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21 novembre 2012 3 21 /11 /novembre /2012 14:35

La police épinglée pour ses abus envers les migrants de Calais

Le Défenseur des droits, Dominique Baudis, alerte le ministère de l’Intérieur sur les contrôles d’identités et autres arrestations abusives.

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Le Défenseur des droits a déploré vendredi des violations par les forces de l’ordre des droits des migrants présents dans la région de Calais et demandé au ministre de l’Intérieur d’y remédier.

Dans une décision consultée par l’AFP, le Défenseur des droits, Dominique Baudis, précise avoir été saisi d’une réclamation relative au « harcèlement dont seraient victimes les migrants présents dans le Calaisis de la part des forces de l’ordre », policiers de la PAF (police aux frontières) et CRS.

C’est dans cette région du nord de la France qu’a été fermé il y a dix ans le centre d’accueil de Sangatte, symbole de l’émigration clandestine vers l’Angleterre, avant le démantèlement en 2009 du campement de fortune (la « jungle ») qui l’avait remplacé. Ces mesures n’ont pas fait disparaître les migrants qui, selon le Défenseur, étaient environ 220 en octobre dans la région.

http://pix.toile-libre.org/upload/original/1308803953.png

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Après enquête, Dominique Baudis dit avoir constaté « que des contrôles d’identité, des interpellations et des conduites au commissariat » étaient souvent effectués sur une même personne, dans un délai rapproché et « à proximité des lieux de repas et de soins », en violation de dispositions sur l’aide humanitaire aux étrangers en situation irrégulière.

Il mentionne également « des visites répétées sur des lieux de vie, à toute heure du jour et de la nuit », ainsi que des « comportements individuels consistant à provoquer ou humilier les migrants ».

Il déplore aussi des « destructions de dons humanitaires et d’effets personnels » ou encore des « expulsions des migrants de leurs abris réalisées hors de tout cadre juridique ».

Dominique Baudis « recommande qu’il soit mis fin à ces pratiques » et adresse sa décision notamment au ministre de l’Intérieur qui, dit-il, a trois mois pour « faire connaître les suites qu’il donnera à ces recommandations ».

Leur presse (Agence Faut Payer, 16 novembre 2012)


À Calais, la police voulait « un moment de convivialité » avec les migrants

Pourquoi des policiers sont-ils entrés dans des squats de migrants à Calais, de nuit et en musique ? Pour partager des « moments de convivialité » bien sûr ! C’est en tout cas leur réponse à l’inquiétude du Défenseur des droits.

Petit retour en arrière : en avril 2011, Rue89 et Les Inrocks publient des vidéos tournées par les No Border, ces militants qui aident les migrants de Calais et filment les interventions policières.

Les 16 et 18 février 2011 à 7 heures du matin, des policiers entrent dans un entrepôt squatté. De leur véhicule sort de la musique africaine. Ils rigolent, dansent, montent le son puis s’en vont, sans interpeller personne.

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VOIR LA VIDÉO

Deux mois après la diffusion de cette vidéo, les No Border accompagnés de dix-neuf associations et syndicats déposent un dossier chez Dominique Baudis, le Défenseur des droits, pour faire constater le harcèlement et les violences dont seraient victimes les migrants.

« La méthode n’était peut-être pas opportune »

Dominique Baudis a rendu son rapport vendredi. Sévère. Il constate des interpellations répétées et injustifiées, des « comportements individuels consistant à provoquer ou humilier les migrants », des expulsions illégales, des destructions d’effets personnels… Bref, des atteintes aux droits.

Au milieu des nombreuses remontrances (sans effet contraignant), le Défenseur des droits s’attarde sur les vidéos que Rue89 et Les Inrocks ont publiées. Il a interrogé les fonctionnaires de police concernés, qui offrent des justifications aux petits oignons :

« Les fonctionnaires de police expliquent cela comme étant un moment de convivialité et d’échange entre migrants et policiers, tentant par ce biais de faciliter leur intervention.

Les autorités policières ont confirmé cette interprétation de la vidéo, tout en indiquant que la méthode n’était peut-être pas opportune et que les fonctionnaires en question avaient été rappelés à l’ordre. »

Décidément, les rabat-joie qui peuplent la hiérarchie policière n’ont aucun sens de la convivialité. Ne voient-ils donc pas que leurs troupes, en passant un peu de musique aux migrants récemment débarqués, leur souhaitaient la bienvenue à Calais ?

« Des contacts détendus »

Plus loin, Dominique Baudis demande son avis à une lieutenante de police qui « ne conteste pas les faits » malgré un désaccord sur les horaires. Elle explique :

« Les fonctionnaires de police ont expliqué qu’il était plus facile de recenser les migrants par ce type de contacts détendus.

La lieutenante de police a indiqué néanmoins avoir fait savoir à ses agents que cette façon d’intervenir n’était pas professionnelle. »

Pas professionnelle, certes, mais peut-être révélatrice d’une certaine proximité entre les migrants et la police ? Ah non.

« Tous les migrants qui ont pu être entendus ont répondu qu’ils n’avaient jamais vécu de moment de convivialité avec les policiers et qu’au contraire, ils en avaient peur.

Les événements filmés sur ces vidéos ne seraient pas isolés et il est difficile en les visionnant de ne pas les interpréter comme une démonstration de comportement très provocateur et irrespectueux à l’égard des migrants, à des endroits et des moments où ces derniers essaient de se reposer.

De tels agissements sont intolérables et doivent être interdits par la hiérarchie. »

A priori ils le sont déjà, c’est la hiérarchie qui le dit.

Leur presse (Camille Polloni, Rue 89, 19 novembre 2012)

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21 novembre 2012 3 21 /11 /novembre /2012 14:29

Un banquier australien, qui s’était introduit dans une villa de Sydney pour accrocher une fausse bombe au cou d’une adolescente lors d’une tentative manquée d’extorsion de fonds, a été condamné mardi à 13 ans et six mois de prison ferme, dont dix incompressibles. Ce fait divers hors norme, survenu début août 2011, avait fait les gros titres de la presse internationale.

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Paul Peters, 52 ans et père de trois enfants, était entré par effraction dans une demeure cossue de Sydney, un masque sur le visage, et avait attaché de force “une bombe” au cou de la jeune fille de la maison, Madeleine Pulver, âgée alors de 18 ans et qui révisait des examens. Le malfaiteur avait disparu après avoir laissé une note indiquant que de puissants explosifs sophistiqués se trouvaient à l’intérieur de l’engin. Il réclamait une rançon contre le désamorçage de la bombe.

Des équipes de démineurs, des policiers et des ambulanciers étaient restés aux côtés de Madeleine pendant une dizaine d’heures jusqu’à ce qu’ils découvrent qu’il s’agissait d’une fausse bombe. Le quinquagénaire souffrait à l’époque de troubles psychiatriques, après une séparation et la perte du droit de garde de ses enfants.

Selon le juge, Paul Peters s’est pris pour “le vengeur”, le personnage principal du roman qu’il était en train d’écrire. Il a indiqué aux médecins qu’il marchait à travers la banlieue chic de Sydney, cherchant à “revivre des scènes de (son) livre” et qu’il avait fini par croire qu’il en était le héros, John Chan.

Accrocher cette “bombe” au cou de l’adolescente était “une vengeance double : une pour moi, une pour John”, a-t-il déclaré aux médecins. Le juge a précisé que l’état psychologique du condamné au moment de ses actes avait été pris en compte, mais de manière “minimale”.

Presse folle à lier (Agence Faut Payer, 20 novembre 2012)

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20 novembre 2012 2 20 /11 /novembre /2012 11:56

Égypte : Affrontement entre population et forces de répression

Des heurts ont éclaté lundi au Caire entre des centaines de manifestants égyptiens et les forces de sécurité, un an après des affrontements qui avaient fait 42 morts dans la capitale égyptienne, plusieurs mois après le renversement du régime d’Hosni Moubarak.

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Des manifestants ont démoli un mur de béton qui avait été construit l’année dernière par la police égyptienne pour empêcher les manifestants de la place Tahrir, dans le centre du Caire, de marcher vers le siège des forces de sécurité. Les manifestants ont également tiré des feux d’artifice contre les gardiens de ces immeubles, incitant ces derniers à répliquer avec des pierres.

L’année dernière, des affrontements meurtriers connus sous le nom de « Mohammed Mahmoud », en référence à la rue où ils ont lieu, avaient été déclenchés par une forte répression policière contre un « sit-in » de manifestants blessés. Les violences avaient duré plusieurs jours et blessé des centaines de personnes.

La rue Mohammed Mahmoud est devenue un symbole du soulèvement contre le régime et un musée en plein air. Les murs sont couverts de graffitis, de slogans et d’images de la révolution.

Selon un responsable médical, au moins 60 manifestants et 10 policiers ont été blessés dans les affrontements de lundi.

Des manifestants portaient une bannière où l’on pouvait lire « Les Frères musulmans ne sont pas autorisés », tandis que d’autres scandaient « Le peuple veut renverser le régime », en référence au président islamiste Mohamed Morsi. Les Frères musulmans avaient évité les affrontements de rue avec les militaires l’an dernier afin de se concentrer sur la campagne et les élections.

Un manifestant, Abdullah Waleed, a déclaré que la manifestation visait à faire ouvrir les rues du centre-ville qui sont bloquées depuis un an.

« Alors que nous détruisions les blocs de ciment, les forces de sécurité nous ont tiré dessus », a-t-il dit. « J’ai été blessé par des balles de plomb. »

Leur presse (Métro, 20 novembre 2012) via Solidarité ouvrière


(…) Les manifestants ont installé des hôpitaux de campagne près de la place Tahrir afin de soigner les blessés. Une source médicale présente dans l’un de ces hôpitaux a fait état d’au moins “une centaine de blessés”. (…)

Leur presse (Agence Faut Payer, 19 novembre 2012)

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20 novembre 2012 2 20 /11 /novembre /2012 11:51

Il est autour de 1h du matin ce vendredi 16 novembre 2012 quand une voiture de la police de proximité s’arrête au niveau du 150 avenue Daumesnil (Paris 12ème). Nous sommes alors deux sur le trottoir juste devant la permanence du Parti Socialiste. Et sur les murs de celle-ci, quelques inscriptions au marqueur et une série d’affiches sont apposées là pour soutenir la lutte contre le projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes. Trois flics débarqués du véhicule entreprennent de nous interpeller et font un inventaire (avec photographies) des « dégradations », avant de crachoter dans leur talkie-walkie : Delta, Oscar, Mike...

On nous embarque. Motif invoqué : « Outrage à personne dépositaire de l’autorité publique » (Article 433-5 du Code Pénal). Il semblerait que l’inscription « Ayrault-porc, nous serons ta Bérézina » relevée sur la façade soit à l’origine de l’inculpation. Et il semblerait même que les policiers nous ont pris en flagrant délit de l’avoir fait. Pourtant, personne n’écrivait sur ce mur lorsqu’ils sont arrivés. Et nous nous trouvions juste là, en pleine contemplation de l’œuvre.

Alors que je suis déjà menotté dans la voiture, la radio de celle-ci annonce que nous allons être transférés dans les locaux du Service d’Investigation Transversale, situés rue Riquet dans le 19ème. Ça me rappelle quelque chose :http://paris.indymedia.org/spip.php?article7092

Et voilà que les deux voitures de police qui nous emmènent sont lancées à toute blinde sur les avenues de Paris, manquant à chaque intersection de tuer un cycliste pour être certains de ne pas dépasser les délais légaux imposés par la procédure. Précisons qu’arrivés à mi parcours, les flics de la première voiture se rendent compte qu’ils ont oublié les marqueurs sur le rebord de fenêtre de la permanence socialiste. Retour – très - rapide avenue Daumesnil : ce serait bête d’oublier les pièces à conviction...

Arrestation + 30 minutes : transfert au SSIT (Paris 19ème)

1h15, on est placés en garde-à-vue. Un flic présent dans le hall m’écrabouille la mâchoire parce que j’ai osé ne pas me taire quand il m’a demandé de la boucler. Mise en condition. On nous place bientôt en cellule : retrouvailles avec les clapiers qui puent la pisse. D’autres gars sont déjà là, accusés de cambriolage. Forcément, c’est aussi une des spécialités du SIT d’enquêter sur ce type d’affaires, en plus des violences urbaines, des phénomènes de bandes, du racolage et de certaines affaires sensibles incombant à la Direction de la Police Urbaine de Proximité (DPUP).

Bientôt, nous retrouvons l’OPJ sorti d’un vieux film anglais qui sévit toujours à cette adresse. Nous avons chacun une avocate qui nous assiste pendant l’audience. Nous n’avons rien à déclarer, l’OPJ s’ennuie. Mais il reste flegmatique, placide, pose ses questions de routine et imprime son PV qu’il nous demande de signer. Pas envie de signer, on retourne en cellule. Plus tard, on nous demande aimablement si nous souhaitons donner notre ADN. Que dalle, on refuse. Un nouveau chef d’inculpation apparaît dans notre procédure : « refus de se soumettre à un prélèvement biologique » (Article 706 du Code Pénal).

Arrestation + 11 heures : transfert au 27 boulevard Bourdon (Paris 4ème)

Alors qu’on est enroulés dans les couvertures dégueulasses de la taule Riquet pour résister au froid, quatre flics en civil viennent nous tirer de nos cellules pour nous emmener dans les autres locaux du SIT près de Bastille. Dans la voiture, la flique assise entre nous deux, Alison, écrit des sms à son collègue Olivier concernant des clés de bagnole, tandis que ses collègues nous demandent la raison de notre interpellation. Un autre nous précède en moto.

Toujours menottés, on nous sort de la voiture et on nous fait entrer par la petite porte arrière du commissariat située rue de l’Arsenal, puis on nous colle dans deux cellules juxtaposées du poste de police. Un flic d’accueil nous explique gentiment comment utiliser le robinet et le wc turc qu’il y a dans chaque cellule. En tout cas les cellules sont plus propres et moins glauques qu’à Riquet. Mais une taule reste une taule.

Quelques temps après, entretien avec nos avocates respectives et nouvelle audition, cette fois-ci avec Alison et en présence des avocats encore une fois. Elle nous demande d’expliquer notre version des faits, à savoir quand et comment nous nous sommes trouvés devant la permanence du PS et si oui et de quelle manière nous en avons gribouillé les murs. Autant dire qu’on n’a pas grand chose à déclarer. Elle nous interroge aussi sur nos raisons de refuser de tourner le coton-tige dans notre bouche. Elle nous sort l’argument classique du « si c’était ta fille qui s’était faite violer, tu serais contente qu’on retrouve le violeur avec son ADN ». Que dire ? Évoquer la question du totalitarisme, du contrôle total de la population au nom de la prévention du crime ? Je me tais, c’est mieux. Mais à la rigueur on s’en fout, c’est la suite qui est croustillante. Et j’y viens.

Dans l’après-midi, coup d’éclat. On nous notifie une supplétive de garde-à-vue : dix nouveaux chefs d’inculpation s’ajoutent à ceux d’outrage et de refus d’ADN. Quelqu’un quelque part a suggéré aux braves agents du SIT de nous interroger sur dix autres faits de dégradations commis à l’encontre de différents locaux du Parti Socialiste entre le 28 octobre et le 10 novembre ! Que de faits d’armes à notre actif !

Arrestation + 17 heures : prolongation de la GAV de 24 heures

L’enquête a pris soudainement une autre dimension. Mon camarade de galère est emmené à son domicile pour une perquisition. Et après 19 heures, alors qu’il a été ramené en cellule et que le procureur a décidé du prolongement de notre garde-à-vue, le SIT prend congé de nous pour une longue nuit de silence. Toutes les cellules sont occupées et la nuit apporte de nouveaux voisins, certains interpellés pour bagarre, d’autres pour état d’ivresse. Les loquets des autres cellules claquent, des gens passent et repassent dans le couloir, puis finalement le sommeil finit par venir.

Arrestation + 32 heures : seconde perquisition

Je suis réveillé vers 9 heures du matin par Nicolas, Grégoire, Jerome et Ken, quatre flics du SIT qui viennent m’emmener en perquisition à mon domicile. Pas de mandat, puisqu’on est dans le cadre d’une enquête de flagrance. « Flagrance », ça veut dire que la police fait ce qu’elle veut dans un délais de 7 jours suivant l’arrestation en flagrant délit. Ils ont trouvé ma vraie adresse (que je ne leur avais pas donné) et foncent à travers la capitale ensommeillée pour aller fouiller mon appart. En cours de route, je leur fait remarquer qu’il font le boulot d’une police politique et leur demande ce qui peut bien motiver une perquisition si ce n’est la recherche d’éléments sur mon appartenance politique, éléments qui intéresseraient bien la DCRI ou la SDIG, mais n’ont pas grand chose à faire dans une enquête sur des « dégradations légères ». Ils me répondent qu’ils sont à la recherche « d’éléments préparatoires » (en gros, d’indices permettant d’attester que les inscriptions auraient été préparées chez moi). Quand je leur demande quels types d’éléments peuvent être pris en considération, le silence me répond, éloquent. Mais au demeurant, l’équipe de flics qui m’accompagne est bien sympa. Trop à mon goût.

Ils sonnent, réveillent ma copine qui ne s’y attendait pas trop (elle dormait). Ils font intrusion dans notre appart avec leurs grosses godasses et commencent à fouiller le salon après m’avoir permis de faire un brin de toilette. Tout les intéresse. Ils ouvrent toutes les boites, portes, tiroirs, s’étonnant du rangement. L’un d’eux s’arrête sur le bouquin « La force de l’ordre » de Didier Fassin, tandis qu’un autre prend des photos d’affiches politiques sur mes murs. Autant dire qu’ils sont satisfaits de trouver sur la table des tracts et affiches en rapport avec la ZAD : sans doute les éléments préparatoires qu’ils cherchaient. Ils en profitent pour prendre des documents personnels permettant de retracer mon parcours politique et l’ensemble de mon matériel informatique (trois pc contenant 4 disques durs, plus 2 disques durs externes, plusieurs clés USB, un camescope...). Puis, alors que je crois la perquisition terminée, ils partent fouiller le véhicule d’une copine dont j’avais emprunté la clé et qui avait été localisée par l’un de leur collègue la veille (si ça ce n’est pas de l’espionnage digne d’une police politique !). Dans le coffre, ils trouvent deux bombes de peinture blanche et jaune et un flacon de peinture rouge : d’autres « éléments préparatoires ». Ils prennent la voiture en photo et on s’en retourne boulevard Bourdon. Autant dire que la gardienne de l’immeuble n’était pas du tout étonnée de me voir passer menotté et entouré de quatre flics.

Arrestation + 38 heures : avec les flics informaticiens de la BEFTI

Après la pause de midi et alors qu’on s’assoupit dans les cellules, on me fait monter au troisième étage du commissariat, où deux flics de la Brigade d’Enquête sur les Fraudes aux Technologie de l’Information (BEFTI) sont venus en renfort du SIT. Là, tout le matériel informatique saisi dans nos appartement est passé au crible à l’aide du logiciel EnCase Forensic for Law Enforcement et d’appareils de blocage en écriture. Tous les fichiers, y compris préalablement supprimés, sont extraits et analysés à partir de mots clés en rapport avec les faits de dégradation : « parti socialiste », « zad  »... Toutes nos photographies et documents personnels passent sous les yeux des techniciens-flics, qui démontent et analysent nos ordinateurs pendant plusieurs heures. Ce qui les intéresse est gravé sur un CD rom et ajouté aux scellés.

Arrestation + 40 heures : ultime audition

La dernière audition porte sur les faits commis à l’encontre des différents locaux du PS au cours du dernier mois. On nous demande de commenter. On n’a évidemment rien à dire, puisqu’on n’y était pas. Et puis Jérôme, le flic qui m’interroge et fait preuve d’une évidente sympathie pour nous (mais sert quand même le pouvoir), tente d’en savoir plus sur mes idées politiques, feignant la discussion informelle « hors audition ». Il tente quelques incises, parlant d’acratie (absence de pouvoir), d’anomie (absence de règles), d’anarchisme de droite, citant Kropotkine et un poète anarchiste, attendant de moi que je donne mon avis. Mais hélas pour lui, le contexte n’invite pas à la discussion. Je n’ai rien à déclarer. Derrière le gars sympa (et semblant sincère) se cache un flic, ne jamais l’oublier.

Arrestation + 44 heures : fin de la GAV et transfert au dépôt du Palais de Justice

Vers 20 heures on nous notifie la fin de notre garde-à-vue et notre transfert dans les quatre heures vers le dépôt du Palais de Justice de la Cité. On nous dit que notre matériel informatique nous sera rendu dans les trois jours, excepté les peintures, quelques documents et nos portables, qui restent sous scellé (un service spécialisé sera chargé de déterminer où étaient nos portables les soirs des 28 et 31 octobre, 1er, 4, 7 et 10 novembre).

Alors que nous dormons, vers 1 heure du matin une équipe de flics de la police de proximité vient nous chercher pour nous amener à Cité. Dans le fourgon, l’une des flique fait par à sa collègue de sa déception d’être avec nous au lieu d’intervenir sur une bagarre, exprimant son envie de « cogner sur quelqu’un  » : la finesse des équipes de nuit...

Peu après, nous sommes placés en cellule dans le dépôt du Palais de Justice, une grosse prison avec plus d’une soixantaine de cellules alignées sur deux étages, avec des coursives comme à Fresnes. Tout est clean depuis que le dépôt a été rénové en 2010 et après que le Conseil de l’Ordre des avocats avait dénoncé son insalubrité en 2009. Mais l’endroit reste affreusement glauque.

Arrestation + 57 heures : transfert vers la cage des déférés

Après avoir été réveillé dans la nuit pour une nouvelle tentative de prélèvement biologique, nous sommes réveillé vers 9 heures du matin pour être emmenés un par un avec un quinzaine d’autres personnes à travers la « souricière » (couloirs souterrains ressemblant à la ligne Maginot) jusqu’au Palais de Justice, menottés et accompagnés chacun d’un gendarme. Placés ensuite dans une cage collective sous la bonne garde d’un groupe de gendarmes, nous attendons un entretien avec l’assistance sociale censée établir nos garanties de représentation (si nous sommes socialement intégrés), puis avec notre avocat et enfin avec le procureur qui doit décider de notre sort.

Arrestation + 62 heures : passage devant le procureur et remise en liberté

Peu avant quinze heures, on passe devant ledit procureur après avoir poireauté près de cinq heures dans la cage des déférés (autant dire qu’on a eu le temps de faire connaissance avec tous nos compagnons d’infortune : escrocs, bagarreur/euses, utilisateur/trices de faux papiers). L’entrevue avec le procureur dure cinq minutes, juste le temps de se voir remettre une convocation en justice pour le 16 janvier 2013 à 9h00 devant la 24ème chambre du TGI et une fiche de sortie du dépôt.

Retour au dépôt, remise de nos fouilles. On peut enfin sortir, après 62 heures enfermés pour des dégradations légères !! Précisons qu’entre temps l’inculpation pour outrage a disparu des chefs d’inculpation et que le tribunal ne semble pas retenir (pour l’instant) les faits commis sur les autres permanence PS au cours du mois passé. Heureux de savoir que l’ensemble de mes données personnelles sont passées entre les mains des flics...pour rien !

Que cherchaient vraiment les flics du SIT ? En quoi l’accumulation d’éléments relatifs à nos appartenances politiques et une perquisition à notre domicile permettent-elles de déterminer notre participation à des dégradations ?

Ça suinte le procès de mauvaises intentions...

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18 novembre 2012 7 18 /11 /novembre /2012 13:29

La France forme des policiers péruviens

La police péruvienne a terminé aujourd’hui à Cajamarca (nord), théâtre de violentes manifestations autour du secteur minier [sic], sa première formation sur le maintien de l’ordre public sous la houlette de la gendarmerie française, a indiqué un représentant de la Croix-Rouge. Ce cours de trois semaines a consisté à “expliquer les standards internationaux en matière d’usage de la force pour contrôler des manifestations sans faire de victimes”, a expliqué Pedro Villanueva, représentant du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) au Pérou, en Bolivie et en Équateur, hôte de la formation.

“Le message est que l’on peut utiliser la force pour contrôler des manifestations mais en respectant les droits humains fondamentaux et la meilleure façon de le faire est de disposer d’une police qui maitrise les standards internationaux”, a ajouté Pedro Villanueva. Un commandant et un major de la gendarmerie française ont dirigé la formation, à laquelle ont participé 50 policiers de l’unité anti-émeute et cinq instructeurs de la police anti-terroriste. Selon le CICR, son rôle est “d’inciter la police a faire un usage graduel de la force, adapté au niveau de menace, et sous le contrôle de la loi, en essayant de ne pas inciter à la violence”.

“La France a cette expertise technique, c’est pour cela que nous avons fait venir deux instructeurs du Centre d’excellence européen de l’ordre public, dont le siège est en France”, selon Pedro Villanueva. Le cours s’est déroulé à proximité du site du projet minier Conga, porté par le géant américain Newmont, qui a provoqué de violentes manifestations d’opposants, dont la répression a fait cinq morts ces derniers mois.

Publié par des larbins de la maison Poulaga (Agence Faut Payer, 16 novembre 2012)

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16 novembre 2012 5 16 /11 /novembre /2012 11:30

Tarnac : les avocats ont “la preuve que la version policière est imaginaire”

Les avocats des mis en examen dans l’affaire de Tarnac estiment avoir “la preuve que la version policière est imaginaire”. Il n’y a “aucun doute que les policiers ont commis un faux en écriture publique”, ont-ils déclaré mercredi lors d’une conférence de presse à l’Assemblée nationale.

http://juralib.noblogs.org/files/2012/11/03.jpeg

Selon les avocats qui attendent un non-lieu dans cette affaire, les policiers ne pouvaient pas surveiller Julien Coupat et Yldune Lévy lors de la détérioration de la ligne TGV-Est à Dhuizy (Seine-et-Marne) dans la nuit du 7 au 8 novembre 2008 puisqu’il n’y a “aucun trafic téléphonique” de l’un des deux policiers auteurs du PV entre 4h et 4h20 à cet endroit-là.

“On a un élément objectif, (il) n’était pas là”, a accusé Me Jérémy Assous pour qui “l’analyse des pièces disculpent l’ensemble des mis en examen”.

La chambre de l’instruction de la cour d’appel de Versailles (Yvelines) a ordonné le 26 octobre l’audition des 18 autres policiers qui ont participé à cette surveillance, 14 agents de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) et quatre de la Sous-direction antiterroriste (SDAT).

“Il y a une volonté de ne pas les faire témoigner”, a considéré Me Assous qui a ironisé sur une possible “épidémie de grippe à Levallois”, le siège de la DCRI, dans les Hauts-de-Seine.

Le député Noël Mamère, également présent à cette conférence de presse, a estimé qu’on était “en train d’assister à un véritable fiasco judiciaire qui se double d’interrogations sur les méthodes de la police et sur le contrôle de ses services, ce qui pose un problème réellement politique”.

“J’ai le sentiment qu’on assiste à la même chose que les Irlandais de Vincennes”, a-t-il dit. Après l’attentat de la rue des Rosiers à Paris en 1982, des gendarmes avaient apporté des explosifs dans un appartement de membres présumés de l’IRA pour prouver leur culpabilité.

Noël Mamère a également plaidé pour une “commission d’enquête parlementaire pour savoir qui est Mark Kennedy”. Cet espion anglais infiltré dans le groupe de Tarnac aurait guidé l’enquête de la DCRI. Selon un autre avocat des mis en examen, Me William Bourdon, “il y a judiciarisation d’informations qui se sont révélés inexactes parce que Mark Kennedy (…) a un tropisme naturel (…) pour divulguer des informations qui sont fausses et qui atterrissent dans des oreilles qui sont complaisantes et qui sont enthousiastes de venir les livrer clef en main auprès des autorités françaises”.

“Cette procédure est une caricature de ce qu’on peut faire de pire en terme de blanchiment judiciaire, d’informations obtenues de manière déloyale et illicite”, a ajouté l’avocat pour qui il y a eu une “manipulation politique orchestrée au plus haut niveau pour organiser de façon théâtrale la fiction de la culpabilité de nos clients”.

Une information judiciaire a été ouverte par le parquet de Paris en novembre 2008 et un juge d’instruction du pôle antiterroriste, Thierry Fragnoli, a été chargé de cette enquête. Dix personnes au total ont été mises en examen dans ce dossier, notamment pour “association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste”.

Les avocats des mis en examen ont également affirmé qu’un relevé de compte bancaire démontre que la carte bancaire d’Yldune Lévy a été utilisée à Paris cette même nuit, à l’heure où les policiers assuraient la surveiller à Trilport, près de Meaux.

Une information judiciaire a été ouverte par le parquet de Nanterre (Hauts-de-Seine) en novembre 2011 pour “faux et usage de faux en écriture publique” à la suite d’une plainte accusant ces enquêteurs d’avoir rédigé le PV mensonger.

Une troisième instruction a été ouverte en janvier 2012 à Brive-la-Gaillarde (Corrèze) après une plainte pour atteinte à la vie privée et au secret des correspondances, déposée après la découverte d’écoutes téléphoniques dans l’épicerie de la commune de Tarnac, où résidaient plusieurs suspects.

Me William Bourdon, l’un des avocats des mis en examen, a affirmé vouloir savoir “si cette écoute était administrative et demandée par Mme (Michèle) Alliot-Marie”. Dans ce cas, il “faudra qu’elle s’explique sur la motivation de cette écoute”, a-t-il dit.

Enfin, Me Jérémy Assous a annoncé qu’il allait déposer une plainte avec constitution de parties civiles pour subornation de témoin à Clermont-Ferrand. “Les policiers ont trafiqué des témoignages”, notamment celui d’un témoin sous X qui a “dit des tas d’horreur sur Julien Coupat”, selon lui. Le témoin en question, vivant près de Clermont-Ferrand n’a jamais redit ce qu’il avait assuré anonymement.

Leur presse (Sipa, 14 novembre 2012)

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15 novembre 2012 4 15 /11 /novembre /2012 09:25

Par Maud Descamps avec Reuters

 


Des palestiniens tentent de déplacer les restes de la voiture de Ahmed al Djabari, responsable de la branche armée du mouvement, tué par l'aviation israélienne à Gaza.

Des palestiniens tentent de déplacer les restes de la voiture de Ahmed al Djabari, responsable de la branche armée du mouvement, tué par l'aviation israélienne à Gaza. © REUTERS

L’aviation israélienne a annoncé qu'elle allait mener d'autres raids contre le Hamas à Gaza.

L'escalade de la violence fait de nouveaux morts. Le chef des opérations militaires de la branche armée du mouvement islamiste palestinien Hamas a été tué mercredi dans un raid israélien à Gaza. Un évènement qui s'inscrit dans un contexte de fortes tensions entre Israël et le Hamas.

Gaza: Israël attaque la direction du Hamas

• Ahmad Jaabari visé par un raid israélien. Le chef militaire opérationnel du Hamas, Ahmad Jaabari a été tué et son garde du corps blessé, a-t-on appris de sources concordantes. "Le martyr est Ahmad Jaabari", a déclaré un médecin des urgences de l'hôpital Al-Chifa de Gaza, le Dr Aymane al-Sahabani, des informations confirmées de source de sécurité du Hamas sous le couvert de l'anonymat. Auparavant, Achraf al-Qoudra, porte-parole des services de santé du Hamas, au pouvoir à Gaza, avait annoncé qu'un Palestinien avait été tué et un autre blessé dans un raid israélien sur une voiture dans la ville de Gaza, sans préciser leurs identités.

Israël et le Shin Beth visaient Ahmad Jaabari

• Puni pour ses activités terroristes. "L'armée israélienne a visé Ahmad Jaabari, chef de la branche armée du Hamas dans la bande de Gaza", a confirmé l'armée israélienne dans un communiqué, ajoutant qu'il était "directement responsable de l'exécution d'attentats terroristes contre l'Etat d'Israël ces dernières années". L'opération, menée conjointement avec le service de sécurité intérieure israélien, le Shin Beth, "visait à paralyser la chaîne de commandement et de contrôle de la direction du Hamas, ainsi que son infrastructure terroriste", selon le texte.

Les images du bombardement mises en ligne par l'Israel defense forces :


• Les images de Gaza tournées par la chaîne d'information Al-Jazeera :


• "Le général" ou "le chef d'état-major". Jaabari, apparu en public le 18 octobre 2011 lors de la remise du soldat israélien Gilad Shalit aux médiateurs égyptiens, a rejoint le Hamas lors de sa détention par Israël après son arrestation en 1982 pour planification d'opérations anti-israéliennes. Officiellement lieutenant des Brigades Ezzedine al-Qassam, branche armée du Hamas, Mohammad Deïf, Ahmad Jaabari était connu à Gaza comme "le général", ou "le chef d'état-major".

D'autres raids vont suivre

Gaza: Israël attaque la direction du Hamas

Des colonnes de fumées noircissent le ciel de Gaza, mercredi soir.

• Des tensions grandissantes. Cet attaque s'inscrit dans un contexte particulièrement tendu depuis quelques semaines entre Israël et le Hamas. La tension s'était accentuée. Des affrontements à la frontière avec la bande de Gaza a fait plusieurs morts en début de semaine et Israël s'était dit prêt à l'escalade.

• D'autres raids à venir. Israël a annoncé que les frappes de son aviation mercredi à Gaza ne constituaient pas la fin de l'opération, mais que d'autres raids aériens suivraient. Selon des journalistes de Reuters présents sur place, l'aviation israélienne a touché de nombreuses cibles, dont des postes de police tenus par le Hamas. Les brigades Izze Dine al Kassam, l'aile militaire du Hamas, ont estimé de leur côté que les frappes de Tsahal avaient "ouvert les portes de l'enfer."

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8 novembre 2012 4 08 /11 /novembre /2012 11:56

JF est un prof de philo bien connu des services de police pour ses engagements politiques. Le 10 mai dernier, il a eu l’outrecuidance d’illustrer le propos de l’un de ses cours sur la question de l’État en faisant visionner à ses élèves un document vidéo sur l’expulsion brutale par la police, le 2 avril dernier, d’un campement de sans logis et mal logés mis en place depuis le 30 mars sur le parvis de Notre Dame à Poitiers.

http://juralib.noblogs.org/files/2012/11/025.jpg

Juste après le bac il a été convoqué par son chef d’établissement qui l’a informé qu’il y aurait une plainte de parent(s) d’élève(s) auprès du rectorat. Il fut tout étonné d’apprendre que lors de la projection du document, il aurait fait des arrêts sur image et donné le nom des policiers qui expulsaient violemment le campement des sans-logis et mal-logés. Ses élèves auraient reconnu le père d’une élève et seraient allés « faire des remarques désobligeantes » à cette dernière.

Comme il fallait s’y attendre, l’enquête administrative a tourné court puisque deux élèves ont témoigné que, si le document avait bien été diffusé, c’était dans le cadre du cours et que l’enseignant n’avait ni fait des arrêts sur image ni donné les noms des policiers. D’ailleurs il n’aurait pas eu besoin de le faire puisque, le hasard faisant bien les choses, c’étaient ces deux élèves qui avaient reconnu le policier car ils étaient à l’époque, pour l’un le petit ami, et pour l’autre, l’ex-petit ami de sa fille. Il lui ont bien sûr dit qu’ils avaient vu son père sur la vidéo, ce qu’elle avait dû lui répéter.

Mais l’affaire ne s’arrête pas là. La police visiblement insatisfaite de ce dénouement est en train de convoquer pour les auditionner, tous les élèves de cette classe (soit 32 !). Cerise sur le gâteau digne des meilleurs polars, comme la proviseur ne voulait pas fournir à la police la liste des élèves et l’adresse de leurs parents, elle a été saisie au Lycée lors d’une perquisition.

Les convocations qui se sont enchaînées n’ont fait apparaître aucun motif. Ce n’est que quand les élèves, enfin surtout leurs parents affolés, téléphonaient à l’Officier de Police Judiciaire qu’ils ont été informés que « des parents ont été choqués que soit projeté ce document à leurs enfants et ont porté plainte »… Certes mais pourquoi l’ont-ils fait ? Comment est qualifié le délit ? Personne ne le sait et rien de plus n’est précisé au début des auditions.

Ces dernières qui duraient près d’une heure et demie pour les premiers élèves convoqués, durent à la fin à peine 20 minutes. Ce qui témoigne peut-être de la lassitude des policiers. Les questions portent bien sûr sur le document incriminé. Y a-t-il eu des arrêts sur image ? Le prof a-t-il donné les noms des policiers ? Et sur le cours en question : quelle était sa teneur ? Comment ça s’est passé ? Mais elles vont bien au delà et peuvent figurer une nouvelle forme d’inspection pédagogique digne des républiques les plus bananières. Comment le prof se comporte-t-il en classe tout au long de l’année ? Quelle est sa pédagogie ? Quels sont ses engagements associatifs ? Une vraie enquête de moralité ! Le prof évalué par la police et noté par ses élèves, c’est dans l’air du temps ! Et puis quel Inspecteur Pédagogique Régional pourrait passer une cinquantaine d’heures (au bas mot) à évaluer un seul prof alors que la moyenne du temps entre deux inspections (qui ne durent que deux ou trois heures, rapport compris) est de 7 longues années.

Mais il y a plus. Pourquoi une telle débauche de moyens et un tel acharnement ? D’abord, il n’est pas anodin que ce soit un document vidéo sur l’expulsion du campement de sans-logis et mal-logés du 2 avril dernier qui soit à l’origine de l’affaire. Car si cette expulsion était légale, elle était loin d’être légitime. Comment arriver à justifier moralement de s’en prendre si violemment à des « gens en souffrance, au parcours de vie difficile », selon les propres mots du maire de Poitiers ? Comment arriver à continuer à avoir bonne conscience lorsqu’on a fait expulser, ou soi-même expulsé brutalement et violemment, des sans-logis et mal-logés qui avait des revendications, qui étaient elles, non seulement très légitimes mais aussi légales, puisqu’ils demandaient un logement décent pour tous, c’est à dire le respect de la loi ? Comment arriver à continuer de se regarder dans une glace quand on use de violence envers des gens qui résistent passivement, quand on leur arrache et confisque des biens de première nécessité et que l’on conduit six de ces personnes (cinq hommes et une femme) en garde à vue, dont cinq (les cinq hommes comme par hasard) ont été traînés au tribunal pour outrages et rébellion violente ? Et ce n’est pas tout. Peut-on garder sa bonne conscience quand deux de ces cinq personnes ont pris deux mois de prison ferme et qu’en tant que policier on se fait payer des dommages et intérêt (1200€ en tout ; 500€ pour le policier qui s’est offusqué de la diffusion de la vidéo en cours et qui a porté plainte contre JF…) et ce par des personnes notoirement fragiles et démunies ? Ne voudrait-on pas que personne ne le sache, surtout pas nos proches, et ne serions-nous pas honteux si un prof de philo diffuse cette forfaiture dans une classe dans laquelle certains élèves nous connaissent ? Ne serions-nous pas honteux au point de reporter la faute sur lui ?

Ne nous trompons pas de cible ce n’est pas de passer cette vidéo en classe qui est scandaleux mais bien d’avoir évacué de la sorte ce campement de sans-logis et mal-logés, d’avoir menti et de les avoir accusé injustement et pour finir d’avoir touché des dommages et intérêts indus.

Il y a une autre raison qui motive un tel acharnement. Le DAL86 écrivait en mai dernier, « la répression à Poitiers vient de passer un cap. Ce ne sont plus les personnes qui ont eu le toupet de relever la tête et qui se se sont engagées dans une lutte politique en particulier pour la défense de leurs droits, mais les militants de terrain qui les soutiennent, qui subissent dorénavant la répression. Ce ne sont pas des jeunes, des sans-logis et mal-logés, des pauvres qui sont ciblés mais des quinquagénaires, ayant un travail et connus pour leurs engagements associatifs et politiques au sein de la cité. »

Henri Queuille, président du conseil entre les deux guerres, n’avait-il pas raison de dire : « La politique, ce n’est pas de résoudre les problèmes, c’est de faire taire ceux qui les posent. » ?

Les Flics (préfecture, police, justice et… mairie) veulent nous faire taire. Nous ne nous tairons pas ! On continue !

Flics hors de nos vies, hors de nos villes !

Rendez-vous vendredi prochain 9 novembre à partir de 9h devant le palais de justice pour exiger la relaxe des militants réprimés. Jean-Baptiste Eyraud, porte parole de la Fédération Droit au logement, Mgr Jacques Gaillot, différents comités DAL, ont déjà répondu présent.

DAL86, 7 novembre 2012

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7 novembre 2012 3 07 /11 /novembre /2012 12:40

Échanger davantage sur l’islamisme radical, l’ultra-gauche et les mafias

ROME – Les 190 pays membres de l’organisation Interpol doivent approfondir les échanges d’information et leurs connaissances dans les domaines de l’islamisme radical, de l’ultra-gauche et dans la lutte contre les mafias, a estimé lundi le ministre français de l’Intérieur Manuel Valls.

http://juralib.noblogs.org/files/2012/11/023.jpg

Samedi 2 juin 2012, à 9h30, dans la cour de l’hôtel de Beauvau, qui abrite le ministère, Manuel Valls, en complet gris, avec, de g. à dr., Bernard Boucault, Claude Baland, Jacques Mignaux, Jean Daubigny, directeur de cabinet et Patrick Calvar.

Il existe des processus de radicalisation dans de nombreux pays mais en France, il a pris des proportions inquiétantes, a déclaré M. Valls à des journalistes après une réunion ministérielle de l’organisation internationale de la police.

Le ministre français s’est montré également très préoccupé par de nouvelles formes de délinquance liées au trafic de drogue et sa globalisation à travers les mafias. (…)

Il a aussi préconisé davantage de coopération face aux formes de violence provenant de l’ultra-gauche, de mouvements d’anarchistes ou d’autonomes, en citant des groupes violents gravitant autour de projets comme la ligne ferroviaire à grande vitesse Lyon-Turin ou l’aéroport de Notre Dame des Landes en France.

Selon lui, il ne faut pas négliger non plus le phénomène de l’extrême droite identitaire qui, en France, face à la question de la place de l’islam appelle à la haine en occupant par exemple le chantier d’une mosquée et que l’on retrouve ailleurs dans les milieux des ultras des clubs de foot, en France, Italie ou Allemagne.

M. Valls a appelé à lutter contre ces fléaux en étant fermes, en agissant dans le respect de la loi et en s’appuyant sur nos valeurs. Car cette montée des populismes est le résultat, dans des sociétés meurtries, d’une crise économique, d’une crise des valeurs, de doutes sur les constructions nationales et européennes.

Presse criminelle (Agence Faut Payer, 5 novembre 2012)

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4 novembre 2012 7 04 /11 /novembre /2012 14:23
Renée Greusard | Journaliste Rue89

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L’EPS, l’éducation sportive et physique, est une des disciplines les plus haïes à l’école, surtout à partir du collège. Témoignages et remèdes.

Pour cet article, des torrents de témoignages me sont tombés dessus. Parfois drôles, parfois désespérants.


« L’élève humilié » (Pierre Merle/Puf)

« Saut de cheval en Terminale + gros cul = gêne. »

Ou :

« Moi, le mot “honte” s’est concentré dans l’espace piscine. »

En plus des témoignages récoltés, nous avons interviewé Fabien Ollier, professeur d’EPS à qui nous avions déjà consacré un article l’an dernier, et Pierre Merle. Sociologue de l’enseignement, il est l’auteur du livre « L’élève humilié. L’école : un espace de non-droit ? ».

Il note que « le sport n’est pas mal placé » dans les disciplines qui génèrent un sentiment d’humiliation, même si ce sont les maths qui reviennent le plus dans les témoignages « à cause du prestige de la discipline. »

1

Le corps des ados exhibé

« J’avais des gros seins pour mon âge »

 

A 35 ans, Emilie se souvient :

« J’ai carrément vécu le sport comme une humiliation au lycée. Je le ressentais comme tel parce que j’avais des gros seins pour mon âge, et des rondeurs et que ça se voyait plus en tenue de sport. »

Beaucoup parlent de leur puberté, de cette violence qu’il y a à devoir exhiber un corps qu’on ne possède pas encore et qui commence à susciter le désir.

Johanna raconte par exemple ce sale jour de printemps où tout le collège se réunissait pendant des heures pour regarder chaque élève effectuer d’« horribles enchaînements de gym ».

« Je me demandais s’il ne valait pas mieux que je me casse une jambe sur la route.

Tout le collège était assis dans les gradins – parmi eux, il y avait forcément des mecs que je kiffais un peu – et là, je me tapais la grosse honte à enchaîner, pataude et ridicule, des figures nulles avec un jogging pourri. »

La question du poids revient aussi souvent. Dans un article publié en 2002, Pierre Merle rapportait le témoignage de l’une de ses élèves. La scène se passe pendant un cours de saut en hauteur :

« J’avais une amie dont l’embonpoint la gênait énormément dans sa vie quotidienne. […] La barre était à un mètre, ce qui évidemment est peu, mais pour elle, c’était difficile.

Le professeur l’a obligée à sauter. Elle a obéi, a sauté, puis est tombée. Tout le monde riait et surtout le prof. Il l’a obligée à recommencer plusieurs fois prétextant se servir d’elle comme exemple de tout ce qu’il ne fallait pas faire, et plus largement ne pas être. Il disait que le sport, c’est la santé et qu’il était urgent de s’y mettre. »

Face à des sujets délicats, certains profs se comportent parfois comme Les Robins des bois dans ce sketch.

Le regard de Pierre Merle

Le sociologue confirme que le sentiment d’humiliation est plus particulièrement ancré chez les ados.

« C’est la population qui se sent le plus humiliée par ce qu’elle est dans une période où les identités sont en construction.

Les filles se sentent particulièrement humiliées pour des questions qui concernent le poids parce que les normes de beauté sont très strictes pour les femmes. »

Pour le sociologue, il faudrait que la question des humiliations soit abordée pendant la formation des futurs enseignants :

« En commençant à travailler sur ce sujet, j’ai été très surpris de me rendre compte qu’aucune recherche n’avait été faite là-dessus. Aucun ouvrage n’avait été écrit. Il faudrait contextualiser ces pratiques. »

2

Toujours choisi en dernier

Un enseignement « à base de performance et de notes »

 

Amaëlle s’est mise au sport tard. De l’école, elle regrette un enseignement « à base de performance et de notes » et elle se souvient du moment (horrible) de la constitution des équipes. Quand le prof demande aux deux meilleurs de la classe de devenir capitaines.

« Ils appellent un à un, à tour de rôle, les gens de la classe. À la fin, il reste toujours deux ou trois personnes, dont toi. »

Pauline, elle, souligne avec humour l’injustice de cette situation.

« Bon, c’est vrai qu’au cours précédent, tu t’es décalé à chaque fois que le ballon t’arrivait dessus... Mais voilà, tu as participé, merde ! »

Le regard de Pierre Merle et Fabien Ollier

Pierre Merle :

« L’activité sportive n’a pas pour objet d’être performant par rapport aux autres, mais d’être performant par rapport à soi. »

Pour Fabien Ollier, ces classements sont inadmissibles.

« On met les forts d’un côté, les faibles de l’autre, les moyens au milieu, faire un niveau 1, faire un niveau 2, etc... Il y a toute une symbolique humiliante ou en tout cas très dépréciative.

C’est comme si dans une classe de mathématiques, on mettait les bons devant, les moyens au milieu, et tout au fond les nuls. Et que régulièrement, en fonction des notes des élèves, on les déplaçait, on les reclassait. Je crois, que tout le monde crierait au scandale.

En EPS, ça ne choque plus personne. »

Il s’interroge sur l’essence même de cet enseignement.

« L’éducation physique et sportive est essentiellement sportive, c’est-à-dire que le contenu principal de l’EPS, c’est le dogme du sport de compétition au sein duquel on trouve un éthos de l’humiliation. »

3

Ces mouvements absurdes que l’on n’arrive pas à faire

Le corps réduit à un mouvement

 

Anne-Gaëlle se souvient bien de cette impuissance de son corps.

« Je me suis retrouvée avec un corps qui ne pouvait faire ni la roue, ni l’appui tendu renversé – ATR : en bon français, le piquet – toute l’année, et ça, pour M. Le Louët, c’était vraiment une énigme. J’étais une sorte de débile, sa cancre. »

Souvent les premiers de la classe sont décontenancés en EPS. Amaëlle :

« Au collège, j’étais un peu l’intello “typique”. Première de ma classe avec des lunettes et un appareil dentaire. Et nulle, mais alors nulle en sport, toujours dans les derniers – voire la dernière. »

Très bons élèves, ils ont souffert d’un enseignement qu’ils jugeaient absurde. Pierre, meilleur partout, était aussi nul en sport. Il se souvient :

« Franchement, j’en avais rien à foutre du sport. Je trouvais ça bête. »

Il a eu l’impression que les autres trouvaient dans cette matière une occasion de se venger par la moquerie.

« Ça inversait le rapport de force scolaire. On me traitait comme si j’étais handicapé. »

Il conclut enfin en riant :

« Le sport, c’est un apprentissage du fascisme. »

Le regard de Fabien Ollier

En écho à cette absurdité ressentie par les élèves, Fabien Ollier parle de son quotidien de prof de sport. Des grilles à remplir, des fiches, des tableaux par les profs mais aussi par les élèves et il déplore : 

« Vous ne pouvez pas imaginer le temps que passent les élèves à remplir des fiches, à observer (épier, dénoncer…) leurs copains, à compter le nombre de passes ou de coups de bras (en natation) qu’ils font. »

Il explique la logique de cet enseignement :

« Dans les instructions officielles, il est spécifié de manière très claire que l’éducation physique et sportive doit “permettre à chaque élève de développer et mobiliser ses ressources pour enrichir sa motricité, la rendre efficace et favoriser la réussite”. On oublie que le corps n’est pas que de la motricité.

Mais pour pouvoir rendre le corps évaluable, et passer son temps à donner des notes à des élèves, il faut le réduire à une machine, à un système, à du mouvement. »

Pour le professeur d’EPS, c’est une violence symbolique que de voir son corps réduit à un mouvement.

4

L’univers glauque des vestiaires à 8h du matin

Un environnement détestable

 

A tous ces éléments s’ajoute la question de l’environnement dans lequel les cours ont lieu. Chloé a 27 ans et elle ne comprend toujours pas ce qu’on a voulu lui transmettre.

« Coup de gueule contre les bahuts qui mettent des cours de sport de 8 h à 10 h. C’est vrai que pour bien commencer la journée, autant se crever et bien puer la sueur ! »

Le regard de Fabien Ollier

Pour Fabien Ollier, cet aspect n’est pas un caprice et fait partie de la crise de l’enseignement de l’EPS.

« Je le ressens aussi : cet univers glauque des vestiaires à 8 h du matin, des stades brumeux, des salles aux odeurs de sueur. Tout ça, ce sont autant de souvenirs corporels qui peuvent être en effet un peu traumatisants. »

5

Le rapport dégradant du prof à l’élève

« On m’a interdit de jouer au rugby parce que j’étais trop nulle »

 

Parfois les récits d’humiliations sont violents. Marie a 24 ans, elle n’a vraiment pas aimé le sport à l’école.

« Mes profs de sport me détestaient (tous). Et l’un d’entre eux m’a même interdit de jouer au rugby parce que j’étais trop nulle et que j’avais peur du ballon. »

Que ces rapports d’humiliation disent-il de la relation entre le prof et l’élève ?

Le regard de Pierre Merle et Fabien Ollier

Pour Pierre Merle, l’humiliation est en réalité une facilité pédagogique.

« La classe pose des problèmes de gestion de l’ordre et pour assurer cet ordre, l’humiliation est une pratique qui vient assez spontanément.

Mais le prof ne se rend pas compte qu’il est en train de casser sa relation pédagogique avec l’élève et qu’il va foutre le bordel. C’est un remède qui est pire que le mal. Si tout ceci n’est pas expliqué, les professeurs sont laissés à l’abandon. »

Fabien Ollier remarque aussi que les profs reproduisent tout simplement des schémas qu’ils ont vécus.

« Dans le sport, il y a un rapport entre entraîneur et entraîné qui est souvent de l’ordre de l’humiliation à l’égard des faibles et de ceux qui ne réussissent pas assez vite. [...] Or les professeurs d’éducation physique ont tous été à un moment ou un autre entraînés. »

6

Un traumatisme qui reste toute la vie ?

« C’était une vieille salope »

 

A entendre toutes ces histoires, il y a de quoi se demander à quel point elles sont néfastes. La réponse est mitigée. Si Emilie court aujourd’hui des marathons, Chloé ne veut toujours pas entendre parler du sport. Guillemette, elle, se rappelle encore :

« Un jour, dans une compétition de gymnastique, je suis restée bloquée dans une galipette arrière les fesses en l’air, la tête coincée. J’ai plus jamais osé faire de galipette arrière de ma vie. »

Et puis, il y a les profs qu’on hait à jamais. A l’époque, on aurait aimé leur jeter un sort comme dans cette vieille pub de Carambar.

A 35 ans, Simon se rappelle encore de sa prof en primaire, Mme S.

« C’était une vielle salope. Elle m’avait pris en grippe. Elle disait à tout le monde : “Si vous ne faites pas de sport, vous serez comme Simon”.

Ensuite, alors que tous les garçons faisaient des binômes avec les garçons, elle me mettait avec des filles parce que sinon “je n’allais pas y arriver.” Je m’étais promis que quand je serais grand, je retournerai la voir, pour lui casser la gueule. »

A 20 ans, Simon est retourné dans son école primaire. Il ne voulait plus casser la gueule de Mme S. mais il voulait lui parler, lui dire combien elle l’avait cassé. Il n’a pas pu. Elle était morte d’un cancer.

Le regard de Pierre Merle

Pierre Merle dit :

« Plus la personne est petite, plus les pratiques d’humiliations sont néfastes. C’est une rancœur qui reste toute la vie. »

Le sociologue ajoute :

« Ce sont des pratiques condamnables du point du point de vue des textes juridiques qui disent que “dans la communauté éducative, chacun se doit respect.”

Mais elles sont aussi condamnables du point de vue de la psychologie scolaire, de la sociologie des relations entre profs et élèves. Il n’y a rien qui puisse justifier ce type de pratiques.

Si ce n’est une société qui ne marche pas très bien. »

* Certains prénoms ont été changés

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