Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
5 octobre 2012 5 05 /10 /octobre /2012 17:40

Exclusif : pourquoi l’affaire de la BAC Nord de Marseille fait trembler Beauvau

Dans les quartiers Nord de Marseille, les flics de la BAC partaient parfois en expédition comme des voyous. Mission : dépouiller les dealers. Du jamais vu en France à cette échelle.

Le scandale qui secoue la police marseillaise risque de marquer pour longtemps la police nationale.

L’affaire est hors norme pour plusieurs raisons, et d’abord à cause du nombre de fonctionnaires concernés : pas loin de la moitié des effectifs de la brigade anti criminalité chargé des quartiers Nord de la cité phocéenne, soit une trentaine de personne.

Elle est aussi hors norme dans la forme. Ces gardiens de la paix ne sont pas seulement soupçonnés de s’être nourris sur la bête, autrement dit d’avoir prélevé ici et là une liasse de billes dans la poche des dealers, quelques barrettes de shit ou un bijou de temps en temps. Ils sont soupçonnés d’avoir monté de véritables razzias dans les cités, visages dissimulés sous des cagoules, façon braqueurs, et battes de base-ball en main. Bons connaisseurs de cers quartiers, ils savaient à quelles portes frapper pour trouver de la came ou de l’argent.

Dans ces territoires perdus de la République que sont les quartiers Nord de Marseille, les « cow-boys » de la BAC avaient inventé une police éloignée de tous les canons habituels. Une police peu républicaine, comme si le terrain avait déteint sur eux, à moins que ce ne soit le contraire.

L’affaire surprend enfin par la durée : ces pratiques étaient apparemment répandues depuis des années. Pire, elles étaient connus de beaucoup. Il aurait suffi d’écouter ceux qui demandaient leur mutation aussitôt arrivés sur place pour prendre la mesure de la situation. Aucun responsable hiérarchique ne l’a fait. Pourquoi ? C’est la question que se pose aujourd’hui le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls. Une question à laquelle un commissaire passé par Marseille offre un début de réponse : « Aucun de nous ne voulait prendre le risque d’aller regarder sous le tapis, de crainte de voir son nom associé à une sale histoire ».

Le dernier responsable de la sécurité publique à Marseille, Pascal Lalle, en poste dans la ville pendant 4 ans, avait bien mené un début d’enquête. Mais selon ses dires, il n’avait obtenu aucune preuve. Affaire classée, donc, jusqu’à ce que s’en mêle le nouveau préfet délégué à la police, Alain Gardère. Nommé par Claude Guéant au mois de septembre 2011, il s’empare du dossier et saisit l’inspection générale des services.

Depuis, grand ménage oblige, Pascal Lalle a été promu directeur central de la sécurité publique et Alain Gardère a été recasé à l’aéroport de Roissy. Les successeurs, au premier rang desquels le Préfet Jean-Paul Bonnetain, auront-ils les effectifs suffisants pour redresser la barre ? La probable mise sur la touche d’une bonne partie des effectifs de la BAC pourrait bien compromettre la mission.

Publié par des larbins de la maison Poulaga (Frédéric Ploquin, blog de Marianne Secret police, 4 octobre 2012)


BAC de Marseille : des policiers devant le magistrat instructeur

Soupçonnés de vols et de racket, 5 des 12 policiers interpellés mardi ont commencé à être déférés dans la matinée.

Les policiers de la brigade anti-criminalité (BAC) du nord de Marseille soupçonnés de vols et de racket ont commencé à être déférés dans la matinée de vendredi 5 octobre au parquet de Marseille, a-t-on appris de source judiciaire.

Cinq hommes, en civil, sont arrivés vers 7h15 au palais de justice à bord de deux fourgons de la gendarmerie dont ils sont descendus le visage découvert. Les autres policiers devraient être présentés devant le juge d’instruction dans la journée ou samedi matin.

Douze policiers avaient été interpellés mardi dans le cadre d’une information judiciaire ouverte en février sur des faits de vol et d’extorsion qu’ils auraient commis en bande organisée auprès de dealers ou de vendeurs de cigarettes de contrebande. Des faits passibles de 20 ans de réclusion.

Argent, haschich et objets

De l’argent et du haschich ont été saisis lors des perquisitions effectuées dans le cadre de l’enquête, avait indiqué jeudi une source judiciaire. Selon une source proche de l’enquête, les contenus des casiers des vestiaires de la BAC nord ont été placés sous scellés. Des équipes cynophiles ont découvert 500 grammes de haschich au total, de l’argent et des objets ayant aussi été saisis.

Des analyses comptables ont été effectuées sur les comptes bancaires des suspects pour retrouver la trace de plusieurs dizaines de milliers d’euros d’argent sale et des vérifications sur leur train de vie ont été effectuées.

Le procureur de la République à Marseille, Jacques Dallest, communiquera sur l’affaire à 11 heures.

Publié par des larbins de la maison Poulaga (tempsreel.nouvelobs.com, 5 octobre 2012)


VIDEO – Exclusif TF1 – BAC de Marseille : un policier témoigne

Témoignage exclusif pour TF1 d’un policier qui a assisté aux agissements de certains policiers de la BAC nord de Marseille. Mardi, 12 fonctionnaires de ce service ont été arrêtés. Ils sont soupçonnés de vol et d’extorsion.

http://juralib.noblogs.org/files/2012/10/024.jpg

VOIR LA VIDÉO

“En France, il y a trois polices : la police parisienne, où vous êtes au top, la police nationale et malheureusement, dans le fond des ténèbres, vous avez la police marseillaise”. Cette phrase choc, c’est celle d’un policier qui a témoigné en exclusivité pour TF1. Celui-ci — à visage couvert —, explique qu’il a assisté à certains agissements contraires à la loi de la part de policiers de la brigade anti-criminalité du nord de Marseille.

Mardi, 12 policiers de cette brigade ont été interpellés dans le cadre d’une information judiciaire ouverte en février sur des faits de vol et d’extorsion qu’ils auraient commis en bande organisée auprès de dealers ou de vendeurs de cigarettes de contrebande. Des faits passibles de 20 ans de réclusion.

“Vous devenez un mauvais policier”

De dos, capuche sur la tête, il détaille les procédés, édifiants, dont il a été témoin dans l’exercice de ses fonctions : “Si vous avez besoin  de sous, on va dans une cité et on se sert sur les individus (…) Vous avez interpellé un vendeur de résine de cannabis et des collègues mal intentionnés lui proposent de le laisser repartir en échange de ce que son sac contient, à savoir de la résine, de l’argent liquide…”.

Peut-on rester en dehors de ce système ? “Vous résistez mais vous devenez un mauvais policier entre guillemets”, explique-t-il. “Après, vous subissez un lynchage au sein du service”, ajoute-t-il. Selon lui, sa hiérarchie était au courant.

Publié par des larbins de la maison Poulaga (lci.tf1.fr, 4 octobre 2012)


INFO RTL – Perquisitions accablantes dans les locaux de la brigade anti-criminalité Nord de Marseille

Les suites de l’enquête sur l’histoire de policiers ripoux à Marseille — douze hommes de la brigade anti-criminalité des quartiers Nord soupçonnés d’avoir racketté des dealers. Pour RTL, Julien Dumond vous révèle que la Police des polices a perquisitionné dans les locaux de la BAC. Bonne pioche ! Les “bœufs-carottes” ont découvert dans les faux plafonds du haschich, des bijoux et de l’argent liquide. Pour piéger les policiers, des mini-caméras et des micros avaient été cachés dans les véhicules de service. D’autres interpellations sont à prévoir rapidement.

Les contenus de casiers des vestiaires de la Brigade anti-criminalité (BAC) des quartiers Nord de la ville, dont douze fonctionnaires sont en garde à vue dans cette affaire, ont été placés sous scellés.

Des équipes cynophiles ont permis la découverte de 500 grammes de haschisch au total, de l’argent et des objets ayant aussi été saisis. Julien Dumond, pour RTL, évoque aussi des bijoux et des découvertes dans les locaux de la BAC et au domicile de policiers.

Des analyses comptables ont en outre été effectuées sur les comptes bancaires pour retrouver la trace de plusieurs dizaines de milliers d’euros “d’argent sale” et des vérifications sur le train de vie des suspects ont été effectuées, a-t-on ajouté de source proche de l’enquête.

Membres de la brigade anti-criminalité (BAC) du nord de la ville, ils ont été interpellés mardi sur commission rogatoire d’une juge d’instruction qui enquête depuis février sur des faits de vol et d’extorsion qu’ils auraient commis en bande organisée auprès de dealers ou de vendeurs de cigarettes de contrebande.

Les suspects sont entendus par les enquêteurs de l’Inspection générale de la police nationale dans les locaux de la caserne de la gendarmerie à Marseille, “un gage de neutralité” dans cette affaire, selon une source proche du dossier qui s’attend à de premiers défèrements vendredi devant le magistrat instructeur.

La garde à vue des suspects, entendus par l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) à la caserne de gendarmerie de Marseille, peut durer 96 heures, les premiers défèrements au parquet pouvant intervenir vendredi.

Dans le cas où ces fonctionnaires seraient mis en examen et placés sous contrôle judiciaire avec interdiction d’exercer, voire écroués, les effectifs de la BAC nord, qui compte environ 70 personnes, s’en trouveraient sensiblement réduits. Des solutions de remplacement sont déjà à l’étude, “selon les dégâts que fera l’affaire”.

Publié par des larbins de la maison Poulaga (RTL.fr avec dépêches, 4 octobre 2012)


(…) Une enquête préliminaire avait été ouverte en novembre 2011 après des signalements au parquet, notamment du préfet de police de l’époque, Alain Gardère, qui avait reçu des victimes présumées du racket des policiers de la BAC nord, selon une source proche du dossier.

Une surveillance accrue du noyau dur de l’équipe de policiers suspectée, notamment des grades plus anciens, avait alors été mise en place avec l’installation de micros et de caméras dans les locaux de la BAC et dans des véhicules de fonction, a-t-on indiqué de source proche de l’enquête.

L’instruction s’est récemment accélérée après le témoignage à la télévision d’un homme se présentant comme un ex-policier de la BAC nord, révoqué en mars pour avoir relâché un dealer. De dos et la voix modifiée, il avait dénoncé des vols d’argent, de drogue ou de scooters, disant avoir subi “des menaces” pour avoir voulu dénoncer ces pratiques.

La garde à vue des suspects, entendus par l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) à la caserne de gendarmerie de Marseille, peut durer 96 heures, les premiers défèrements au parquet pouvant intervenir vendredi. Le procureur de la République à Marseille, Jacques Dallest, communiquera sur l’affaire vendredi lors d’une conférence de presse à 11H00.

Ce coup de filet secoue la police marseillaise, qui avait déjà fait l’objet d’une opération “mains propres” à l’été 2010 sur fond d’arrestations dans le milieu du grand banditisme local. Des solutions sont à l’étude pour remplacer, au sein des 70 effectifs de la BAC nord, les policiers qui pourraient être placés sous contrôle judiciaire avec interdiction d’exercer, voire écroués.

“Il faut faire la part du vrai et du faux dans cette enquête, entre ce qui relève de la délinquance et ce qui est le travail quotidien de l’ensemble des policiers de terrain. Entre indics et policiers, c’est du donnant-donnant”, a déclaré à l’AFP l’avocate de l’un des suspects, Me Béatrice Manoukian. Les policiers, à qui leur hiérarchie “demande de faire du chiffre mais pas de vague”, “ont peu de moyens et ne sont pas soutenus”, a-t-elle dit.

“Il ne faut pas oublier que la même BAC, il y a quelques années, a effectué une saisie d’un million d’euros dans des sacs poubelles sur un dealer pris en flagrant délit près de sa voiture. Or, pas un euro n’avait été détourné”, a souligné un ancien membre de l’unité.

Publié par des larbins de la maison Poulaga (Agence Faut Payer via LePoint.fr, 5 octobre 2012)


Marseille : vingt policiers soupçonnés de corruption

INFO LE FIGARO – L’affaire de la BAC des quartiers nord est beaucoup plus grave que prévu.

Le Figaro est en mesure de révéler que près de vingt fonctionnaires de police en activité auraient trempé, à des degrés divers, dans ce scandale. Un haut fonctionnaire explique : « Les agents avaient pris la fâcheuse habitude de dépouiller des dealers ou des receleurs dans les quartiers. Ils volaient le contenu des sacoches ou des sacs remplis d’argent liquide des vendeurs de stupéfiants ou de cigarettes de contrebande, mais aussi des quantités de drogue saisie hors procédure, et puisaient également dans les stocks de bijoux volés des receleurs. »

De fait, comme le révèle ce jeudi RTL, la police des polices a retrouvé en perquisition dans les locaux de la BAC du haschich, des bijoux et de l’argent liquide. Ils étaient cachés dans les faux plafonds des bureaux de la brigade.

Comme cela avait été indiqué au Figaro dès le départ, dans cette enquête, la police des polices a été jusqu’à poser des micros dans les voitures de service des ripoux, mais aussi des caméras dans leurs bureaux, pour les prendre sur le fait. En effet, ces agents se méfiaient de leurs téléphones mobiles, habitués à pratiquer des écoutes au quotidien.

« J’ai honte, ces fonctionnaires ont rejoint le camp des voyous », déplorait jeudi un commissaire de police. D’autres arrestations sont à prévoir dans cette affaire, où douze agents se trouvent déjà en garde à vue chez les « bœufs-carottes », dans les locaux de la gendarmerie de Marseille, jugés plus « sûrs » que ceux de la police…

Publié par des larbins de la maison Poulaga (Jean-Marc Leclerc, LeFigaro.fr, 4 octobre 2012)


Marseille : mais qui sont les pots-pourris ?!

Zone Interdite, émission diffusée le 24 septembre 2012 par la chaîne française M6, dresse un tableau édifiant d’une ville méditerranéenne où la drogue a remplacé la bouillabaisse. Le nom, racoleur et terrifiant à souhait : « Marseille : la ville des règlements de compte par armes à feu » ! Pour sûr qu’avec un titre à la sauce polar, M6 s’est octroyé une audience considérable et pour ce, il lui fallait couper au montage de ce reportage, les choses qui se passaient bien pour y montrer un fondu de gros clichés qui feraient fuir n’importe quel touriste, au grand dam de Philippe Pujol. Pujol, un journaliste à la Marseillaise qui ne décolère pas contre l’émission en la traitant de « grosse merde aux relents sarkozistes, voire racistes et de fantasmagorie populiste » et qui met en lien sur son blog ses dix reportages en version doc : French Deconnection

PDF ici : French Deconnection Épisodes 1 à 10

Ouf ! se dit-on en cœur. On pourra à nouveau savourer la bouillabaisse sans avoir à dévisager et scruter les moindres gestes de tous les immigrés qu’on sera appeléE à croiser dans cette cité phocéenne !

Or patatra ! Qu’apprend-on, alors qu’on est déjà en train de préparer notre petit baluchon pour passer ce week-end dans cette ville devenue à nouveau fréquentable et de manger des plats aspergés de tabasco en attendant, ceci afin de s’habituer à la rouille de cette fameuse bouillabaisse qui nous fait tant saliver ? Que la BAC, une section policière autrement nommée « Brigade Anti-Criminalité », est une Belle Agence du Crime qui s’est distinguée par des : « Vols et extorsion de fonds en bande organisée, d’acquisition, détention et transports de stupéfiants, et pour couronner le tout, de violences aggravées » ! Pour un peu, on se risquerait presque à faire un petit trait d’humour style : « Mais que fait donc la police ?? » Ben la police, elle surveille la police ! Alors qui surveille les criminels ?! Et qui sont les criminels ?!

On regarde alors son baluchon, la bouteille de tabasco dont le contenu nous arrache la gueule depuis quelques jours et on réfléchit. Et on se dit : « Mais merde ! Quel plaisir va-t-on avoir à manger la fameuse bouillabaisse marseillaise si on passe notre temps à épier et à scruter les moindres faits et gestes de tous les immigrés et de tous les pandores qu’on va obligatoirement être amené à croiser ?! »

Optons donc pour une bonne fondue et, pour dépenser un peu les euros qu’on a mis de côté pour passer notre week-end en bord de mer, on va se faire quelques petits paris sur les matchs de handball à Montpellier … histoire de ne pas être trop frustréEs d’avoir reporté notre petit séjour Méditerranéen. Et toc !

Les AZAs, 3 octobre 2012


Coup de filet parmi des policiers marseillais soupçonnés de vol et d’extorsion

Quatre policiers marseillais ont été interpellés mardi et des perquisitions menées dans leurs locaux dans le cadre d’une enquête judiciaire portant sur le vol ou l’extorsion d’argent, de stupéfiants et de cigarettes de contrebande.

http://juralib.noblogs.org/files/2012/10/033.jpg

Façade de la BAC nord à Marseille

Le porte-parole de la Direction générale de la police nationale (DGPN), Pascal Garibian, a indiqué  que des fonctionnaires de la brigade anti-criminalité (BAC) du nord de Marseille avaient été interpellés par l’Inspection générale de la police nationale (IGPN, la “police des polices”).

Le procureur de la République à Marseille, Jacques Dallest, a précisé à la presse que quatre fonctionnaires, des enquêteurs de l’équipe de jour de la BAC, qui ne sont pas des officiers de police judiciaire, avaient été placés en garde à vue et que d’autres interpellations étaient prévues.

7 policiers visés

Selon une source proche de l’enquête, sept policiers sont visés au total. Cette descente de l’IGPN intervient dans le cadre d’une information judiciaire ouverte en février pour “vols en bande organisée, extorsion en bande organisée, infractions à la législation sur les stupéfiants”, qui fait encourir aux suspects jusqu’à 20 ans de réclusion criminelle. Leur garde à vue peut durer 96 heures.

Ils sont soupçonnés d’avoir volé ou extorqué de l’argent ou des produits à des dealers et des vendeurs de cigarettes à la sauvette, selon M. Dallest. “Un certain nombre d’entre eux, apparemment, se payaient sur la bête ou prélevaient leur dîme en espèces ou en nature à des fins sans doute personnelles, ou peut-être pour accomplir leur travail d’infiltration du milieu délinquant”, a affirmé le procureur, évoquant “une pratique assez répandue au sein de ce service et depuis assez longtemps”.

L’affaire a débuté en novembre 2011 quand la justice a eu vent, via le préfet de police de l’époque, Alain Gardère, et la délégation régionale de l’IGPN à Marseille, de “faits troublants” et de “renseignements assez convergents” concernant des fonctionnaires de la BAC nord.

Ouverture d’une information judiciaire en février 2012

Une enquête préliminaire était ouverte par le parquet et des écoutes confortaient ces éléments, conduisant à l’ouverture d’une information judiciaire le 22 février, confiée à la juge Patricia Krummenacker.

Si la suite des investigations fait apparaître des faits de corruption, “ils feront l’objet d’un réquisitoire supplétif”, a dit M. Dallest, en soulignant qu’à ce stade de l’enquête, la hiérarchie n’était pas impliquée.

Cette affaire survient alors que les têtes viennent de changer au sommet de la police marseillaise, avec l’arrivée d’un nouveau directeur départemental de la Sécurité publique, Pierre-Marie Bourniquel, d’un nouveau préfet de police des Bouches-du-Rhône, Jean-Paul Bonnetain, et d’un nouveau directeur de la police judiciaire, Christian Sainte.

La réaction de David-Olivier Reverdy

Le représentant zonal adjoint du syndicat de policiers Alliance, a déclaré : “il est urgent d’attendre maintenant le résultat de l’enquête. S’il y a une tâche dans un service, on ne peut jeter l’opprobre sur toute la police marseillaise comme on a souvent tendance à le faire”.

Une opération “mains propres” avait déjà eu lieu dans la police marseillaise à l’été 2010 sur fond de coup de filet dans le milieu du grand banditisme.

Selon une source proche du dossier à Marseille, cette affaire renvoie à des dénonciations faites dans la presse locale par un policier d’une trentaine d’années, révoqué en mars pour avoir relâché un dealer qu’il avait interpellé avec des produits stupéfiants, “sans en informer ni sa hiérarchie, ni le parquet”.

Début septembre, un homme se présentant comme cet ex-policier de la BAC Nord, avait témoigné sur France 3 Alpes-Provence, de dos et la voix modifiée, évoquant des vols d’argent, de drogue ou de scooters. “L’argent coule à flot dans les cités et au lieu de faire notre boulot de flic, on va récupérer des jeunes dans des cités qui ont des sacoches ou de l’argent, puis on passe des petits deals: on les laisse repartir et on garde l’argent pour soi”, avait-il dit notamment, indiquant avoir subi “des menaces” pour avoir voulu dénoncer ces faits.

Publié par des larbins de la maison Poulaga (provence-alpes.france3.fr avec l’Agence Faut Payer, 2 octobre 2012)

Partager cet article
Repost0
Published by coutoentrelesdents - dans FACHO HORS DE NOS VIES!
24 septembre 2012 1 24 /09 /septembre /2012 19:03

Harry J. Anslinger est l’un des hommes qui a eu le plus d’influence sur la prohibition de la marijuana aux USA et dans le monde au 20e siècle. Portrait…

Peu connu hors des Etats-Unis, Harry J. Anslinger a pourtant eu un impact direct sur la vie de millions de consommateurs de marijuana à travers le monde, via les lois et traités internationaux sur le cannabis.

Harry J. Anslinger

Harry J. Anslinger, tu peux pas test.

L’homme que l’on nomme « le Mc Carthy de la drogue » est né en 1892 en Pennsylvanie. A l’âge de 12 ans, il a affirmé avoir été témoin d’un événement qui allait le marquer profondément : un héroïnomane en manque qui criait dans la rue, et que seule l’intervention d’un enfant qui était allé acheter de la morphine dans une pharmacie avait pu calmer. Cet événement l’aurait fait prendre conscience des dangers de la drogue et de la facilité pour les jeunes de s’en procurer…

Anslinger a commencé sa carrière au service du chemin de fer de Pennsylvanie. De 1917 à 1928, il travailla dans différentes organisations militaires et policières ayant pour mission de mettre un terme au trafic international de stupéfiants.

Il fut nommé Commissaire du Bureau Fédéral du Département du Trésor aux Narcotiques (FBN) en 1930, suite à une affaire de corruption généralisée dans le Bureau. Sa réputation d’incorruptible faisait de lui l’homme idéal pour incarner le changement dans cette administration.

UNE CAMPAGNE DE LOBBYING ANTI-MARIJUANA

A la tête d’un budget important, Harry Anslinger lance une grande campagne de lutte contre les drogues. Cette campagne vise plus particulièrement la marijuana qu’Anslinger accuse de tous les maux, comme le montre l’une de ses citations :

La marijuana est la drogue qui a causé le plus de violences dans l’histoire de l’humanité. [LOL, Ndlr.]

Cette véritable croisade contre la marijuana débute à l’époque où s’achève la prohibition de l’alcool aux Etats-Unis (en 1933). Elle va utiliser les mass-media de l’époque, principalement des journaux, livres et films.

Harry en pleine saisie

Commissaire Harry en pleine saisie

A cette époque, l’usage de la marijuana était peu répandudans la société américaine. Importée par les travailleurs mexicains des Etats du Sud, elle était principalement consommée par les Noirs et les Hispaniques, et était considérée (certainement à raison) comme la drogue des musiciens de jazz. Ceux-ci contribueront à la faire découvrir aux classes moyennes blanches.

Une campagne de lobbying avait débuté dans les années 1920, menée par un groupe de pression réunissant des parlementaires, journalistes, et des citoyens,et visant à pousser Washington à adopter une législation fédérale contre la marijuana.

Ainsi, c’est en 1926 que la presse relate la première histoire de dealer vendant de l’herbe aux enfants à la sortie des écoles. A cette époque également, la marijuana est liée papr les médias à unevague de crimes dans le Sud du pays. Les journaux relatent également l’histoire d’un jeune homme ayant découpé toute sa famille à la hache sous l’influence de la marijuana, et qui n’ayant plus aucun souvenir de son forfait.

L’action d’Harry Anslinger s’inscrit dans ce mouvement de lobbying. L’homme ne recule pas devant les moyens pour arriver à ses fins : il transmet aux journaux de nombreuses histoires crapuleuses mêlant (au choix) des Noirs, de la marijuana, des actes de débauche et des viols. De nombreux films de propagande contre la marijuana sont réalisés, dont le célèbre Reefer Madness (1936), et d’autres auxquels participera Anslinger.

Ce mouvement de pression débouche en 1937 sur le vote au Congrès du Marijuana Tax Act, qui visait officiellement à taxer la marijuana. Dans les faits, cette loi transfère également au Bureau des Narcotiques d’Anslinger le contrôle de cette marchandise. Or, ce bureau ne délivre que très peu d’autorisations, ce qui aboutit de fait à la prohibition au niveau fédéral.

Pour les anglophones, voici une vidéo qui retrace l’action d’Anslinger :

APRÈS LES USA, L’ONU
Harry J. Anslinger, serious bizness

Marijuana. Serious bizness.

Anslinger continuera sa carrière auprès de l’Organisation des Nations Unies, dès la fin des années 1930. Après la guerre, Harry va s’assurer que la nouvelle commission des stupéfiants de l’ONU soit sous le contrôle des représentants des forces de l’ordre et non des médecins. Ceci aura un fort effet sur les politiques anti-drogues de l’ONU, qui privilégieront pendant longtemps la réduction de l’offre mondiale de drogues au détriment de la réduction des risques.

C’est également lui qui va suggérer (et obtenir) le regroupement de l’ensemble des traités internationaux qui régissent le commerce de drogues en un seul. Ceci débouchera sur la Convention Unique sur les Stupéfiants de 1961, qui vise à limiter la production et le commerce de substances interdites en établissant une liste de ces substances, qualifiées de stupéfiants.

Une fois cette Convention adoptée, et à la demande de la délégation américaine, le cannabis fut ajouté à la liste des produits stupéfiants en 1961, et soumis au régime le plus rigoureux (comme l’héroïne). Cette convention est aujourd’hui signée par 183 pays, qui s’engagent notamment à ne pas prendre de décision allant à son encontre. Harry Anslinger, devenu représentant des Etats-Unis à la commission des stupéfiants de l’ONU, fera ratifier la Convention par les USA en 1967.

L’HOMME, LES CRITIQUES…
MC Harry au microphone

MC Anslinger au microphone

Outre son action contre la marijuana, Anslinger s’est fait connaître grâce à ses méthodes : l’adage « la fin justifie les moyens » lui va comme un gant.

En effet, Harry n’hésitera pas à fournir aux médias des informations dans lesquels les effets de la marijuana et sa dangerosité sont largement exagérés. L’herbe sera par exemple accusée de démotiver les troupes, de rendre les soldats pacifistes, de provoquer la « dégénérescence des races » et de mener au lavage de cerveau communiste. Certaines de ses citations semblent trahir un racisme à fleur de peau :

Les joints font croire aux « bronzés » qu’ils sont aussi bons que les hommes blancs.

Anslinger sera mis sur la sellette suite à une polémique liée à son insubordination : il avait refusé de lever la censure des publications du professeur Alfred Lindsmith de l’université de l’Indiana. Celui-ci avait notamment écrit un livre critiquant la guerre à la drogue et en particulier le rôle d’Anslinger

La fin de sa vie contient une dose de cruelle ironie. En 1973, étant devenu complètement aveugle et souffrant d’une dégénérescence de la prostate et d’angine, Anslinger a utilisé de la morphine pour soulager ses souffrances. Un comble pour un homme connu pour sa position violemment hostile aux traitements antidouleurs addictifs…

Il décèdera le 14 novembre 1975 à l’âge de 83 ans, après avoir profondément changé le statut de la marijuana dans l’opinion publique mondiale et dans les traités internationaux.

from http://www.mauvaise-herbe.fr

Partager cet article
Repost0
Published by coutoentrelesdents - dans FACHO HORS DE NOS VIES!
15 septembre 2012 6 15 /09 /septembre /2012 15:32

Les agents de sécurité d’un supermarché toulousain ont porté des coups à un enfant de 12 ans qui venait de dérober une barre chocolatée. Ils ont été interpellés par la police.

 

Quatre minutes de violence, de multiples coups portés… Un enfant de 12 ans a littéralement été passé à tabac par les vigiles d’un supermarché de l’avenue de Grande-Bretagne à Toulouse pour avoir volé une friandise… un Kinder Bueno. La scène s’est déroulée au printemps mais l’enfant, traumatisé, ne les a révélés aux policiers que très récemment.

 

Ce jour-là, dans le magasin, sa gourmandise l’a fait céder à la tentation. Attiré par un paquet de Kinder Bueno, le petit décide de s’en emparer et de ressortir avec, sans bourse délier. Il est repéré par la sécurité du magasin et interpellé.

 

Deux vigiles l’emmènent alors en salle de repos où il s’attend à une petite tape sur la main et une réprimande. Mais les choses dégénèrent. L’enfant reçoit une véritable correction. Les deux hommes le frappent. Il essuie des coups de poing, il est violemment projeté contre un mur mais aussi étranglé sur une table. La scène est très longue. Quatre minutes d’acharnement pour une barre chocolatée.

 

Excédés par les vols à répétition

 

Blessé, l’enfant est finalement libéré et rentre chez lui. Le médecin lui prescrit un jour d’interruption temporaire de travail. Plusieurs mois après les faits, sa famille vient de déposer plainte au commissariat du Mirail. Les policiers ont mené l’enquête et auditionné des témoins. L’un d’entre eux, un employé du supermarché, a confirmé les dires de la victime, cassette de vidéosurveillance à l’appui. Un indice crucial.

 

Deux hommes, âgés de 43 et 45 ans, ont été interpellés et placés en garde à vue. Aux enquêteurs, ils auraient expliqué leur dérapage par les multiples vols à l’étalage quotidiens auxquels ils devaient faire face.

 

Ils devront s’expliquer devant le tribunal correctionnel de Toulouse au mois de février.

 

Trahis par la vidéo

 

L’enregistrement de vidéosurveillance de la salle de repos du magasin montre une scène très longue au cours de laquelle l’enfant est violenté. Son visionnage a choqué un employé du supermarché qui n’a pas hésité à la remettre aux enquêteurs. Confrontés aux images, les deux vigiles mis en cause n’ont pu nier les faits. Ils ont immédiatement reconnu leur implication.

 

Leur presse (Claire Lagadic, LaDepeche.fr, 13 septembre 2012)

Partager cet article
Repost0
Published by coutoentrelesdents - dans FACHO HORS DE NOS VIES!
24 juillet 2012 2 24 /07 /juillet /2012 01:18

Manuel Valls n’a toujours pas accès au dossier Merah

Le ministre de l’Intérieur n’a toujours pas eu accès au dossier de Mohamed Merah, le tueur de Toulouse. Selon Le Canard Enchaîné, Manuel Valls, persuadé qu’il y a eu des dysfonctionnements, a demandé à consulter les notes classées “secret défense” ou “confidentiel défense” concernant l’affaire.

On lui promet alors qu’elles lui seront présentées à la fin du mois de juin. Le nouveau locataire de la Place Beauvau les attend toujours. Un contretemps qui inquiète un haut-fonctionnaire du ministère de l’Intérieur, cité par l’hebdomadaire. “Soit ils n’ont rien, et c’est grave. Soit ils veulent cacher quelque chose, et c’est encore plus grave”, lâche-t-il à propos des services secrets. (…)

Presse estivale (francetv.info, 11 juillet 2012)


EXCLUSIF. La DCRI téléphone à Merah 2 heures après la tuerie d’Ozar-Hatorah

Les fadettes de Mohamed Merah ont parlé. Les factures détaillées de son numéro de portable apportent leurs lots de révélations. On y apprend que la DCRI a eu huit contacts téléphoniques avec le tueur de Toulouse et Montauban entre le 22 octobre 2011 et le 19 mars 2012, jour où le djihadiste a assassiné quatre personnes, dont trois enfants, à l’école confessionnelle Ozar-Hatorah à Toulouse.

Ce 19 mars 2012, alors que le terroriste venait de commettre ses crimes, il reçoit deux appels qui sont directement transférés sur son répondeur, l’un à 10h49, l’autre à 12h2, soit quelques heures seulement après l’effroyable tuerie. (…)

Presse estivale (Le Point, 10 juillet 2012)

Le dossier secret-défense transmis à la Commission consultative du secret de la défense nationale n’a pas rassuré le ministre de l’Intérieur Manuel Valls sur les liens troubles entre Mohamed Merah et les services de renseignement, écrit jeudi 19 juillet Paris Match.

Le “djihadiste” qui a tué sept personnes en mars à Toulouse et Montauban est en effet qualifié de “fiable”, terme utilisé pour qualifier une source, et non un islamiste “identifié comme dangereux” depuis 2010, précise l’hebdomadaire. (…)

Autre fait troublant : il n’y aurait dans le dossier que la photocopie de la première page du passeport de Mohamed Merah retrouvé lors de la perquisition à son domicile.

Les autres feuilles, avec les tampons d’entrée et de sortie des différents pays où il est passé, seraient manquantes. (…)

Presse estivale (Le Nouvel Observateur, 19 juillet 2012)

Partager cet article
Repost0
Published by coutoentrelesdents - dans FACHO HORS DE NOS VIES!
13 juillet 2012 5 13 /07 /juillet /2012 12:20
Deux jeunes hommes comparaissaient hier devant le tribunal correctionnel de Limoges pour avoir giflé un homme qui portait deux insignes nazis. Alors qu'ils voulaient une loi contre les néonazis, ils sont condamnés à un mois de prison avec sursis.

« On ne refait pas Nuremberg ici ! Nous sommes à Limoges en période de paix ! ».

Haute tension, hier, au tribunal correctionnel de Limoges. La présidente Isabelle Parmentier tenait à dépassionner le débat. En vain. Quand il s’agit de nazisme, les réactions, même contenues, sont viscérales.

Dans la salle, de nombreuses associations ont fait le déplacement pour soutenir Mathieu et Alban, prévenus des faits de violence en réunion pour avoir giflé un homme qui arborait sur son tee-shirt deux insignes nazis : la wolfangel et la totenkopf.

Leur victime s’est révélée être... officier de police. Il s’est constitué partie civile et a réclamé 2.000 € de dommages et intérêts. Dans ses déclarations, il a assuré ne pas connaître la signification des insignes. « J’aime les loups », s’est-il défendu.

Me Blandine Marty et Me Olivier Pécaud, avocats de la défense, ont soulevé le problème qui a cristallisé toutes les tensions dans l’assistance : « Aujourd’hui, ce qu’on nous explique en jugeant Alban et Mathieu, c’est qu’il y a une loi pour les antifascistes mais pas pour les néonazis qui peuvent se balader en toute impunité à Limoges avec des insignes nazis, ce qui est interdit par la loi ».

« Le sujet du jour, ce sont les faits de violence, rétorque le procureur Jean-Pierre Dartenset. L’histoire est hors sujet, il faut recentrer le débat ».

Les deux jeunes prévenus ont reconnu les faits sans difficulté, mais leur sentiment d’injustice est criant.

Mathieu explique son geste, estimant s’être senti lui-même violenté « au nom de l’humanité » à la vue de ces insignes. « Il y a des règles et vous vivez dans un pays de droit, assène encore la présidente. Êtes-vous mandatés pour faire justice vous-même ? ».

« Une loi pour les antifascistes mais pas pour les néonazis »

Le travail d’intérêt général proposé par le procureur, Mathieu et Alban l’acceptent du bout des lèvres, tellement il paraît difficile pour eux de se considérer coupables. « Mais je préfère ça plutôt que lui donner de l’argent », lâche Alban. Pourtant, après délibération, la présidente a balayé la proposition du procureur et a condamné les deux jeunes hommes à une peine d’un mois de prison avec sursis et a 600 € à payer solidairement à la victime.

« Vive la justice ! », a-t-on crié depuis la salle, visiblement choquée par cette lourde peine.

Coralie Zarb

tiré de http://www.lepopulaire.fr

Partager cet article
Repost0
Published by coutoentrelesdents - dans FACHO HORS DE NOS VIES!
3 juillet 2012 2 03 /07 /juillet /2012 13:50

Le patron des renseignements généraux allemands, Heinz Fromm, mis en cause dans l’enquête sur des crimes racistes attribués à des néonazis, a démissionné lundi 2 juillet, a-t-on appris auprès du ministère de l’intérieur allemand.

http://juralib.noblogs.org/files/2012/07/1.jpg

Heinz Fromm, le patron des RG allemands.

Un trio d’extrémistes, deux hommes aujourd’hui morts et une femme actuellement en détention, s’était baptisé « Clandestinité nationale-socialiste » (NSU) et est soupçonné d’avoir tué neuf étrangers, dont huit Turcs, entre 2000 et 2006, ainsi qu’une policière en 2007. Depuis la découverte de la NSU, en novembre 2011, les services de protection de la Constitution (Verfassungsschutz ou VS), les renseignements généraux allemands, sont sur la sellette et leur patron, Heinz Fromm, en a tiré les conséquences.

L’affaire a provoqué un vif émoi en Allemagne notamment car pendant des années les enquêteurs, VS en tête, n’ont pas suffisamment pris au sérieux la thèse des crimes racistes. Lors d’une cérémonie solennelle à Berlin, la chancelière Angela Merkel a publiquement demandé pardon aux familles des victimes, parfois accusées à tort dans ces meurtres.

DOSSIERS DÉTRUITS

La semaine passée, la polémique sur la façon dont l’enquête a été conduite a rebondi, la presse révélant que des informations importantes concernant la NSU avaient été détruites par les RG allemands. Selon la presse, peu après la découverte de la cellule néonazie, un des chefs d’unité des RG aurait détruit des dossiers démontrant que ce service d’enquête avait établi des contacts avec les milieux néonazis de Thuringe (Est), dont certains membres avaient des liens personnels avec le trio de la NSU.

Par ailleurs, ces dernières semaines, le parquet fédéral a tour à tour remis en liberté quatre suspects interpellés dans le cadre de l’enquête sur la cellule NSU, estimant dans la majeure partie des cas que les charges retenues contre eux n’étaient pas suffisamment établies.

Les autorités allemandes ont mis en garde, le 13 novembre, contre l’apparition d’une « nouvelle forme de terrorisme d’extrême droite » à la suite de la divulgation d’un film dans lequel des militants néonazis revendiquent l’assassinat de neuf immigrés entre 2000 et 2006.

Parmi ces commerçants, huit étaient d’origine turque et un d’origine grecque. Tous tenaient de petits commerces dans diverses villes d’Allemagne.

Les enquêteurs estiment que cette cellule d’Allemagne de l’Est, qui se qualifie de « mouvement clandestin national-socialiste », serait à l’origine du meurtre d’une policière en 2007, et aurait participé à l’organisation d’un attentat à la bombe perpétré en 2004 dans un quartier turc de Cologne.

Dans ce DVD de 15 minutes, destiné à être envoyé à des organisations culturelles islamiques et aux médias, le groupe revendiquait ses attaques en mettant en scène le personnage du dessin animé La Panthère rose tirant sur un policier allemand…

… et sur un représentant du groupe terroriste d’extrême gauche Fraction armée rouge (RAF), qui a tué plus de trente personnes en Allemagne entre 1970 et les années 1990. Le magazine allemand Der Spiegel titre son édition de cette semaine sur le spectre d’une nouvelle « Fraction armée brune » d’extrême droite.

Le film a été découvert dans un logement de Zwickau, dans l’est du pays, appartenant à une jeune femme de 36 ans, Beate Zschäpe, et utilisé par deux hommes liés à l’extrême droite. Beate Zschäpe a fait en partie exploser cette planque avant de se livrer.

La jeune femme risque une inculpation pour meurtre, tentative de meurtre, incendie criminel et appartenance à une organisation terroriste.

La semaine dernière, la police avait découvert les corps de deux hommes, Uwe Mundlos, 38 ans, et Uwe Böhnhardt, 34 ans, dans un mobile home d’Eisenach. Selon les enquêteurs, ils se seraient suicidés après l’échec du cambriolage d’une banque.

Selon le tabloïd Bild, les enquêteurs ont également découvert dans les décombres de faux papiers d’identité qui pourraient avoir été délivrés au groupe par les services de sécurité intérieure allemands dans les années 1990, en qualité d’informateurs.

Selon plusieurs journaux, un atelier de fabrication de bombes artisanales avait été découvert en 1998 dans un garage loué par Beate Zschäpe à Iéna, en Thuringe, mais le trio avait ensuite disparu. Plusieurs personnalités politiques ont mis en cause la compétence des services de renseignement, ne comprenant pas qu’on ait perdu la trace de dangereux suspects pendant une dizaine d’années.

L’arme découverte dans la maison incendiée, un pistolet de calibre 7,5 mm, de marque Ceska, aurait servi dans chaque meurtre commis par le groupe.

Le groupe est également accusé d’avoir commis une série de braquages de banques pour financer ses activités. Ici le 7 septembre à Arnstadt, dans le land de Thuringe, dans le centre du pays.

Le ministre de l’intérieur allemand, Hans-Peter Friedrich, a déclaré que tous les dossiers de meurtres non résolus depuis 1998 et ayant été reliés à la mouvance de l’extrême droite seraient à nouveau examinés à la lumière de cette cellule originaire d’Iéna.

Ces révélations ont provoqué une onde de choc en Allemagne. Lundi, Hans-Peter Friedrich reconnaissait dans le Bild qu’il était « très préoccupant de constater qu’aucun lien n’avait été établi [à temps] entre les milieux d’extrême droite de Thuringe et la série de meurtres commise dans toute l’Allemagne ».

Presse bien renseignée (LeMonde.fr avec l’Agence Faut Payer, 2 juillet 2012)

Partager cet article
Repost0
Published by coutoentrelesdents - dans FACHO HORS DE NOS VIES!
28 juin 2012 4 28 /06 /juin /2012 18:04

Rassemblement – Samedi 30 juin à 14h – Plaine de Plainpalais, Genève

Partager cet article
Repost0
Published by coutoentrelesdents - dans FACHO HORS DE NOS VIES!
2 juin 2012 6 02 /06 /juin /2012 16:20

Le 13 mai , les fractions les plus radicales de l’extrême droite défilaient dans la rue sous le double prétexte de commémorer la mort de Sebastien Deyzieu, militant néofasciste mort le 9 mai 1994 suite à une manifestation en tombant connement du haut d’un immeuble pour fuir la maréchaussée (ce qui en fait le champion faf en titre du saut en parachute – catégorie sans parachute) et de rendre hommage à Jeanne d’Arc pour son 600° anniversaire (pas étonnant pour d’autres fanatiques entendant des voix).

Nous avons laissé passer dix jours pour en parler histoire de pouvoir en tirer les conclusions “à froid”, étudier les comptes-rendus publiés et éviter ainsi de dire tout un tas de connerie (comme c’est le cas sur le site du groupe fantôme fort douteux “partisan idf”, qui a prouvé son incapacité totale à organiser quoi que ce soit face à cette marche). On constate néanmoins une absence de riposte antifasciste de rue vraiment dommage appelant à une réaction dynamique. L’intérêt pour nous révolutionnaires n’est pas de jouer à se faire peur ou de tordre la réalité pour la faire coller à nos théories: nous partons au contraire de la réalité pour développer nos idées. Et à ce sujet la marche de cette année est très révélatrice quant aux tendances de fond. Il nous faut l’observer de près pour adapter notre antifascisme et pour connaitre notre ennemi puisque les groupes présents représentaient les militants d’extrême droite les plus “violents” sur le terrain.

Le premier constat est qu’il y a du nouveau du côté des fascistes, avec des groupes progressant et d’autres perdant de la force. Le défilé était composé de l’organisation “solidariste” 3° Voie, de l’Oeuvre Française/Jeunesses Nationalistes, des Nationalistes Autonomes et du GUD, avec pour le côté Kultur une quinzaine de nazis néo-païens de Terre & Peuple et une dizaine de membres de la “nouvelle droite populaire”. Le Renouveau Français, en perte de vitesse, au créneau idéologique pétainiste/catholique traditionaliste cannibalisé par les JN, s’était constitué cette année en cortège indépendant. Il affichait péniblement une petite cinquantaine de membres portant des drapeaux régionaux dont… Ceux de la Corse ou du Pays Basque (on hésite entre le rire et les larmes).

Grosso modo l’aspect idéologique de cette année était aussi bordélique que par le passé avec deux nouvelles tendance. Primo le rattachement opportuniste de 3° Voie et du GUD Paris au FN avec un certain support pendant la campagne, et secondo les pétainistes récemment exclus (ou non) du FN en roue libre, se vautrant dans le folklore et la provocation avec de nombreux slogans et interventions clairement antisémites, anticommunistes, racialistes. Voyons au cas par cas.

Tout d’abord 3° Voie, l’organisation à vocation “solidariste”, “syndicaliste”, “nationaliste-révolutionnaire” de Serge Batskin Ayoub, se voulant sociale. Ils se revendiquent des SA, de Primo de Rivera, Sorel, Blanqui, Mussolini et Ledesma Ramos; dans les faits on a idéologiquement une sorte de gloubi glouba poujadiste défendant les petits patrons contre le “mondialisme apatride” et la “finance”, bref un discours extrêmement conformiste, collant parfaitement avec le système. Un élu UMP de la droite populaire ou un fan de Montebourg pourrait tenir le même discours économique. Alors ce cortège? C’était à 95% des skinheads nazis (“boneheads”). On y retrouvait tous les groupuscules locaux de cette mouvance (Picard Crew, Lemovice et le Front des Patriotes, loups de Turone, et le seul un peu sérieux, Artam) avec bien évidemment l’absence de certains (lyonnais, lillois) suite aux embrouilles récentes. C’était le publique du concert nazi du soir donc un gros cortège de 200 skins environs incluant les belges de Nation au ridicule folklore para-gauchiste (peu crédible parmi tous ces fafs clichés) et les habitués du C9M. Si c’était le principal cortège il n’en demeure pas moins que l’on voit les limites de l’organisation de Serge Ayoub: après avoir réactivé ses réseaux skinheads comme les JNR (qui fermaient la marche) lui assurant immédiatement un bon nombre de militants il se retrouve maintenant coincé. On l’imagine mal faire du syndicalisme sérieux en s’infiltrant comme prévu avec des gugusses étiquetés “nazis” et vêtus comme des sapins de Noël. Voilà 3° Voie dans une drôle de posture où l’orga commence à patiner après avoir atteint son point maximal de développement. Elle sera contrainte soit de lancer de nouveaux projets (non, vendre son journal au défilé du FN n’en était pas un) soit de péricliter: à surveiller de près donc. Pour l’instant ils font ce qu’ils savent faire de mieux soit boire des bières, porter des harringtons, organiser des concerts de RAC et gueuler à la tribune. A ce sujet 3° Voie a clairement l’intention de récupérer le défilé au détriment des autres orgas, qui l’ont assez mal pris.

Comme les nationalistes autonomes. Leur compte-rendu victimaire montre les limites de leur mouvement. Après avoir connu un développement factice via une multiplication des sites webs reprenant l’imagerie d’extrême gauche à leur profit (ce qui était un coup assez rude dans la guerre de position qu’on leur oppose) les voilà en plein essoufflement. Les vidéos de collage d’autocollants et les déplacements en Allemagne ne suffisent décidément pas. Leur cortège d’une centaine de personnes incluait les néonazis allemands et italiens du “Anti Capitalist Network” et toujours beaucoup de lorrains assortis de quelques provençaux; leurs groupes locaux doivent être ciblés pour lancer une réponse antifasciste énergique. Si ils ne sont pas morts avant, tant leur folklore a déplu aux gros bras de 3° Voie qui les ont molestés et insultés… Décidément, ce n’est pas la joie pour eux. Dur dur d’être un “anticapitaliste” soutenant les petits patrons français contre les travailleurs!

Passons rapidement sur le GUD… Écartelé entre un rejet viscéral du FN pour les quelques lyonnais (enfin, ceux ne défilant pas avec les JN tant la double/triple étiquette est une constante à l’extrême droite) et un suivisme aveugle pour les parisiens, ils ont ramené une petite trentaine de “militants” dont même quelques étudiants. Le GUD cuvée 2012 étant constitué de baltringues se faisant à la fois cogner par les antifascistes parisiens et par leurs “copains” fafs, ils n’ont même pas réussi à occuper leur créneau traditionnel, celui de la violence politique débridée. Cela se paye par une très mauvaise santé du groupe à peine compensée par l’attrait que le folklore GUD exerce encore sur certains jeunes bourgeois fafs.

Enfin, la nouveauté de cette année, l’Oeuvre Française et les Jeunesses Nationalistes. Ils estiment que leur cortège comptait “au bas mot cent personnes”. Bon, à raison de dix rangées de cinq porteurs de drapeau, nous on en compte 50, plus quelques autres éléments, soit une soixantaine de militant(e)s en étant larges. Mythomanie se passant de commentaires. Ce cortège était un peu particulier puisque traditionnellement l’OF ne participait pas (plus) aux “cérémonies” du 9 mai. Maintenant sous la direction d’Yvan Benedetti l’OF cherche à s’étendre en recrutant… De jeunes lyonnais. C’est original pour un groupe faf. Leur cortège venait donc très largement de la ville de Lug avec une grosse teneur skin/hooligan et quelques vieux de l’OF. Il ne faut pas y voir un développement incroyable de la structure pétainiste sectaire mais cela prouve la capacité de recrutement des fascistes à Lyon. Quelques parisiens et sudistes étaient également de la partie. L’OF est peut être le groupe néofasciste le plus dangereux en France sur le long terme, puisqu’il vise clairement à recruter des cadres pour leur futur état, dans et hors du FN. Il est composé de gens “en place” dans la société (notamment dans l’armée). Les JN ne sont là que pour faire nombre et servir de vivier de recrutement… Tout cela déplait bien sûr à 3° Voie qui leur a laissé un minimum d’espace d’expression.

Conclusion, contrairement à ce qui a été dit ailleurs, nous voyons une reformation continuelle et profonde de l’extrême droite, avec la mort de groupes et l’apparition d’autres. Cette instabilité est la preuve à la fois d’une faiblesse idéologique patente, de limites empêchant encore son développement, et de risques sur le long terme qu’elle trouve la “bonne” forme pour s’étendre en gagnant le soutien de la bourgeoisie. Ses différentes fractions sont en concurrence pour être le jour venu les mieux placées dans la contre-révolution; si nous ne constatons pas de progrès majeur de ces forces, elles continuent pourtant de détourner une partie de la jeunesse d’une vraie théorie de renversement du Système au profit de thèmes réactionnaires. La radicalité apparente de tous ces groupes (avec de nombreux slogans se voulant “anticapitalistes”) cache mal un combat surtout tourné contre les forces progressistes, bref un rôle non-assumé de chiens de garde de la classe dominante, comme celui qu’occupent leurs homologues grecs, américains, tchèques ou espagnols en “cassant” les mouvements sociaux au côté des flics. Espérons qu’ils se bouffent entre eux; en attendant nous devons garder à l’esprit que leur rôle est de liquider la seule alternative radicale au capitalisme, à savoir, nous. L’extrême droite est un auxiliaire objectif des classes dominantes apeurées par la crise. Nous devons donc poursuivre la guerre de position idéologique à la fois contre les réformistes et contre l’extrême droite en continuant de démonter leurs positions complètement idéalistes au niveau de la culture et de l’économie. Cela sera fait, notamment sur ce blog… Sans pour autant abandonner la rue car c’est en liant les deux qu’on écrasera le fascisme. Aucun terrain ne doit leur être abandonné, nous reprendrons tout!

D. (merci aux camarades de l’UPAC pour les photos)

Partager cet article
Repost0
Published by coutoentrelesdents - dans FACHO HORS DE NOS VIES!
2 juin 2012 6 02 /06 /juin /2012 15:24
Partager cet article
Repost0
Published by coutoentrelesdents - dans FACHO HORS DE NOS VIES!
23 mars 2012 5 23 /03 /mars /2012 12:33

« [Mohamed Merah] a un double visage. Il pouvait subitement changer de comportement. Il pouvait boire une bière et partir, deux minutes plus tard, en courant pour aller faire sa prière. »

Sans le savoir, Aïcha confirme les déclarations que nous avions recueillies en fin de matinée auprès de « proches » du jeune homme. (…) Mais pour Aïcha, c’est le frère de Mohamed, Abdelkader, qui est « le cerveau ». « C’est lui qui lui a bourré le crâne. C’est lui qui partait souvent à l’étranger, en Égypte. »

Le Télégramme, 21 mars 2012 à 23h50


Selon nos informations, le nom d’Abdelkader Merah, grand-frère du tueur présumé, apparaît en effet dans le dossier de la « Filière de Toulouse ». En 2009, des peines de six mois à six ans de prison avaient été prononcées par le tribunal correctionnel de Paris à l’encontre de six personnes accusées d’avoir mis en place une filière de recrutement et d’acheminement de volontaires à la guerre sainte en Irak. « À l’époque, Abdelkader Merah est passé entre les mailles du filet, confirme notre source. Mais il était très proche de ces gens-là. Il était surveillé par la DST. »

20 Minutes, 21 mars 2012


C’était le bureau de recrutement pour le djihad islamique. Le coup de filet effectué cette semaine par la sous-direction antiterroriste à Toulouse, en Ariège et en région parisienne a abouti hier à la mise en examen de six personnes. (…)

De lourds soupçons pèsent au contraire sur les six hommes mis en examen et habitant dans la région Midi-Pyrénées. Olivier Corel, un Français né en Syrie, qui habite à Artigat, dans l’Ariège, est suspecté d’être à la tête du réseau toulousain. Il est considéré par les policiers comme le chef idéologique des jeunes interpellés mercredi. Il avait visiblement une forte influence sur les autres membres du réseau, âgés de 25 à 30 ans. (…)

La filière toulousaine, elle, fonctionnait depuis plusieurs mois, et aurait recruté une dizaine d’apprentis djihadistes, dont certains auraient rallié la Syrie en bus. « Il y avait une première phase d’endoctrinement, explique un enquêteur. Puis, les jeunes étaient envoyés en Égypte, pour des séjours de plus en plus longs. » Une phase de préparation, plus dure, était ensuite organisée : stages sportifs, conditionnement à base de vidéos de combats de djihad. Les candidats djihadistes devaient compléter leur « formation » en Égypte, dans une école du Caire, avant d’atteindre l’Irak, via la Syrie.

La Dépêche du Midi, 18 février 2007


Parmi les huit hommes mis en examen, le cerveau du groupe, cheikh Olivier Qorel, 60 ans, Français d’origine syrienne, habitant Artigat, un village de l’Ariège. C’est lui qui convainc Sabri Essid, un compagnon de Barnouin, d’aller rejoindre ce dernier en Syrie, via la Bulgarie et la Turquie. « Tu retrouveras ta copine au paradis, mais avant vends ta voiture et règle tes dettes » lui enjoint Qorel.

Le Figaro, 28 mars 2007


Seconde étape, fin octobre 2007. Sur les six individus arrêtés à Toulouse et dans le Lot, deux sont mis en examen. L’un d’eux, désigné comme le « formateur » au combat est écroué, toujours dans le cadre de l’enquête des juges Coirre et Trévidic, sur les supposées filières irakiennes. Enfin, troisième volet de l’opération commencée en février 2007, l’interpellation, le 20 février 2008, à Toulouse de deux frères  ayant fait des voyages religieux en Égypte [sans aucun doute Mohamed Merah et son frère Abdelkader Merah  NdJL], et d’une femme. Après 96 heures de garde à vue, l’un de ces Toulousains est mis en examen pour association de malfaiteurs.

La Dépêche du Midi, 20 mars 2008


Des peines de 6 mois à 6 ans de prison ferme ont été prononcées hier par la 14e chambre du tribunal correctionnel de Paris à l’encontre de huit jeunes de la région toulousaine pour avoir mis en place une filière de recrutement et d’acheminement de volontaires à la guerre sainte ou « djihad » en Irak. C’est moins que les deux à huit ans réclamés par l’accusation pour qui cette filière « incarne une nouvelle forme de terrorisme qui met en place les conditions permettant aux candidats djihadistes de basculer dans l’opérationnel ». Le Toulousain Sabri Essid, 24 ans, et l’Albigeois Thomas Barnouin, 28 ans, interpellés le 13 février 2007 à leur retour forcé de Syrie, ont été reconnus coupables d’association de malfaiteurs à visée terroriste et condamnés à 5 ans de prison dont un an avec sursis, assortis d’une mise à l’épreuve de 3 ans et de l’obligation de se soumettre à un stage de citoyenneté d’une semaine. Leurs co prévenus, un Marocain et cinq Français convertis à l’islam, ont été condamnés pour leur avoir fourni un soutien logistique ou financier. Fabien Clain, considéré par l’accusation comme l’un des organisateurs, a été condamné à cinq ans ferme. Arrivé libre au tribunal, il en est reparti les menottes aux poignets. Son avocat Me Grégory Saint-Michel a aussitôt annoncé son intention de faire appel. Six ans ont été prononcés contre Mohamed Megherbi, qui s’était défendu sans avocat. Anouar el Madhi a écopé de 30 mois dont 24 avec sursis assortis de 5 ans d’interdiction de séjour sur le sol national. Contre Miloud Chachou, qui pourrait avoir disparu en Irak, 5 ans ferme ont été prononcés avec maintien du mandat d’arrêt. Les armes et la documentation islamiste radicale qui avaient été découvertes et placées sous scellés demeurent confisquées.

Les avocats regrettent, pour leur part, « la position très conservatrice du tribunal devant une accusation mal étayée ».

[On peut déduire, par élimination, qu’Olivier Corel, dont le nom n’apparaît pas dans la liste des condamnés ci-dessus, n’a donc écopé que de six mois de prison, ce qui est — on en conviendra — particulièrement clément quant à celui qui est supposé être le « chef idéologique » ayant « une forte influence sur les autres membres du réseau » ! — NdJL]

La Dépêche du Midi, 10 juillet 2009


D’habitude, les Corel ne sortent pas de leur hameau isolé. À Artigat, dans l’Ariège, on ne les voit presque jamais. Ni au bar ni à la supérette. Dans ce village où l’on a pendu Martin Guerre, un étranger éveille vite le soupçon. Mais pas les Corel. Un couple très discret. Jusqu’au raid lancé cet hiver, à l’aube, par une armée d’agents cagoulés, de gendarmes et chiens renifleurs. Un coup de filet mené conjointement à Toulouse, Bruxelles et en Île-de-France. Corel, lui, est placé sous contrôle judiciaire et mis en examen pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste ». Que lui reproche-t-on ? Les enquêteurs le considèrent comme le chef d’une filière d’acheminement de djihadistes de la France vers l’Irak. Sous son influence, trois Français seraient partis en guerre contre l’Amérique. Deux d’entre eux ont été arrêtés en Syrie, au moment où ils s’apprêtaient à franchir la frontière irakienne. Le dernier a disparu. Dans des testaments, ils disaient vouloir « mourir en martyr ». Grand, élancé, la barbe blanche, Olivier Corel est une sorte d’émir échoué dans l’arrière-pays ariégeois. Comme son épouse, il est né en Syrie. À Talkalakh, il y a soixante et un ans. À l’époque il s’appelait encore Abdullah. Devenu français, il dirige depuis quinze ans un groupe de néoruraux musulmans. Zone de recrutement : la région toulousaine. (…) Ce sont de jeunes maghrébins réislamisés, ou des « Gaulois » convertis, souvent ex-petits délinquants « sauvés » par la religion. Sabri, mais aussi Thomas, Imad, Mohamed [Merah ? — NdJL], Stéphane, passent des heures à consulter des sites internet où des djihadistes français racontent leur expérience en Irak. Ils rêvent d’aventure, de sacrifice. À Artigat, ils tombent sous le charme d’Olivier Corel, le salafiste. Ce dernier fait office d’imam. Les exhorte-t-il à la guerre sainte au cours de ses prêches ? Tous ne sont pas des candidats au départ. Certains membres de la communauté pratiquent la poterie ou vendent des fripes sur les marchés. La face inoffensive du groupe ? Une voisine se souvient en tout cas des « cris de joie des mômes le 11 septembre ». Elle poursuit : « Vers la fin, on a senti une radicalisation. Plein de gens débarquaient avec des tenues repérables à cent lieues. » Le hameau devient un centre de pèlerinage, surtout les jours d’Aïd. Les parents retirent leurs enfants de l’école, trop laïque à leur goût. Les femmes arborent « le tchador ». Les gendarmes connaissent bien la communauté. Les RG de Foix également. Tous les services défilent. Dans les bois alentour, des chasseurs tombent sur des « guetteurs avec des jumelles ». Les téléphones sont sur écoute. « Il y a des kilomètres de littérature sur chacun de ces gars-là », indique un enquêteur. La police les observe comme des poissons rouges dans un bocal. (…)

L’Irak sert de moteur, de force d’attraction à ces nouveaux fanatiques. Depuis 2003, une soixantaine d’entre eux y sont partis. Une dizaine y ont trouvé la mort, dont au moins deux lors d’attaques suicides. D’autres ont carrément disparu. D’autres, enfin, sont parvenus à rentrer au pays. Aujourd’hui, une trentaine d’entre eux sont incarcérés dans les prisons de l’Hexagone. Pour tous, une seule plaque tournante, la Syrie.

Le Nouvel Observateur, 22 juin 2007

Partager cet article
Repost0
Published by coutoentrelesdents - dans FACHO HORS DE NOS VIES!

A L’assaut Du Ciel!

  • : coutoentrelesdents
  • : Les spectateurs ne trouvent pas ce qu'ils désirent, ils désirent ce qu'ils trouvent.
  • Contact

?

Celui Qui Ne Connaît Pas L'histoire Est Condamné À La Revivre.