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7 janvier 2013 1 07 /01 /janvier /2013 14:32

Stéphanie L. est médecin. Elle était présente le week-end dernier à Notre-Dame-des-Landes, où elle a soigné de nombreux blessés. Alarmée par la situation, elle a adressé le 26 novembre une lettre au préfet. Elle estime qu’il doit être informé des blessures constatées et des retards des secours, bloqués par les forces de l’ordre, dont il est responsable en tant que chef de police. Professionnelle sous serment, elle souhaite témoigner de manière anonyme.

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Monsieur le préfet,

En ma qualité de médecin, je suis intervenue à Notre-Dame-des-Landes samedi 24 et dimanche 25 novembre 2012. J’ai passé deux jours à soigner des blessés. Je tiens à porter à votre connaissance le nombre de blessés que nous avons eu à prendre en charge.

Pour le samedi 24 novembre :

11 blessures par flashball touchant : 
- Le thorax pour 2 personnes avec un doute sur une lésion hépatique, 
- La joue et la lèvre supérieure pour 1 personne avec probable lésion dentaire ou maxillaire, 
- Le genou pour 2 personnes, 
- Des doigts pour 2 personnes, 
- La cuisse pour 2 personnes, 
- Les côtes pour 1 personnes avec doute sur fracture de côtes, 
- Le poignet pour 1 personne,

3 traumatismes de genoux,

2 traumatismes de poignets,

1 plaie tympanique,

1 choqué par gaz,

1 plaie de crâne suturée par 2 points,

1 plaie de crâne suturée par 15 points,

6 blessures par explosion de bombes assourdissantes dont : 
- 3 impacts dans les cuisses de 3 personnes, 
- 1 impact dans l’avant-bras d’1 personne, 
- 1 impact dans la malléole d’1 personne, 
- 10 impacts dans les jambes d’1 personne, 
- 10 impacts dans les jambes d’1 personne avec probable lésion du nerf sciatique, 
- 1 impact dans l’aine d’1 personne avec suspicion d’un corps étranger près de l’artère fémorale.

J’insiste sur la gravité de ces blessures par explosions. Les débris pénètrent profondément dans les chairs risquant de léser des artères, nerfs ou organes vitaux. Nous avons retiré des débris de 0,5 à 1 cm de diamètre, d’aspect métallique ou plastique très rigide et coupant. D’autres, très profondément enfouis, ont été laissés en place et nécessiteront des soins ultérieurs. Impossible de prévoir les lésions secondaires !

Les hospitalisations n’ont pas été simples. Mon collègue a contacté le SAMU et l’ambulance des pompiers a été retardée par les barrages des forces de l’ordre, ce qui est inadmissible ! J’ai donc amené moi-même un deuxième blessé devant être hospitalisé. J’ai ainsi pu avoir des nouvelles d’une troisième personne hospitalisée dans la journée.

Pour le dimanche 25 novembre :

Une blessure par bombe assourdissante avec ablation d’un débris dans le doigt,

1 réfection d’un pansement de cuisse,

1 fracture de cheville,

1 blessure de main,

1 impact de flashball au thorax avec suspicion de fracture de côte et lésion pulmonaire.

Je ne vous fais ici que la liste des patients les plus gravement blessés. Il semble que l’on dénombre une centaine de blessés durant ces deux jours. Je vous précise également que nous tenons à votre disposition les photos des lésions constatées.

En ma qualité de médecin, je souhaite attirer votre attention sur la gravité des blessures infligées par l’utilisation des armes des forces de l’ordre et cela en dehors de toute considération partisane.

Dans l’espoir que ma description permette un usage plus mesuré de la force, veuillez croire, monsieur le Préfet, en ma respectueuse considération.

Stéphanie L., le 26 novembre 2012

Copie aux parlementaires de Loire Atlantique

Lettre manuscrite publiée sur le blog Dormirajamais

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21 décembre 2012 5 21 /12 /décembre /2012 12:12

Aéroport de Notre-Dame-des-Landes : six mois de prison ferme contre un opposant

Le tribunal correctionnel de Saint-Nazaire a condamné jeudi 20 décembre en comparution immédiate un opposant à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes à un an de prison, dont six mois fermes, pour violences à l’encontre des forces de l’ordre.

http://juralib.noblogs.org/files/2012/12/0135.jpg

Devant la mairie de Notre-Dame-des-Landes.

Interpellé mardi soir dans la commune de Notre-Dame-des-Landes, présenté en comparution immédiate à Saint-Nazaire, ce Parisien né en 1991 a également été condamné à une interdiction de séjour de cinq ans en Loire-Atlantique, mais il n’a pas été écroué à l’issue de l’audience.

Il s’agit de la troisième condamnation à de la prison ferme à l’encontre d’un opposant à l’aéroport depuis le déclenchement à la mi-octobre d’une vaste opération d’expulsion des quelque cent cinquante opposants anticapitalistes alors installés sur le site. Un autre opposant a été condamné mercredi à huit mois de prison, dont deux mois fermes, et un autre à dix mois, dont cinq fermes, le 28 novembre. Ces deux personnes avaient aussitôt été écrouées.

Le tribunal correctionnel de Nantes a en revanche prononcé, jeudi également, la relaxe de deux jeunes femmes, interpellées le 22 octobre dans la commune de Vigneux-de-Bretagne (voisine de celle de Notre-Dame-des-Landes). Elles étaient poursuivies pour la dégradation par jets de projectiles d’un véhicule de gendarmerie, mais les preuves n’ont pas été jugées suffisantes par le tribunal. (…)

Presse aéroportée (LeMonde.fr avec l’Agence Faut Payer, 20 décembre 2012)


NDDL. Dégradations sur un véhicule de la gendarmerie : deux relaxes à Nantes

Son amie est au Mexique. Cette étudiante en Master 2 de sciences politiques n’a pas pu se présenter à la barre du tribunal correctionnel de Nantes ce jeudi pour cause de stage à l’étranger. Elle suit des études supérieurs (elle a suspendu son cursus pendant un an).

Toutes deux étaient jugées pour des « dégradations » commises un véhicule de la gendarmerie. Au matin du 22 octobre, à Vigneux-de-Bretagne, elles se « promenaient à travers champs, au mileu d’un epaix brouillard », quand elles ont entendu « des bruits au loin ». Un véhicule de la gendarmerie, mobilisée sur la zone du futur aéroport, venait d’essuyer jets de pierres et de bouteilles.

Elles ont été interpellées et placées en garde à vue. Et les voilà donc devant le tribunal. Sauf que. La procureure avoue ne « pas bien comprendre ce qu’elles font là ». Pour les gendarmes, « le travail d’identification dans ces circonstances est très difficile, c’est sûr, mais nous avons pour obligation de soumettre des éléments concerts. Or, je considère que les éléments sont insuffisants dans ce dossier ».

http://juralib.noblogs.org/files/2012/12/0326.jpg

Me Stéphane Vallée, qui défend, avec force, la jeune femme présente, ne peut qu’abonder dans ce sens : « face à cette procédure, on ne peut que demander la relaxe, en effet », plaide-t-il. Sa cliente a refusé de se soumettre aux tests ADN et signalétiques ? Peut-être. « Mais là encore, dans les PV d’auditions, rien ne prouve que ce refus a existé. Rien n’est matérialisé ! », tonne l’avocat.

Sa cliente et son amie, absente, ont été relaxées pour les dégradations. Pour avoir refusé de se soumettre aux tests, en revanche, le tribunal l’a condamnée à verser 400 euros d’amende avec sursis.

Presse aéroportée (PresseOcean.fr, 20 décembre 2012)

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21 décembre 2012 5 21 /12 /décembre /2012 12:10

BILAN DES ARRESTATIONS DES DEUX DERNIERS JOURS

Dans la nuit de lundi, 10 personnes ont été arrêtées sur la ZAD. Six d’entre elles, on en a plus de nouvelles (elles pourraient être relâchées ou maintenues en détention provisoire) ; si vous en avez, appelez la “legal team” au 06.75.30.95.45. Quatre personnes sont passées hier devant le juge à la fin de leur garde-à-vue prolongée, pour une “comparution immédiate” ; l’une d’entre elles a refusé la compa, les trois autres ne l’ont pas refusé (ce qui revient à l’accepter) : La personne ayant refusé d’être jugée en comparution immédiate a une convocation au tribunal pour janvier. D’ici à son procès, elle est sous “contrôle judiciaire” (elle devra pointer toutes les semaines dans la gendarmerie plus proche à son domicile déclaré) + elle a une interdiction de séjour en Loire-Atlantique. Une personne s’est pris du ferme avec “mandat de dépôt”, càd il a été emprisonné directement après son procès. Il est condamné à 2 mois de prison ferme + 6 mois de prison avec sursis + à sa sortie, obligation de travailler, interdiction de séjour sur les 6 communes de la ZAD et un an de mise à l’épreuve. Les deux autres personnes ont été condamnées à 3 mois avec sursis + interdiction de séjour dans les 6 commmunes de la ZAD.

Donc encore quelqu’un en prison, des condamnations et un nouveau procès en janvier pour “attroupement après sommations”, “violences sur agent” … basées sur uniquement des déclarations mensongères des gendarmes !

Dans la journée de mardi, trois personnes qui s’aprétaient à faire une action d’information sur le marché de Noël à Nantes se sont fait interpellées et embarquées en garde-à-vue. Toutes les trois sont sorties, sans suite judiciaire.

Dans la nuit de mardi, trois personnes (au moins) ont été arrêtées sur la ZAD : L’un d’entre elles a été relâché hier (avec ou sans suites ?). Un autre a eu sa garde-à-vue prolongée de 24h, avec de fortes chances donc de passer en “comparution immédiate” aujourd’hui à St-Nazaire. La dernière personne, aucune nouvelle.

Du coup c’est très probable que cet aprèm certaines de ces personnes détenues en garde-à-vue soient présentées devant le juge pour une compa, à la fois au tribunal de Nantes, comme celui de St-Nazaire. Un nouvel emprisonnement est à craindre !

Alors on vous encourage à aller aux tribunaux de ces deux villes pour assister aux audiences (au cas où il y en aurait), pour qu’au moins les personnes jugées ne se sentent pas toutes seules. À St-Nazaire comme à Nantes, c’est à partir de 14h que passent les gens en comparution immédiate.

À Nantes sont aussi convoquées cet aprèm deux camarades qui s’étaient faites arrêtées fin octobre (lors des premières arrestations sur la ZAD depuis les expulsions) et qui avaient refusé leur comparution immédiate. Venez donc les soutenir.

Flash Info de la ZAD, 20 décembre 2012


Saint-Nazaire. Un militant anti aéroport toujours en garde à vue

Un jeune homme de vingt ans, sans domicile fixe et avec des antécédents judiciaires, s’est vu signifier la prolongation de sa garde à vue pour 24h, mercredi soir par la procureure adjointe de Saint-Nazaire, Natacha Rateau. Le temps de procéder à des vérifications supplémentaires sur les photos issues des vidéos tournées par les gendarmes mobiles pendant un affrontement intervenu mardi à Notre-Dame-des-Landes. Si le parquet confirme grace à ces images qu’il est bien l’auteur de jets de projectiles contre les forces de l’ordre, il pourrait comparaître dès ce jeudi en procèdure de comparution immédiate devant le tribunal de Saint-Nazaire.

Un autre jeune homme de 21 ans, étudiant originaire de Nîmes, interpellé pendant le même affrontement a été remis en liberté. Si il est apparu qu’il a bien participé à l’attroupement, il n’est pas été établi qu’il a lancé des projectiles. Il était semble-t-il sur le site pour un reportage photo.

Presse aéroportée (Ouest-France.fr, 19 décembre 2012)


Notre-Dame-des-Landes : trois opposants condamnés

Présenté en comparution immédiate, l’un d’eux a été condamné à deux mois fermes pour violences à l’encontre des forces de l’ordre.

http://juralib.noblogs.org/files/2012/12/128.jpg

Un opposant a été blessé dimanche soir par une grenade de désencerclement, lors de heurts qui ont opposé les gendarmes qui surveillent la zone à Notre-Dame-des-Landes.

Le tribunal correctionnel de Nantes a condamné mercredi 19 décembre en comparution immédiate trois opposants au projet d’aéroport Notre-Dames-des-Landes interpellés dans la nuit de lundi à mardi, l’un à deux mois fermes et six avec sursis et les deux autres à trois mois avec sursis chacun.

L’opposant condamné à de la prison ferme a été écroué à la sortie de l’audience. Il était poursuivi pour violences à l’encontre des forces de l’ordre, outrages et rébellion.

L’avocat général avait requis à son encontre 12 mois de prison dont six avec sursis compte tenu d’antécédents dans son casier judiciaire.

Les deux autres opposants, un couple d’Allemands au casier judiciaire vierge, ont été condamnés à trois mois de prison avec sursis, et comme le premier opposant, à une interdiction de séjour sur les six communes concernées par le projet contesté d’aéroport Notre-Dame-des-Landes.

Polémique nationale

Il s’agit de la deuxième condamnation à de la prison ferme à l’encontre d’un opposant à l’aéroport depuis le déclenchement à la mi-octobre d’une vaste opération d’expulsion des quelques 150 opposants alors installés sur le site.

Cette opération a suscité l’émoi et le dossier est devenu un objet de polémique nationale du fait de l’implication du Premier ministre Jean-Marc Ayrault, ancien député-maire de Nantes.

Alors qu’une commission de dialogue, créée fin novembre par le gouvernement pour apaiser le débat, doit être présentée jeudi et commencer ses entretiens vendredi, sur le terrain, la tension reste vive entre les opposants et les gendarmes qui surveillent la zone.

Un opposant a été blessé au pied dimanche soir par une grenade de désencerclement, lors de vifs heurts qui ont opposé les gendarmes qui surveillent jour et nuit le carrefour central de la zone du projet d’aéroport à des groupes d’opposants. Ces heurts se sont reproduits lundi soir, et ont débouché sur l’interpellation des personnes condamnées mercredi.

Presse aéroportée (tempsreel.nouvelobs.com avec l’Agence Faut Payer, 20 décembre 2012)


Notre-Dame-des-Landes : trois anti-aéroport condamnés à Nantes

Le premier, de nationalité allemande, a assuré qu’il était juste là pour “prendre des photo”, en sa qualité de “journaliste”.

La jeune femme, allemande elle-aussi, qui se trouvait à ses côtés hier, dans le box des comparutions immédiates, à Nantes, s’est demandée à voix haute, “comment les gendarmes avaient pu l’identifier alors qu’elle portait un masque”.

Le dernier, lui, a répété que cette nuit-là, près de Notre-Dame-des-Landes, il ne faisait que “chercher sa compagne au milieu des fumigènes”.

Les gendarmes, mobilisés pour assurer la libre circulation sur le site du futur aéroport, pourtant, ont assuré sur PV avoir “formellement” reconnu ces trois suspects, qui auraient “lancé des projectiles” lundi soir, dans la Lande de Rohanne.

Le procureur a requis 6 mois avec sursis à l’encontre des deux premiers et 1 an dont 6 mois avec sursis mise à l’épreuve pour le dernier, qui avait déjà été condamné par le passé.

Une quatrième jeune femme devait comparaître hier. Mais elle a demandé un délai pour préparer sa défense et sera jugée le 16 janvier.

Presse aéroportée (PresseOcean.fr, 20 décembre 2012)


Notre-Dame-des-Landes : prison ferme pour un militant anti-aéroport

Un homme de 42 ans a été condamné, ce mercredi soir, à Nantes, à huit mois de prison dont deux fermes. Il a été écroué dès la fin de l’audience du tribunal correctionnel. Récidiviste, il a été reconnu coupable de violences sur des gendarmes (des jets de projectiles), d’outrage et de rébellion.

Ce militant anti-aéroport avait été interpellé à Vigneux-de-Bretagne lors d’échauffourées survenues vers minuit, mardi. Deux autres militants, de jeunes Allemands de 24 ans, ont été placés en garde à vue ce soir-là. Inconnus de la justice, ils ont été condamnés à trois mois de prison avec sursis.

Tous ont interdiction de fréquenter les six communes concernées par le projet d’aéroport.

Presse aéroportée (Ouest-France.fr, 19 décembre 2012)

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19 décembre 2012 3 19 /12 /décembre /2012 11:56

Le copain touché par une grenade assourdissante dimanche soir [15 décembre] est encore à l’hôpital.Contrairement à ce  que nous avions annoncé il n’a pas, pour l’instant, été amputé du gros orteil. Cependant les nouvelles ne sont pas bonnes pour autant : les chirurgiens lui ont posé une broche dans le tibia et le métatarse est cassé. Les chirurgiens ne sont toujours pas sûrs de pouvoir rétablir correctement l’irrigation du pied, c’est donc possible que cela soit plus grave et qu’une amputation soit finalement nécessaire.

Les gendarmes sont passés dans sa chambre d’hopital hier, prétendant en avoir le droit et en lui cachant qu’il avait le droit de refuser. Apparamment ils cherchent à enterrer l’histoire, en effet comment justifier l’utilisation de grenades assourdissantes, dites de désencerclement, alors que les manifestantEs ne tenaient que deux des quatre axes du carrefour ? Alors qu’aucune procédure n’a été entamée, ils ont mis ses vêtements sous scellés et sont partis avec. Nous dénonçons fermement cette forme minable de harcèlement, l’intrusion dans sa chambre à peine 24h après sa blessure. Cela ne nous étonne cependant pas de la part des gendarmes.

Nous adressons toute notre solidarité au copain, de nombreux mails nous sont parvenusdemandant de ses nouvelles et pour lui envoyer du soutien.

Vu sur le flash info des camarades de la ZAD, le 18 décembre 2012

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19 décembre 2012 3 19 /12 /décembre /2012 10:57

L’affaire remonte à juin 2006. Un jeune homme avait été frappé en marge du Festival des fanfares, à Montpellier, avant d’être mené au commissariat puis aux urgences.

Une fracture du nez, des dents brisées, de multiples ecchymoses et hématomes… Cette nuit de juin 2006, en marge du Festival des fanfares, il a d’abord reçu un coup de tonfa, de dos. Il s’apprêtait à entrer dans le hall de l’immeuble d’un ami où il était logé avec un copain qui l’avait accompagné durant cette soirée. La fin de la manifestation avait tourné au vinaigre, donnant à celle-ci “un climat insurrectionnel”.

Puis, tout est allé très vite : le jeune homme a été interpellé, menotté et enfin jeté à terre sans ménagement, tombant lourdement au sol. Une fois sur le macadam, il va alors recevoir un coup de pied en pleine tête. Avant d’être amené au commissariat. Là, voyant son état, une policière alerte le parquet qui décide la levée de la garde à vue. Le jeune homme est alors conduit aux urgences de la clinique du Millénaire, abandonné à son sort.

“Rien ne justifiait cette arrestation”

“Le problème, c’est que cela a dérapé et que l’un d’entre vous est allé au-delà de ce qui était autorisé. Mais ce n’est pas le travail de la police qui est remis en cause”, rappelle la présidente Laporte. Insistant sur le travail mené alors par le magistrat-instructeur : “Il a été tenace, son instruction précise. Il a fait un travail exceptionnel. C’est mon avis personnel, je tiens à le dire.”

Six ans plus tard, un policier de la compagnie départementale d’intervention (CDI) est là, planté devant la barre, faisant face aux magistrats de la correctionnelle. Un fonctionnaire mis en cause après l’ouverture d’une information judiciaire, d’une enquête de la police des polices et des confidences recueillies, longtemps après il est vrai, de deux policiers municipaux présents le soir des faits. Soit des violences “qui ne relèvent pas d’une simple interpellation, même musclée. Rien ne justifiait cette arrestation”, note la magistrate.

“Vous voyez souvent des gens cassés comme il l’a été ?”

Six ans plus tard, le policier devenu prévenu l’assure : “J’ai toujours raconté la même histoire, je dis la vérité.” Soit qu’il est étranger à ces violences. “Vous voyez souvent des gens cassés comme il l’a été ?”, l’interroge la présidente. “Moi, je peux me regarder dans une glace”, rétorque le policier. D’autant que la victime, présente aussi à l’audience, l’assure : elle n’a jamais pu reconnaître son agresseur, celui-ci étant alors casqué.

Publié par des larbins de la maison Poulaga (Jean-François Codomié, MidiLibre.fr, 17 décembre 2012)

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17 décembre 2012 1 17 /12 /décembre /2012 15:53

 

Mounir, le lendemain de son agression
Mounir, le lendemain de son agression

Lundi 10 décembre, 1h du matin. Un banal contrôle policier dérape non loin de l’Arc de Triomphe, Mounir* se retrouve inconscient sur un trottoir. Une enquête de la police des polices a été ouverte.

Ils revenaient d’un petit tour en haut de la grande roue de la Concorde. Dans la voiture : Mounir*, sa copine et un autre couple. Après avoir remonté les Champs Elysées, vers 1h du matin, ils font l’objet d’un contrôle policier qui tourne mal. Une dizaine de minutes plus tard, Mounir est retrouvé inconscient par les pompiers sur le trottoir, des contusions sur le corps et les yeux brûlés à la bombe lacrymogène. Le jour même, lundi 10 décembre, l’Inspection générale des services (IGS) – la “police des polices”, a ouvert une enquête.

“Ils nous parlaient comme à des chiens”

Nuit du dimanche 9 au lundi 10 décembre, peu avant une heure du matin. La 307 de la petite amie de Mounir contourne l’arc de Triomphe, puis descend l’avenue de la Grande armée. Derrière eux, une voiture de police allume son gyrophare. Ils s’arrêtent. Le pote de Mounir qui conduit semble faire l’objet d’une annulation de permis. Les policiers l’emmènent au commissariat du XVIIe arrondissement pour des vérifications. Les trois autres restent sur place. Une seconde patrouille débarque en citroën Berlingo.

D’après le récit de Mounir, un grand policier sorti du véhicule l’aurait alors bousculé. Le ton serait rapidement monté, “ils nous parlaient comme à des chiens“, explique-t-il, le visage encore tuméfié.

L’agent lui lance : “Tu as de la chance, si Hollande n’était pas passé, on t’aurait massacré“. Mounir demande un peu de respect, précise qu’il a un travail de gérant de magasin. Ses deux amies tentent en vain de s’interposer. L’agent s’approche, gaze Mounir dans les yeux avec sa bombe lacrymogène. Une fois à terre, Mounir aurait reçu un coup à la tête et dans les côtes. La seconde brigade décampe.

A lire aussi : “La violence policière n’a rien d’accidentel”

Appelés par les filles, les pompiers arrivent et réaniment Mounir. En entendant la mésaventure, les soldats du feu appellent une troisième brigade de policiers. Ces derniers ne semblent pas étonnés et rassurent Mounir : “Ne vous inquiétez pas, ils ont été filmés“. Les pompiers le conseillent également: “Rappelez-vous, c‘est au minimum non assistance à personne en danger de vous avoir laissé là“. Les fonctionnaires de police donnent à Mounir le contact d’un commandant de l’IGS. Une plainte sera déposée le jour même.

Enquête en cours

Les quatre certificats médicaux réalisés montrent que Mounir n’avait ni bu ni consommé de stupéfiants. Selon les hôpitaux, de quatre à dix jours d’ITT (Incapacité totale de travail) lui ont été donnés. Contacté, le commissaire responsable du XVIIe arrondissement précise : “même si potentiellement, il peut s’agir de mes équipes, je ne suis pas habilité à vous parler“.

Côté communication, la préfecture de police de Paris refuse de s’exprimer sur une enquête en cours. Même sirène du côté de la brigade de pompiers du centre de secours de Champerret intervenus sur place.

Geoffrey Le Guilcher

*Le prénom a été modifié

 

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13 décembre 2012 4 13 /12 /décembre /2012 19:53

Suite à une altercation avec les matons en se rendant à un parloir à la taule de Corbas,Christine passe devant le tribunal correctionnel de Lyon (TGI) le mercredi 19 décembre à 14h. Elle y comparaît notamment pour refus de prélèvement ADN, outrage, rébellion et évasion de garde à vue.

Le 8 novembre, elle se rendait à la Maison d’arrêt de Corbas pour rendre visite à un proche incarcéré. À l’entrée, elle passe sous le portique détecteur de métaux qui ne détecte rien, mais les matons lui demandent pourtant d’enlever sa veste. Elle refuse, considérant que « les familles n’ont pas à se déshabiller sur ordre, il suffit qu’on ne fasse pas sonner le portique ! » La direction arrive et approuve la démarche de ses matons. Christine continue de contester cette mesure. Trois gendarmes sont alors appelés à la rescousse et l’embarquent pour outrage. Elle ne les suit pas volontiers : rébellion. Elle est alors placée en garde à vue. Là, la porte de sa cellule ferme mal. Elle en sort. Quand les flics reviennent quelques heures après, elle n’est pas partie bien loin, elle fume une cigarette sur le parvis : évasion. Le lendemain elle est escortée par le GIGN en taule pour y purger une vieille peine et y attendre aussi le procès du 19 décembre.

Ce n’est pas la première fois que Christine est poursuivie pour avoir dénoncé les conditions dans lesquelles se déroulent l’accès aux parloirs pour les familles : fouilles arbitraires, délais d’attente avant et après les parloirs, salles d’attente exiguës pour de nombreuses familles, parloirs reportés voire annulés après souvent des heures de route pour s’y rendre… Pour les proches de détenus aussi la prison est synonyme d’humiliations et d’arbitraire. Autant de raisons d’ouvrir sa gueule, et autant de raisons pour l’Administration Pénitentiaire de jouer la carte du chantage en faisant sauter les permis de visite ou en envoyant les flics lorsque ce chantage ne fonctionne plus.

Christine est donc aujourd’hui incarcérée à la Maison d’Arrêt de la Talaudière à Saint-Étienne. Elle y purge plusieurs peines de prison ferme accumulées ces dernières années suite à de multiples insoumissions à l’autorité de différentes institutions (flics, administration pénitentiaire, institution psychiatrique…). Institutions qui, jour après jour, s’attellent à défendre les frontières de la paix sociale en broyant ceux qui s’aventureraient hors de celles-ci.

Parce que le rapport dans lequel Christine se débat n’est pas un rapport individuel entre elle et les institutions mais bien un rapport social fait d’exploitation et de domination que nous subissons tous quotidiennement.

Parce que ces même institutions mettent tout en place pour nous maintenir divisés et isolés.

Parce que, dans un tribunal ou dans une taule, un peu de solidarité peut redonner du courage ou appuyer un rapport de force trop souvent en notre défaveur.

Soyons nombreux à soutenir Christine face à la justice et l’isolement carcéral.

Pour lui écrire : Christine RIBAILLY, écrou N°35561, MA de St-Étienne, rue de la Sauvagère, BP 540, 42350 La Talaudière cedex

Infos Anti-autoritaires en Cévennes à l’Assaut des Montagnes !, 12 décembre 2012

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13 décembre 2012 4 13 /12 /décembre /2012 13:50

 

Mohamed Boukrourou
Feu Mohamed Boukrourou

Les quatre policiers mis en examen pour homicide involontaire après la mort de Mohamed Boukrourou ne seront pas jugés. Un non-lieu a été prononcé. Malgré des faits accablants.

Le 12 novembre 2009, Mohamed Boukrourou mourrait dans un fourgon de police.

Mort dans un fourgon de police

Quelques minutes plus tôt, ce père de famille sans histoire menaçait de porter plainte contre le pharmacien chez qui il venait acheter ses médicaments. M Boukrourou refusa la marque de médicaments que ce dernier voulait lui vendre. Le ton est monté, le pharmacien a appelé la police. Un quart d’heure plus tard, les policiers entraient dans la pharmacie. La suite, son frère Abdelkader nous la racontait en 2009 :

Quinze minutes plus tard, quatre fonctionnaires de police sont arrivés et ont directement interpellé mon frère. Ils ont voulu le faire sortir de l’officine, mais celui-ci a refusé. Ils ont donc usé de la force pour le sortir. Pour contester cette violence, Mohamed s’est assis pacifiquement. Les quatre policiers ont alors décidé de le menotter et de le traîner jusqu’au fourgon. C’est alors que la violence a redoublé. Ils se sont acharnés sur mon frère qui en est ressorti une heure plus tard mort. Voyant qu’il ne bougeait plus, les policiers ont appelé les pompiers et le Samu qui n’ont pu que constater le décès.

Lire – « Mohamed avait un morceau de la joue arraché »

Malgré des faits accablants, un non-lieu

Deux ans et demi plus tard, les quatre policiers sont mis en examen pour « homicide involontaire », ce qui indigna la famille qui espérait voir les fonctionnaires traduits devant une cour d’assises.

Selon elle, des éléments factuels accablent les policiers. Le défenseur des droits lui-même a conclu que « les policiers ont fait un recours inadapté et disproportionné à la force à l’encontre de M. [Mohamed Boukrourou], qui a été victime d’un traitement inhumain et dégradant au sens de l’article 3 de la Convention européenne des droits de l’homme. »

Il recommanda par ailleurs que « les quatre policiers mis en cause fassent l’objet d’une procédure disciplinaire, et il a formulé une série de recommandations générales sur la formation et la déontologie de la police », comme le rappelle Amnesty International sur son site.

« Responsables, mais pas pénalement »

Pourtant, c’est un non-lieu, demandé par le procureur chargé de l’affaire, qui vient d’être prononcé. Très en colère après cette décision de justice, les proches de Mohamed Boukrourou ne comptent pas en rester là. Ils ont annoncé faire appel.

Interviewé par France 3 Franche-Comté, Randall Schwerdorffer, l’avocat des policiers, se dit satisfait du jugement et indique que « ce qui est arrivé n’est pas du fait des policiers, en tout cas pas pénalement du fait des policiers ». Les quatre policiers seraient donc, selon leur avocat, responsables de la mort de M. Boukrourou. Mais pas « pénalement » responsables. Déclaration surréaliste et choquante.

Pour voir le reportage de France 3 Franche-Comté, cliquez sur le lien suivant : Affaire Boukrourou : vers un non-lieu ?

Amnesty International : « Notre vie est en suspens »

Amnesty International s’inquiète de ces décès aux mains de la police. Outre le décès de Mohamed Boukrourou, l’ONG revient sur quatre autres morts qui posent question.

Abdelhakim Ajimi, décédé le 9 mai 2008, à Grasse après avoir été maîtrisé par des policiers lors de son arrestation.
Abou Bakari Tandia, ressortissant malien, mort le 24 janvier 2005 suite à sa garde à vue au commissariat de Courbevoie au cours de laquelle il tombe dans le coma.
Lamine Dieng, français d’origine sénégalaise, mort le 17 juin 2007, suite à son interpellation à Paris après une altercation.
Ali Ziri, retraité algérien de 69 ans, mort le 9 juin 2009, suite à interpellation à Argenteuil.

Rendez-vous sur le site d’Amnesty International pour télécharger l’étude : France. « Notre vie est en suspens ». Les familles des personnes mortes aux mains de la police attendent que justice soit faite

 

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Published by coutoentrelesdents - dans REPRESSION
12 décembre 2012 3 12 /12 /décembre /2012 11:52

MHSC : “Casti” blessé par un tir de flash-ball, une vidéo contredit la thèse de la police

Les images d’une vidéosurveillance contredisent la version de la police dans les incidents survenus en marge du match de L1 entre Montpellier et Saint-Étienne le 21 septembre au cours desquels un supporteur, victime d’un tir de gomme-cogne, avait perdu un œil, a affirmé ce vendredi à l’AFP l’avocat de la victime.

La police avait évoqué des scènes de violences lors de l’interpellation d’un homme interdit de stade, qui s’était réfugié dans une buvette pour justifier son tir de gomme-cogne, un des fonctionnaires étant même blessé et s’étant vu prescrire des jours d’arrêt de travail. Selon Me Michaël Corbier, la vidéo démontre que les échauffourées entre la police et les supporteurs ont eu lieu au moins vingt minutes après le tir de gomme-cogne. Elle conforte la thèse de la victime selon laquelle les policiers de la BAC n’étaient pas en danger lorsqu’ils ont fait usage du gomme-cogne.

“Mon client était assis à une table au milieu tranquillement en train de boire un verre” (Me Corbier)

Selon le blessé, les policiers ont tiré alors qu’ils venaient de procéder à l’interpellation musclée d’un jeune supporteur qui s’était débarrassé d’un fumigène et s’était réfugié dans la buvette. “Mais on ne sait pas pourquoi ils ont tiré. Il n’y avait pas de volonté d’écarter la foule puisque mon client était assis à une table au milieu tranquillement en train de boire un verre”, a précisé Me Corbier. L’avocat, qui a reconnu n’avoir pas vu les images de cette vidéosurveillance — “le juge non plus car la vidéo est sous scellée” et sera diffusée à toutes les parties en même temps —, a précisé baser ses affirmations sur le “procès-verbal de retranscription rédigé par la Sûreté départementale”, chargée initialement de l’enquête. Interrogée par l’AFP, la Direction départementale de la sécurité publique a indiqué ne pouvoir s’exprimer, soulignant qu’une instruction judiciaire était en cours. L’enquête a été confiée à l’IGPN.

Une mobilisation des Ultras

À la suite de cet incident, quelque 900 à 1 000 supporteurs de toute la France et membres des Ultras, comme la victime, avaient manifesté le 13 octobre à Montpellier sous le thème de “liberté pour les Ultras” et la “vérité pour Casti”, le surnom du blessé. De source proche du dossier, on souligne cependant que ce jour-là, la police “s’était retrouvée face à des individus nombreux, alcoolisés et violents dont certains étaient ou avaient été interdits de stade”.

Publié par des larbins de la maison Poulaga (Agence Faut Payer via MidiLibre.fr, 7 décembre 2012)

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12 décembre 2012 3 12 /12 /décembre /2012 11:52

MHSC : “Casti” blessé par un tir de flash-ball, une vidéo contredit la thèse de la police

Les images d’une vidéosurveillance contredisent la version de la police dans les incidents survenus en marge du match de L1 entre Montpellier et Saint-Étienne le 21 septembre au cours desquels un supporteur, victime d’un tir de gomme-cogne, avait perdu un œil, a affirmé ce vendredi à l’AFP l’avocat de la victime.

La police avait évoqué des scènes de violences lors de l’interpellation d’un homme interdit de stade, qui s’était réfugié dans une buvette pour justifier son tir de gomme-cogne, un des fonctionnaires étant même blessé et s’étant vu prescrire des jours d’arrêt de travail. Selon Me Michaël Corbier, la vidéo démontre que les échauffourées entre la police et les supporteurs ont eu lieu au moins vingt minutes après le tir de gomme-cogne. Elle conforte la thèse de la victime selon laquelle les policiers de la BAC n’étaient pas en danger lorsqu’ils ont fait usage du gomme-cogne.

“Mon client était assis à une table au milieu tranquillement en train de boire un verre” (Me Corbier)

Selon le blessé, les policiers ont tiré alors qu’ils venaient de procéder à l’interpellation musclée d’un jeune supporteur qui s’était débarrassé d’un fumigène et s’était réfugié dans la buvette. “Mais on ne sait pas pourquoi ils ont tiré. Il n’y avait pas de volonté d’écarter la foule puisque mon client était assis à une table au milieu tranquillement en train de boire un verre”, a précisé Me Corbier. L’avocat, qui a reconnu n’avoir pas vu les images de cette vidéosurveillance — “le juge non plus car la vidéo est sous scellée” et sera diffusée à toutes les parties en même temps —, a précisé baser ses affirmations sur le “procès-verbal de retranscription rédigé par la Sûreté départementale”, chargée initialement de l’enquête. Interrogée par l’AFP, la Direction départementale de la sécurité publique a indiqué ne pouvoir s’exprimer, soulignant qu’une instruction judiciaire était en cours. L’enquête a été confiée à l’IGPN.

Une mobilisation des Ultras

À la suite de cet incident, quelque 900 à 1 000 supporteurs de toute la France et membres des Ultras, comme la victime, avaient manifesté le 13 octobre à Montpellier sous le thème de “liberté pour les Ultras” et la “vérité pour Casti”, le surnom du blessé. De source proche du dossier, on souligne cependant que ce jour-là, la police “s’était retrouvée face à des individus nombreux, alcoolisés et violents dont certains étaient ou avaient été interdits de stade”.

Publié par des larbins de la maison Poulaga (Agence Faut Payer via MidiLibre.fr, 7 décembre 2012)

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