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7 mars 2013 4 07 /03 /mars /2013 11:47

Ça se passe à Lyon. Dans la même semaine, des supporters de Tottenham se faisaient attaquer par des hooligans. Et des bars identifiés comme « gauchos » étaient également la cible de violences d’extrême droite.

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Outre sa gastronomie, Lyon est en passe de devenir réputée pour une autre spécialité : l’extrême droite radicale. Les faits de la semaine dernière tendent à l’illustrer.

Le mercredi 20 février, la veille du match d’Europa League entre Lyon et les londoniens de Tottenham, au moins une quarantaine de hooligans ont littéralement attaqué deux bars du Vieux-Lyon où se trouvaient les supporters anglais. Sept personnes ont été blessées, dont une a eu 42 jours d’ITT. Trois ultras de l’OL proches de la mouvance ultranationaliste ont été mis en examen.

Dans la même semaine, trois autres bars des quartiers de la Guillotière (Lyon 7è) et de la Croix-Rousse (Lyon 4è), dont la clientèle est réputée à gauche, ont subi des actes de violence qui portent la marque de l’extrême droite.

 

« Des opérations commandos de l’extrême droite »

A la Ville de Lyon, le directeur de cabinet du premier adjoint en charge de la sécurité, Jean-Louis Touraine (PS), confirme ces agressions :

« Ce sont des établissements identifiés comme de gauche ou d’extrême gauche qui ont été victimes d’opérations commandos totalement incontrôlable venant de l’extrême droite ».

Dès vendredi 22 février, nous avions relaté une visite musclée dans un bar de la Guillotière. Quatre personnes se réclamant « hooligans » ont distribué des coups aux « gauchos de merde » (sic) du bar le « Court circuit ».

Dans le même quartier de Lyon, un autre bar géré sous la forme coopérative a été pris pour cible. Clairement affiché à gauche, il accueille régulièrement des expos ou des conférences politiques. Le mardi 19 février, à l’heure de la fermeture, deux hommes, décrits comme « très jeunes » sont entrés pour boire une bière.

En sortant, un des deux a mis un coup de tête à un client qui n’aurait pas su quoi répondre à la question « est-ce que tu connais un bar fasciste dans le quartier ? ». Résultat : un nez en sang.

 

Des bars de « gauchos » mais pas que

La série de la semaine s’est terminée le vendredi soir dans un bar à bière du plateau de la Croix-Rousse, pas particulièrement alternatif. Le lendemain nous avons rencontré le patron, encore choqué par la scène de violence de la veille :

« J’avais repéré que progressivement une vingtaine de jeunes d’extrême droite était entré dans mon bar ».

Le patron avait identifié leurs marques de vêtements (Lonsdale notamment). Il les a surtout entendus trinquer à l’attaque « réussie » contre les supporters de Tottenham.

La soirée s’est terminée en bagarre après que des clients identifiés comme « anti-fascistes » (ou « antifa ») sont entrés dans le bar. En partant, un des jeunes d’extrême droite aurait menacé le patron :

« Si tu vas dans le Vieux-Lyon, tu es mort ».

 

Escalade de violence

Dans tous ces bars, la peur est palpable. Difficile de trouver un patron ou un employé de bar qui accepte de témoigner à visage découvert. La plupart refuse même que le nom du bar soit cité, choix que nous avons respecté.

Tous redoutent en effet « un engrenage », de provocations en violences. Comme semble le subir ce bar de la Guillotière.
Au début, les employés ont vu des autocollants « touche pas à ma race » sur les murs des toilettes et sur la vitrine.

Puis ils ont eu droit à une visite furtive de trois individus qui ont fait des saluts nazis lors d’une soirée animée par un syndicat. Il y a un mois, la vitrine a été cassée. Et finalement, le 19 février, ce coup de tête.

Un autre bar connaît également cette escalade de la violence. Il s’agit d’un café sur les Pentes de la Croix-Rousse, connu pour être précédemment un haut lieu anarchiste et abritant plusieurs clients qui se qualifient d’ »antifa ». Le propriétaire a changé mais la réputation demeure. Il n’en fallait pas plus.

Un soir de décembre, une dizaine de personnes se sont photographiées en train de faire des saluts nazis devant le bar.
Plus récemment, dans la nuit du 22 au 23 janvier, une dizaine de personnes ont opéré une véritable expédition punitive. Selon plusieurs témoins, certains avaient le visage masqué.

Un employé a juste eu le temps de fermer la porte pour empêcher une descente dans le bar. Résultat : Deux vitres brisées et une très grosse frayeur.

Plusieurs témoins font le rapprochement avec l’attaque contre les supporters de Tottenham dans le Vieux-Lyon. Pour eux, il s’agit également de hooligans d’extrême droite. Un des clients raconte :

« Ils portaient des capuches et des écharpes de foot. Tout en hurlant des insultes comme « gauchos de merde, on va vous crever », ils utilisaient les chaises pour taper contre la devanture du bar. Quand ils sont partis, on a pu les voir de loin. A l’angle de la rue, ils ont exécuté un salut nazi ».

Un geste qui n’a pas été confirmé par la police.

 

« Enquêtes » et « vigilance »

Pour toutes ces agressions, des plaintes ont été déposées. A la Ville de Lyon, on affirme qu’elles ne resteront pas lettre morte :

« Au niveau municipal mais aussi au niveau du parquet et de la police nationale, tous ces événements sont pris très au sérieux ».

Mise à l’ordre du jour de la réunion bimensuelle réunissant la Ville de Lyon, le procureur de la République et la Direction départementale de la sécurité publique (DDSP), cette question des violences d’une extrême droite radicale ferait l’objet d’enquêtes.

Certains patrons de bars ont déjà envoyé des courriers aux mairies d’arrondissement pour faire part de leur vulnérabilité, comme l’explique le patron du bar de la Croix-Rousse :

« Nous sommes ouverts au public. Et ces gens là connaissent nos horaires de fermeture. Il peuvent revenir à n’importe quelle heure et s’en prendre aux clients ou à nous-mêmes ».

Ces patrons de bars souhaiteraient surtout que la police intervienne plus rapidement car tout se joue en quelques minutes.
Mais le directeur de cabinet en charge de la sécurité publique à la Ville de Lyon ne cache pas les difficultés d’assurer la protection de ces établissements :

« Nous sommes extrêmement vigilants. Mais nous ne pouvons pas mettre une voiture de police devant chaque établissement ».

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A la manif pour la fermeture du local des identitaires, le 16 février, des provocateurs hurlaient « on vous retrouve ce soir » – Crédits : Yann Samain/Rue89Lyon

 

Une nouvelle tendance de l’extrême droite radicale lyonnaise ?

Qui sont les auteurs de telles agressions ? Toutes les hypothèses sont sur la table tant Lyon est une sorte de bouillon de culture dees tendances de l’extrême droite radicale, des identitaires aux nationalistes (GUDJeunesses nationalistes). Le hooliganisme, particulièrement implanté chez les supporters de l’OL du virage sud de de Gerland, semble également servir de vivier.

Une chose est sûre, depuis quelques mois sur les réseaux sociaux, les appels « anti-antifa » se multiplient pour aller taper des « gauchos ». Pour les trouver, les bars marqués à gauche semblent le meilleur endroit. Dernièrement, un appel spécifique avait été lancé sur Internet à l’occasion de la manifestation pourdemander la fermeture du local des identitaires du Vieux-Lyon.

Pour la direction de la sécurité à la Ville de Lyon, cette récente série d’agressions pourrait ainsi être une réponse des militants d’extrême droite les plus violents à cette manifestation.

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5 mars 2013 2 05 /03 /mars /2013 20:27

À quoi ressemble l’extrême droite aujourd’hui ? Quelle est la place du Front national ? Combien de groupes y a-t-il à sa marge, et que représentent-ils vraiment ? Pas si facile aujourd’hui de répondre. Face à une extrême droite en perpétuelle évolution, cherchant de plus en plus souvent à brouiller les cartes pour mieux se refaire une virginité et apparaître plus forte qu’elle ne l’est, il vaut mieux connaître les histoires, les alliances et les positionnements de ces différents mouvements pour mieux anticiper leurs actions et leurs politiques. Le schéma ci-dessus permet d’y voir plus clair.

http://juralib.noblogs.org/files/2013/03/072.jpg

TÉLÉCHARGER LE DOCUMENT

En ce début d’année 2013 l’extrême droite française reste toujours extrêmement morcelée. Cela peut s’expliquer par des divergences idéologiques (bien que les alliances contre-nature continuent d’exister), mais également des querelles de personnes. Les rapports de force entre ces différents groupuscules se modifient régulièrement et peuvent être très rapides. Après avoir longtemps dominé par son activisme l’extrême droite radicale (comprendre tout ce qui se trouvait en dehors du FN), les Identitaires, faute d’avoir su faire évoluer leur stratégie et leur fonctionnement groupusculaire en mouvement structuré et adulte, ont petit à petit perdu du terrain face à de nouveaux groupes. On peut penser en particulier à Troisième Voie et aux Jeunesses Nationalistes (la branche « jeune » de l’Œuvre Française), qui en misant également sur l’activisme et la rue pour se faire connaître, ont de leur côté opté pour un nationalisme plus traditionnel.

S’il y a encore un an Troisième Voie et Serge Ayoub semblaient les mieux armés pour concurrencer et dépasser les Identitaires sur le terrain de l’activisme et du nombre de militants, ils ont depuis été dépassé par les Jeunesses Nationalistes d’Alexandre Gabriac. Profitant des différentes crises qu’ont connu TV et les Identitaires pour récupérer ici et là des militants égarés, voire des sections entières, les JN ont également mis la main sur le GUD Lyon et Paris, devenant ainsi en moins d’un an une structure implantée dans les principales villes de France.

À travers cet organigramme, qui ne peut qu’être éphémère, nous avons tenté de dresser le bilan de cette extrême droite, en terme d’alliance et de positionnement, afin de permettre à chacun(e) de s’y retrouver. Les présidentielles de 2012 ont quelque peu perturbé ce milieu, le principal perdant de l’histoire étant les Identitaires, qui après avoir renoncé à présenter un candidat, n’ont pas su adopter au niveau national et faire accepter une ligne de conduite claire vis-à-vis du Front National. Les Identitaires ressortent de cette période avec une scission, un Philippe Vardon qui joue de plus en plus la carte de son avenir personnel et un Fabrice Robert qui tentent de maintenir à flot un navire qui prend de plus en plus l’eau.

Du côté de l’extrême droite institutionnelle, nous avons associé au FN la mouvance souverainiste qui revient sur le devant de la scène comme force d’appoint du parti de Marine Le Pen, ainsi que les différentes tendances « radicales » de l’UMP (la Droite populaire ayant ouvert la voie). Reste à voir quelle sera l’attitude sur le moyen et long terme de ces différentes tendances à l’égard du Front national : mais dans le discours, tous les verrous ont déjà sauté. Par ailleurs, le cinquantenaire de l’indépendance de l’Algérie nous donne l’occasion d’intégrer au schéma un réseau peu connu et pourtant un des plus anciens et mieux organisés de l’extrême droite, celui des nostalgiques de l’Algérie française.

REFLEXes, 15 février 2013

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28 février 2013 4 28 /02 /février /2013 22:39

FACE A L’EXTRÊME DROITE ET SON IDÉOLOGIE, LA CONTRE OFFENSIVE UNITAIRE EST UNE URGENCE !

L’extrême droite s’est durablement enracinée dans le paysage politique français et européen. Ses thèmes de prédilection n’ont pas changé : la préférence nationale, la stigmatisation des immigrés, la xénophobie, l’antisémitisme, l’homophobie, la défense de l’ordre moral au détriment des droits et de la place des femmes, l’État autoritaire, le nationalisme exacerbé… Ces thèmes s’accompagnent aujourd’hui d’inflexions nouvelles avec la stigmatisation des musulmans, une soi disant défense du peuple et des travailleurs Français, ainsi qu’une dénonciation des institutions financières et politiques internationales. Le Front National, principal représentant de l’extrême droite, réalise des scores électoraux sans précédent, y compris dans les couches populaires désorientées et frappées par les politiques d’austérité. Par ailleurs, nous assistons au développement de groupuscules radicaux et violents qui représentent une menace pour nos libertés. L’idéologie nauséabonde de l’extrême droite a trouvé des échos, voire des convergences, dans une partie de la Droite qui reprend sans complexe des pans entiers des thèmes du FN, pensant ainsi séduire son électorat. Par ailleurs, certains à gauche, sur la question des droits des immigrés (dans et hors Schengen, avec ou sans papiers, les Roms), abondent dans le même sens, au mépris des engagements pris par leur candidat maintenant Président. La diffusion de cette idéologie est facilitée par la stratégie de « dédiabolisation » de Marine Le Pen que certains intellectuels et médias ont accompagnée. Le FN, même derrière son paravent bleu marine, n’a en fait pas changé et les groupuscules fascistes font de la surenchère pour se démarquer. Le danger que représente l’extrême droite s’en trouve ainsi renforcé. Cette situation lourde de menaces n’est pas spécifique à la France. Partout en Europe, sous les coups de boutoir des politiques d’austérité, les courants fascistes, voire néo-nazis comme en Grèce, relèvent la tête. Des mouvements populistes apparus plus récemment leur emboîtent le pas. Tous ces courants prétendent apporter leurs solutions démagogiques à la crise du système capitaliste. Mais comme dans les années 1930, cette crise économique et financière pourrait conduire à de nouvelles catastrophes sociales et politiques ! Pour éviter cela, les mobilisations contre les politiques anti-sociales sont donc nécessaires, mais il nous faut aussi créer les conditions d’un large front antifasciste unitaire qui soit un bouclier efficace face à la résurgence de toute forme de fascisme ! C’est à cette tâche que, nous, associations nationales, régionales et locales, nous sommes attelés. Afin de démultiplier notre combat tout en respectant les particularités de chacun, nous décidons maintenant de mettre nos efforts en commun en créant une :

Coordination Nationale contre l’extrême droite : CONEX

Nous appelons tous les collectifs, réseaux, associations et syndicats qui partagent cette inquiétude et qui ont à cœur de participer à cette bataille à nous rejoindre. Nous encourageons aussi la création de structures unitaires antifascistes dans toutes les régions. Notre unité dans l’action sur des objectifs communs est une nécessité vitale pour ce combat décisif !

Les 14 premiers signataires : Les collectifs RL’F de Rouen, Grenoble, Voiron, Grésivaudan, Justice & Libertés de Strasbourg, le Collectif de Vigilance Lyon / 69, Les Collectifs de Lutte antifascistes de Rennes et de Reims, les Collectifs Antifascistesd’Avignon et de Paris-Banlieue, Le collectif de St Denis / 93 contre le FN et l’extrême droite, La Horde, Vigilance et Initiatives Syndicales Antifascistes-VISA, Mémorial 98.

16 février 2013

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28 février 2013 4 28 /02 /février /2013 22:38

Soixante huit ans après la fin de la deuxième guerre mondiale et la défaite du fascisme et du nazisme on assiste presque partout en Europe à la montée de l’extrême droite. Mais, phénomène encore plus inquiétant, on voit se développer à la droite de cette extrême droite  des forces carrément néo-nazies qui, dans certains cas (Grèce, Hongrie,…) s’enracinent dans la société formant des vraies mouvements populaires de masse, radicaux, racistes, ultra-violents et pogromistes dont l’objectif déclaré est la destruction de toute organisation syndicale, politique et culturelle des travailleurs, l’écrasement de toute résistance citoyenne, la négation du droit à la différence et l’ extermination – même physique – des « différents » et des plus faibles.

Comme dans les années ’20 et ’30, la cause génératrice de cette menace néo-fasciste et d’extrême droite est la profonde crise économique, sociale, politique et aussi éthique et écologique  du capitalisme lequel, prenant prétexte de la crise de la dette, est en train de mener une offensive sans précédent contre le niveau de vie, les libertés et les droits des travailleurs, contre tous ceux d’en bas ! Profitant de la peur des nantis face aux risques d’explosion sociale, ainsi que de la radicalisation des classes moyennes laminées par la crise et les politiques d’austérité draconienne, et du désespoir des chômeurs marginalisés et paupérisés,  l’extrême droite et les forces néo-nazies et néo-fascistes se développent dans toute l’Europe ; ils  acquièrent une influence de masse dans les couches déshéritées  qu’elles tournent systématiquement contre des boucs émissaires traditionnels et nouveaux (les immigrés, les musulmans, les Juifs, les homosexuels, les handicapés,…) ainsi que contre les mouvements sociaux, les organisations de gauche et les syndicats ouvriers.

L’influence et la radicalité de cette extrême droite ne sont pas les mêmes partout en Europe.  Cependant, la généralisation des politiques d’austérité draconienne a comme conséquence que la montée de l’extrême droite soit déjà un phénomène presque général. La conclusion est évidente : Le fait que la montée impétueuse de l’extrême droite et l’émergence d’un néofascisme ultra-violent de masse ne soit plus l’exception à la règle européenne, oblige les antifascistes de ce continent à affronter ce problème à sa juste dimension, c’est-à-dire en tant que problème européen !

Mais, dire ca ne suffit pas, il faut ajouter que la lutte contre l’extrême droite et le néonazisme est d’une  urgence absolue. En effet, dans plusieurs pays européens la menace néofasciste est déjà si directe et immédiate qu’elle transforme la lutte antifasciste en combat de toute première priorité,  dont l’enjeu est la vie ou la mort de la gauche, des organisations ouvrières, des libertés et des droits démocratiques, des valeurs de solidarité et de tolérance, du droit à la différence. Dire qu’on est engagé dans une course de vitesse contre la barbarie raciste et néofasciste correspond désormais à une réalité vérifiée chaque jour dans les rues de nos villes européennes…

Vue la profondeur de la crise, les dimensions des dégâts sociaux qu’elle provoque, l’intensité de la polarisation politique, la détermination et l’agressivité des classes dirigeantes, l’importance des enjeux historiques de l’affrontement en cours et l’ampleur de la montée des forces d’extrême droite il est évident que le combat antifasciste constitue un choix stratégique exigeant un sérieux organisationnel et un investissement politique et militant à long terme. En conséquence, la lutte antifasciste doit être étroitement liée au combat quotidien contre les politiques d’austérité et le système qui les génère.

Pour être efficace et répondre aux attentes de la population, la lutte antifasciste doit être organisée de manière unitaire et démocratique et être le fait des masses populaires elles-mêmes. Pour ce faire, les citoyens et les citoyennes doivent organiser leur lutte antifasciste et leur auto-défense eux-mêmes. En même temps, pour être efficace cette lutte doit être globale, s’opposant à l’extrême droite et au néofascisme sur tous les terrains où se manifeste le poison du racisme et de la de l’homophobie, du chauvinisme et du militarisme, du culte de la violence aveugle et de l’apologie des chambres à gaz et d’Auschwitz. En somme, pour être efficace à long terme, le combat antifasciste doit proposer une autre vision de la société, diamétralement opposée à celle proposée par l’extrême droite : C’est-à-dire, une société fondée sur la solidarité, la tolérance et la fraternité, le refus du machisme, le rejet de l’oppression des femmes et le respect du droit à la différence, l’internationalisme et la protection scrupuleuse de  la nature, la défense des valeurs humanistes et démocratiques.

Ce mouvement antifasciste européen doit être l’héritier des grandes traditions antifascistes de ce continent ! Pour ce faire, il devrait poser les bases d’un mouvement social doté des structures, ayant une activité quotidienne, pénétrant toute la société, organisant les citoyens antifascistes en réseaux selon leurs professions, leurs habitations et leurs sensibilités, menant combat sur tous les fronts des activités humaines et assumant pleinement la tache de la protection même physique des plus vulnérables de nos concitoyens, des immigrés, des Roma, des minorités nationales, des musulmans, des Juifs ou des homosexuels, de tous ceux et celles qui sont systématiquement victimes du racisme d’État et de la pègre fasciste.

C’est donc parce que le besoin de la mobilisation antifasciste à l’échelle européenne se fait chaque jour plus pressant que nous qui signons ce manifeste, nous appelons à la constitution d’un Mouvement Antifasciste Européen unitaire, démocratique et de masse, capable d’affronter et de vaincre la peste brune qui relève la tète sur notre continent. Nous ferons tout pour que le congrès constitutif de ce Mouvement Antifasciste Européen dont on a tant besoin, se tienne à Athènes au printemps 2013 et soit couplé d’une grande manifestation antifasciste européenne dans les rues de la capitale grecque.

Cette fois, l’histoire ne doit pas se répéter !
NO PASARAN !

Les organisations et les groupes qui veulent signer, s’il vous plaît envoyez un courriel. Merci.

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24 février 2013 7 24 /02 /février /2013 13:33
Le système éducatif grec offrirait un "terrain propice" à Aube Dorée.

Les écoles deviennent en Grèce un terrain d'opération pour les néonazis du parti Aube Dorée, qui y recrutent et y propagent leurs thèses, suscitant inquiétude et mobilisation des responsables éducatifs.

Dénoncée de longue date par les militants anti-racistes, cette pénétration, illustrée au niveau national par l'accession du parti néonazi au parlement grec en juin dernier, s'est aussi manifestée dans plusieurs affaires récentes.

Des batailles rangées entre élèves grecs et albanais, blessant deux de ces derniers, ont éclaté à deux reprises dans un collège de Crète, pour cause de slogans anti puis pro Aube dorée inscrits au tableau, tandis qu'à l'occasion des célébrations de la fête nationale du 28 octobre, une chasse aux sorcières a visé des enseignants au patriotisme jugé défaillant.

L'un des 18 députés néonazis, propulsés au parlement en juin, a aussi fait sensation en interpellant des écoliers visitant la Chambre pour leur enjoindre de résister au "terrorisme" de gauche.

Dans divers établissements opèrent "de manière organisée, des gangs qui injurient les élèves étrangers et leurs parents, avec une grande violence verbale qui peut à tout moment basculer dans l'agression physique", décrit Nicodème Mainia Kiniua, éditeur du magazine africain Asante.

Pour le secrétaire d'Etat à l'Education Théodoros Papatheodorou, le pays doit "sans tarder" agir pour empêcher que se systématisent ce qu'il décrit comme des "tentatives sporadiques de pénétration dans les établissements et d'intimidation des professeurs et des élèves, contraires au fonctionnement démocratique de l'école".

"Cela émane soit de parents qui invoquent leur appartenance à Aube Dorée, soit de membres du parti, sans compter ses annonces d'intervention pour contrôler l'enseignement de l'histoire", relève-t-il pour l'AFP, soulignant la détermination du ministère à faire barrage.

Pour empêcher un "fait accompli", le ministre compte notamment sur la mise en place d'un "Observatoire de la violence à l'école", et veut introduire une éducation civique centrée sur "l'apprentissage de la citoyenneté, de la tolérance et du respect de la différence".

Selon M. Maina Kiunia, le système éducatif grec offre en l'état un "terrain propice" à Aube Dorée: "la conception dominante repose sur l'idée que les Grecs ont tout inventé, alors que le reste de l'humanité était encore dans les arbres à manger des glands", déplore-t-il.

Dans l'immédiat, les autorités scolaires ont dû intervenir pour annuler la mutation, sous pression néonazie, d'une institutrice de maternelle, "coupable" d'avoir affiché des drapeaux albanais dans sa classe. Une procédure disciplinaire a aussi été ouverte contre un directeur de lycée à Athènes, qui avait menacé les élèves de recourir au service d'ordre musclé d'Aube Dorée.

"Cette menace est devenue très à la mode", confie à l'AFP une enseignante d'un lycée professionnel de la capitale, qui a requis l'anonymat. Elle en a récemment été la cible, prise à parti par trois élèves lui reprochant son engagement syndicaliste à gauche.

"Le pire est que deux-tiers de mes collègues ont jugé que nous étions à renvoyer dos à dos", s'inquiète-t-elle, même si ailleurs, des enseignants lancent campagnes et mobilisations "antifascistes".

Parmi ces militants, Artémis Kalogyri affirme devoir dialoguer sans relâche pour empêcher les thèses néonazies de gagner les esprits, dans le lycée de la banlieue populaire de Kallithéa où elle enseigne le grec.

"Des adolescents sont recrutés, surtout parmi les plus défavorisés, et assurent le relais via une formation théorique et paramilitaire qui leur est dispensée par Aube Dorée", raconte-t-elle.

Selon elle, ces jeunes "affichent leur volonté de changer le monde, se nourrissent sur internet, et perçoivent l'extrême droite comme assurant la défense de l'hellénisme face au danger d'une dissolution, à laquelle les immigrés sont accusés de contribuer. La plupart veulent intégrer la police ou l'armée".

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21 février 2013 4 21 /02 /février /2013 11:08

blog terroir

Et c’est reparti pour un tour!

Colonisation: La colonisation n’existe que pour un sens selon les nationalistes, et ce n’est pas celui qu’on croit… L’invasion de l’Algérie par la France pour ne pas rembourser ses dettes en blé, les massacres ayant suivi, l’asservissement, l’apartheid, l’esclavagisme, les déportations, en Afrique, en Asie et ailleurs? En parler est interdit, c’est de la « repentance » ou du « masochisme » face à une invasion que l’on subirait: le peuple français aurait déjà trop donné (reste à savoir quoi, les camps d’internement pour les vietnamiens réfugiés ou les taudis dans lesquels les harkis furent parqués? Les quartiers ouvriers des années 70 fonctionnant comme des prisons pour travailleurs immigrés ou les humiliations culturelles quotidiennes?). Nous avons déjà écrit plusieurs articles sur le révisionnisme historique qu’ils pratiquent, notamment avec la publicité faite à un « racisme anti-blanc » qui serait la preuve d’un inversement de la colonisation. Bien sûr, nos fafs oublient toute l’Histoire humaine, puisque la France est encore un pays impérialiste intervenant largement dans l’économie et la vie politique de ses anciennes colonies… De plus, ils nient également le processus de création de la nation française, qui ne s’est pas construite sur un choc des civilisations. Ça, c’est de la mythologie. Étudier la réalité des migrations, des conflits, des luttes culturelles et religieuses et de la formation de l’État permet de faire exploser touts ces mythes barbares. Ils prétendent représenter la tradition… Qu’ils apprennent leur histoire d’abord!

Lobby: lobby gay, lobby sioniste, lobby musulman, lobby du métissage, lobby féministe, etc, les nationalistes utilisent ce terme à toutes les sauces. Le principe est simple et relève d’un grand classique du populisme: il s’agit de faire passer les revendications d’un groupe minoritaire, souvent d’une population opprimée d’ailleurs, pour illégitimes et dictatoriales. Aux droits démocratiques des minorités, les fafs opposent le prétendu « peuple français » fantasmé dans une abstraction sur le mode du terroir et du sang. Barrès reviens, tu as oublié tes chiens… En vérité, l’organisation en lobby n’existe pas en France car la structure de l’Etat français rend bien peu efficace les groupes répondant à cette définition (seule la franc-maçonnerie pourrait à la limite correspondre, du moins dans les fantasmes répandus, car en fait sa grande diversité en fait une structure assimilable à un réseau d’influence interclassiste). Amusant de constater que les « lobbys » dénoncés ici sont pour autant aux États-Unis l’apanage… de la droite radicale, principalement. Et que ce qui s’en rapproche dans notre système serait le corporatisme, qui lui est au contraire défendu par les nationalistes. Cohérence, vous avez dit?

Mondialisme: Grand Satan pour commentateurs fafs, terme à sortir une fois par message minimum. Le mondialisme ne signifie pas grand chose, c’est un gloubi-glouba de peurs transnationales. Globalement c’est l’idée selon laquelle le monde actuel part en cacahuète (jusque là, on est d’accord), qu’il y a des riches puissants et relativement unis opposés à des plus pauvres privés de pouvoir politique (pour résumer, bon ça, tout le monde peut le vérifier) et que des élites mondiales se sont entendues pour détruire nos nations millénaires (sic) en amenant des millions d’immigrés permettant de modifier la culture, de métisser les populations et de baisser les salaires, avec l’aide de SOS Racisme, de l’UMP, du NPA, du CRIF et des salafistes alliés aux sionistes. On pourrait penser qu’on sort du domaine du politique pour entrer dans celui de la névrose. Mais il s’agit en fait des grandes lignes de l’analyse fasciste traditionnelle, remises au gout du jour… Corolaire de cette théorie: les « gauchistes » partageraient le même but que les libéraux, à savoir abattre les frontières pour créer un gouvernement central, un « nouvel ordre mondial ». Malgré la popularité de ces élucubrations reposant sur une vision anti-dialectique de la mondialisation, les faits sont têtus: les seuls résistants aux plans d’austérité, les seuls défenseurs des cultures diverses, les seuls qui refusent la collaboration de classe, et qui proposent un autre monde, un autre système, ce sont les progressistes radicaux, et donc les révolutionnaires. Nationaliste, tu dis combattre le mondialisme tel un bobo en refusant l’installation d’un magasin étranger? Regarde d’abord les fringues que tu portes. Tu prétends défendre ta culture? Tu la réduis à trois symboles, à la violence et à la défonce autodestructrice… Tu dis protéger ton patrimoine Tu refuses de voir que ceux qui continuent de parler ta langue régionale sont à l’opposée de tes idées. Et tout ceci est logique: malgré les étiquettes que tu te colles, tu restes un idiot utile du système en place, qu’il se prétende national ou multinational.

Noms des délinquants: A la moindre brève au sujet d’un téléphone volé, tous les commentateurs droitards se jettent sur l’occasion pour demander à grands cris le nom des délinquants, se réjouissant si ils ont une origine étrangère et insultant les médias pour ne pas les révéler plus souvent (alors que la bonne question serait: pourquoi les médias relatent ils de façon si complaisante certaines histoires de « délinquance » plutôt que d’autres? Quelles sont les classes sociales concernées et les quantités?). Quand il s’agit de viols commis par des proches de la victime (l’immense majorité des cas) cela les intéresse moins. Et surtout, quand il s’agit de grande délinquance, de patrons voyoux, d’arnaques à la sécu, que les vols se comptent en millions et sans forcément être punis, bref quand on a affaire à la délinquance en col blancs qui vole quantitativement bien plus que les petites frappes, et parfois même légalement, là nos braves droitards ne veulent surtout pas savoir.

Peuple: Mélange d’ouvriers fermant leur gueule et de patrons patriotes, bref, chaque chose à sa place derrière le drapeau et si tu es en bas de l’échelle sociale, bouffe l’austérité sans te plaindre, tu devrais déjà être content de ne pas avoir un minaret dans ton jardin. Quoi, tu viens de te faire licencier? Tu en es réduit à manger des croquettes pour animaux et à vivre dans 8 mètres carrés? Ne blâme pas ton patron, c’est surement la faute à quelque technocrate hors d’atteinte. Surtout, continue de voter et de regarder la télé, il y a un formidable débat ce soir, « Marine Le Pen / Copé / Ayrault: cassage de grèves, austérité, repli individuel et abrutissement de masse, enfin un programme commun au delà des clivages? ».

Syndicat: Bête noire du droitard, le syndicat est dans son esprit un mélange de « beauf » encarté à la CGT et l’empêchant d’arriver à l’heure au travail, de patron du Medef (pas vraiment français) et de gauchiste furieux syndiqué à SUD ou à la CNT. On passera sur les approximations, elles caractérisent la propagande nationaliste qui fait de la mauvaise foi et du mensonge politique un outil à part entière. Le syndicat l’emmerde bien car il ne le comprend pas (d’où les approximations!): le FN a bien essayé d’en créer, mais ils ont été interdits. Ce qu’il faudrait selon lui, ce sont donc des syndicats abandonnant définitivement toute solidarité de classe, tous réflexes même basiques de protection des travailleurs, pour fonctionner sur le modèle corporatiste évoqué plus haut. Et voilà le nationaliste « antilibéral » rejoignant totalement  les schémas et haines du libéral qu’il prétend combattre… Sans se rendre compte que si une grève à la SNCF le met hors de lui, alors un état corporatiste le rendrait fou en quelques jours! A moins d’être tenu d’une main de fer par un gouvernement mettant au pas le mouvement social et écrasant les travailleurs. Ce qui est au fond son souhait.

USA: Grand Satan (numéro deux) pour certains, modèles pour d’autres, les nationalistes sont divisés. Tout comme pour Israël en fait. Néanmoins, un certain anti-américanisme primaire demeure. Il ne faut pas y voir une solidarité mal exprimée avec les peuples subissant l’impérialisme US. C’est seulement et très souvent un racisme classique qui imprègne d’ailleurs une partie de la gauche et permet de minimiser les crimes de notre propre impérialisme en allant voir ailleurs, en faisant passer l’état français pour victime de puissances supérieures. Facile mais mensonger et simpliste. Le peuple américain subit une domination semblable à celle des classes populaires françaises, avec un racisme très fort également et des mesures d’austérité hardcore. La solidarité avec tous les peuples devrait primer contre les ennemis communs. Mais face à l’anti-américanisme de ceux qui se trompent de cible, il n’est pas inutile de rappeler que quand il a fallu choisir son camp, les nationalistes français ont défendu l’impérialisme américain. Ce fut le cas pendant la guerre du Vietnam (avec les Comités Sud Vietnam, pas un gros succès), avec les « repentis » d’Occident ou avec maintenant les identitaires défendant les fast foods contre « l’islamisation ». Comme on le dit souvient ici, ça nous ferait bien rire si ce n’était pas si lamentable et si cela ne participait pas à une mobilisation de masse réactionnaire…

D.

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16 février 2013 6 16 /02 /février /2013 13:00

10 à 13.000 personnes ont encerclé la ville de Dresde en formant une chaîne humaine de 3,600 km, afin de bloquer la marche néo-nazie (annuelle depuis plusieurs années) en commémoration du 68ème anniversaire du bombardement de la ville par les forces alliées le 13 février 1945.

Gedenken an die Zerstörung Dresdens

On estime que quelque 600 extrémistes de droite se sont réunis à la gare centrale de Dresde et ont été arrêtés par la police après avoir progressé de quelques centaines de mètres seulement.

En plus de cette chaîne humaine, le mouvement « Nazi Frei » a mobilisé plus de 2.500 personnes pour occuper les rues et les places de la ville.

Par ailleurs, 1.000 personnes environs s’étaient données rendez-vous à la gare centrale pour bloquer l’arrivée des néo-nazis: les fascistes ont été accueillis par des jets de boules de neige et des tirs d’engins pyrotechniques. Un policier a été transporté à l’hôpital après avoir été pointé à l’oeil par un laser.

Des incidents ont été signalés dans le secteur du stade de club de football Dynamo Dresde SG en début de soirée. Quelques heures plus tard, la police a indiqué que deux de ses agents ont été sauvagement attaqués par des individus cagoulés et souffrent de graves blessures à la têtes. Les deux policiers ont été emmenés à l’hôpital.

De nombreuses interpellations ont eu lieu durant la journée, sans avoir de chiffres précis.

Plus de 3.500 policiers venus de toute l’Allemagne ont été appelés en renfort pour cette journée.

image de l'Associated Press

dresde2013-2

Traduit de leur presse allemande (Frankfurter Allgemeine, Deutsche Welle, 13/02/2013, handelsblatt.com 14/02/2013)

Dresde: “Les néo-nazis dehors !”

La cathédrale de Dresde témoin de deux manifestations. D’un côté une chaîne humaine de 10.000 personnes, certains brandissant des croix gammées barrées, un signal contre l’extrême-droite et la xénophobie. Les néo-nazis qui récupèrent cette commémoration – la destruction de la ville, bombardée par les alliés- pour parler de victimes allemandes. “Je pense qu’il est très important de me solidariser avec ma ville et de montrer qu’il n’y a pas de place pour les extrémistes” explique un manifestant. “Je suis ici en mémoire des victimes de la guerre et pour donner un exemple contre le racisme” ajoute cette manifestante.

Aux cris de “nazis dehors”, les manifestants pacifistes ont fait face aux néo-nazis, bien moins nombreux que les années précédentes, environ 600 personnes. Et c’est sous les sifflets que les deux courants de pensée se sont toisés, séparés par un cordon de policiers.

Leur presse – Euronews.fr, 14/02/2013 à 11h55

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6 février 2013 3 06 /02 /février /2013 11:59
Selon le baromètre TNS Sofres 2013, 47 % des Français ne perçoivent pas le FN comme un danger pour la démocratie.Selon le baromètre TNS Sofres 2013, 47 % des Français ne perçoivent pas le FN comme un danger pour la démocratie. | AFP/ERIC FEFERBERG

 

Le Front national se banalise et plus d'un tiers des Français adhèrent à ses idées. C'est le principal enseignement du baromètre d'image du Front national édition 2013 réalisé par TNS Sofres du 24 au 28 janvier pour France Info, Le Monde et Canal Plus. Ce baromètre présente l'avantage de cerner les évolutions de perception de ce parti sur une longue période, puisqu'il fait l'objet d'une édition annuelle depuis 1983.

Ainsi, aujourd'hui, 47 % des personnes interrogées estiment que le FN "ne représente pas un danger pour la démocratie" (soit 8 points de plus qu'en 2012). Ils sont dans la même proportion à penser le contraire (en recul de 6 points par rapport à 2012). Des chiffres inédits depuis 1984. Mais à cette époque, le FN émergeait à peine sur le devant de la scène politique. Il n'était pas, contrairement à aujourd'hui, le troisième parti de France. A titre de comparaison, plus de 70 % des sondés désignaient ce parti comme un danger dans la deuxième partie des années 1990.

Ces résultats soulignent donc de manière significative une normalisation du parti d'extrême droite. Et notamment sous le prisme des sympathisants de droite. 54 % des sympathisants UMP disent ainsi ne plus percevoir le FN comme un danger.

Le niveau d'adhésion aux idées portées par le parti de Marine Le Pen reste pour autant stable, à 32 % (contre 31 % en 2012). Ce qui constitue tout de même un record depuis 1991. 63 % se disent en revanche en désaccord avec les idées défendues par le parti d'extrême droite.

 SANS PRÉCÉDENT DEPUIS 1983

Autre signe de normalisation de la perception du FN : pour la première fois, le leader du Front national (aujourd'hui Marine Le Pen), est davantage désigné comme le représentant d'une "droite patriote attaché aux valeurs traditionnelles"(44 % des sondés, contre 41 % l'année précédente) que comme un représentant"d'une extrême droite nationaliste et xénophobe" (43 % des personnes interrogées, contre 45 % en 2012). Cela n'était évidemment pas le cas durant les longues années de présidence de Jean-Marie Le Pen. C'est sans précédent depuis 1983.

En particulier, 54 % des sympathisants UMP considèrent, selon cette enquête, que Marine Le Pen est une représentante d'une "droite patriote attachée aux valeurs traditionnelles". 51 % d'entre eux déclarent adhérer aux "constats exprimés par Marine Le Pen, mais pas à ses solutions".

 Les idées défendues par le FN rencontrent le plus d'adhésion dans un électorat peu ou pas diplômé, chez les ouvriers (42 % se disent d'accord), les employés (34 %), dans les zones rurales (41 %), les rurbains (36 %) et périurbains (38 % d'adhésion). A l'inverse, ceux qui disent rejeter le plus les idées frontistes sont les diplômés d'études supérieures (79 % pas d'accord avec les idées du FN), les urbains surtout dans les grandes villes, les cadres et professions intellectuelles (85 % de désaccord).

Politiquement, 83 % des électeurs de gauche se disent en désaccord avec les idées du FN, avec une pointe de rejet à 86 % au Front de gauche.

"Ce n'est pas une rupture. Le mouvement entamé depuis plusieurs années se poursuit : un FN présent de manière continue dans la politique française ne crée pas de crispation comme il pouvait y avoir à une époque. Il y a une formed'intégration très claire à droite dans la prise en compte du FN comme un élément complémentaire de la vie politique française", note Edouard Lecerf, directeur général de TNS Sofres. Du point de vue des électeurs de droite, le FN devient donc un acteur "comme un autre" du jeu politique en France.

"CAPABLE DE GOUVERNER"

Ces résultats attestent de la réussite de la stratégie dite de "dédiabolisation" voulue et portée par Marine Le Pen. Ce choix a été conçu, d'abord, pour banaliserle FN, lui "retirer la tunique de Belzébuth" nourrie du "soupçon d'antisémitisme" qui pèse sur lui, selon les termes de Mme Le Pen. Surtout, cette dernière a voulu, depuis son accession à la tête du FN il y a deux ans, élargir son électorat en ne cantonnant plus son parti à la seule fonction protestataire. Mme Le Pen a ainsi mis l'accent dans son discours sur des thèmes économiques et monétaires.

Davantage de sondés voient Marine Le Pen comme capable de gouverner. Point sur lequel elle a gagné en crédibilité. Leur proportion est ainsi passée de 31 % en 2012 à 35 % aujourd'hui, alors que dans le même temps, la part de ceux qui voient le FN comme un parti essentiellement contestataire a reculé de 57 à 54 %. Le potentiel électoral du FN est en outre important : 27 % des personnes déclarentenvisager de voter FN à l'avenir. Parmi eux, deux tiers de personnes l'ont déjà fait, un tiers est  composé de "nouveaux potentiels".

Cette crédibilité nouvelle se note aussi dans l'image que Marine Le Pen revêt chez les sondés. Elle est perçue comme "volontaire" (81 %), "capable de prendre les décisions" (69 %), ou "de comprendre le quotidien des Français" (49 %).

LA PERMÉABILITÉ DE L'ÉLECTORAT DE DROITE

Plus étonnant, pour 53 % des personnes interrogées, Marine Le Pen serait"capable de rassembler au-delà de son camp". Un paradoxe quand on se souvient que la présidente du FN ne cesse de rejeter toute alliance avec la droite, se bornant à agréger dans le Rassemblement bleu Marine de minuscules partis sans poids politique.

Crédibilité en hausse et perméabilité de l'électorat de droite. Ces deux ingrédients donnent logiquement un souhait d'alliance entre l'UMP et le FN en progression. 28 % des personnes interrogées estiment donc que l'UMP devrait "faire des alliances électorales selon les circonstances" avec le FN. Une progression de 4 points par rapport à l'an dernier. A l'UMP, ils sont 38 % à partager cet avis et 43 % au FN.

Si l'on y ajoute les 11 % des sondés qui estiment qu'il faut que l'UMP traite le FN en allié, le souhait d'alliance entre la droite parlementaire et l'extrême droite atteint 39 % des personnes interrogées. A l'inverse, ils sont 29 % à penser que l'UMP doitrefuser "tout accord politique avec le FN mais sans le combattre" et 18 % àestimer que l'UMP doit le combattre. Cependant ces chiffres importants sont contrebalancés par un refus majoritaire d'alliance UMP-FN lors des municipales. 59 % des personnes interrogées ne veulent pas d'alliance au cas par cas (51 % à l'UMP) et 62 % refusent un accord électoral national (53 % à l'UMP).

Sur cette question, ce sont les électeurs FN qui sont le plus demandeurs : 68 % d'entre eux appellent à une entente au cas par cas, 62 % à une alliance globale.

Voir l'intégalité du sondage

Abel Mestre

La fiche technique du sondage

 

Ce sondage TNS Sofres a été effectué pour France Info, Le Monde et Canal Plus, du 24 au 28 janvier, sur un échantillon national de 1 012 personnes représentatif de la population âgée de 18 ans et plus, interrogées en face-à-face à leur domicile. La méthode employée sur cet échantillon est celle des quotas (sexe, âge, profession du chef de ménage) avec stratification par région et catégorie d'agglomération.

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6 février 2013 3 06 /02 /février /2013 11:52

Ce matin (05/02/2013) un jeune attendait le bus à son arrêt de bus (vers le lycée Montjoux) quand tout à coup deux néonazis au crâne rasé d’une trentaine d’années l’insultèrent de « sale bougnoule ».

Le jeune homme asséna deux coups de poing à l’un de ses agresseurs. Celui-ci riposta en sortant un couteau et en lui courant après.

Avec de la chance, il réussit à échapper à ses agresseurs sans égratignures.

Stop aux agressions fascistes à Besançon et partout ailleurs !!

No pasaran !!!!

Le Chat Noir Émeutier via Facebook, 05/02/2013

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4 février 2013 1 04 /02 /février /2013 11:44

Le fils de l’ancien président de la République, qui avait lui-même eu du mal à obtenir sa licence, va devenir professeur de droit à l’Université de Créteil…

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Jean Sarkozy va se lancer dans l’enseignement ! Après avoir suivi les traces de son père dans la politique, le fils deNicolas Sarkozy va très bientôt faire son entrée à la faculté de droit de Créteil, en tant que chargé d’enseignement, autrement dit, chargé de travaux dirigés (TD).

L’information a été repérée par LeLab d’Europe 1 sur Twitter, alors que les futurs étudiants de Jean Sarkozy annonçaient la nouvelle. Avec seulement une licence de droit en poche obtenue en 2011 avec difficulté après trois tentatives, Jean Sarkozy va donner des cours de droit spécial des sociétés en licence 3 (dernière année de licence). Il sera donc amené à enseigner le droit à des étudiants qui ont presque déjà son niveau.

Ses premiers cours dans quelques semaines
Le professeur référent de Jean Sarkozy, Philippe Dupichot a expliqué que « chaque année, j’ai des enseignants vacataires, ce n’est rien de très exceptionnel ». Le fils du président devrait commencer les cours dans les prochaines semaines.

Ce nouveau poste pour Jean Sarkozy peut paraître assez étonnant, puisqu’en règle générale, les chargés de TD, choisis par les professeurs, sont des doctorants (bac +6) préparant une thèse ou des professionnels du droit, tels que des avocats…

Source : planet.fr

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