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14 novembre 2012 3 14 /11 /novembre /2012 10:07

Sainte-Croix-aux-Mines. Des tags sur la résidence secondaire de Roland Ries

La maison de villégiature du maire de Strasbourg Roland Ries, située à Sainte-Croix-aux-Mines, a été couverte de plusieurs inscriptions, vraisemblablement au cours du week-end dernier.

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La maison secondaire de Roland Ries a été tagguée à la bombe, selon toute vraisemblance dans la nuit de dimanche à lundi.

Ce matin, on pouvait lire les mots « Solidarité face aux expulsions », « Squats roms Rie expulse (sic) » et « expulsons les politi-chiens » en noir et en lettres capitales sur les murs du pavillon. Un sigle abscons a en outre été tracé sur la porte d’entrée.

Roland Ries, qui est aujourd’hui en déplacement et injoignable, a été informé de cet acte de vandalisme. Une plainte devrait être déposée à la gendarmerie. La brigade de Sainte-Marie-aux-Mines est en charge de l’enquête.

Ce n’est pas la première fois que le maire de Strasbourg est ainsi visé. En janvier 2010, son domicile strasbourgeois avait été tagué, notamment d’une croix celtique.

Publié par des larbins de la maison Poulaga (DNA.fr, 12 novembre 2012)


La résidence secondaire de Roland Ries taguée et les serrures obstruées…
« Ça vous coûtera cher de nous foutre en l’air. »

La feuille de chou a reçu ces photographies prises ce matin par un correspondant bénévole [merci à lui] :

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« Un sigle abscons a en outre été tracé sur la porte d’entrée. » (DNA, 12 novembre 2012)

Le maire de Strasbourg possède une résidence secondaire au Petit Rombach, commune de Sainte Croix aux Mines (68160). Des tags y ont été apposés cette nuit, la porte obstruée et les serrures noyées dans la mousse et le silicone…

La feuille de chou, 12 novembre 2012


Roms contre Romains ? ça suffit !

Au matin même du 30 octobre 2012, au cours de notre expulsion, on a pu entendre des messages de compassion à notre égard, messages au contenu des plus douteux : nous expulser, nous, les Romains, alors qu’on laisse les Roms tranquilles !

On pourrait laisser croupir ces témoignages touchants de générosité là où ils le méritent s’ils n’avaient qu’un caractère exceptionnel.

Hélas il semble qu’ils revêtent les puants atours de la banalité.

Les Roms sont au centre des préoccupations de ceux qui n’ont pour autre but que de protéger leur pré carré, où déjà ils pourrissent. L’expulsion du 2, route des Romains constitue pour eux une aubaine de taille : faire sortir de l’égout leurs récriminations en s’appuyant sur des squatteurs qu’ils n’auraient pas plus aimés ni tolérés si la haine qu’ils vouent aux Roms n’avait été plus grande. Squatteurs, peut être, mais au moins ils sont blancs, devine t-on en filigrane sur certaines lèvres.

L’égoïsme, c’est le contraire de la solidarité. On a beau retourner dans tous les sens ce type de témoignage, on n’y trouve aucune trace de solidarité : en quoi instrumentaliser une expulsion pour en réclamer d’autres, plus massives, constitue t-il un acte de solidarité ? Dans une ville qui s’enorgueillit de ses kilomètres de pistes cyclables, certains, au pouvoir, dans l’opposition, ou dans la rue, semblent désirer plus de vélodromes…

Nous n’avons que faire des « soutiens » dont le seul but est de manifester haine, peur ou égoïsme : les larmes d’émotion que nous procurent ces témoignages de sympathie ont par trop le goût de la lacrymo.

Que faire dans ce bourbier ?

Ceux qui nous ont jeté dehors ont voulu au préalable nous diviser ; il n’en a pas été ainsi. D’autres s’indignent de notre expulsion afin de séparer le bon grain de l’ivraie. Les vendanges 2012 sont calamiteuses !

Mais nous ne cesserons de le répéter : une expulsion, locative ou pas, d’un quartier ou d’un territoire, est une expulsion de trop !

2, route des Romains, 11 novembre 2012


30 millions d’amis

Un inconnu nous a adressé un message via le Fessebouc de soutien au 2 route des Romains. Ses admins nous l’ont fait suivre. Outre son style fleuri, ce message condense une série de malentendus auxquels il nous donne l’occasion de répondre. Le voici in extenso :

“TU VEUX ETRE MARGINAL ? TU VAS A LA CAMPAGNE AVEC TON GROUPE DE BOUFFONS DANS UNE CABANE AVEC DES VACHES Alors ke ton papa est ingénieur,  VOTRE GROUPE D’ABRUTI est un parasite, vous troublez l’ordre public BANDE DE CONARD, ALLEZ VIVRE COMME LES ROMS QUI ONT PLUS DE MERITE QUE VOUS !

la ville de Strasbourg vous a donné la chance de vous héberger alors qu’un loyer d’une maison comme ça est de 1000 € par mois et vous, vous en avez profité pour y faire des fiesta, MENACER DES GENS DE MORT, je tiens à préciser que DEPUIS L’EXPULSION, ce groupe dort encore dans la maison alors je vais prévenir les FORCES DE L’ORDRE et là, ça sera à coup de matraque que l’on vous dégagera, VOUS ETES DES MICROBES DANS MA VILLE QUE J’AIME : STRASBOURG
 

LA VILLE VOUS A OFFERT UNE MAISON POUR HEBERGER DES GENS EN DIFFICULTES ET VOUS, vous en avez profitez pour faire la fête avec merguez, bières … MOI, JE SUIS HEUREUX QUE DES FILS DE PUT COMME VOUS, SONT FOUTU DEHORS … allez crever 1 par 1 de froid, je le souhaite ; Moi aussi, je pourrai être marginal comme vous pauvre crétins avec tes 3 dents et la Flora, cette putin
 

VOUS AVEZ SIMPLEMENT PERDU UN ENDROIT OU VOUS POUVIEZ FAIRE LA FETE, C’EST TOUT !

et votre banderole, apprenez à écrire ! tous les gens se foutent de votre gueule PAUVRE CONARD QUI VIENNENT D’AUTRES REGIONS !

SALE PROFITEUR, ALLEZ CREVER DESORMAIS ! JE SAIS QUE VOUS DORMEZ ENCORE DANS LA MAISON MAIS JE VAIS LA BRULER DANS QUELQUES JOURS DURANT VOTRE SOMMEIL, DONC JE VOUS CONSEILLE DE VOUS TENIR SUR VOS GARDES

avec vos fleurs en marquant : “à notre maison Chérie”

VOTRE MAISON ? TU ES CULOTER, C LA MAISON DE LA MAIRIE PAUVRE CRETIN, JE TE FOUETRAI DES POINGS DANS LA GUEULE SI T’ETAIUS DEVANT MOI AVEC TON GROUPE DE BLEDARD

CASSEZ-VOUS OU JE VOUS CREVE ! JE PENSE AVOIR ETE CLAIR ! “

signé : X

Cher X,

merci pour ta gentille lettre. Nous pensons que tes informations sont erronées sur certains détails.

Nous ne souhaitons pas spécialement être marginaux.

La Ville ne nous a absolument pas “offert” une maison, elle l’a au contraire achetée il y a sept ans et demi pour qu’elle reste vide, disponible pour les travaux d’aménagement futurs. Il y a maintenant six ans qu’ils essayent de nous déloger, et dès le début ils ont argué de l’imminence des travaux. Nous nous sommes donc logés par nous-mêmes et c’est bien ce qu’ils nous reprochent.

Nous n’habitons plus dans la maison puisque nous avons été expulsés par les forces de l’ordre, conformément à tes vœux. Si tu vois encore de la lumière en passant devant, c’est que la boîte de sécurité qui surveille les lieux ne s’habitue pas à l’obscurité. Si donc tu brûles la maison, préviens Polyguard avant, tu risques de te tromper de victimes.

Par contre, et la franchise nous oblige à le reconnaître franchement malgré la honte que ces révélations font peser sur nos familles : C’est vrai, certains d’entre nous sont originaires d’autres régions. C’est vrai, nous avons parfois fait la fête dans cette maison. Nous y avons même bu de la bière.

L’histoire nous jugera.

2, route des Romains, 9 novembre 2012


Rencontre avec le Maire

Monsieur le Maire était ce soir en goguette à la Scala du Neudorf, afin d’aller à la rencontre de ses administrés, d’écouter leurs doléances et de les assurer de son total engagement dans toutes les affaires qui les préoccupent. Jusqu’à la semaine dernière, nous étions des habitants de Koenigshoffen, mais il se trouve que notre expulsion nous a déracinés de ce quartier, c’est donc en tant qu’habitants de la C.U.S., et par voie de conséquence du Neudorf entre autres, que nous nous sommes invités à cette petite sauterie. Depuis l’irruption des Huissiers et autres sbires dans notre quotidien, c’était la première fois que nous avions ces élites en face de nous. Nous avons pu ainsi leur faire part de notre colère d’avoir été jetés à la rue.

http://juralib.noblogs.org/files/2012/11/0221.jpgPour la petite histoire, il se trouve également que nous avons eu au téléphone l’assistante de Maître IRION huissier de justice, afin de savoir quand nous pourrions récupérer nos petites affaires restées prisonnières au 2 route des Romains. Nous avions cru comprendre que l’article 65 de la loi n° 91-650 du 9 juillet 1991 nous permettait pendant un mois consécutif à l’expulsion de nous mettre en contact avec cette aimable personne pour cela. Or notre interlocutrice nous informa avec une compassion non dissimulée que cette loi avait été entretemps abrogée, et qu’une mystérieuse audience avec un non moins mystérieux juge traiterait de cette question épineuse le 12 décembre.

Vae victis, comme dirait l’autre. Double peine, en quelque sorte.

Le jour de l’expulsion, nous aurions du penser à emmener nos lits.

On ne se laissera pas faire, rogntudju !

2, route des Romains, 8 novembre 2012


Marche fun et funêbre

En petite procession, nous avons hier déposé une très jolie couronne mortuaire (bravo les fleuristes) sur la porte de la maison. Ce fut l’occasion de boire un petit coup ensemble, mais aussi de troubler la quiétude de la boîte de sécu attablée dans nos couverts et se mouchant dans nos draps. Le bruit de la visseuse a du les faire sursauter, ce qui a déclenché une série de coups de fil et un mitraillage photographique intensif, le tout à l’intention de leur employeur, la Ville.

http://juralib.noblogs.org/files/2012/11/106.jpgCette petite sortie fut également l’occasion d’admirer les petits mots de soutien gravés à même les funestes planches vissées sur les fenêtres. Merci, puissent-ils recouvrir la maison entière.

Souvenez-vous par ailleurs qu’une enquête publique est en cours afin de déterminer précisément les responsabilités de chaque politicien, de chaque administratif, de tous les minuscules rouages de cette merde, qui peuvent chacun à leur tour dire “je n’ai fait que mon boulot.” Leur job entraîne des conséquences qu’ils devront assumer. Nous avons déjà reçu quelques témoignages rigolos, nous recueillons ce que chacun dit ou fait publiquement, bref un petit dossier se construit. À vos plumes, les corbeaux !

À tout à l’heure.

2, route des Romains, 4 novembre 2012


Témoignage : Expulsés, et après ?

Si le 30 octobre 2012 se présente a priori à mes yeux comme une triste date, je ne souhaite pas m’abandonner à l’idée d’avoir été vaincu par la force aveugle d’une escouade de policiers mieux équipés que nous. Si nous faisons les comptes, nous voyons qui a l’avantage : 6 ans d’occupation contre 3 heures d’expulsion, une centaine de personnes venues en soutien.

La perte du 2 route des Romains est grande mais la défaite est petite, et la « victoire » de nos expulseurs, commanditaires et exécutants, est aussi minuscule qu’eux-mêmes. Les politiciens, toujours avides de vouloir s’élever un peu plus haut que le bout de leur nez, en sont à se crêper le chignon pour un mystérieux pompon : celui de prétendre savoir mieux que d’autres ce qu’il faudrait faire de modes d’action, de gens et de pratiques qu’ils ne comprendront jamais. Qu’ils se tirent dans les pattes, qu’ils tirent encore, qu’ils visent toujours plus haut !

http://juralib.noblogs.org/files/2012/11/113.jpgLe relogement de Papier Gâchette montre encore une fois qu’on n’obtient rien sans donner des coups aux gestionnaires de ce vieux monde. Que ceux qui, tenants d’une moralité 100% pure lutte, voudraient croire que ce relogement est le fruit d’une compromission avec la ville de Strasbourg, n’oublient jamais que la première sortie de Papier Gâchette fut une manifestation sauvage, que le 30 octobre 2012 les portes du 2 route des Romains ne se sont ouvertes qu’à la force de la disqueuse, et que malgré les tentatives répétées de la mairie de vouloir nous diviser nous sommes restés unis. Avoir de grands locaux, de belles maisons n’est pas une affaire de chance : les mètres cubes de dossiers déposés pour des projets qui doivent pourrir dans une salle d’archive de Strasbourg en témoigneront. Celui que nous avons rédigé il y a 5 ans pour la forme en fait partie !

Il n’y aura pas de conclusion parce que je n’en trouve pas ; pas plus que de bilan car nous n’avons pas dit notre dernier mot. Pour que le phénix renaisse encore faudrait-il qu’on l’ait réduit en cendres.

Merci à tous ceux et celles qui nous ont soutenus, et qui soutiendront et initieront des projets où nous nous sentons un peu plus chez nous.

François
2, route des Romains, 4 novembre 2012


Ouais, on a reçu un tract de soutien !

Nous avons reçu ce tract, qui a le grand mérite d’élargir la question du soutien à notre situation particulière à une problématique plus large.

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TÉLÉCHARGER LE TRACT

Si ce tract vous parle, vous pouvez le télécharger, en discuter, le diffuser, etc.

Si vous avez des critiques, des apports ou d’autres propositions, n’hésitez pas, elles seront relayées en commentaires de cette page.

Nous avons mis le doigt dans l’engrenage. Ça fait un peu mal, mais ça peut nous mener loin.

À tout de suite.

2, route des Romains, 3 novembre 2012


DERNIER AVIS AVANT COUPURE !

Monsieur RIES,

nos services ayant constaté un détournement de fluides, nous vous sommons par la présente de régulariser votre situation avant le

LUNDI 5 NOVEMBRE 2012

http://juralib.noblogs.org/files/2012/11/132.jpgEn effet, notre association a quitté le local sis 2, route des Romains le 30 octobre. Or, nous avons constaté au cours des jours suivants que des lumières étaient allumées dans le grenier, ainsi qu’un puissant spot éclairant la porte latérale. Notre contrat avec l’Électricité de Strasbourg ne saurait être détourné de la sorte.

C’est la raison pour laquelle nous ferons procéder à une coupure d’électricité dès lundi, la trêve hivernale ne s’appliquant pas en ces conditions ainsi que le stipule la loi U-58j, art. 683 ter et séqu.

En cas de difficultés financières, il vous appartiendra de contacter les services sociaux.

Veuillez agréer, monsieur, l’expression de notre passion sans borne.

2, route des Romains, 3 novembre 2012


Amère défaite !

Vous le savez peut-être déjà, nous avons perdu.

Le 2 route des Romains a été expulsé. Nous sommes dehors.

Un récit parmi d’autres peut-être :

Mardi 30 octobre.

Nous sommes prêts à l’assaut, debout à 5h comme la veille.

Le petit déjeuner parvient quand même à être joyeux.

On observe les mouvements dans la rue, les badauds circulent anodinement et nous font de petits signes d’intelligence de temps en temps. C’est drôle. Il leur manque le journal devant la gueule avec de petits trous. Leur mission est de repérer les éventuels signes confirmant la venue des pandores, pour lancer les appels à soutien le plus tôt possible.

7 heures. Ça y est. Un homme, sur le trottoir d’en face. Il vient de sortir de sa voiture et attend au passage piéton. Un costard, plutôt cher. Une tête d’ancien militaire. Il traverse, passe devant la maison, puis repasse et se plante devant la porte. Les messages sont envoyés illico. Certains hélas n’arriveront que deux heures plus tard.

Un groupe, qui fumait des clopes au fond de l’impasse se dirige à présent vers la maison, armé de pinces monseigneur et de pieds de biche. Cet inquiétante bande organisée sonne à la porte. Nous ouvrons une fenêtre. Qu’y a-t-il pour votre service. “Vous n’êtes pas surpris ?” nous assène celui qui manifestement est le chef militaire de ces joyeux drilles. Non. Mais on ne s’y habituera jamais.

Les premiers soutiens arrivent, tournent autour des agresseurs, sifflent, houspillent, prennent des photos (ce qui n’est pas du goût des expulseurs). Ils ne sont pas beaucoup, les plus tôtifs, mais ils envoient ! Pour l’instant, les suppôts de la Ville tournent autour du pot. Ils ne savent pas bien par où ils vont entrer par effraction. Par le jardin ? Non, il y a de l’herbe par terre, c’est sale. Par la porte latérale sur ses grosses glissières métalliques. Bof. Par la porte avant, vieux portail de bois rappelant l’époque où toutes ces baraques étaient de petites fermettes ? Oui, pourquoi pas ? Les outils sont dégainés.

Le groupe de soutien, qui s’est un peu étoffé, se précipite devant la porte, rempart d’amitiés diverses et accumulées contre les sbires. Ces derniers, malgré leur brutalité, veulent garder le contrôle de la situation et appellent du renfort, bleu de préférence. Un petit temps après, trois camionnettes de casqués, armés et harnachés débarquent, se précipitent sur les amis entassés et enlacés devant la porte et les jettent un par un dans le chemin, avant de les enserrer derrière un cordon bleu étanche.

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C’est le moment de tester l’efficacité de nos barricades. 1830 et 1848 sont loin, les Socialistes ont bien changé depuis, et nos savoirs-faire ont un peu décliné. Mais chaque minute passée par la dream-team de la C.U.S. à s’acharner en pestant sur nos petits bricolages nous remplit d’allégresse. Qu’ils en chient : c’est normal, puisque c’est une besogne de merde. La porte résiste un temps à leurs assauts, ils se démontent l’épaule en essayant de foncer dedans, puis après avoir eu l’idée de se servir du pied de biche, une planche finit par sauter. À leur grand dam, elle découvre un petit bout du lit de ciment disposé et bordé au pied du portail. Quelle déconvenue ! Ils optent alors pour la fenêtre, arrachent un volet, puis deux. Il y a des barreaux. Pince monseigneur, groupe électrogène, disqueuse gros format… Débauche de matériel, c’est facile, pour eux, d’ouvrir des squats.

Tout a cédé, je ne sais pas combien de temps on leur a fait perdre. Pas beaucoup. Pas assez. Mais évidemment, ce ne sera jamais assez. La partie est perdue : un flic rentre par la fenêtre, flash-ball à la main (vous savez, ces armes non-létales qui ne font que casser les rotules et crever les yeux…). Nous optons pour la fuite, plutôt que de nous faire traîner lamentablement par des flics heureux de nous dominer, plutôt que de prendre le risque que l’un ou l’une d’entre nous se fasse isoler du groupe et coincer par un affreux. Par une porte dérobée, nous réussissons à rejoindre le groupe de soutien toujours bloqué par le cordon bleu. Nous refermons la lourde porte latérale sur ses glissières et nous quittons cette maison qui nous a accueilli pendant presque six ans.

Des journalistes étaient là, qui voulaient faire un “papier” sur ce qui s’était passé ce matin. L’un d’eux me fond dessus, caméra et micro en avant, avide d’une déclaration. À qui veut-il que je parle ? Que pourrais-je dire à une caméra et à un micro, inertes, qui me mettent en lien avec des spectateurs passifs qui distraitement vont zapper pendant quelques secondes d’un sujet à un autre ? Pourquoi ne me parle-t-il pas d’abord, lui, simplement, sans tout son attirail ? Pourquoi ne me demande-t-il pas d’abord quels sont nos moyens de communications, et si éventuellement nous pouvions avoir besoin du sien ? Est-il touché par la situation, ou est-ce un simple sujet d’actu pour lui ? Est-il possible de filmer la détresse ou la colère sans un minimum d’empathie ? Pourquoi ces questions sont-elles totalement absentes de leur démarche, au point qu’ils nous regardent toujours comme des martiens quand nous leur posons ? J’ai regardé son reportage plus tard, il traduit cela par une sorte de “les squatteurs refusent de communiquer”. Si c’est cela, la communication, oui, je la refuse.

http://juralib.noblogs.org/files/2012/11/143.jpgNous aurions pu alors partir immédiatement en manif dans le quartier, comme un au-revoir, comme une dénonciation de ce qui venait de se passer, et dont les responsables n’étaient pas là. Scander les noms des BIES, des EL KOUBY et autre BOUDJEMA pour que la honte soit plus honteuse encore. Mais il était pour nous extrêmement difficile de nous arracher à la contemplation de ce qui était en train de se passer. Comme une envie morbide de céder à la fascination devant les mureurs, les tueurs d’espace, les urbanistes et leurs petites mains. Nous n’avons rien pu proposer d’autres. Puis, comme certains signes perçus à gauche à droite semblaient indiquer que les flics auraient bien effectué un petit prélèvement de manifestants soigneusement sélectionnés, nous avons choisi de nous replier, d’aller hors de leur présence pour nous retrouver avec ceux qui nous avaient soutenu, et parler, parler de ce que nous avions ressenti, de ce que nous avions pu faire ou pas, et de ce que nous allions faire plus tard.

Merci à tous ceux qui ont décidé de passer avec nous ces derniers moments, tous ceux qui nous ont aidé à leur manière et en leur nom, tous ceux qui nous ont rendus plus forts.

Merci aussi à tous ceux qui ont proposé de nous héberger, le temps de pouvoir se retourner et envisager autre chose.

Mais la lutte continue. À présent, nous allons lancer une enquête publique pour déterminer précisément les responsables de ce gâchis, et les livrer en pâture. Restez curieux.

À bientôt.

2, route des Romains, 31 octobre 2012


[2, route des Romains ] Récit subjectif d’un-e soutien

En allant vers la maison, on voit 4 fourgonnettes de flics qui déboulent devant nous. Juste le temps de garer nos vélos, et on se rend devant la grande porte… Je fais la bise à quelqu’un-e. Soudain, les copa-i-n-e-s s’agglutinent devant la porte en criant. Pas le temps de penser, je les rejoins, je tiens des bras, je tiens ce que je peux. « Casse-toi ! » je hurle à un type encravaté.

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La personne à ma gauche se fait éjecter, on est plusieurs à essayer de la rattraper, mais on n’y arrive pas. Trop tard. On ressert nos liens, on crie, on regarde à droite et à gauche pour voir qui il faut tenir en priorité. Y’a un mec par terre, tiré par les flics, je sais pas s’il est KO ou quoi mais ça me fout la trouille. Ensuite je vois plus trop ce qui se passe autour : j’agrippe une amie et un mec que je connais pas, j’ai l’impression qu’on est plus que tous les trois contre la porte, mais en fait j’en ai aucune idée. Autour y’a les flics, ils essayent de nous séparer mais ils galèrent. On crie. Ils galèrent toujours alors on se tient encore plus. J’ai les bras qui fatiguent, je sens que le flic me cogne sur la main mais j’ai pas mal. Je prends un coup au visage mais pareil, j’ai pas mal. Pas encore. Je fatigue putain faut pas que je lâche. À gauche y’a un flic qui tient mon amie et qui fait un mouvement de balancier, il s’applique méthodiquement, efficacement… C’est dur de tenir. Merde, je fatigue, j’ai plus de bras, faut que je tienne… D’un coup on est éjecté je crois tous les trois.

Y’a un flic qui me balance par terre dans le chemin, je me relève, je l’insulte. On est plusieurs dans le chemin, ils ont dégagé la porte. Y’a d’autres copa-i-n-e-s qui sont arrivé-e-s. Je tourne en rond. Les flics nous poussent, tonfa dégaînés. On est déjà bloqué-e-s ? Y’a des gens qui essayent d’aller sur la route, faire chier la circulation. Illes sont dégagé-e-s direct. Les flics traînent le mec qui est allongé, et le jettent devant nous. On lui demande si ça va, il dit que oui. Ok, il s’était vraiment allongé. On tourne, on gueule un peu, j’ai l’impression que les gens ont pas envie de formuler des slogans, plutôt crier la rage, l’amitié, dire on est là, comme ça.

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Ça dure je sais pas combien de temps, puis je vois les habitant-e-s qui sont parmis nous, sacs sur le dos ou à la main. Illes sont sorti-e-s sur le côté. Je suis soulagé-e qu’illes aient rien et en même temps ça me fait pleurer. Ça veut dire que les flics, les huissiers, toute cette merde, ont réussi à ouvrir et à pénétrer aux Romains. Et quelque part ça veut dire que c’est fini. On voulait pas qu’ils entrent et ils sont entrés, en nous marchant dessus. Les flics rigolent et menacent. « La règle c’est la règle » grinçait Bies, avec ses circuits de technocrates.

Y’a quatre connards qui regardent la porte coulissante des Romains. Des officiels. Ils reviennent vers nous. Ils croient quoi ces bâtards ? Qu’ils peuvent revenir comme ça dans la rue, comme si on n’existait pas ? On les bloque, on les insulte, mais direct les flics nous dégagent. Les quatre connards filent derrière les uniformes bleus. Y’en a un qui nous gaze deux fois, les deux fois pour le fun. Ça le fait tripper, il rigole. On voudrait le choper dans un coin, histoire de lui faire ravaler son sourire. En tout cas j’oublierai pas son visage.

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Apparemment ils ont gazé aussi l’autre groupe. J’ai pas vu. On me dit qu’il y a un mec dans les vappes, et effectivement y’a un truc de pompier de l’autre côté de la rue. De là où je suis, je vois pas ce qu’il se passe pour la maison. J’entends juste les bruits de verre, de marteau ou de je sais pas quoi. Y’a des gens qui crient dans l’autre groupe. Je me penche pour essayer de voir, un flic me repousse : « reste loin de moi ! ».

Pas mal de gens ont les larmes aux yeux. Et, j’imagine, la rage au cœur.

Six ans d’amitié et de vie face à la froideur technocratique, aux flash-ball, tonfas, disqueuses, aux méprisables légitimations… Au fond on gagnera toujours, parce que nos liens perdurent et se renforcent à chaque coup qui nous est porté. Et on n’en oubliera aucun. De Ries à Nisand en passant par Irion ou M. Olivier, et de tout ce qu’ils représentent de ce système de merde…

On va bientôt se rappeler à vos bons souvenirs, croyez-pas que ça va se finir comme ça. On est nombreu-ses.

Un-e soutien
L’Alsace Libertaire, 31 octobre 2012

 

Strasbourg / Koenigshoffen. Squat du 2, route des Romains : six ans et puis fini

Occupée depuis 6 ans par des habitants sans droit ni titre, la maison située au 2 route des Romains a été évacuée hier avec le concours de la force publique. Près d’une centaine de personnes sont venues soutenir – pacifiquement – les squatteurs.

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Au plus fort de la mobilisation, près d’une centaine de personnes sont venues soutenir, dans le calme, les habitants du 2 route des Romains.

Depuis mercredi dernier, les occupants du 2 route des Romains vivaient dans l’angoisse de l’expulsion. Ce jour-là, en vertu d’une décision de justice datant de 2011, un huissier était venu leur signifier qu’ils devaient quitter les lieux avant le 1er novembre, début de la trêve hivernale des expulsions. Depuis lors, ils attendaient. Et avaient suspendu une banderole à la façade de la bâtisse ainsi qu’une grosse poupée.

C’est finalement hier matin, vers 6h45, que l’huissier est revenu frapper à leur porte, accompagné d’une vingtaine de policiers du commissariat de Strasbourg, dirigés par le directeur départemental adjoint de la sécurité publique, Alain Winter.

Tandis que les occupants du 2 route des Romains étaient toujours à l’intérieur et les forces de l’ordre à l’extérieur, une dizaine de personnes sont venues soutenir les squatteurs et faire du bruit à l’aide de percussions, mais sans violence. Très vite, les policiers les ont contenues sur un chemin qui longe la maison, sans hésiter à user de gaz lacrymogène.

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Depuis une semaine, les habitants du 2 route des Romains s’attendaient à être délogés.

Pendant ce temps, d’autres policiers sont entrés à l’intérieur du 2 route des Romains. Les occupants, préférant éviter le contact avec les forces de l’ordre, sont sortis par une porte latérale avec quelques bagages, afin de rejoindre leurs soutiens sur le chemin. Petit à petit, les rangs des amis des squatteurs se sont étoffés : au plus fort de la mobilisation, près d’une centaine de personnes se sont rendues route des Romains pour exprimer leur solidarité, dans le calme. Parmi eux, Éric Schultz, conseiller municipal (EELV) de Strasbourg (lire ci-dessous).

Les ex-squatteurs et leurs premiers soutiens ont finalement pu rejoindre leurs amis, sur le trottoir, toujours cernés par un cordon de policiers. Les automobilistes de passage sur la route des Romains ralentissaient, curieux, et les riverains affluaient sur le trottoir d’en face. Pas forcément heureux que les forces de l’ordre mettent fin à ce squat, bouillonnant d’idées subversives mais toujours courtois vis-à-vis du voisinage.

Pendant ce temps, des ouvriers de la CUS se sont employés à condamner les portes et fenêtres du bâtiment. Les anciens habitants du 2 route des Romains sont restés jusqu’au bout sur le trottoir. Vers 9h45, il n’y avait plus personne devant la maison et certains ex-squatteurs et amis se sont retrouvés à la Semencerie, ancienne fabrique qui abrite des ateliers d’artistes, dans le quartier gare.

Le 2 route des Romains, racheté par la CUS en 2005, doit être démoli prochainement, dans le cadre du réaménagement de l’entrée de Koenigshoffen.

Publié par des larbins de la maison Poulaga (Julia Mangold, DNA.fr, 31 octobre 2012)


Petit compte rendu [augmenté] de l’expulsion, du 2 route des Romains

Le CR a été trouvé sur : azqs.com/strasbourgsquats/2012/10/30/petit-compte-rendu-de-lexpulsion-du-2-route-des-romains – des précisions ont été faites en attendant un CR plus détaillé.

http://juralib.noblogs.org/files/2012/11/15.jpeg

L’expulsion a commencé à 7 heures, ce mardi 30 octobre 2012, d’abord par les huissiers, les représentants de la ville de Strasbourg et un ou deux représentants des forces de l’ordre.

Le groupe de soutien présent a utilisé des instruments et autres casseroles pour improviser une fanfare. Puis il eut une résistance passive devant la porte lorsqu’un technicien commença à attaquer la porte du squat à la pince monseigneur.

Une première vague policière est intervenue quelques dizaines de minutes plus tard.

La résistance passive réalisée par une quinzaine de personnes, par effet de groupe soudé devant la porte, fut rompue par les policiers casqués et armés de leurs matraques [ainsi que des jets de lacrymo, des coups, des balançages, etc].

Les personnes furent regroupées à l’écart.

Dans la demi heure suivante, nous fûmes rejoint par une petite centaine de personnes.

Une deuxième vague de la Nationale fit son entrée, dans cette triste pièce de théâtre.

Dans la demi heure qui a suivi les personnes parquées ont tenté une libération [tandis qu'en même temps l'autre groupe essayait de bloquer la remontée vers la rue de quelques officiels étant venus sans escorte regarder le résultat de leur boulot].

Le groupe a été gazé [le second groupe aussi], une personne a eu le visage tuméfié par le lacrymogène [une autre s'est prise un coup de poing au visage], elle a fait un tour aux urgences, son visage est encore rouge à l’heure du billet, mais ça se calme.

Vers 10 heures à la fin du murage du squat, la centaine de soutiens s’est replié dans un lieu à quelques centaines de mètres pour envisager la suite des actions à mener…

Pour la suite des évènements visitez le site des habitants
Ou le site de Papier Gâchette

[…]

Filou Curieux
Squats à Strasbourg / L’Alsace Libertaire, 30 octobre 2012

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31 octobre 2012 3 31 /10 /octobre /2012 11:24

Une expulsion, deux incendies … Thanks for the future

« Le pacifisme ne se diffuse, que là ou l’insensible a déjà triomphé… »

Après que les artistes « conventionnés » du Projet 244 nous aient assiégés en nous coupant l’eau et l’électricité, que la police ait occupé physiquement notre lieu pour nous interdire de faire des concerts, que la mairie et les propriétaires (la SEMIVIT) se soient précipités puis enlisés dans une procédure d’expulsion beaucoup plus longue que prévue … la répression exercée contre les squats à Tours est encore montée d’un cran.

Dimanche 28 octobre vers 17 heures, un nuage de fumée est venu obscurcir le ciel au dessus du squat « Thanks For The Future ». Deux départs de feu simultanés et distincts d’un peu plus de 100 mètres, se sont déclenchés dans des locaux mitoyens de notre maison collective. Deux ateliers ont complètement été détruits, et une maison encore habitée, à été endommagée.

Peu après leur intervention, les pompiers nous ont déclaré qu’il n’y avait aucun doute concernant la nature « volontaire » des deux départs de feu. En effet, les locaux brûlés ne disposant pas d’électricité, et la distance ainsi que la configuration des lieux entre les deux départs de feu écartaient d’après eux, toutes possibilités d’accident.

La police qui n’est pourtant pas avare d’interventions dans ce genre de circonstances et surtout de lieux, a refusé de venir constater les faits malgré l’insistance et les appels réitérés des pompiers. Seule une association « le roulement à Bill » parmi les nombreux artistes présents ce jour là, semble avoir pris la mesure de ce que laissent présager de tels actes.

Depuis les rumeurs vont bon train… Ce dont on peut être sûr toutefois, c’est que la répression ne s’embarrasse plus d’aucune limite. Lorsque celle-ci use de formes légales, c’est uniquement pour masquer la violence de ce système qui ne tolère aucune forme d’échappatoire, aucune remise en question. Que ce soit à Lyon, à Rennes, ou plus récemment à Poitiers, ce genre d’histoires d’incendies volontaires dans le cadre de procédure d’expulsion, nous rappelle avec quelle sinistre détermination le Pouvoir nous impose et nous
dicte les conditions de vie auxquelles nous sommes impérieusement astreints.

Nous assiéger, nous expulser, ou brûler nos lieux de vie ne régleront en rien le problème que posent nos choix et notre façon d’habiter le monde. Nous continuerons d’ouvrir, de réquisitionner et de réclamer des lieux collectifs. Heureusement, toute joie (même s’il lui arrive parfois de s’enflammer…) finit par avoir ses débordements. À nous de renforcer les cercles de celle-ci.

Si le processus est lent, notre passion n’est pas négociable.

Thanks For The Future !

Rassemblement de solidarité le jeudi 8 novembre à 9h30
devant le Tribunal d’instance, rue Édouard Vaillant

Et soirée de projection : « Figures tragicomiques de l’urbanisme contemporain »
le samedi 3 novembre à 19h30 au 244 Rue Auguste Chervallier

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30 octobre 2012 2 30 /10 /octobre /2012 11:17

La police est arrivée sur les lieux vers 7h30 mardi (Photo Eric Schultz)

L’expulsion a eu lieu ce mardi matin au squat du 2 route des Romains. Les occupants et les membres de l’imprimerie associative Papier Gâchette se sont mobilisés pendant plusieurs jours pour protester contre cette expulsion programmée. Dans le cadre de l’aménagement de l’entrée de Koenigshoffen, la Ville veut récupérer l’immeuble et le démolir. Depuis le 24 octobre, date de la visite de l’huissier, certains élus ont choisi leur camp.

 

Mardi, 7h30 heures, une quarantaine de policiers a débarqué au 2 route des Romains. Les forces de l’ordre étaient attendues depuis une semaine. En début de matinée, les policiers ont d’abord procédé à l’expulsion des occupants du squat. L’évacuation a d’abord eu lieu dans le calme mais il y a eu quelques bousculades et tirs de grenades lacrymogènes. La porte et les fenêtres du bâtiment ont été murés vers 8h30. Dehors, un rassemblement d’une petite centaine de personnes a assisté à l’opération, en scandant des slogans de soutien.

 

Vidéo : Jean-Claude Meyer / La Feuille de Chou

Hier, lundi il faisait -4 degrés devant les lieux. Ce qui ne décourageait pas la petite dizaine de personnes présente à l’extérieur de monter la garde. Emmitouflés dans de grosses écharpes, ils tenaient comme ce matin le pavé depuis six heures du matin, l’heure légale à partir de laquelle la police peut faire évacuer les lieux. Elle était attendue d’une minute à l’autre : un huissier ayant déposé l’avis d’expulsion le 24 octobre et jeudi 1er novembre, débute la « trêve hivernale », qui empêche toute expulsion…

Du coup, les « Gaulois », comme ils s’appellent eux-mêmes, ont choisi de se relayer : un groupe se charge de faire le guet, un autre se réchauffe. L’objectif est d’être en mesure de donner l’alerte à tous ceux qui ont laissé leurs coordonnées au groupe pour être prévenus par SMS et débarquer en même temps que les forces de l’ordre.

Sur les coups de 8h30 lundi, une camionnette est venue pour murer l’entrée. Après être restée garée devant l’immeuble un peu moins de deux heures, elle a rebroussé chemin. Les employés auraient eu pour consigne de revenir mardi, selon le blog du squat

Silence chez les squatteurs, vifs échanges entre élus

Du côté des courageux qui bravent le froid en attendent que « ça bouge », c’est silence radio :

« Aujourd’hui, on est directement menacés. L’heure n’est pas aux discours. Il faut juste qu’on agisse, et c’est ce qu’on fait en restant sur place. On ne veut pas se retrouver à la rue cet hiver. Avant de prendre une décision aussi grave que celle de nous expulser, les politiques devraient déjà se mettre d’accord entre eux. »

Allusion aux échanges acrimonieux entre plusieurs élus de la majorité municipale, dont Paul Meyer et le maire de Schiltigheim, Raphaël Nisand.

Echanges inhabituels entre élus socialistes sur Facebook (capture d'écran)

Eric Schultz, conseiller municipal EELV (Europe Ecologie Les Verts) soutient l’action des « Gaulois » et se risque à plus de précisions :

« Je n’ai pas accès au dossier, mais je me demande tout de même quelle mouche a piqué Raphael Nisand pour qu’il fasse capoter les négociations alors qu’il y a six mois à peine il soutenait ces gens. J’espère qu’il ne se sert pas de ce problème pour régler ses comptes. Le hasard est rare en politique. Ce n’est pas impossible que ce retournement de situation soit pour lui l’occasion de se venger après qu’il ait dû céder sa place aux élections législatives. Les occupants de ce bâtiment ne doivent pas être otages de mésententes politiques. »

Le conseiller municipal trouve la situation aberrante et assure qu’il sera aux côtés des occupants s’ils venaient à se faire expulser, histoire de « s’assurer que tout le monde soit bien traité ».

(Photo SB / Rue89 Strasbourg)

Raphaël Nisand confirme : Papier Gâchette et les squatteurs, « un problème de Strasbourgeois »

Quant à Raphael Nisand, le maire de Schiltigheim, il s’évertue à rappeler que cette histoire ne concerne ni sa ville, ni ses habitants :

« Avec Bischheim, Schiltigheim est la commune qui recense le plus de logements sociaux dans la CUS. Nous sommes déjà à 35%. Papier Gâchette est une association de squatteurs, j’ai en ma possession tous les jugements qui leur ont ordonné de quitter les lieux depuis 2007. Quand bien même on leur laisserait les locaux du centre de tri, ils ont à plusieurs reprises avancé qu’ils ne quitteraient pas la route des Romains. Ce sera donc une double perte. Les municipalités de (Robert) Grossmann et de (Philippe) Bies se sont déjà cassées les dents sur ce problème, je ne vois pas pourquoi nous devrions l’assumer, d’autant plus que cette imprimerie n’a aucun rapport avec Schiltigheim. »

L’élu socialiste en profite pour donner sa version au sujet de la vidéo de 2011 le montrant ravi de voir que le centre de tri « va continuer à servir » grâce à Papier Gâchette :

« Je me suis rendu ce jour-là sur le site du centre de tri sans savoir qu’il s’agissait de squatteurs. Le samedi qui précédait cette manifestation, j’ai lu dans les DNA que des artistes feraient une inauguration symbolique. J’étais à mille lieues d’imaginer leur situation juridique. Si cela avait été le cas, j’aurais évidemment refusé. »

Pour ceux qui laissent entendre que sa décision est l’expression de désaccords politiques avec Philippe Bies, sa réponse est claire :

« J’ai toujours mené mon mandat de maire en totale déconnexion d’autres enjeux. Il n’y a aucune considération de cet acabit. Si l’on suit cette logique, toutes mes décisions peuvent être vues par ce prisme, ce n’est pas sérieux. »

(Photo SB / Rue89 Strasbourg)

La Ville inflexible

La position de la ville de Strasbourg reste quant à elle inchangée, comme en attestent les propos de Patrick Pincet, le directeur de cabinet de Roland Ries  :

« Ces locaux sont occupés de manière illégale et il semblerait qu’une poignée d’irréductibles se soient joints à ce mouvement. Je ne suis pas persuadé qu’ils aient un grand rapport avec l’imprimerie associative. On peut faire un travail très sympathique, mais cela ne donne pas le droit de s’installer où on veut. Ces gens ne sont pas des victimes. Quand on a des avantages pendant si longtemps, il faut savoir accepter qu’ils prennent fin. »

Depuis le refus « tardif et brutal » du maire de Schiltigheim, la mairie a proposé un autre point de chute à Papier Gâchette, rue du Rempart. Seulement, les locaux ne seront disponibles qu’à partir du mois d’avril. D’ici là, la mairie s’engage à faire « son possible » pour trouver une solution provisoire. Lesmembres de Papier Gâchette doutent et préféreraient une solution concrète pour leur atelier et le matériel qu’ils y stockent avant de quitter le squat.

Lundi, la CUS a envoyé un courrier aux « Gaulois » pour leur rappeler les décisions prises à leur encontre. Dans l’immédiat, ni la mairie, ni le collectif ne semblent être prêts à faire de concessions alors que la trêve hivernale est imminente.

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29 octobre 2012 1 29 /10 /octobre /2012 10:13

Le 260 rue des Pyrénées a été expulsé à 6h ce matin par un très important dispositif policier (une trentaine de fourgons de CRS). Tous les habitants ont été évacués, 3 personnes ont accepté un hébergement d’urgence d’une semaine à Cergy (!). Un communiqué suivra.

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27 octobre 2012 6 27 /10 /octobre /2012 11:39

Dans le cadre du week-end d’actions appelé par la rencontre de Toulouse :

“Contre toutes les expulsions, pour les réquisitions, l’entraide et l’autogestion

Cette année de nombreux collectifs à travers la France ont lutté contre toutes les formes de misère : enfants à la rue, mal-logé.es, futur expulsé.es, travailleur.es précarisé.es, sans papiers… et pour répondre de manière autonome à leurs besoins de logements, de nourriture, de liberté. À force de recevoir des échos les uns des autres, certains ont décidé de se rencontrer pour se coordonner. Du 31 août au 2 septembre, à Toulouse, dans les restes du Centre social autogéré expulsé et dévasté par l’État quelques jours plus tôt, les participant.es se sont retrouvé.es dans le but d’échanger des outils et des savoirs, de débattre, de se renforcer. Partant du constat que toutes les formes de misère sont organisées politiquement, que les premiers concernés doivent s’organiser par elles et eux-mêmes que l’État ne fait pas partie de la solution mais du problème, les participant.e.s appellent à :

- continuer à coordonner les collectifs et les mouvements concernés à travers de nouvelles rencontres, un réseau d’information et d’action ;

- un week-end d’actions simultanées partout en France contre toutes les formes expulsions entre le 13 et le 15 octobre 2012.”

http://juralib.noblogs.org/files/2012/10/107.jpg

À Grenoble, des tags ont fleuri sur les murs et des banderoles ont été suspendues sur plusieurs bâtiments vides :

• Le Caddie-Yack, rue Pascal, immeuble de 4 étages appartenant à la ville de Grenoble, squatté et expulsé deux fois en 2008 avant d’être utilisé comme dispositif de logement d’urgence. Depuis plusieurs mois, ce bâtiment est à nouveau vide…

• Le Brise-Glace, rue Ampère, ancien squat artistique pendant une quinzaine d’années, vide depuis 3 ans, récemment réoccupé pour y héberger la trentaine de demandeurs d’asile du 22 rue des Alpes, et expulsé aussi sec par son propriétaire, la ville de Grenoble…

http://juralib.noblogs.org/files/2012/10/117.jpg

• Le 22 rue des Alpes à Fontaine, lieu ouvert en février 2012 pour y héberger une trentaine de demandeurs d’asile, expulsable depuis le 24 septembre sans proposition de relogement de la ville de Fontaine, dont le maire siège pourtant au Conseil d’Administration de la SCIC propriétaire des lieux.

• L’immeuble de la rue des Alliés, squatté et expulsé aussi sec deux fois il y a quelques années. Au pied de ce grand bâtiment classé, appartenant à la ville de Grenoble, des personnes sans abri ont pu être hébergées pendant un moment dans des cabanons généreusement mis à disposition par la même ville, avant que le lieu ferme, faute de moyens…

http://juralib.noblogs.org/files/2012/10/128.jpghttp://juralib.noblogs.org/files/2012/10/135.jpg

• Le 56, rue Docteur Hermite, ancien squat d’activité expulsé par les propriétaires en 2011, avec la complaisance des autorités locales.

• Le PVC, rue Paul Vaillant-Couturier, à Fontaine, occupé puis rapidement expulsé par les propriétaires l’année passée.

http://juralib.noblogs.org/files/2012/10/146.jpghttp://juralib.noblogs.org/files/2012/10/156.jpg

Tandis que les partis politiques se repassent le pouvoir, la répression persiste.
Solidarité face aux expulsions de logement et aux expulsions de migrant-es.
Solidarité avec le CREA qui vient de se faire expulser à Toulouse.

Indymedia Grenoble, 16 octobre 2012

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23 octobre 2012 2 23 /10 /octobre /2012 12:57

Une trentaine de personne – dont une majorité de femmes et d’enfants – occupaient depuis près d’une semaine l’immeuble situé au 31 rue des bois, dans le 19e arrondissement.

L’occupation était démontrée, connue du voisinage et nous avions des documents pour le prouver : contrat et facture EDF de plus d’une semaine, photos datées prises dans le bâtiment.

Cet immeuble, vide depuis plus d’un an, appartient à la SIEMP (Société d’économie mixte de la ville de Paris), censée éradiquer l’insalubrité à Paris. Elle rénove effectivement de nombreux taudis, mais c’est pour faire à la place des logements sociaux extrêmement chers auxquels nous n’avons pas accès.

Les forces de l’ordre, assistées des pompiers, sont rentrées par effraction et ont mis plus de 3h pour déloger l’un d’entre-nous qui s’était réfugié sur le toit.

Nous étions une centaine, habitants et voisins, rassemblés devant le lieu. La police a essayé de diviser, ciblant en priorité les jeunes du quartier. Une manifestation s’est ensuite organisée jusqu’à la place des fêtes.

Merci à tous les voisins qui ont fait preuve de solidarité et à tous les habitants du quartier qui ont résisté avec nous lors de l’expulsion.

D’autre part, l’immeuble occupé du 260 rue des Pyrénées ou vivent à nouveau une quarantaine de personnes est toujours expulsable. La rue des bois n’est que l’arbre qui cache la forêt, la lutte continue.

Des habitant.e.s et soutiens du 38 rue des bois

 

PS : une assemblée est prévue demain à 19h pour discuter de l’expulsion et des suites au 260 rue des Pyrénées

 

Pour contacter l’assemblée : mallogesacharnes@riseup.net ou 07 53 36 42 23

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12 octobre 2012 5 12 /10 /octobre /2012 13:22

Plusieurs sources laissent penser que des expulsions sont imminentes. Nous avons eu vent d’une première vague d’expulsion pour le mardi 16 octobre à l’aube. Nous avons eu des informations précises tel que le lieu d’hébergement des troupes mobilisées, l’itinéraire prévu pour rejoindre la zone, l’effectif engagé, soit 500 gendarmes. Cette première vague devrait concerner les maisons déjà expulsables ainsi que les cabanes. Une seconde vague devrait suivre une dizaine de jours plus tard, visant cette fois les cabanes dans les arbres et trois maisons, la Sécherie, les Rosiers et la Saulce, dont l’huissier a choisi en août d’avancer la date d’expulsabilité, la passant du 15 novembre au 27 octobre.

Depuis plusieurs semaines des équipes de police se sont déplacés sur la ZAD pour faire des repérages préparatifs, comme mesurer la hauteur des cabanes dans les forêts par exemple. Des équipes en civils se déplacent actuellement, certaines dans des véhicules immatriculés dans la région parisienne. Mardi dernier (9 octobre) le dernier squat de Grands Champs a été expulsé à l’aide d’un impressionnant dispositif policier. Cette semaine encore les dispositifs de sécurité ont été renforcé devant le Conseil Général, le Tribunal de Nantes et d’autres lieux stratégiques, les contrôles routiers se sont quant à eux multipliés sur et autour de la ZAD. La presse reconnaît d’ailleurs que le dispositif pourrait en réalité cacher une opération en préparation contre la ZAD.

Nous nous tenons prêts.

Un appel a été publié appelant les groupes et individus souhaitant s’inscrire en solidarité avec la lutte ici à effectuer des actions décentralisées (voir zad.nadir.org). Toutes les initiatives sont et seront les bienvenues. Les personnes souhaitant venir sur la ZAD sont invitées à s’organiser en conséquence : être conscientes de l’urgence dans laquelle nous allons être, prévoir au maximum de quoi être autonome.

Nous nous préparons logistiquement contre les expulsions, nous appelons les amiEs d’ici et d’ailleurs, voisinEs, à venir nous soutenir.

Dans tous les cas vous pouvez suivre les évolutions sur le site de la ZAD.

11 octobre 2012

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28 septembre 2012 5 28 /09 /septembre /2012 12:38

Ami.e.s, allié.e.s, galérien.ne.s, camarades,
Déferlez sur Toulouse !

Nous sommes une centaine d’habitant.e.s (dont 25 enfants) et plus d’une centaine de personnes investies dans les ateliers et les activités du Centre Social Autogéré de Toulouse (22 rue Demouilles). Nous  sommes  menacé-e-s par une expulsion imminente.

http://juralib.noblogs.org/files/2012/09/0323.jpg

Manifestation du CREA devant la Préfecture, place Saint-Étienne à Toulouse, en février 2012

D’ici quelques jours l’État enverra ses flics nous re-foutre à la rue, détruire ce lieu, pour laisser un bâtiment de 5400 m² vide depuis six ans et sans aucun projet, aussi mort que possible.

Nous n’avons pour l’instant aucune solution pour nous reloger et nous avons décidé de rester. Nous ne voulons pas abandonner notre bâtiment et nous n’avons désormais plus que ça à perdre.

Camarades d’ici, d’autres villes et d’autres pays, nous avons besoin de vous.
Pour défendre cette lutte, ces vies, ce lieu extraordinaire, nous avons besoin de vos forces.

Débarquez sur Toulouse dès ce week-end (29, 30 septembre) !

Nous vous logerons, nous pourrons échanger et nous rencontrer, nous  organiser pour ouvrir d’autres maisons. Luttons ensemble pour empêcher l’expulsion du Centre Social Autogéré !

Montrons aux riches et aux puissants que nous allons défendre ce que nous aimons. Et reprendre tout ce qui est à nous.

Autodéfense populaire !
Tout pour tou.te.s, Pouvoir au peuple !


Amici, complici, indesiderabili di qualsiasi tipo, compagni 
Venite tutti a Tolosa (Francia) !

Siamo un centinaio di abitanti e abitante (tra cui 25 bambini) e più di un centinaio di individui coinvolti nelle attività dello spazio autogestito di Tolosa (22 rue Demouilles).

Siamo sotto sgombero a breve.

Tra qualche giorno lo stato mandra i suoi sbirri per provare a sgomberarci di nuovo, per distruggere questo luogo, per lasciare vuoto uno spazio di 5400m² senza nessun progetto, come lo era da sei anni, tanto morto quanto possibile.

Non abbiamo per il momento nessuna soluzione per trovare un altro posto, noi abbiamo deciso di rimanere qua. Non vogliamo lasciare il nostro palazzo e abbiamo soltanto questo da perdere.

Compagni e compagne di Tolosa, delle altre città e degli altri paesi, abbiamo bisogno delle vostre forze. Per difendere questa lotta, queste vite, questo luogo straordinario, abbiamo bisogno di voi.

Sbarcate a Tolosa il più presto possibile, già dal 29 Settembre.

C’è spazio per ospitare nel posto, ne approfitteremo per incontrarci, organizzarci per resistere, ed aprire altri spazi.
Lottiamo insieme per impedire lo sgombero del spazio autogestito di Tolosa !

Mostriamo ai ricchi e ai potenti che difenderemo quello che amiamo, ninete di meno che la libertà. E riprenderemo quello che é nostro.

Autodifesa popolare !
Tutto per tutti e tutte, potere al popolo !


Friends, allies, freaks, comrades,
Sweep over Toulouse (France)

We are a hundred of people (with 25 children) and more than a hundred of people committed in the workshops and activities of the Toulouse Self-Organized Social Center. We are threatened by a close eviction.

In a few days, the State will send us its cops to throw us back to the streets, destroy the place and leave its 5400 square meters empty, as it has been for 6 years, without any project, as dead as possible.

For now, we dont have any solution to live in, and we ‘ve decided to stay. We dont want to give up on our house and it’s the only thing we have left to lose.

Comrades from here from other cities and other countries, we need you.
We need your strenght to stand up for this struggle, these lives, this extraordinary place.

Come over to Toulouse from this very week-end (29, 30 September).

We will host you, and we ‘ll chat, meet each other and organize ourselves to open other houses. Let’s fight together to prevent the Social Center from being evicted !

Let’s show the wealthy and the powerfull people that we’re about to defend  what we love. And take back what we own.

Working-class self-defense
Everything for everyone, Power to the people !


Amig@s, aliad@s, parcer@s, companer@s,
Debarcan en Toulouse (Francia) !

Somos cien habitantes (con 25 nin@s) y mas de cientas personas investidas en los talleres y en las actividades del Centro Social Autogestionado de Toulouse (22 rue Demouilles). Estamos amenazad@s por un desalojo iminente.

En unos dias, el Estado enviara la  policia para volver a echarnos a la calle, destruir nuestro hogar para dejar un edificio de 5400 m² vacio ya desde hace 6 anos y sin ningun projecto, tan muerto que lo posible.

No tenemos ninguna solucion por el momento para alojarnos de nuevo  y decidimos quedarnos. No queremos abandonar nuestro edificio y no tenemos ahora nada mas que perder.

Companer@s de aqui, de otras ciudades y otros paises, vos necesitamos.
Para defender esta lucha, estas vidas, este lugar extraordinario, necesitamos vuestras fuerzas.

Corran hacia Toulouse en este fin de semana (29, 30 sept) !

Vos alojaremos, podremos intercambiar, encontrarnos, organizarnos para abrir nuevas casas. Luchemos juntos para impedir el desalojo del Centro Social Autogestionado.

Mostremos a los ricos y los poderosos que vamos a defender lo que queremos. Y volver a tomar todo lo que es nuestro.

Autodefensa popular !
Todo para tod@s, poder al pueblo !

CREA, 27 septembre 2012

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16 août 2012 4 16 /08 /août /2012 13:25
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15 juillet 2012 7 15 /07 /juillet /2012 10:45

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A L’assaut Du Ciel!

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