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2 février 2013 6 02 /02 /février /2013 12:22

Nous sommes tous des Blacks Blocks !

Depuis plusieurs semaines l’Égypte est embrasée par des manifestations, qui contestent la mainmise des Frères sur tous les rouages de l’État, d’une constitution baclée, d”un référendum imposé par la fraude, d’une absence de l’État, au fil du temps, et compte tenu de l’absence de toute réponse à l’attente des populations et aux revendications légitimes de la révolution de janvier, la violence se substitue au mythe de la révolution non violente.

Ceux qui dénoncent la violence actuelle, ont la mémoire courte ; ils ont probablement oublié que la majorité des martyrs de la révolution du 25 ont été tués au vendredi sanglant de la colère, quand les révolutionnaires ont mis le feu aux postes de police et ont incendié le siège du parti national au pouvoir.

Ils ont oublié qu’entre le 25 et le 28 janvier, les affrontements à Suez ont fait des dizaines de morts, tant parmi les forces de l’ordre que ceux des manifestants.

Ils ont aussi oublié la chronologie des faits par la suite, sous le régime militaire, depuis l’attaque de l’armée contre les familles des martyrs, en passant par les événements de Maspero et le lynchage des femmes à la place Tahrir.

Ils ont oublié, les 900 morts de janvier à mars 2011.

Cette révolution n’a jamais été pacifiste, c’est un mythe.

Il y a certes une recrudescence de violences, contre les forces de l’ordre conduite par un ministre affilié aux Frères, qui reproduit à la lettre les méthodes de l’ancien régime

Les Égyptiens résistent et répondent à ces méthodes par la violence, ce qui est tout-à-fait légitime ; la révolution contre les Frères a commencé, elle va se poursuivre, elle sera plus violente que jamais, et il le faut ; je revendique cette violence, car contre le fascisme religieux, contre le terrorisme d’État, on ne peut se contenter, tout en restant chez soi, d’appeler tous les partis à la retenue.

No Pasaran

Mailing – Galila El Kadi, 1er février 2013

 

[L'ère des émeutes] Déclaration du black bloc égyptien

Le mouvement anarchiste égyptien émerge accompagné par une vague de bombes incendiaires et de combats de rue.

Les anarchistes ont été présents en Égypte, avant, pendant et après la révolution, mais jusqu’à ce jour, ils n’avaient pas encore organisé de regroupements de masse sous la bannière de l’anarchisme.

Les ultras des clubs de football égyptiens ont été associés pendant des années aux idées et actions anarchistes,  et ont initié un côté militant qui a contribué largement à la chute du gouvernement Moubarak en février 2011.

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Une marche d’un black bloc ce soir au Caire, se préparant à l’affrontement avec les forces de l’ordre près de la place Tahrir, pour fêter le deuxième anniversaire de la révolution égyptienne.

La nuit dernière, les anarchistes ont laissé tomber les slogans sur les murs, les petites discussions, et les forums égyptiens sur internet, pour apparaître au Caire et se déclarant comme une nouvelle force  dans cette révolution sociale actuelle, déclenchée il y a deux ans par plusieurs attentats à la bombe visant les bureaux des frères musulmans. Plus tard, le gouvernement a fait fermer les pages facebook des groupes « Black Blocairo » et du «  Black Bloc Égyptien », mais ils furent relancés peu de temps après.

« Attendez-vous à de nouvelles attaques, en réponse à la fermeture de notre page officielle… » ont-ils déclaré dans un communiqué publié sur internet ce matin.

Aujourd’hui, le black bloc a fait sa première apparition de masse sur la placeTahrir et, peu de temps après ont fait exploser une bombe au conseil de la Shura (le parlement égyptien), démolissant une partie d’un mur de protection anti-émeute menant à la place Tahrir. Tandis que, d’autres se sont affrontés avec les forces de l’ordre.

Ces déclarations et ces actions sont en préparation pour célébrer demain le deuxième anniversaire de la révolution égyptienne. Certains qualifient déjà ces actions de « passage à un niveau supérieur » de la protestation actuelle en Égypte.

L’anarchisme et le concept du black bloc a émergé ces derniers mois à travers l’Égypte, issus de la coalition de plusieurs groupes anarchistes qui se sont unis pendant la période révolutionnaire. Une méfiance massive de la jeunesse envers tous les partis politiques, une critique acerbe du rôle de la religion dans la gouvernance du pays et, l’inspiration de la résistance anarchiste dans le monde (surtout symbolisé par la révolte en Grèce fin 2008), ont créé l’émergence de ce mouvement.

Ci-dessous, voici la déclaration du black blocairo en ce qui concerne la fermeture de leur site web, leurs attaques à la bombe contre les bureaux du gouvernement et, leurs appels à la révolte :

«  Hier, après que nous ayons terminé nos actions, nous avons rencontré quelques uns des mouvements révolutionnaires en place et, nous avons décidé de nous unir lors de nos prochaines actions, d’où nos deux premières attaques, comme nous vous l’avons dit hier :

1) – Mettre le feu aux locaux de gestion internet d’Ikhwan (Frères musulmans)

2) – Mettre le feu aux bureaux d’Ikhwan sur Al-Manial street au Caire.

Et nous déclarons notre révolution à partir d’aujourd’hui depuis la place Tahrir, jusqu’à ce que l’Égypte et sa population obtiennent leurs droits ! La vie, la liberté, et la justice sociale !

Black Blocairo, les Hooligans

Attendez-vous à de nouvelles attaques, en réponse à la fermeture de notre page officielle… »

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LIENS SUR DES GROUPES ANARCHISTES ÉGYPTIENS : Revolution Black Bloc (page des anarchistes égyptiens) • Black Blocairo (la nouvelle page du Black Blocairo) • Black Bloc Egypt

AUTRES LIENS DE GROUPES ANARCHISTES ARABES : Anarchists of Arabs • Moroccan Black Bloc • Anarchists in Lebanon • Tunisian Anarchist Movement • Tunisian Anarchist Organization • Tunisian Anarchist • Syrian Anarcha Feminist Movement • Syrian Anarchists • Tahrir ICN (page européenne de solidarité, en anglais)

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Traduit de l’anglais (Even If Your Voice Shakes, 24 janvier 2013) par un correspondant du Jura Libertaire

 

En Égypte, l’opposition se radicalise

Malgré les appels au calme, des affrontements ont fait une victime près du palais présidentiel.

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Ils sont redescendus dans la rue. Malgré la pluie, la fatigue et les efforts des parties rivales pour tenter d’amorcer une sortie de crise. « Nos dirigeants sont des menteurs ! Nous n’en voulons pas ! S’il faut que le sang coule pour s’en débarrasser, alors il coulera », crie cette Égyptienne d’une quarantaine d’années, dans un des cortèges qui mène vers la place Tahrir, ralliée en ce vendredi après-midi par quelques milliers de protestataires. Elle s’appelle Rima et cette employée du tourisme dit n’avoir plus rien à perdre, « puisque de toute façon, les étrangers ne viennent plus chez nous, et que mon agence va finir par mettre la clé sous la porte ».

Dans la foule, au-dessus des têtes, des banderoles demandent « justice » pour les quelque cinquante victimes des accrochages meurtriers de ces derniers jours. Mais c’est surtout la fin du gouvernement du « guide » des Frères musulmans que réclament les manifestants. Ils accusent à l’unisson la Confrérie, dont est issu le président Morsi, d’avoir « confisqué la révolution ». Un cri de colère entendu au Caire, mais aussi en province, à Alexandrie ou encore à Port-Saïd, endeuillés par de violents affrontements, où des milliers de personnes se sont rassemblées à l’issue de la prière hebdomadaire.

La veille, l’opposition — qui avait maintenu son appel à manifester — et le parti Justice et Liberté des Frères musulmans s’étaient mis d’accord pour prévenir les violences. À l’issue d’une réunion de la dernière chance organisée sous l’égide d’al-Azhar, la plus haute autorité de l’islam sunnite, les participants avaient dénoncé « toute incitation à la violence » et souligné « la responsabilité de l’État et de son appareil sécuritaire ». Initialement respecté par les manifestants, le pacte a rapidement été brisé à la nuit tombée.

Aux environs de 18 heures, les premiers cocktails Molotov pleuvent sur le Palais présidentiel, dans le quartier de Héliopolis, où les protestataires ont convergé. Sur la chaîne ONTV, qui retransmet en direct les événements, des manifestants hurlent : « Le peuple veut la chute du régime ! » — des slogans entendus il y a deux ans, dans les rassemblements anti-Moubarak. À la tombée de la nuit, un mort était à déplorer.

Hommes encagoulés

Sur place, des témoins évoquent des scènes de panique et d’incompréhension. Parmi les protestataires, beaucoup d’activistes appartenant au Mouvement de la jeunesse du 6 avril et de supporteurs du Front de salut national, la principale coalition de l’opposition laïque. Mais aussi de plus en plus d’hommes encagoulés de noir, les fameux « Black Blocs » se revendiquant d’un mouvement anarchiste inspiré d’Europe. Faut-il y voir le début de l’opération « Gaber » — du nom de ce jeune activiste mort sous les balles des forces de l’ordre en novembre dernier — tant promise par ces révolutionnaires d’un nouveau genre ? « Ce qui est clair, c’est qu’on assiste à une radicalisation des manifestants face à un gouvernement qui reste myope à nos demandes, et à une opposition qui peine à nous représenter », lance Hiba, 24 ans. Aujourd’hui, cette jeune révolutionnaire ne se reconnaît plus dans cette opposition disparate qui vole en éclats. Ce vendredi, l’ancienne abonnée aux manifestations a préféré rester chez elle pour la première fois, « par peur du chaos », concède-t-elle.

Car dans ce climat volatile, un autre phénomène, encore plus perfide, se généralise à l’ombre des manifestations : les agressions sexuelles de jeunes femmes. Les organisations de défense des droits de l’homme ont recensé une vingtaine de victimes pour la seule journée du 25 janvier. Fidèles à leur théorie du « retour à l’ordre », les Frères musulmans accusent l’opposition de cautionner ces attaques en continuant à manifester. À l’inverse, certains opposants y voient la main des partisans de la Confrérie dans l’objectif d’entretenir un état de pourrissement du pays qu’ils viendraient ensuite « sauver ». Des accusations révélatrices d’une profonde crise de confiance entre le pouvoir et la dissidence, que la médiation d’al-Azhar est loin d’avoir résolue.

Presse contre-révolutionnaire (Delphine Minoui, LeFigaro.fr, 1er février 2013)

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2 février 2013 6 02 /02 /février /2013 12:19

Communiqué suite à l’action menée ce dimanche chez François Pinault

François Pinault est depuis 2006 le deuxième actionnaire du groupe VINCI. Sa holding Artémis, également actionnaire de Bouygues, autre géant du BTP bien connu, a acquis près de 12 millions de titres du bétonneur de Notre-Dame-des-Landes ! Alors quand on a appris que Pinault représentait à lui seul 5% du capital de Vinci, on s’est dit que ça méritait bien un pique-nique sur la pelouse de son château !

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Sans attendre d’y être invitéEs, nous nous sommes renduEs à quelques unEs sur le domaine de la Mormaire et, profitant d’une porte ouverte, nous sommes dirigéEs vers le parvis du château où nous avons déployé une banderole, avant de partager quelques morceaux de quiche et quelques bières artisanales made in ZAD.

Pour dire toute la vérité, nous ne nous sommes pas attardéEs. Après avoir expliqué l’objet de notre présence aux employéEs du (multi)milliardaire (sa fortune personnelle est de 8,1 milliards d’euros, soit 472’000 années de SMIC), nous sommes très vite repartiEs en criant quelques slogans bien à propos : « Pinault, pollueur, voleur, expropriation ! » Rien de bien méchant en somme…

Pinault et ses acolytes de Vinci, eux, ne se gênent pas pour projeter la destruction de 2000 hectares de bocages et de terres agricoles pour y construire un aéroport inutile et coûteux. Ils ne s’offusquent pas non plus du fait que des centaines d’hommes en uniforme violent quotidiennement les propriétés des habitants de la zone pour les en exproprier par la force. Ils ne sont pas gênés, de manière générale, du fait qu’ils contribuent au désastre écologique et à la destruction lente et irrémédiable de nos espaces de vie et de notre atmosphère.

Nous, pique-niqueur/euses du dimanche, résistantEs en bottes crasseuses, hordes indisciplinées et fières de l’être, revendiquons notre impertinente intrusion sur la modeste propriété du patron de Pinault-Printemps-Redoute.

Pour autant, nous regrettons que de jeunes randonneur/euses aient eu à subir la répression à notre place. En effet, 16 personnes de 17 à 20 ans ont été interpelléEs (info AFP reprise par divers média) sur un chemin de campagne et maintenues en garde-à-vue durant 45 heures, subissant auditions et relevés d’empreintes digitales et génétiques.

InculpéEs pour « violation de domicile » et « menaces de mort », ainsi que pour « refus de se soumettre aux opérations de relevés signalétiques » et «  refus de se soumettre aux prélèvements biologiques » pour certainEs, ils et elles comparaîtront les 28 février 2013 à 9h30 devant le Juge des Enfants au TGI de Paris et le 11 mars 2013 à 14h devant la 7e chambre D du TGI de Versailles.

Nous, militantEs de tous âges, agissant en conscience et en accord avec nos principes, exprimons toute notre solidarité avec les inculpéEs et appelons chacunE à nous rejoindre dans notre lutte déterminée contre Vinci et son monde, contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes et contre tous les autres Grands Projets Inutiles et Imposés !

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Des personnes du collectif parisien de soutien à la lutte contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes

 

14 personnes interpellées après un pique-nique solidaire avec la lutte de Notre-Dame-des-Landes, dans la propriété de François Pinault

Après un pique-nique dans la propriété de François Pinault, ce dimanche 27 janvier, vers 14h30, alors qu’elles marchaient sur une route entre Le Buisson et Grosrouvre dans les Yvelines (78), treize personnes ayant participé à ce pique-nique solidaire et “clownesque” organisé par le Collectif parisien de lutte contre l’aéroport de Notre Dame des Landes, ont été arrêtées par des gendarmes de la brigade de Montfort-l’Amaury (78), qui ont d’abord pris toutes les pièces d’identité. Une autre personne qui se trouvait à l’écart du lieu d’arrestation a été arrêtée par la suite, vers 16h.

Emmené-e-s ensuite en fourgon au commissariat de Montfort, les opposant-e-s ont été placé-e-s en garde à vue (motifs avancés : “violation de propriété” et “menaces de mort”), et dispersé-e-s dans différentes gendarmeries des environs. Mis en garde à vue à 18h30 dimanche soir, ils se sont vus signifier la prolongation de leur garde à vue ce lundi vers 12h30, pour 24h supplémentaires.

Depuis sa création, le Collectif a été la cible d’actes d’une répression injustifiée et démesurée, à l’image du profond conflit d’intérêt qui plane sur le dossier de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Pour mémoire, dans la nuit du 15 au 16 novembre 2012, vers une heure du matin, deux opposants au projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes ont  été interpellés à proximité du local du Parti socialiste du 12e arrondissement, sur lequel ont été relevées des inscriptions au feutre et une affiche scotchée. S’ensuivront 62 heures de détention dont 48 heures de garde à vue et une audition par le Service d’investigation transversale (SIT), un “service atypique voire expérimental” (selon leurs propres mots) qui semble s’intéresser particulièrement aux personnes engagées dans des luttes sociales et politiques. C’est ce service qui, plus récemment, s’est chargé de la garde à vue de deux personnes arrêtées arbitrairement, samedi 19 janvier, près du chantier des Halles (confié à des filiales de VINCI), où avaient été collées des affiches contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. 70 heures de privation de liberté au total pour ces deux-là.

Nous tenons également à réagir à la campagne d’amalgame grossier à l’œuvre contre le collectif. Les participants à cette action contre François Pinault sont qualifiés par la presse,via un article du Parisien, “d’anarchistes”. Nous rappelons que le collectif parisien de lutte contre l’aéroport est un lieu de rencontre entre une multitude de personnes issues de divers horizons, de diverses sensibilités politiques. Nous refusons de laisser dire que cette action était le fruit d’une tendance politique particulière. Le Collectif est une plateforme de lutte contre l’aéroport et cette action s’inscrivait dans la continuité de multiples actions qui ont été réalisées à ce jour pour manifester son opposition à cette aberration bétoneuse. Cette action est l’expression du Collectif. Nous ne nous laisserons pas impressionner,  ni diviser par les intoxications de la police et par les informations mensongères reprises par la presse.

Communiqué du Collectif francilien de soutien à la lutte contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes

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2 février 2013 6 02 /02 /février /2013 12:18

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Leur presse (Renaud Lambolez, Le Progrès, 31 janvier 2013)

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31 janvier 2013 4 31 /01 /janvier /2013 20:12

J’ai un scoop pour vous : se défendre lors d’une agression, ça marche ! Le problème, c’est d’oser le faire. Et ça, c’est une vraie tannée : dans une baston, il faut se donner le droit de ne pas se penser vulnérable. En d’autres mots : ne pas être, à l’avance, d’accord avec l’agresseur sur l’identité du perdant.

Apprendre à faire une clé de bras comme on apprend à serrer un garrot, s’entraîner à éviter une beigne comme on prodigue un massage cardiaque, voilà des parades à intégrer urgemment à la panoplie des « gestes qui sauvent ». Ça s’appelle l’autodéfense féminine, voire féministe, et ça se pratique de plus en plus.

« Les femmes ont le sentiment que ça ne sert à rien de se défendre » : Irène Zeilinger a fondé il y a plus de dix ans, à Bruxelles, l’association d’autodéfense féministe Garance. Et elle le constate au quotidien :

« Beaucoup de celles qui se sont sorties de situations d’agression nous disent : “J’ai eu de la chance”. »

En se défendant, on s’en sort le mieux

« CE N’EST PAS LA PREMIÈRE FOIS QUE JE CASSE UN NEZ »
Jack Parker sait se défendre. Dans un témoignage, elle raconte une agression dont elle a été victime et la manière dont elle s’est défendue. Formée aux techniques d’autodéfense, elle n’hésite pas à donner des coups quand les circonstances l’exigent, et pour autant, elle « ne dort pas mal » et elle « s’en est sortie ».

Irène Zeilinger ne croit pas vraiment à la bonne étoile. Dans son ouvrage – « Non c’est non. Petit manuel d’autodéfense à l’usage de toutes les femmes qui en ont marre de se faire emmerder sans rien dire », éd. Zones – elle démontre, au contraire, en s’appuyant sur les rarissimes études qui existent sur le sujet, que c’est en se défendant qu’on s’en sort le mieux.

Elle explique ainsi qu’en Allemagne, « la défense physique utilisée à bon escient est couronnée de succès dans 90% des cas », ou qu’« ignorer le harcèlement ou y réagir avec humour est l’attitude qui marche le moins bien, ET, dans 10% des cas, elle aggrave encore l’agression ».

Elle nous rappelle aussi que, dans les années 60, un programme social avait été mis en place à Orlando (Floride) avec des cours de tir à destination des femmes afin qu’elles puissent se défendre contre les viols :

« Le programme, son contenu et son objectif furent annoncés partout dans les médias. Le résultat fut que, l’année suivante, le nombre de viols avait diminué de 88% dans cette ville ! »

Arme de dissuasion massive

L’association Garance n’est pas franchement favorable à ce que les femmes sortent dans la rue avec leur Smith & Wesson. Mais elle est prête à former ces dames à la baston, avec quelques précautions.

« Quelles sont ces femmes qui ont réussi à opposer la défense la plus efficace ? », interroge Irène Zeilinger dans son livre. Celles qui « savaient se débrouiller dans la vie de tous les jours » et qui, enfants, « avaient été encouragées par leurs parents à ne pas se laisser faire ». Bref, il va d’abord falloir s’attaquer à quelques stéréotypes de genre.

« Il faut arriver à se dire qu’on n’est pas d’accord avec cette féminité qui nous rend moins fortes, moins capables, moins autorisées » à nous défendre, analyse Emilie, l’une des formatrices de Garance.

Quelques gestes simples et efficaces


Wonderwoman (GEOpdx/Flickr/CC)

Dans les ateliers de l’association, contrairement à des cours de self-défense classiques, « on aborde le harcèlement sexuel, les violences psychologiques ou les violences des proches », explique Irène Zeilinger. « C’est ce qui arrive le plus souvent aux femmes ».

Même singularité quand on passe à l’action :

« On se limite à quelques gestes simples, efficaces et accessibles à tous. Le but n’est pas de s’entraîner pendant des années pour pouvoir se défendre. »

A Garance, on enseigne le « seito boei » (qui signifie « défense légitime »), une technique inspirée du ju-jitsu et du kung-fu. Elle a été mise au point dans les années 70, en Autriche, alors que le mouvement féministe s’intéressait à l’ampleur du problème des violences faites aux femmes. L’idée n’était pas de former des brutes épaisses et paranoïaques, mais d’éviter que les femmes ne deviennent victimes.

Sortir des milieux alternatifs

Dans les milieux féministes français qui s’intéressent à l’autodéfense, Garance fait un peu office de référence. Plusieurs associations venues de Toulouse, Lyon, Dijon, Paris, mais aussi du Canada et de la Suisse se sont d’ailleurs retrouvées en octobre, à Bruxelles, pour une Réunion internationale francophone de formatrices d’autodéfense féministe. Irène Zeilinger analyse :

« Depuis plusieurs années, il y a une renaissance de l’autodéfense en France. Il y a eu un hiatus entre la “première génération” de formatrices des années 1980 et les suivantes. »

Janique Lauret fait partie de ces personnes qui tentent de reprendre le flambeau. Le jour où on la rencontre, à Toulouse, elles sont six autour de la table à plancher sur l’avenir de l’association Faire Face, qui propose des ateliers de « fem do chi », une technique proche du karaté :

« Jusque-là, nous fonctionnions en petit comité, avec une activité restreinte. Nous voulons aujourd’hui nous développer, sortir des milieux alternatifs et bousculer les politiques publiques. »

En 2013, l’association ambitionne de proposer des ateliers pour adolescents, voire de nouer des partenariats avec l’Education nationale, en profitant de l’intérêt que le gouvernement porte à la lutte contre les violences faites aux femmes.

Le business de la baston

Des associations sportives, elles aussi, ont senti le filon et proposent des cours d’autodéfense pour femmes. Certains sont mêmes combinés à des exercices de fitness et de cardio. « On voit de tout et parfois n’importe quoi, juge Teddy de Baere, enseignant de self-défense à Paris. Beaucoup de gens sont uniquement attirés par le business. »

Ce sympathique trentenaire a ouvert, en 2006, un club de « krav maga », une technique utilisée, à l’origine, dans les combats à mains nues de l’armée israélienne. Redoutable.

« Une élève m’a dit que ses amies étaient intéressées, mais qu’elles n’osaient pas s’y mettre. Elles ne voulaient pas être confrontées à un regard macho. »

Dès 2008, Teddy ouvre un cours exclusivement féminin. Aujourd’hui, les femmes représentent un bon tiers de ses 140 élèves inscrits. Ici, pas de tour de parole au programme, ni de déconstruction des rapports de genre. On apprend à utiliser si besoin ses talons ou à résister à une tentative de vol de sac à main…

Audrey, élève de 28 ans, ne cherchait pas autre chose :

« Je me suis fait agresser il y a quelques années et, pour moi, c’est une manière de prendre le dessus par rapport à cet événement. »

Elsa, 25 ans, a elle aussi subi des agressions et, après deux ans de krav maga, elle a le sentiment « de ne plus adopter une attitude de victime désignée dans la rue. Maintenant, [elle] reste la tête haute ».

S’accorder le droit de frapper

Entre thérapie de groupe et atelier de combat, les cours de self-défense féminine de l’association Garance font recette depuis plus de dix ans. On y apprend à vaincre sa timidité… et à briser un genou.

« - J’ai été attaquée trois fois et j’étais complètement bloquée. Je voudrais apprendre les gestes pour me défendre.

- [J’ai subi] quelques incidents, rien de bien grave, mais, comme dit mon copain, ça doit se voir que je suis moins sûre de moi, et peut-être que ça augmente les risques... »

Assises en cercle, neuf femmes font le point sur ce qui les a réunies ce samedi matin pluvieux de novembre dans une petite salle associative de Bruxelles, en Belgique. Elles ont la vingtaine, la quarantaine ou la cinquantaine et, pour 70 euros, elles vont participer tout le week-end à leur première formation d’autodéfense, animée par l’association Garance.

Ici, avant de serrer les poings, on échange. Et on tâche de détecter ces petites attaques qui désarment les femmes. « J’ai l’impression que, dans la violence, il y a toujours une volonté de blesser, d’humilier, d’envahir mon territoire », confie Joséphine – les prénoms ont été modifiés –, l’une des participantes.

« C’est quelqu’un qui vient prendre le pouvoir sur nous », ajoute Mylène. La formatrice, Emilie, propose un petit exercice en binôme : une personne avance, le regard dur, vers une autre qui doit la stopper quand elle sent que ses limites sont transgressées.

On lève une main, on recule d’un pas, on fronce le sourcil : « Arrête ! », « Stop ! ». A cet instant, chacune se rend compte qu’elle réagit différemment de sa voisine : « Si je me fais harceler dans la rue, je me mets en mode : “si tu me touches, je te tue” » ; « Moi, je fais du bruit avec mes talons » ; « Moi, une fois, je me suis mise à parler fort en allemand au téléphone ».

« Le petit bonhomme est fragile »

Répondre, crier, fuir, jeter un regard... « La bonne stratégie est celle avec laquelle vous vous sentez bien », insiste la formatrice. Elle distribue un croquis d’homme : « Nous allons identifier tous les points du corps que l’on peut atteindre, les points de douleur et les points “décapacitants” ».

Très vite, des petites croix fleurissent un peu partout, sur le larynx, le nez, les yeux, les oreilles, les testicules, les genoux, les pieds, les doigts… jusqu’aux poils du torse. L’invulnérabilité masculine en prend pour son grade :

« Voilà, le petit bonhomme est fragile, même s’il mesure un mètre nonante. Il faut juste oser le frapper, se donner le droit de le faire. »

Pour s’aider, rien de tel que le passage à l’acte. Les participantes vont apprendre une technique de base pour réagir en cas d’agression par l’avant : pas d’esquive pour « sortir de la ligne de mire », coup de poing sur la tempe avec les phalanges, coup de pied dans le genou, coup de cubitus à la tête.

« Il faut alterner les coups bas et les coups hauts pour continuer de surprendre », explique Emilie. L’individu est mis hors d’état de nuire, gratifié d’une commotion cérébrale et d’une fracture de la rotule. Les participantes simulent l’enchaînement plusieurs fois. Timides, amusées, puis de plus en plus assurées.

Elles apprendront aussi qu’administrer une « gifle stéréo » sur les deux oreilles peut déséquilibrer, que le « PTT » – pincer, tourner, tirer – appliqué aux testicules provoque l’évanouissement. Le lendemain, elles s’entraîneront à crier et à réagir en cas d’étranglement.

Des gestes simples, mais Stéphanie se sent d’ores et déjà « plus forte ». Ophélie, elle, est rassurée de « savoir que s’il [lui] arrive quelque chose, [elle] pourra rebondir ».

Julia Pascual | Journaliste

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30 janvier 2013 3 30 /01 /janvier /2013 14:32

La manifestation ArcelorMittal dégénère : “On se fait massacrer !”

Plus de 2.000 travailleurs d’ArcelorMittal sont venus mettre la pression sur le monde politique à Namur. Mais la manifestation a dégénéré, à proximité de l’Élysette, le siège du gouvernement wallon : on déplore 5 policiers blessés et quelques blessés aussi côté manifestants. Par ailleurs, des magasins ont subi d’importants dégâts. La police se défend de toute provocation.

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À l’arrivée des manifestants d’ArcelorMittal, la tension était à son comble devant l’immeuble qui abrite le gouvernement wallon à Namur. La police avait dressé un barrage pour empêcher les 2.000 ouvriers d’accéder à l’Élysette. Mais le face à face entre manifestants et forces de l’ordre a été très musclé. Les policiers ont fait usage de gaz lacrymogènes et d’autopompes pour stopper la progression des travailleurs, tandis que ces derniers ont lancé des cannettes, pavés, écrous et boulons sur les camions blindés de la police. “On va péter tout, a dit un travailleur en colère à notre journaliste Sébastien Prophète pour RTL-TVI. On commence à en avoir marre. On n’a plus rien à perdre, on a reçu notre C4. Alors il faut faire quoi ? On se fait massacrer là”.

Pas de provocation de la part de la police, affirme le bourgmestre

On dénombre cinq policiers blessés, dont un hospitalisé. Le bourgmestre de Namur dit comprendre la rage des travailleurs, mais ne cautionne pas la violence de certains. “Nous sommes interpellés par la violence de certains manifestants. Armés de battes de base-ball, de barres de fer et de boulons, ils sont passés directement à l’attaque, sans temporisation et sans discussion possible”, a expliqué le chef de corps Pascal Ligot. “En aucune manière, il n’y a eu de provocation de la part des forces de l’ordre”, a affirmé le bourgmestre Maxime Prévot.

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Les commerçants qualifient cette violence d’inouïe

Plusieurs vitrines ont été brisées par des jets de pavés : “Cela fait 22 ans que je suis ici, a expliqué un commerçant. J’ai vu toutes les grèves, y compris celle de Clabecq. Elles étaient loin d’être aussi violentes que celle-ci. On avait l’impression que quelques gars étaient là pour casser”. Au départ, 130 policiers ont encadré la manifestation, avant l’envoi de renfort pour atteindre les 200 agents. Il n’y a eu aucune arrestation.

Une nouvelle réunion demain

Une petite délégation syndicale se rendra mercredi matin au Parlement wallon où un débat est prévu sur le dossier ArcelorMittal Liège, a annoncé mardi soir le syndicaliste David Camerini (CSC). Des manifestations à Luxembourg et à Strasbourg sont d’ores et déjà prévues, sans que leur date soit arrêtée. “Nous devons plus que jamais maintenir la pression sur le pouvoir politique afin de tenter de trouver une solution” pour le bassin sidérurgique liégeois, a-t-il enfin répété.

Presse esclavagiste (RTL.be, 30 janvier 2013)

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30 janvier 2013 3 30 /01 /janvier /2013 14:31

ÉGYPTE. Trois nouveaux morts dans les affrontements de lundi

Au total, 52 personnes ont péri au total et des centaines ont été blessées dans les violences qui ont débuté jeudi soir.

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L’Égypte a connu lundi 28 janvier sa cinquième journée consécutive de violences, avec des heurts meurtriers au Caire et à Port-Saïd. Trois personnes au total sont mortes, portant à 52 le total des personnes tuées dans les affrontements qui secouent le pays depuis plusieurs jours.

Deux manifestants sont ainsi morts lors de heurts devant des postes de police à Port-Saïd. Au Caire, une personne a également été tuée par un tir de chevrotine lors des heurts sporadiques qui se sont poursuivis toute la journée entre groupes de manifestants et policiers aux abords de la place Tahrir.

Un couvre-feu a été imposé dimanche soir dans les trois gouvernorats longeant l’axe majeur du trafic maritime mondial — Port-Saïd, Ismaïliya, Suez — par le président islamiste Mohamed Morsi.

52 personnes ont péri au total et des centaines ont été blessées dans les violences qui ont débuté jeudi soir, au moment où le pays marquait le deuxième anniversaire du début de la révolte contre l’ex-président Hosni Moubarak, sur fond de mécontentement contre l’actuel chef de l’État islamiste.

Les heurts les plus sanglants ont eu lieu à Port-Saïd, où 42 personnes ont péri dans des violences depuis la condamnation à mort samedi de 21 supporteurs du club de football local Al-Masry, impliqués dans des heurts meurtriers l’an dernier à l’issue d’un match contre le club cairote d’Al-Ahly. Lundi, des sources de sécurité ont indiqué que des affrontements opposaient des manifestants aux forces de sécurité devant plusieurs commissariats, tandis que l’armée a annoncé avoir “fait échouer une tentative d’assaut mené par un groupe armé visant la prison” de la ville.

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VOIR LA VIDÉO

Au Caire, le calme est revenu mardi matin aux abords de la place Tahrir, où les heurts sporadiques qui se déroulent depuis jeudi soir entre la police et des groupes de jeunes se sont poursuivis jusque tard dans la nuit.

Les hommes du ministère de l’Intérieur et ‘les milices’ des Frères musulmans tirent à la chevrotine depuis le toit des hôtels” alentour, affirmait plus tôt un militant présent sur la place, faisant état de nombreux blessés.

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« Alors que même les forces de l’ordre sont gagnées par l’anarchie qui s’empare du pays, la légitimité du président Morsi n’a jamais paru aussi faible. » (Presse contre-révolutionnaire, Marwan Chahine au Caire, Liberation.fr, 29 janvier 2013)

Le Sénat a ratifié un projet de loi autorisant Mohamed Morsi à déployer l’armée afin qu’elle participe au maintien de l’ordre jusqu’à la fin des législatives prévues dans les prochains mois, a par ailleurs rapporté lundi l’agence officielle Mena. Le Sénat, investi du pouvoir législatif en l’absence d’Assemblée nationale, a accordé à l’armée le pouvoir temporaire d’arrêter des civils.

Dimanche soir, Mohamed Morsi avait appelé les représentants de l’opposition, comme les partis islamistes le soutenant, à un dialogue national.

Nous ne participerons pas à un dialogue vide de sens”, a répondu devant la presse Mohamed El Baradei, figure de proue du Front du salut national (FSN), qui regroupe plusieurs mouvements et partis en majorité de gauche et libéraux.

Le Front réclame notamment que le président assume la responsabilité des violences de ces derniers jours, et la formation d’un gouvernement d’union nationale. Il a appelé dans un communiqué le “peuple à descendre sur toutes les places Tahrir vendredi 1er février pour (…) réaliser les objectifs de la révolution” et protester contre la mort de dizaines de personnes ces derniers jours.

Amnesty International, s’appuyant sur des témoignages, a pour sa part condamné “l’usage par les services de sécurité d’une force létale (…) y compris contre des manifestants qui ne représentaient pas de menace imminente” [sic - NdJL]. (…)

Presse contre-révolutionnaire (Le Nouvel Observateur avec l’Agence Faut Payer, 29 janvier 2013)

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29 janvier 2013 2 29 /01 /janvier /2013 13:16

Les manifestations, parties de différents quartiers, continuent de déferler sur la place Tahrir au Caire. Les slogans sont les mêmes que pendant la révolution de janvier 2011. Les femmes sont très présentes, elles aussi. Voilées ou non, elles sont descendues dans la rue pour dénoncer la gestion du pays par le président islamiste Mohamed Morsi.

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Dans le groupe de femmes qui arrivent sur la place Tahrir, Iman, la trentaine, hurle les slogans de la révolution. Elle porte le voile intégral. Elle est très remontée contre le gouvernement de Mohamed Morsi.

« Nous sommes dans cette manifestation car aucune demande du peuple n’a été réalisée, dit-elle. On ne vit que dans la peine et la haine, on ne trouve ni pain, ni justice, ni liberté, et la Constitution qu’ils viennent d’adopter ne soutient pas les droits des femmes ni les droits de nos enfants, et on n’a pas encore obtenu justice pour les victimes de la révolution ».

Iman a voté pour le nassériste Hamdeen Sabbahi au premier tour, et n’est pas allée voter au second tour. Elle espère que le gouvernement va réagir à cette large mobilisation. « J’espère que le gouvernement va répondre à nos demandes, confie-t-elle, mais je n’ai pas confiance en lui, ni dans les autres partis politiques. Pour moi, c’est la volonté du peuple qui peut exercer des changements, et c’est le peuple qui a la parole aujourd’hui ».

Iman compte rester sur la place avec le groupe de femmes qu’elle accompagne. Elles y déposeront leurs pancartes où est inscrit : « Nous sommes des pauvres, nous attendons la justice sociale ».

Presse patriarcale (RFI, 25 janvier 2013) via Solidarité ouvrière

 

Sexual assault in Tahrir: What it means, and how to stop it

A woman was sexually assaulted with a bladed weapon on Friday night, leaving cuts on her genitals, in central Cairo, in the midst of what was purportedly a revolutionary demonstration.

Read that line over again a few times, and think on it.

If you have any more room in your mind for horror after the past 24 hours: After the deliverance of death sentences to 21 civilian fans of the Port Said football club (themselves accused of brutal crimes), after stadiums full of other fans cheered those same death sentences in Cairo, after the death toll in the resultant clashes surpassed 30, then keep thinking on it.

She was one among at least 19 women sexually assaulted in and around Tahrir Square on Friday night, according to accounts collated by Operation Anti-Sexual Harassment, an activist group. Several women were stripped, and raped, publicly, as men pushed their fingers inside them. There were other attacks involving bladed weapons. Six women required medical attention. No doubt there were more assaults, uncounted.

One brave survivor of such an attack last November published her story on the website of the Nazra feminist group.

“All that I knew was that there were hundreds of hands stripping me of my clothes and brutally violating my body. There is no way out, for everyone is saying that they are protecting and saving me, but all I felt from the circles close to me, sticking to my body, was the finger-rape of my body, from the front and back; someone was even trying to kiss me… I was completely naked, pushed by the mass surrounding me to an alley close to Hardee’s restaurant … I am in the middle of this tightly knit circle. Every time I tried to scream, to defend myself, to call on a savior, they increased their violence,” she wrote.

At 6 pm last Friday (25 January) I was walking in the square, in the area where the large stage normally is, just as dark was falling, when I saw another such incident.

Perhaps 30 meters away, an eddy in the crowd had formed, with a woman of perhaps 40, apparently Egyptian, at its center. Concentric rings of men swirled around her as she screamed. I tried to get close to her, pushing my way through.

The crowd around her eventually moved her to the green railings, as she continued to scream. I was just a few meters away when she disappeared from view, pushed to the floor. When I regained sight of her, she had been stripped naked, and the terror was visible on her face.

As I pushed forward it was all but impossible to work out who was part of the assault, and who was trying to help. Many claimed to be trying to help, only to become part of the attack.

I identified one young man who was certainly an attacker, grabbed him, and pulled him back. He turned to me; I expected a punch, or at least a snarl. Instead he just grinned.

At one point, her naked body was folded face forward over the green railings which divide the pavements of the square from the road.

I lost sight of her again, believed she had been pulled over the railings, and went to make my way round to the other side. I don’t know if I was mistaken, or how or why she ended up going back, but when I saw her again she was on the tarmac, finally being defended by two or three large guys using belts as whips. An ambulance eventually made its way to her, through the crowd, and she was bundled in.

As I walked away, a few people asked me what had happened: I told them, “sexual assault, very ugly, very serious.” Each time, someone chipped in to deny what had happened just a few meters away.

If evidence were needed, five minutes later it began again a few dozen meters away, the whorl, the scream, the fingers pushing. This time, a few of us managed to get one woman away, a girl in her teens, but she had been separated from her mum, and was sobbing uncontrollably.

We hid by a kiosk to try and calm her but the kiosk owners asked us to leave because we were blocking the refrigerator. Eventually, she ended up hidden behind the metal shutter of a restaurant, still without her mum.

It is neither my place nor my wish to draw conclusions about “the revolution” from all this: I do not believe that is possible or wise. But I can say that as the familiar chants resonated in the square, the demands for justice, a new government and new constitution, I felt a little sick. Tahrir Square and its environs are not just a revolutionary space, they are also the terrain of brutal sexual assault.

It is both a place in which people both demand dignity for themselves and, in some cases, violently strip it from others.

This fact, made more plain last night than it has ever been before, must be confronted head on. As I discovered, it is not possible to do that alone, and the image of the woman I could not reach sits uneasily on my conscience.

It is not possible to do much alone but it is possible to do something collectively.

Operation Anti-Sexual Harassment is one of several initiatives which have formed on that basis, and is supported by several established organizations, including the Egyptian Initiative for Personal Rights. On Friday night around 100 activists were involved in a variety of roles including medical, legal and emotional support, as well as publicity.

Thirty of them, men and women, gathered themselves into groups, and set out into the square to physically rescue those who were being assaulted. They assisted fifteen, around eight of whom were eventually brought to safety in one of the group’s safe houses.

Several of them, men and women, were sexually assaulted themselves. They knew this could happen, and they understood what it meant. They did it anyway.

Two of the women who the group helped have asked to join, one of whom who did so while yet to reach a safe location.

The group believes that it needs to have six to eight groups of 15 people to cover the square effectively, and prevent individual activists being picked off and assaulted. There are places for people in roles which do not run the risk of violence.

The group neither seeks to dissuade anyone, male or female, who takes an informed choice to fight physically from doing so, nor does it value less those who choose to contribute in other ways.

At times, the cat and mouse clashes between masked groups of young men and the police can feel somewhat staged, directionless and formulaic. As much as they are an expression of real and legitimate anger, they are often also expressions of teenage machismo, even silliness.

The interventions of Operation Anti-Sexual Harassment have none of these qualities. They are visceral, principled, and uncompromised. They require real bravery. They stand in sharp contrast to the practical acquiescence of the major political forces, who like to claim credit for Tahrir’s energy, celebrate its martyrs, and ignore its dark side.

Tahrir needs to be a space worth defending. It is not revolutionary by any right, but only insofar as as those who use it make it so. It is not inevitable that Egypt’s revolutionary street politics be undercut by a current of rape. But that is what is happening now. It can, however, be changed. Perhaps next year the story will be different.

Operation Anti-Sexual Harassment is collecting testimonies of those who have survived or witnessed sexual assault, and welcomes volunteers. Email them.

Presse patriarcale (Tom Dale, Egypt Independent, 27 janvier 2013)

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29 janvier 2013 2 29 /01 /janvier /2013 13:15

Clashes around downtown Cairo spill into early hours of Sunday

Clashes were ongoing on Youssef al-Guindy and Mohamed Mahmoud streets well into the early hours of Sunday, where protesters and security forces faced off near the Interior Ministry in downtown Cairo.

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Clashes have erupted between protesters and security forces near the Interior Ministry in downtown Cairo

Security forces used intense amounts of tear gas in an attempt to disperse protesters, who responded by hurling rocks and Molotov cocktails.

Earlier on Saturday, clashes took place on Qasr al-Aini Street between security forces and protesters in front of the Shura Council, and raged for hours as they spread to other streets surrounding Tahrir.

Violence has been ongoing in cities across Egypt since Friday, starting with clashes that broke out on the 25 January anniversary, when mass protests took place denouncing the Muslim Brotherhood’s monopolization of power. Nine people were killed, mainly in Suez, where the army has been deployed.

The 6 October Bridge was blocked off intermittently Saturday evening and the fighting also reached the Garden City Corniche near the Qasr al-Nil entrance and the Semiramis Hotel, all the way down to Simon Bolivar Square. Tear gas was heavy in the whole area.

A security source said that the management of the three nearby hotels — the Semiramis and Shepherd hotels on one side, as well as the Hilton Ramsis overlooking Abdel Moneim Riad Square — were asked to close the gates and not allow anyone to enter or exit.

A fire that broke out late Saturday at the Lycee School on Sheikh Rihan Street had been contained, the same street where clashes had been taking place throughout the day. A security source told Al-Masry Al-Youm that the fire ravaged three classrooms and the school’s basement. There were also reports of a fire at the Misr Insurance office in Talaat Harb Square.

Late into the night, Tahrir was relatively and cautiously calm as fighting continued in surrounding streets, and the number of protesters there decreasing significantly.

There were also several reports of random arrests made during the day’s clashes.

Mohamed el-Beltagi, a leading member of the Muslim Brotherhood, called on President Mohamed Morsy to announce a state of emergency if necessary to contain the violence and “thuggery” that has engulfed several cities in Egypt.

He also called on Morsy and the prime minister as well as the ministers of defense and interior, to intervene immediately with “strenght and determination” to stop the death of citizens, and to prevent the burning of institutions as well as the blocking of roads, using all legitimate means.

The National Salvation Front, meanwhile, has said they will boycott the upcoming elections for the House of Representatives if Morsy does not meet their demands to form a “national salvation” government.

In a statement, the NSF said Egyptians should rally against the new Constitution and is calling for an unbiased committee to amend disputed articles in it.

The Front held Morsy responsible for deaths during the violence that has taken place in Ismailia, Port Said and Suez, as a result of protests commemorating the 25 January revolution and protests against the death sentence for 21 defendants in the Port Said trial.

The Port Said clashes death toll reached at least 31, according to the Ministry of Health, with more than 300 injured.

The National Defense Council, which is led by Mursi and includes the defense minister who commands the army, called for “a broad national dialogue that would be attended by independent national characters” to discuss political differences and ensure a “fair and transparent” parliamentary poll.

Leur presse (Virginie Nguyen – Al-Masry Al-Youm, 27 janvier 2013)

 

Back to the squares, without the Brothers!

Commenting on a Brotherhood statement saying “We will not be in Tahrir on the revolution anniversary,” a friend wrote on Facebook, “You weren’t in Tahrir on the original 25 January either.”

The Muslim Brotherhood’s absence from the party is one of the few similarities between proceedings on 25 January 2011 and during the 2013 redux. In 2011, during its awkward tango with the National Democratic Party, it announced that it would not be taking part in the demonstrations as an organisation, but that individual members were free to do so.

In 2013 it announced that it would not be taking part because it would be busy commemorating the revolution by planting trees and offering the Egyptian people vegetables at a discount price, which is apt, because it brings to mind a vulgar variation on the popular saying, “The world is like a cucumber: one day it’s in your hand, the other it’s in salad”, where salad is replaced with something anatomical. The MB have been thrusting cucumbers on us for six months now and very few have been anywhere near hands.

And so it was once more back to the squares and the streets, without the MB’s neatly bearded rank and file. The march routes and congregation points have remained the same, but the chants and placards have nearly all changed, as has the mood, and the march to Tahrir from Shubra felt like being reunited with a cantankerous pubescent teenager who you last saw as a mild infant.

The invective was all, inevitably, directed against the MB and its avuncular leader. There were very few articulated demands amidst this diffuse anger, perhaps because the situation has become so messy that neither the elegant simplicity of 2011’s unambiguous demand that the regime be brought down, nor 2012’s more complex attempts to fix a revolution that was already showing the first signs of going badly off course, will do.

The ambiguity was lent a surrealism by the presence of the Black Bloc, who made their grand debut in Egypt a few days ago.

Wrestling masks are always a strange sight, but particularly on a sunny Friday afternoon. Around 20 young men and a couple of women stood at the head of the march, arms linked, as in front of them what appeared to be their leaders, also in wrestling masks, flitted about nervously barking orders.

At one point they did some rhythmic clapping, but mostly spent their time attempting to tell bored photographers not to photograph them while standing in formation in matching wrestling masks. I attempted to have a chat with one of the leaders – a nice young man who was wearing spectacles over his wrestling mask – but he politely declined, saying that the group is “anti-media.”

I saw some of them later in the environs of Tahrir Square strolling about, still in their wrestling masks, like murderous flaneurs. One of their members was a paunchy middle-aged man in a shiny grey suit, another was a 10-year-old, indicating that this is not perhaps the spread of radical anarchism amongst Cairo’s restive masses but rather a penchant for wrestling masks, much as hard helmets were the big hit of 2011.

The Black Bloc were not much in evidence when the march was ambushed (according to an eyewitness) by denizens of the Souq al-Tawfiqeyya vegetable market, who availed themselves of building rooftops to welcome protesters with projected missiles.

This prompted a scene that was at once bizarre and indicative of just how confused everything is at the moment. Protesters began chanting “The people want the downfall of the regime” at their assailants. There was decidedly no regime involvement in the proceedings, so this was one group of civilians calling for the downfall of a regime at civilians above their heads. Maybe the chant was just a battle cry, but the polarization in Egyptian society that emerged after the revolution is more acute now than it has ever been in the past two years, thanks in large part to the crude “us versus them” rhetoric that currently passes as politicking.

The violence of yesterday’s protests, especially in Suez, is an articulation of a genuine seething, anger at this incompetent regime whose leader sees fit to address a nation in flux on Twitter at 2 am. But acts of civil disobedience – traffic blocking and Metro stoppages – are unlikely to go down well with the majority of Cairenes, who like general publics everywhere, only want a quiet life. This is particularly true given that there has been an aimlessness about some protests such as the largely ignored sit-in in Tahrir Square, a lack of vision, which if it hasn’t lost protesters support certainly hasn’t gained them new followers.

Reactionary or apathetic general publics aren’t essential in the great scheme of things, since it is always a minority that initiates change, but questions have to be asked about the effectiveness of these unchanging tactics, which are beautiful when they work but risk becoming staid, like coursing water that manages to wear an indent in a rock but then becomes trapped in a path of its own creation.

Leur presse (Sarah Carr, Egypt Independant, 26 janvier 2013)

 

Égypte : 30 morts et 300 blessés à Port-Saïd après des condamnations à mort

PORT-SAÏD (Égypte) – Au moins 30 personnes ont été tuées et plus de 300 blessées samedi lors de violents heurts dans la ville égyptienne de Port-Saïd, après la condamnation à mort de 21 personnes pour leur implication dans des violences ayant suivi un match de football l’an dernier.

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Ces affrontements interviennent au lendemain du deuxième anniversaire du début du soulèvement ayant conduit au départ de Hosni Moubarak, lui-même marqué par des violences entre manifestants et policiers qui ont fait neuf morts et plus de 530 blessés à travers le pays, selon des sources médicales.

À Port-Saïd (nord-est), les violences ont débuté quelques minutes après la condamnation à la peine capitale de 21 supporteurs du club local d’Al-Masry pour leur implication dans la mort de 74 personnes après un match en février 2012.

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Des proches des personnes condamnées ont tenté d’envahir la prison dans laquelle se trouvaient ces dernières, tandis que des assaillants inconnus ont fait usage d’armes automatiques en direction de la police qui a riposté avec du gaz lacrymogène, d’après des témoins.

Deux postes de police ont été pris d’assaut et des tirs nourris se faisaient entendre à travers la ville, où les magasins avaient baissé leurs rideaux, selon un correspondant de l’AFP.

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Au moins 30 personnes ont été tuées et 312 blessées, selon des sources médicales, qui ont précisé que les décès avaient été provoqués par des balles réelles. Deux policiers figurent parmi les tués, d’après le ministère de l’Intérieur.

Un général de l’armée a annoncé le déploiement des militaires pour “rétablir le calme” et protéger les installations publiques.

Port-Saïd est située à l’entrée nord du canal de Suez, mais l’organisme de gestion de cette voie stratégique pour le commerce mondial a indiqué que le trafic n’était “pas affecté”.

L’armée a toutefois annoncé le renforcement de la sécurité du canal pour “faire face à tout acte qui pourrait menacer la navigation”, a rapporté l’agence officielle Mena.

Selon le ministère grec des Affaires étrangères, un ferry grec, ancré à Port-Saïd, a essuyé des tirs qui n’ont pas fait de blessé. Il a depuis repris la mer.

À Suez, où huit personnes sont mortes vendredi lors de manifestations hostiles au président islamiste Mohamed Morsi, de nouveaux heurts se sont produits samedi. Un poste de police a été attaqué, ont indiqué les services de sécurité. Des armes ont été dérobées et 25 prisonniers libérés par les assaillants.

Parallèlement, au Caire, des accrochages qui avaient débuté jeudi entre manifestants hostiles au président et policiers, près de la place Tahrir, ont repris de manière sporadique. (…)

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Leur presse (Agence Faut Payer, 26 janvier 2013)

 

Port-Saïd, capitale égyptienne de l’ultraviolence

Les obsèques des personnes tuées lors des émeutes de samedi ont fait de nouvelles victimes.

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De la fumée s’est élevée après une rafale de coups de feu alors qu’une foule de plusieurs milliers de personnes était rassemblée à Port-Saïd, dimanche

Quand Port-Saïd n’est pas une ville fantôme, elle est en deuil. Des milliers de personnes sont rassemblées devant la mosquée Maryam. Silence et prière. Puis, une grande clameur, et le cortège part enterrer ses morts au cimetière. Tareq Helbishy, rencontré sur le chemin, est calme, très calme : « On fait payer Port-Saïd pour acheter la paix ailleurs. Nous avons beaucoup de richesses, ici, avec la mer, le pétrole et le canal de Suez. On préfère être indépendants plutôt qu’obéir à ce gouvernement. Après les funérailles, on va brûler les commissariats et les sièges des Frères musulmans. Ils comprendront notre colère. »

Tareq Helbishy n’aura même pas à attendre la fin de la cérémonie. Le cortège s’approche du Club des forces armées, une résidence luxueuse réservée aux officiers, à proximité du Club de la police. Qui a tiré en premier ? Qui a provoqué ? Selon la plupart des témoins, des tireurs postés sur les toits alentour font feu en l’air. Le cortège panique, des cercueils se renversent. Dans la foule, certains répliquent. En réponse, des gaz lacrymogène sont lancés. Le cortège endeuillé se transforme en foule furieuse. Ils ont attaqué des funérailles : une véritable trahison. Les hélicoptères bourdonnent au-dessus du rassemblement. Échanges de coups de feu. Une fumée s’élève dans le ciel. Des émeutiers tentent de brûler le Club de la police. Port-Saïd vient de commencer sa deuxième journée de violence.

La veille, samedi, l’annonce du verdict dans le procès du drame de Port-Saïd a réjoui les Ultras Ahlawy, ces supporteurs radicaux de al-Ahly, la première équipe d’Égypte. Il y a un an, les Ultras ont été les principales victimes de cette tragédie, quand des affrontements après un match de football ont provoqué la mort de 74 personnes. Les supporteurs de Port-Saïd se sont jetés sur les spectateurs de l’équipe adverse. Pour la plupart des Égyptiens, il s’agissait de punir les Ultras Ahlawy, fer de lance des combats contre les forces de l’ordre pendant la révolution.

La prison prise d’assaut

Une partie des accusés a été jugée. Résultat : 21 condamnations à la peine capitale. La plupart, des jeunes de Port-Saïd. Les 54 autres ont vu leur procès reporté. Notamment les officiels et les policiers à qui les Égyptiens reprochent d’avoir laissé faire le massacre — voire, de l’avoir encouragé : les portes du stade ont été fermées, les lumières éteintes.

Les Port-Saïdis, quand ils entendent le verdict, laissent éclater une colère longtemps retenue. De nombreuses personnes s’étaient rassemblées près de la prison de la ville. Les affrontements commencent dès l’annonce du jugement. Là encore, difficile de savoir qui a tiré le premier. Pour Karim Hamed, un supporteur de l’équipe locale, c’est non seulement la police, mais aussi des tireurs non identifiés postés sur les toits aux alentours de la prison. « Puis, ils ont lancé des gaz lacrymogènes. On ne pouvait pas laisser faire. On a essayé de se battre. Très vite, des gens de notre côté sont venus avec des armes. Je n’approuve pas, on s’est fait dépasser, mais depuis un an, personne ne nous écoute. L’Égypte fait de Port-Saïd un bouc émissaire», continue Karim, fier de porter le maillot des supporteurs locaux. Durant une longue journée, quand Port-Saïd n’est pas une ville fantôme, elle est en guerre urbaine. « Ce n’est pas étonnant. Des émeutiers ont essayé de s’emparer de la prison pour libérer les prisonniers », dit le directeur de l’hôpital général de la ville, Mohsen Mahfouz. Il hausse les épaules.

Le bilan de la journée de samedi est l’un des pires depuis la chute de Hosni Moubarak : 33 personnes ont perdu la vie à Port-Saïd — dont deux policiers. Dimanche, des sources médicales évoquent sept morts. Le drame de Port-Saïd continue de faire des victimes. Dans la soirée, le président égyptien, Mohammed Morsi, a décrété l’état d’urgence pour trente jours dans cette province, ainsi que dans deux autres, Suez et Ismaïlia. Cette mesure sera accompagnée d’un couvre-feu nocturne de 21 heures à 6 heures locales (20 heures à cinq heures en France). Mohammed Morsi a aussi menacé de prendre « d’autres mesures exceptionnelles » si les émeutes reprennent et a appelé les dirigeants de l’opposition à un dialogue national lundi.

Leur presse (Samuel Forey à Port-Saïd, LeFigaro.fr, 27 janvier 2013)

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26 janvier 2013 6 26 /01 /janvier /2013 11:12

Les locaux du parti politique des Frères musulmans à Ismaïlia ont été incendiés aujourd’hui en marge de manifestations à l’occasion du deuxième anniversaire de la “révolution du Nil”, rapportent des témoins.

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Un groupe de jeunes manifestants a forcé les portes du bâtiment utilisé par le Parti de la justice et la liberté, l’émanation politique de la confrérie islamiste. Les locaux ont été mis à sac avant d’être incendiés, précise-t-on de même source.

Presse contre-révolutionnaire (LeFigaro.fr avec Reuters, 25 janvier 2013)

 

Heurts police/manifestants au Caire

Des centaines de manifestants, jeunes pour la plupart, ont affronté la police place Tahrir, au Caire, ainsi qu’à Alexandrie alors que l’Égypte célèbre le deuxième anniversaire du début de la révolution qui a chassé Hosni Moubarak du pouvoir.

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L’opposition laïque et libérale avait appelé à manifester place Tahrir aujourd’hui contre le président Mohamed Morsi et les Frères musulmans dont il est issu.

Les affrontements entre policiers et manifestants, qui ont commencé dans la nuit de jeudi à vendredi, ont continué durant la journée dans les rues avoisinant la place Tahrir.

Des manifestants ont jeté des cocktails Molotov et des pétards contre un barrage de police qui barrait l’accès à des bâtiments gouvernementaux situés près de la place. Dans l’après-midi, l’atmosphère était encore chargée des fumées des gaz lacrymogènes tirés par la police.

La police anti-émeutes s’est emparée de l’un des cocktails Molotov pour incendier au moins deux tentes érigées par les manifestants, a constaté un journaliste de Reuters.

Des ambulances ont transporté à l’hôpital un flux constant de blessés. Le ministère de la Santé a fait état de 25 blessés depuis hier soir. Certains manifestants ont promis de marcher jusqu’au palais présidentiel.

Des scènes similaires se sont produites à Alexandrie, la deuxième ville du pays, où manifestants et policiers se sont affrontés près de bâtiments gouvernementaux. Neuf personnes au moins ont été touchées par des tirs de fusils à plomb, a-t-on appris de source médicale et auprès de la sécurité.

Presse contre-révolutionnaire (Reuters, 25 janvier 2013)

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25 janvier 2013 5 25 /01 /janvier /2013 10:51

Un huissier a été frappé vendredi par des grévistes de l’usine PSA d’Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), ont indiqué mercredi la préfecture et la direction du site, tandis que la CGT réfutait ces accusations.

Une enquête a été ouverte, selon une source proche du dossier. L’huissier était “venu constater à la demande de la direction” l’état de l’usine occupée depuis mercredi 16 janvier par des grévistes à l’appel de la CGT, a précisé la préfecture de Seine-Saint-Denis. L’huissier a “été victime de violences, il a reçu des coups de poing et des coups de pied, et a été victime du vol d’un certain nombre de ses notes”, a-t-on poursuivi de même source. Avec un de ses collaborateurs, il a porté plainte “pour faits de violences et menaces”. Leurs constatations portaient “sur des dégradations et sur une entrave à la liberté du travail”, a-t-elle souligné.

La tension monte

“Il se trouvait à proximité d’un piquet de grève, les gens se sont dirigés vers lui et l’ont entouré. Il a reçu des coups de poing, des coups de pied et a été insulté (…), il ne tenait plus debout”, a décrit la direction du site, contactée par l’AFP. “Un autre huissier qui se tenait à 50 mètres de là a constaté les faits.” “Ça illustre que vendredi une marche a été montée” dans les tensions entre grévistes, direction et non-grévistes, a commenté une porte-parole. “Je réfute toutes ces accusations, je démens formellement”, a réagi le délégué CGT Jean-Pierre Mercier. “Il faut que la direction arrête de nous salir, ce n’est pas comme ça qu’elle nous arrêtera (…). Quand elle rouvrira l’usine, on va la réinvestir, on l’occupera. Elle ne va pas tourner !”

Usine fermée

Lundi, le directeur industriel du groupe, Denis Martin, a dénoncé de “nombreuses dégradations” dans l’usine d’Aulnay, dont se seraient rendus coupables des grévistes “activistes”, et les “menaces de mort” que certains d’entre eux auraient proférées à l’encontre de non-grévistes. L’usine a été paralysée par la grève de mercredi à vendredi. Lundi, c’est la direction qui a décidé de ne pas rouvrir pour des raisons techniques, selon elle. Elle a rouvert partiellement mercredi matin, et la décision de la reprise complète doit être prise en fin de journée.

Presse esclavagiste (Agence Faut Payer via LePoint.fr, 23 janvier 2013)

 

La production ne reprendra ni jeudi, ni vendredi, a indiqué mercredi soir la direction de l’usine PSA Peugeot-Citroën d’Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis). « La sécurité des salariés n’est pas assurée », indique une porte-parole, en allusion aux violences que PSA dénonce depuis plusieurs jours. (…)

Presse esclavagiste (Gwenaël Bourdon, LeParisien.fr, 23 janvier 2013)

 

PSA Aulnay : après Flins, opération « péage libre » sur l’A13 à Buchelay

Alors que les débrayages se sont multilpliés mercredi dans des usines Renault, une délégation d’ouvriers de PSA Aulnay (Seine-Saint-Denis) s’est invitée dans le mouvement. Vers 11 heures, trois autocars venus de Seine-Saint-Denis se sont présentés aux abords de l’usine de Flins (Yvelines).

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Peu après, la délégation PSA forçait la grille d’entrée pour rejoindre, sans violences, les quelque 500 ouvriers Renault (sur 2800 que compte l’usine) qui avaient répondu à l’appel de leurs syndicats.

« Renault et Peugeot, nous sommes tous frères pour nous battre collectivement contre le patronat qui est le vrai casseur des usines en France », expliquait Jean-Pierre Mercier, délégué CGT de PSA Aulnay. Les représentants des différents syndicats se sont exprimés tour à tour devant plusieurs centaines d’ouvriers des deux constructeurs automobiles.

Quelques forces de police patrouillaient autour de l’usine où aucun heurt n’a été relevé.

Peu après 13 heures, alors que le travail reprenait dans l’usine Renault, où deux nouvelles heures de débrayages devaient être observées par les équipes de l’après-midi, les 100 à 150 salariés de PSA Aulnay rejoignaient leurs trois cars qui prenaient l’autoroute A13 en direction de la province. Arrivés au péage de Buchelay (Yvelines), ils se déployaient sur l’ensemble des barrières en service pour une opération « péage libre ».

http://juralib.noblogs.org/files/2013/01/0122.jpg

Comme à Flins le matin, aucun heurt ni violence n’était à déplorer, selon les forces de l’ordre qui surveillaient le mouvement.

Presse esclavagiste (Maxime Fieschi avec A.P., LeParisien.fr, 23 janvier 2013)

 

(…) Des débrayages ont par ailleurs eu lieu dans la plupart des sites français de Renault, sur les sites de Cergy (53 salariés), Cléon (405), Douai (26), Flins (385), au technocentre de Guyancourt (250), au Mans (190), à Sandouville (275), à la Fonderie de Bretagne (50) et SOVAB (103), selon les chiffres fournies par la direction de Renault. Les équipes de l’après-midi devraient également débrayer.

Presse esclavagiste (LExpansion.LExpress.fr, 23 janvier 2013)

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