrivent qu’après l’interpellation. Plusieurs d’entre eux décrivent des policiers qui « fument à côté de leur voiture » et « ont mis de la musique fort depuis leurs voitures ». Les voisines n’ont rien vu de cette scène. La suite se déroule durant le transfert de Wissam El-Yamni au commissariat de la rue Pélissier, à moins de trois kilomètres. Sans témoins. À son arrivée, aucun PV de notification de garde à vue n’est rédigé. Une femme policière donnera l’alerte à 3h40, s’inquiétant de la présence d’un homme inanimé dans un couloir du commissariat, face contre terre, menotté dans le dos. L’équipe du Samu emmène Wissam El-Yamni à l’hôpital d’Estaing dans un état grave. Sa femme ne sera prévenue que le lendemain. Il décédera neuf jours plus tard sans avoir quitté le coma.

Visage tuméfié. Le premier certificat médical atteste de plusieurs traces de violences « récentes », sur le visage, le cou et le thorax. Des photos prises le lendemain par la famille montrent un visage tuméfié, mais, surtout, un hématome sur un côté du cou et une longue trace rouge de l’autre côté. Jean-François Canis, l’un des avocats de la famille El-Yamni, attend désormais les résultats de l’autopsie pour connaître les causes du décès. Il s’interroge : « Les traces de violences semblent peu compatibles avec des techniques policières normales. Cette interpellation, c’est une certitude, ne s’est pas déroulée normalement. »

Une information judiciaire a été ouverte pour « violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner ». Elle vise deux « dépositaires de la force publique », les deux policiers de la brigade canine qui ont emmené Wissam El-Yamni au commissariat. Vendredi, par la voix de leurs avocats, les policiers ont fait savoir qu’ils démentaient tout violence.

Leur presse (Alice Géraud – envoyée spéciale, Liberation.fr), 14 janvier 2012.

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