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27 mars 2014 4 27 /03 /mars /2014 11:17
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Published by coutoentrelesdents
31 mai 2013 5 31 /05 /mai /2013 15:25
COUTOENTRELESDENTS CHANGE D'ADRESSE!

Le C3 (Comité Central Coutoentrelesdents) a décidé de faire migrer le blog vers coutoentrelesdents.noblogs.org, because of l’interface pourrie d’Over blog et pour lui préférer un serveur plus en accord avec l’anarcho-geekisme (noblogs.org).

Ce déménagement s’accompagnera d’une baisse sensible des posts, le C3 n’ayant pas les effectifs de l’armée rouge, il lui semble judicieux de ralentir son assaut du ciel et de sa nuée wi-fi pour partir un peu plus à l’assaut du réel.

À l’assaut du réel c’est l’organisation dans les mois à venir d’un info kiosk papier (tenu une à deux fois par mois dans la rue, et selon les disponibilités du C3 à la périphérie des évènements qui l’accepteront), et l’organisation et la participation à plus de concerts (comme la Rakai Anarchist Party mise sur pied par Enedeka Maska).

La nuée ne sera pas délaissée pour autant avec la mise en ligne mensuelle d’un freestyle filmé des camarades qui rappent.

Enfin diverses sorties musicales sont prévues pour les mois prochains. Bientôt vous pourrez écouter Universus, le premier ep 7 titres de Shai Hulud aux manettes de la prod au mix (avec toujours l’aide et la participation de ses acolytes, faut pas croire!), dont voici le premier extrait clipé par un vieil aminche:

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Published by coutoentrelesdents
6 mai 2013 1 06 /05 /mai /2013 16:58

Ils ne comprennent que la force – Sur « La Journée de la jupe »

dimanche 12 avril 2009, par Mona Chollet

Il en dit des choses, ce film, par sa seule palette de couleurs ! Prenez l’une des images que l’on a vues partout : Sonia Bergerac, la prof de français interprétée par Isabelle Adjani, coincée contre un mur par l’un de ses élèves, un grand Noir prénommé Mouss. Le teint diaphane, ses yeux bleus remplis à la fois de défi et de désarroi, elle porte un chemisier d’une blancheur éclatante, tandis que son agresseur est engoncé dans un blouson d’un noir brillant, avec un col de fourrure sombre. Tout au long du film, Madame Bergerac fait ainsi une tache lumineuse, symbole de pureté, de fragilité, d’innocence et de… blancheur, au milieu de ses élèves basanés.

Ceux qui ont vu le film savent que, dans cette scène, Mouss menace Sonia Bergerac de viol. En des termes exquis, qui plus est. Il lui montre qu’il connaît son adresse (« 22, boulevard de Belleville, 4e étage droite »), et il ajoute :« T’as une idée de ce que ça te fera de sentir deux bites te ramoner en même temps, salope ! » Du moins, c’est ce qu’on lit dans le scénario, dont nous avons pu voir une copie. C’est la version sobre. Car, dans le film, Mouss ajoute cette délicate incise : « Deux belles bites de bamboulas » – juste au cas où la dimension raciale de la chose n’aurait pas été assez évidente. Sur le plateau régnait apparemment une folle ébullition créative. Quelques minutes plus tard, quand la prof braque sa classe avec l’arme qu’elle a découverte dans le sac de Mouss, le scénario voulait qu’elle crie :« Maintenant, vous allez me dire qui m’avait lancé des gommes sur la tête le premier jour ! » Mais, au moment du tournage, le réalisateur a dû juger qu’à la réflexion, cette histoire de gommes, c’était un peu léger ; si bien que, dans le film, Madame Bergerac crie plutôt : « Vous allez me dire qui me laisse des mots dégueulasses dans mon casier ! »

Chacun ses traditions : pendant que le Nègre se propose de violer la femme blanche, le policier du RAID interprété par Denis Podalydès, Labouret, a des peines de cœur (Bergerac, Labouret, Béchet : c’est fou comme, dans ce film, les vrais Français ont des noms qui fleurent bon la vraie France). Entre deux séances de négociations, il se carapate dans un couloir désert pour appeler sa femme qui vient de le quitter et la supplier de revenir. Salauds d’immigrés qui nous empêchent de vaquer tranquillement à nos marivaudages séculaires.

Le racisme, cette escroquerie

On sait que, pour donner un retentissement maximal à chacun de ces « grands retours au cinéma » qu’elle effectue à intervalles réguliers depuis une vingtaine d’années, Isabelle Adjani aime y adjoindre son ralliement spectaculaire à l’une des grandes causes du moment. En recevant son César pour Camille Claudel, en 1989, elle avait lu sur scène un extrait desVersets sataniques de Salman Rushdie. En 2005, toujours aux César, voulant réclamer la libération d’Ingrid Betancourt, elle avait réclamé par erreur celle de l’héritière de L’Oréal, Liliane Bettencourt, à la vive surprise de l’assistance, qui croyait la femme la plus riche du monde en sécurité dans sa résidence de Neuilly-sur-Seine. Avec La Journée de la jupe, le film dérangeant et sans tabous qui va à contre-courant de la bien-pensance politiquement correcte (au point que les médias, dans leur pitoyable frilosité, ne lui ont consacré que quelques petites dizaines d’articles dithyrambiques), le rôle et la « grande cause » se confondent. Sous la menace de son arme, Sonia Bergerac inflige à ses élèves interloqués un long monologue, telle une actrice qui part en vrille et tient la jambe à son auditoire lors d’une cérémonie de remise de récompenses.

Cette fois, la « grande cause » consiste à parachever, en toute bonne conscience, la diabolisation déjà bien avancée du « jeune de banlieue ». Le scénariste et réalisateur du film, Jean-Paul Lilienfeld, déclare, dans unentretien à Primo-Europe (un site obsédé par le péril islamique, et dont il est l’invité après Ivan Rioufol, Pierre-André Taguieff, Eric Marty et la moitié de l’équipe de Charlie Hebdo) : « Je pense que ces ados sont victimes d’une double discrimination : sociale et raciale. Et tout ce qui peut être fait d’efficace pour supprimer le racisme et la pauvreté aura mon approbation. Mais être une victime n’empêche pas d’être un bourreau. » Sauf que, à l’évidence, comme beaucoup de ses concitoyens, le côté « bourreau » le passionne nettement plus que le côté « victime », qui représente pourtant une réalité incomparablement plus massive – à moins de prétendre que chaque adolescent noir ou arabe de banlieue se balade avec les images d’un viol sur son téléphone portable et un flingue dans son sac ; ce que l’opinion hystérique, à ce stade, n’est sans doute pas très loin de croire, certes.

Quand, dans La Journée de la jupe, le côté « victime » est évoqué, c’est toujours pour le décrédibiliser, pour le montrer comme une escroquerie. Ainsi, lorsque, dans l’attroupement qui s’est formé devant le collège à l’annonce de la prise d’otages, une mère arabe se plaint du racisme aux journalistes (« les gens y sont racistes »), un commerçant asiatique intervient aussitôt pour clamer, dans son sabir pittoresque, que c’est son fils à elle qui est raciste : « C’est eux pas vouloir de nous ! Moi j’ai pris le café-tabac… Trois fois tout cassé ! Son fils dans la bande ! (…) Pas nous racistes ! Eux faire partir tous les autres ! Eux rien faire et jaloux de nous. Mais moi travailler ! » Eh, oui : les Arabes sont des feignants et des délinquants. Et ce n’est pas du racisme : c’est ce brave Jaune qui l’affirme !

Le machisme, l’islam, l’antisémitisme, les tournantes… Fidèle adaptation au cinéma des Territoires perdus de la République [1], La Journée de la jupealigne avec soin tous les clichés que la féroce propagande de ces dernières années a installés dans les têtes comme autant d’évidences. Les personnages n’ont aucune épaisseur propre, aucune individualité ; ils sont là pour incarner des stéréotypes. Ainsi, quand le jeune Karim (celui qui a saccagé le café-tabac de l’Asiatique) s’assied sur une chaise qui se brise soudain en deux, cet incident n’a lieu que pour permettre de lui faire dire :« C’est quoi, cette chaise de feuj ! » Et pour permettre à Sonia Bergerac de lui ordonner élégamment, en le braquant avec son arme : « Répète après moi, pelle à merde ! “En France, l’injure raciste est punie par la loi.” » Le garçon finit par s’exécuter. Orgasme collectif dans la salle de cinéma.

Pour des femmes en jupe
et des hommes qui en ont

Ce film à thèse, lourdement idéologique, est aussi l’occasion de régler leur compte à toutes ces endives molles d’enseignants de gauche, relativistes, démissionnaires et démagogiques – comprenez : à tous ceux qui ne voient pas dans leurs élèves une horde de barbares malfaisants. Ils sont ici caricaturés de manière si grotesque que c’est surtout le scénario qui se ridiculise. Il y a le prof qui se balade toujours avec le Coran dans son cartable, « comme ça je gagne leur respect en m’intéressant à leur culture » ; celui qui porte des pantalons baggy et parle en verlan, expliquant qu’il s’entend très bien avec ses élèves car ils « kiffent les mêmes musiques », et qui, s’étant fait casser la gueule, refuse qu’on dise qu’il est fait « agresser » : « On discutait, on s’est pas compris, c’est tout. » Il s’indigne qu’on lui suggère de porter plainte : « Vous voulez que je porte plainte contre un cri de détresse ?! »

Non seulement les collègues et le proviseur de Sonia sont des imbéciles masochistes, mais ils se rendent odieux en accablant la jeune femme, sans craindre de tirer sur l’ambulance : ils affirment qu’elle est « limite raciste »,« islamophobe », et que, refusant de « tenir compte du contexte », elle s’obstine à porter des jupes qui sont « un appel au viol ». Ils ont tous, dans leur physique, quelque chose de mou, d’empâté ; quelque chose d’efféminé, pour tout dire. Au fond, ce sont des couards qui se défilent devant l’envahisseur. L’amie de Sonia, seule prof à prendre sa défense, leur lance d’ailleurs : « Elle est peut-être en jupe, mais elle baisse pas son froc, elle ! » En somme, ce dont la France a besoin, c’est de vrais hommes, qui ne « baissent pas leur froc », et de vraies femmes, qui portent des jupes et des talons. Chacun dans son rôle, et les vaches seront bien gardées, et les mahométans n’auront qu’à bien se tenir.

Un physique mou, un discours inconscient et angéliste jusqu’à la bêtise face au péril qui menace la communauté nationale : c’est aussi comme cela que sont représentés les défenseurs des droits de l’homme dans 24 Heures Chrono, série américaine réactionnaire mettant en scène un agent du contre-terrorisme, Jack Bauer. On se souvient notamment, dans la quatrième saison, de l’avocat d’une ONG hypocritement baptisée « Amnesty Global », engagé par un terroriste arabe pour obtenir sa remise en liberté afin qu’il puisse accomplir son sinistre dessein. Par comparaison, cette femmelette d’avocat faisait admirablement ressortir la virilité et la lucidité de Bauer, dont il contrariait la mission avec son obstination procédurière et butée. Tout était mis en œuvre pour que le téléspectateur, à qui l’on avait auparavant montré en long et en large à quel point le terroriste était odieux et prêt à tout, et qui partageait donc avec le héros la conscience de la gravité et de l’urgence de la situation, ait envie de le massacrer de ses propres mains.

A la réflexion, La Journée de la jupe présente de nombreux points communs avec 24 Heures. Dans la septième saison de la série, actuellement en cours de diffusion aux Etats-Unis, le président est une présidente : Allison Taylor. Comme Sonia Bergerac, elle symbolise la femme libérée, orgueil de l’Occident, et se bat comme une lionne pour préserver les valeurs de son pays, qui est, dit-elle, « un pilier du Bien dans le monde ». Comme Sonia Bergerac, tabassée par Mouss, la présidente Taylor se fait gifler par un colosse noir déloyal qui ne respecte rien : il s’agit d’un dictateur africain génocidaire, à la tête d’un pays appelé le « Sangala », qui s’est introduit avec des hommes en armes dans la Maison Blanche et projette de l’assassiner.

La France sous le joug gauchiste

Les deux productions partagent aussi une vision du monde totalement fantasmatique et un brin paranoïaque. Dans 24 Heures, au bout de six saisons, l’Amérique, à force de s’attirer l’ire des méchants par ses excès de vertu (eh oui, car ça leur donne des complexes, à ces bons à rien), est un pays martyr : en quelques années, des terroristes ont successivement tenté de larguer une bombe nucléaire sur Los Angeles, répandu un virus mortel dans plusieurs villes, perpétré des séries d’attentats-suicides, tué douze mille personnes dans une explosion atomique… Bref : le 11-Septembre toutes les semaines, ou presque. La Journée de la jupe révèle des angoisses équivalentes – ainsi qu’une complaisance à se dépeindre en victime assez savoureuse venant de quelqu’un qui dénonce le discours victimaire. Alors que, dans la vraie vie, l’opinion française est chauffée à blanc depuis environ six ans sur l’horreur de la condition des femmes en banlieue et la barbarie des Arabo-musulmans, ici ou ailleurs, Sonia Bergerac, incomprise, vilipendée, lâchée par tout le monde, semble être la seule à avoir conscience du danger que représentent ses enragés d’élèves. Le pays est paralysé par le « politiquement correct » ; les gauchistes tirent toutes les ficelles. A un moment, dans le collège, on aperçoit un panneau syndical tapissé d’affiches de la Confédération nationale du travail (CNT), comme si l’organisation anarchiste était hégémonique au sein de l’Education nationale.

Dans le scénario, on trouve même une séquence dans laquelle un journaliste de télévision interroge, devant les grilles du collège, un sociologue dont il présente le livre comme « passionnant », et qui invoque la responsabilité de la « barbarie néolibérale » dans le drame en cours ; mais quelqu’un a dû suggérer à Jean-Paul Lilienfeld de brider un chouïa son imagination, car la scène, sauf endormissement passager de ma part, ne figure pas dans le film. A la fin, Sonia Bergerac est portée en terre par trois pelés et un tondu, dont quelques-uns de ses élèves, qui jurent de reprendre le flambeau de son juste combat solitaire : pour l’attester, les filles sont venues en jupe, et la caméra, en un plan émouvant, s’attarde sur leurs mollets. Dans la vraie vie, combien on parie qu’une Sonia Bergerac aurait des funérailles nationales ?

Un ressort dramatique très banal veut qu’à force de charger le personnage du méchant, de souligner la noirceur irrémédiable de son âme et son sadisme sans bornes, on amène le spectateur à souhaiter ardemment qu’il soit mis hors d’état de nuire par quelque moyen que ce soit – un ressort que les propagandistes transposent dans la réalité avec une facilité désolante, exploitant l’appétit des sociétés humaines pour un ennemi à craindre et à haïr. Ainsi, dans La Journée de la jupe, une fois qu’il a été bien établi que Mouss et ses camarades sont des bêtes sauvages, et que cette pauvre Bergerac est à bout (rappelez-vous : ils lui laissent des mots dégueulasses dans son casier !), elle a carte blanche – c’est le cas de le dire.

Elle peut les traiter de « connards », de « crétins » (voire de « pelle à merde », comme on l’a vu, ce qui témoigne d’une créativité lexicale au moins aussi grande que celle qu’elle leur reproche), leur tirer dessus, leur donner des coups de boule avant de sautiller à travers la salle en chantant« Zidane il a marqué, Zidane il a marqué ! », les tenir en joue tout en les suppliant de ne pas se considérer comme des victimes (un sommet de comique involontaire), les humilier en tournant en dérision leurs rodomontades sexuelles [2], demander qui est vierge et qui ne l’est pas, parodier la « Star Ac’ » en leur faisant noter le nom d’un de leurs camarades sur une feuille tout en entretenant un mystère pervers sur le sort qu’elle réserve au gagnant… Dans le prologue du film, elle sanglote :« Je ne voulais pas… J’ai pas choisi… Je me suis retrouvée avec une arme dans la main pour me défendre. » Je n’ai fait que me défendre, j’avais les meilleures intentions du monde mais ils ne veulent rien savoir, ils ne comprennent que la force : l’archétype du discours colonial, qui semble connaître un grand retour en vogue en ce moment, dans des contextes divers.

Dans un entretien à Afrik.com, Jean-Paul Lilienfeld se justifie : « A vouloir se voiler la face, on laisse le terrain libre à ceux qui font un état des lieux et qui apportent des solutions racistes. C’est comme ça que Le Pen a eu la parole. Quand il a parlé des problèmes de l’immigration, tout le monde a dit qu’ils n’existaient pas parce que ça venait de lui. Pendant ce temps, le terrain était libre pour le Front national et ses théories racistes. Si des gens qui étaient du bon côté de la force, des humanistes, quelles que soient leurs opinions politiques, s’étaient emparés du problème, le terrain n’aurait pas été libre pour Jean-Marie Le Pen. » Le hic, c’est que son film n’en apporte aucune, de solution. Loin de véhiculer un quelconque propos politique, comme certains se hasardent à l’affirmer en prétendant qu’il « dénonce les cités-ghettos », ou d’offrir la moindre perspective, il ne fait que stigmatiser un peu plus les enfants issus de l’immigration noire ou arabe, et autoriser à leur égard un déchaînement de haine effarant. Le seul gain politique d’un tel film, c’est que ce sont les « humanistes », et plus seulement l’extrême droite, qui clament que l’immigration est la source de tous les maux de la société. Faut-il vraiment considérer cela comme un gain ? On a comme un doute.

Les « humanistes », en tout cas, ont répondu présent. Sur Riposte laïque – autre site obsédé par la prétendue « islamisation de la France » –, dont toute l’équipe délire d’enthousiasme à propos du film, l’enseignante Christine Tasin en a au moins une à proposer, de « solution ». Dans unbillet en vidéo, elle relève l’une des répliques du principal, interprété par Jackie Berroyer, qui lance, pour justifier le fait qu’il ne renvoie pas un caïd comme Mouss : « Jusqu’à 16 ans, c’est les vases communicants, on se les refile d’établissement en établissement, alors je préfère savoir à quels tarés j’ai affaire. » Rebondissant sur ce propos, elle déplore : « Les collèges ne peuvent pas se débarrasser des gens qui posent problème, ils sont contraints de les garder, tout ça parce que des pédagogues, des politiques, des bobos compassionnels, ont voulu rendre l’école obligatoire jusqu’à 16 ans. » C’est facile, finalement, de régler les problèmes de l’école : après les filles voilées, dehors les grands Noirs qui font peur ! En voilà, un beau projet républicain, ambitieux et progressiste.

« Déchaînement de haine », disions-nous. Sur Riposte laïque toujours, Anne Zelensky résume ainsi, sous le titre « Une jupe en forme de bombe », le sujet du film : « Comment une jeune prof de banlieue, Sonia, humiliée, harcelée, traquée quotidiennement par sa bande de salopards d’élèves, d’autant plus qu’elle ose porter la jupe, retourne la situation. Comment, sous la menace d’un revolver tombé du sac de l’un d’eux, qu’elle subtilise, elle va tenir en main ce ramassis de hors-la-loi, comment elle va leur apprendre de force ce qu’est justement la loi, la laïcité, le respect, le vrai, pas celui de leur code mafieux, comment elle va leur imposer de répéter avec elle que le vrai nom de Molière, c’est Jean-Baptiste Poquelin… Un vrai bonheur de voir à terre cette engeance, dont le must est Mouss, le détenteur du revolver. Un black, qui ne sait qu’éructer des immondices, qui fait régner la terreur, qui filme des viols collectifs sur son portable, qui n’hésite pas, après avoir piégé la prof, à se jeter sur elle et à la tabasser à mort. » « Bande de salopards », « ramassis de hors-la-loi », « engeance » : tant d’humanisme d’un coup, c’est à vous donner le vertige. On frémit à la pensée qu’au lieu de s’emparer de la question, Jean-Paul Lilienfeld aurait pu « laisser à nouveau le terrain libre à des idées extrêmes ».

Avoir des origines arabes est contraire à la laïcité

Pour achever ce feu d’artifice, Riposte laïque consacre encore à La Journée de la jupe un éditorial intitulé « LE film qui pulvérise l’islamiquement correct », dans lequel il se félicite de ce que le film ne fasse « aucune impasse sur la dénonciation de l’islamisation qui pourrit notre société ». Ah, oui. On ne vous l’avait pas dit ? Ce que ce film démontre, c’est la dangerosité de l’islam. Tout ça parce que les élèves s’envoient à la figure quelques vagues références à la religion. Bergerac elle-même établit assez rapidement qu’ils n’y connaissent que dalle et qu’ils font les malins, mais qu’importe : nos fins limiers de critiques ont décelé dans tout ça la très nette influence des imams radicaux. De toute façon, les gosses lancent parfois quelques mots d’arabe, ce qui est à soi seul une preuve flagrante d’intégrisme. Pour achever de tirer des larmes d’émotion à Alain Finkielkraut, Sonia Bergerac reproche aussi à ses élèves leur goût pour le « people » et la « Star Ac’ » – encore un particularisme rétrograde imposé à la France des Lumières par l’immigration musulmane, chacun sachant que les oulémas se déchirent actuellement pour tenter de déterminer si le Prophète aurait voté plutôt pour Alice ou pour Mickels. Jean-Paul Lilienfeld partage en tout cas les convictions de Finkielkraut en matière de pédagogie. Quand on lui demande ce qu’il préconise, il répond (sur Afrik.com) : « Remettre le professeur au centre de l’école, pas l’élève. Celui qui sait est là pour transmettre son savoir. » [3]

Globalement, dans le film comme dans sa réception, c’est un vaste n’importe quoi, la grande braderie de l’amalgame fumeux. Dans le film, l’élève qui prend le parti de Madame Bergerac, Nawel, intervient pour la défendre parce qu’elle est, dit-elle, une rescapée des massacres en Algérie, que sa mère a été tuée et qu’elle ne « laissera plus jamais faire ça à une femme » devant elle ; ce qui confirme la prégnance du schéma algérien dans la lecture que beaucoup font de la réalité française (dans l’entretien à Primo-Europe, Jean-Paul Lilienfeld professe d’ailleurs son admiration pour l’inénarrable Mohamed Sifaoui [4]). Sur RCJ, le 23 mars, Alain Finkielkraut, l’homme que préoccupe si fort le nombre de joueurs noirs dans l’équipe de France de football [5], qualifie le film d’« événement historique », et dit vouloir « opposer à l’esprit de Durban l’esprit de La Journée de la jupe ». Sur Vive le feu !, Sébastien Fontenelle persifle : « Leçon numéro 1 : pour éviter tout débordement raciste en Afrique du Sud, rien ne vaut le braquage d’un(e) collégien(e) de la Seine-Saint-Denis. »

Finkielkraut s’émerveille aussi de ce que l’héroïne n’ait jamais voulu révéler à ses élèves qu’elle était elle-même d’origine arabe, « car nous sommes dans une école laïque ». C’est aussi l’interprétation de Natacha Polony, qui, dans Marianne (4-10 avril 2009), explique cette discrétion par le fait que, pour la prof, « la laïcité n’est pas négociable ». Renversant. En quoi le fait d’avoir des origines arabes est-il incompatible avec la laïcité ? Et, dans ce cas, comment ceux qui, contrairement à Isabelle Adjani, ne peuvent dissimuler leurs origines, sont-ils censés faire pour « respecter la laïcité » ? Ce que dit La Journée de la jupe, c’est que le « bon » enfant d’immigré, c’est celui qui, comme Sonia Bergerac, se fond dans le paysage dès la deuxième génération, sans modifier en rien le visage de la société.

Il semblerait que, plus les moyens alloués à l’école diminuent, plus les inégalités se creusent, plus la violence sociale augmente, plus on voit s’intensifier le regard scrutateur et malveillant que pose la société sur les élèves qui en pâtissent le plus. Dans un entretien, en 2003, la psychiatre Marie Rose Moro, responsable de la consultation transculturelle à l’hôpital Avicenne de Bobigny, disait à quel point, lors des premières affaires de voile survenues dans les écoles, les interventions fracassantes de Finkielkraut et consort, hurlant à un « nouveau Munich » dès qu’ils avaient vu poindre le bout d’un foulard, avaient eu un effet désastreux : « Les intellectuels les plus en vue sont intervenus à grand bruit pour dire qu’il fallait se montrer très ferme, alors qu’il aurait fallu au contraire régler les choses tranquillement, négocier, parler, sortir de la confrontation… Ce n’est que comme cela qu’on peut dénouer ces situations. » A force d’attribuer les moindres faits et gestes de ces élèves à leurs origines, on en oublie qu’ils sont avant tout des adolescents, c’est-à-dire des individus immatures, irréfléchis, qui, dans quelques années, n’auront plus rien de commun avec ce qu’ils sont aujourd’hui. Au lieu de figer leur état présent en leur braquant les projecteurs médiatiques en pleine face, au lieu d’en faire les méchants du film et de les abreuver d’injures, on ferait mieux de leur accorder un droit à l’oubli, de leur donner les moyens d’évoluer le mieux possible, et de donner aux adultes qui les entourent les moyens de les y aider.

Il n’est pas certain que les professeurs qui, par désarroi, encouragent la diabolisation de leurs élèves fassent le bon calcul. Bien plus qu’une culture ou une religion en tant que telle, ce qui influe sur la marge de manœuvre dont disposent les femmes, c’est la pression externe plus ou moins forte qu’une communauté sent peser sur elle – à tort ou à raison. Plus cette pression sera faible, moins elle éprouvera le besoin de se crisper, de se replier sur elle-même, de figer ses traditions, et moins les femmes risqueront de devoir affronter des conflits de loyauté. Accroître la stigmatisation d’une communauté en l’accusant d’opprimer les femmes, c’est donc alimenter ce qu’on dénonce, et nourrir un cercle vicieux. Le combat féministe doit être global, il ne doit pas accabler certaines communautés – voire servir de simple prétexte à un « racisme vertueux » – et en disculper d’autres.

Il n’est d’ailleurs pas innocent que La Journée de la jupe réclame, non pas que les femmes aient le droit de s’habiller comme elles veulent (avec un string, un voile, une toile de rideau, un costume de Zorro, etc.), mais qu’elles s’habillent en jupe : ayant eu amplement l’occasion de constater, en voyant son film, que Jean-Paul Lilienfeld perçoit sa propre communauté – celle des Français blancs, pour aller vite – comme assiégée et menacée, on peut se demander s’il ne cherche pas, lui aussi, à se rassurer en se raccrochant à une image des femmes telles qu’il les connaît.

La Journée de la jupe, un film de Jean-Paul Lilienfeld, avec Isabelle Adjani, Denis Podalydès, Yann Collette, Jackie Berroyer. Une coproduction Arte France, Mascaret Films, Fontana, RTBF. Diffusé sur Arte le 20 mars et sorti en salles le 25 mars.

Notes

[1] Lire la note de lecture de Dominique Vidal, ainsi que l’article d’Alain Gresh, « Les nouveaux habits du racisme », Le Monde diplomatique, avril 2004.

[2] Lire « Pourquoi je n’ai vraiment pas aimé La Journée de la jupe », par Jonathan Schel, Slate, 26 mars 2009.

[3] Cette passion des discours à sens unique et du respect inconditionnel de l’autorité, que ce soit dans une salle de classe ou dans les médias, est aussi ce qui justifie la détestation du philosophe pour Internet.

[4] Lire « Après avoir infiltré Al-Qaida, Sifaoui infiltre Arte », par Alain Gresh, Nouvelles d’Orient, 26 août 2007.

[5] Lire « Quand l’ignorance part en guerre au nom du savoir », Périphéries, 4 décembre 2005.

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Published by coutoentrelesdents
6 mai 2013 1 06 /05 /mai /2013 10:58

Le 1er Mai est cette journée où, aux quatre coins du monde, la classe ouvrière se mobilise et manifeste pour ses revendications. C’est une journée où la conclusion du Manifeste Communiste « Prolétaires de tous les pays, unissez-vous » prend tout son sens, et faire un petit tour d’horizon des manifestations du 1er Mai permet de donner un aperçu des forces et des revendications principales de notre classe sociale. Bien sûr, les contextes sont différents, dans plusieurs pays le 1er Mai n’est pas un jour férié et il y a aussi des pays où toute manifestation ouvrière est violemment réprimée. Par contre, dans le contexte de la crise du capitalisme, ce 1er Mai a été dans bien des pays à la fois par les revendications ouvrières contre le chômage et l’austérité, comme en Europe du Sud, au Chili ou au Maghreb, mais aussi de la lutte contre le racisme et autres divisions et discriminations comme en Allemagne, aux Etats-Unis, à Tunis ou à Hong-Kong.

1er Mai à Athènes

Commençons ce tour d’horizon par la France. La police a annoncé 97.300 manifestants et la CGT 160.000 manifestants pour ce 1er Mai. Certes ce n’était pas un 1er Mai historique, mais, surtout dans les villes où le temps était favorable, on a pu voir de belles manifestations comme à Caen avec 2.000 manifestants, à Bordeaux avec 8.000 manifestants ou à Besançonavec 1.400 manifestants. Ceci est d’autant plus à souligner que la CFDT, qui reste le deuxième syndicat en France, appelait à ne pas manifester. Partout, les manifestants ont souligné leur dégoût de la politique du PS qui est la même que celle de l’UMP, leur refus de l’application de l’ANI, et de la lutte contre les licenciements comme à Paris avec les ouvriers de PSA Aulnay ou à Florange avec les travailleurs d’ArcelorMittal. Surtout, ce qu’il convient de souligner c’est que si la presse a mis en avant le rassemblement parisien de Marine Le Pen, les manifestations syndicales ont rassemblé au moins dix fois plus de monde que l’extrême-droite. En France comme ailleurs, le 1erMai appartient aux travailleurs, français ou immigrés, avec ou sans-papiers, pas à une fille de millionnaire raciste ! A noter qu’à Paris, des nervis de l’extrême-droite ont agressé des militants anti-racistes qui rendaient hommage à Brahim Bouarram, jeune marocain assassiné le 1erMai 1995 par des sympathisants du Front National. Cette violence des brutes d’extrême-droite, la bourgeoisie saura l’utiliser demain, si elle en a besoin, contre le mouvement ouvrier organisé.

En Allemagne, la DGB a comptabilisé 439 manifestations et rassemblements, mobilisant au total 425.600 travailleurs. Au cœur des revendications, la lutte contre les bas salaires, et dès le 2 mai ce sont 50.000 métallos qui se sont mis en grève pour des hausses de salaires. Ce 1er Mai 2013 a aussi été l’occasion pour les organisations ouvrières et les antifascistes de se mobiliser contre les tentatives de l’extrême-droite néo-nazie de défiler et de crier ses appels à la haine. A Dortmund par exemple, la manifestation syndicale et antifasciste a rassemblé 3.500 personnes, alors que les néo-nazis étaient à peine 400. A Francfort (Main), entre 2.000 et 3.000 antifascistes ont bloqué et empêcher le défilé de 150 néo-nazis. A Berlin, ce sont 5.000 manifestants qui se sont rassemblé à Schöneweide face à 200 fascistes du NPD. A Erfurt, ce sont plus d’un millier d’antifascistes qui se sont opposés à la marche de 300 néo-nazis.

Dortmund

En Suisse, la manifestation à Genève a rassemblé 3.500 personnes tant sur des revendications ouvrières comme un salaire minimum à 4.000 francs que pour la défense du droit d’asile, revendications défendues aussi en allemand à Zurich ou en italien à Lugano. A Aarhus (Danemark), la foule a montré son ras-le-bol des politiques d’austérité face à Helle Thorning-Schmidt, chef du gouvernement social-démocrate danois. Un jeune homme qui avait tenté de tirer sur la ministre avec un pistolet à eau a été arrêté. Dans toute l’Europe du Nord, des manifestations ont rassemblé des milliers de travailleurs comme en Suède, en Finlande ou en Norvège. Dans ces pays, comme en Allemagne et en Grande-Bretagne, nos camarades du Parti Communiste-Ouvrier d’Iran ont organisé des cortèges.

Malmö (Suède)

En Europe du Sud, le 1er Mai a été l’occasion pour les travailleurs de manifester leur refus des violentes politiques d’austérité imposées par les gouvernements. En Espagne, ce sont 40.000 personnes qui ont manifesté à Madrid, ainsi que dans toutes les villes du pays. Selon les syndicats, ce sont en tout 160.000 personnes qui ont manifesté en Espagne ce 1er Mai, soit 60.000 de plus qu’en 2012. Au Portugal, des milliers de personnes ont manifesté à Lisbonne ainsi que dans les autres villes. En Grèce, on a observé de fortes manifestations à Athènes et Thessalonique ; ce 1er Mai n’ayant pas été un jour férié, des appels à la grève ont été particulièrement bien suivis comme chez les marins ou dans la presse et les médias où la grève été totale. A noter à Athènes, un cortège de travailleurs immigrés, en particulier du Bangladesh, qui protestaient suite aux tirs de milices patronales contre des ouvriers agricoles. Dans les Balkans aussi, la classe ouvrière s’est mobilisée. A Zagreb (Croatie), ce sont 20.000 travailleurs qui ont manifesté à l’appel des différents syndicats contre les politiques d’austérité, alors qu’à Belgrade (Serbie), 1500 personnes ont manifesté dans les rues. A Tirana (Albanie), la Place Skanderbeg était noire de monde et les manifestants ont scandé des slogans comme « Liberté des travailleurs, liberté sociale » et « Vive le 1er Mai, à bas le capitalisme ».

Zagreb

Il serait trop long d’énumérer toutes les manifestations du 1er Mai en Europe où l’on a manifesté de Dublin à Vladivostok, en passant par toutes les villes importantes comme Wroclaw, Varsovie, Budapest, Prague, ou Kiev. A Tbilissi (Géorgie), la police est intervenue pour disperser la marche pacifique des travailleurs et trente personnes ont été arrêtées. A Saint-Pétersbourg (Russie), on a noté au sein de la manifestation un fort cortège de travailleurs gays et de travailleuses lesbiennes contre les discriminations homophobes.

Saint-Pétersbourg

En Turquie, les autorités turques ont voulu interdire l’accès à la Place Taksim d’Istanbul aux manifestants pour ce 1er Mai 2013, d’où des affrontements entre ouvriers et forces de répression. Plusieurs manifestants ont été gravement blessés. Les travailleurs ont aussi manifesté à Ankara et dans la plupart des villes du pays.

Istanbul

Plus au sud, des manifestations ont eu lieu dans la plupart des villes du Moyen-Orient. On a noté par exemple une belle manifestation à Beyrouth (Liban), 2.000 personnes dans les rues d’Amman (Jordanie), ainsi que des manifestations en Irak comme à Bagdad et à Bassora. Le 1er Mai n’étant pas un jour férié en Israël, des milliers de travailleurs, Juifs et Arabes, ont manifesté le 27 avril à Nazareth. Le jour du 1er Mai, des manifestations ont eu lieu dans plusieurs villes comme Tel Aviv, Haïfa et Beer Sheeva. A chaque fois, les manifestants ont dénoncé les politiques d’austérité, les divisions racistes et le militarisme. A Tel Aviv par exemple, la banderole de tête reprenait en hébreux et en arabe la célèbre phrase « travailleurs de tous les pays, unissons-nous ». De l’autre côté du mur, en Palestine, les travailleurs ont aussi manifesté comme dans le centre de Gaza. AuBahreïn, les ouvriers ont manifesté dans des villes et villages contre la dictature et le chômage, affrontant à plusieurs endroits les forces de répression aidées de militaires saoudiens.

Tel Aviv

En Iran, malgré la répression, les militants ouvriers ont pu organiser unemanifestation à Sanandaj (Kurdistan) déployant des banderoles rouges et scandant des slogans comme « Travailleurs de tous les pays, unissons-nous » ou « liberté pour les prisonniers politiques ». A Téhéran, des centaines de travailleurs se sont rassemblés devant le parlement avant d’être dispersés par les forces de répression et les conducteurs de bus ont tenu une réunion sur leur lieu de travail pour célébrer le 1er Mai. Depuis la prison Evin de Téhéran, le militant ouvrier Reza Shahabi a transmis unedéclaration pour ce 1er Mai 2013 où figure une liste de revendications concernant les salaires, l’emploi, le droit de grève, mais aussi la libération des prisonniers politiques, l’abolition de la peine de mort et la lutte contre les discriminations, que ce soit contre le racisme à l’encontre des travailleurs immigrés afghans et contre les discriminations sexistes à l’encontre des femmes.

Sanandaj

Dans l’ensemble du sous-continent indien, des manifestations importantes ont eu lieu comme au Pakistan, en Inde, au Sri Lanka ou au Népal. Après le terrible accident de travail qui a causé la mort de plus de 500 travailleuses du textile au Bangladesh, c’est à Dacca qu’a eu lieu la plus forte mobilisation. Ce sont des dizaines de milliers de manifestantes et de manifestants qui ont défilé sous les drapeaux rouges dans les rues de Dacca, réclamant des conditions de travail décentes et sécurisée pour les ouvrières, lançant aussi des slogans de colère comme « Pendez les propriétaires d’ateliers », « Action directe ! » ou « Mon frère est mort, ma sœur est morte, leur sang ne restera pas sans réponse ». En Indonésie, 55.000 travailleurs ont manifesté à Jakarta. Au Cambodge, près de 10.000 ouvriers et les ouvrières du textile se sont mobilisés dans les rues de Phnom Penh pour une hausse du salaire minimum à 150 dollars. Aux Philippines, des milliers et des milliers de travailleurs ont manifesté à Manille scandant des slogans comme «A bas les privatisations et la sous-traitance», ou « Hausse des salaires ! ». Les ouvriers philippins revendiquent en effet une revalorisation de trois dollars du salaire minimum aujourd’hui fixé à 11 dollars.

Dacca

A Taïwan, ce sont plus de 20.000 travailleurs qui ont manifesté dans les rues de Taipeh contre l’austérité et les attaques contre les retraites. EnChine, une importante manifestation du 1er Mai s’est déroulée à Hong Kong où les travailleurs ont manifesté en solidarité avec les dockers en grève. Toujours en Extrême-Orient, on note une forte mobilisation à Tokyo (Japon) avec plus de 21.000 manifestants pour l’emploi et les salaires ainsi qu’à Séoul (Corée du Sud) avec plus de 10.000 travailleurs mobilisés.

Taipei

En Afrique aussi, la classe ouvrière s’est mobilisée pour ce 1er Mai 2013. AuMaroc, la presse note une forte mobilisation en particulier à Rabat et à Casablanca. Les travailleurs marocains ont manifesté contre les politiques d’austérité et pour la défense des libertés syndicales. A Rabat, des violences policières ont été commises à l’encontre de syndicalistes de l’UMT. D’autres manifestations ont été organisées à travers le pays comme àTanger où des militantes et militants communistes ont fait flotter les drapeaux rouges. En Algérie, militants syndicalistes, défenseurs des droits humains, chômeurs et trotskistes du PST ont manifesté dans les rues de Bejaïa contre le pouvoir maffieux et pour les revendications ouvrières. EnTunisie, on note une forte mobilisation à l’appel de l’UGTT à Tunis pour la défense des libertés syndicales menacées par le gouvernement, mais aussi contre la vie chère et le chômage dans ce pays où deux ans après la chute de Ben Ali aucune des revendications ouvrières n’a été satisfaites. Ce 1er Mai a aussi été l’occasion pour les citoyens noirs de Tunisie demanifester contre le racisme dont ils sont victimes. Au Maghreb toujours, des milliers de manifestants sont descendus dans les rues de Nouakchott et d’autres villes de Mauritanie pour défendre leurs revendications comme la titularisation des travailleurs précaires ou la hausse des salaires.

Tanger

Et pour finir avec l’Afrique du Nord, les travailleurs se sont mobilisés au Caire, à Alexandrie, Mahalla et dans les autres villes d’Egypte tant pour leurs revendications économiques que pour défendre le droit de grève et de manifestation. Dans une déclaration pour le 1er Mai commune de 26 organisations syndicales, politiques ou de défense des droits humains, les ouvriers égyptiens ont fait connaître leurs revendications principales comme la hausse du salaire minimum et son indexation sur l’inflation, une politique d’embauche massive des jeunes chômeurs, la garantie de la liberté de grève et d’organisation ainsi que l’amnistie et la libération des travailleurs emprisonnés suite à des mouvements revendicatifs.

Le Caire

A Lomé (Togo), la manifestation du 1er Mai était une manifestation de deuilen mémoire de deux élèves tombés l’un sous les balles et l’autre battu à mort par les forces de sécurité lors de manifestations de soutien à leurs enseignants en grève à Dapaong dans le nord du pays le 15 avril dernier. ADaola (Côte d’Ivoire), les travailleurs ont manifesté sous le mot d’ordre « Tout bouge sauf nos salaires ». Même chose au Burkina Faso, où, àBobo-Dioulasso comme à Ouagadougou, les ouvriers ont dénoncé la hausse des prix et les salaires trop bas. Au Nigéria, le régime avait déployé de nombreuses forces de répression autour des manifestations du 1er Mai pour empêcher toute critique trop radicale du gouvernement. C’est ainsi qu’en tout, dans différentes villes du pays, douze membres du Mouvement Socialiste Démocratique ont été arrêtés et libérés le 3 mai. A Djouba (Soudan du Sud), il est à noter que cette année c’est la première fois que les travailleurs ont manifesté à l’occasion du 1er Mai. Dans l’Océan Indien, à l’appel de la CGTR, c’est 2.000 travailleurs, essentiellement des dockers et des ouvriers du BTP, qui ont manifesté dans les rues de Saint-Denis à La Réunion pour des revendications similaires à celles des travailleurs de métropole. En Afrique du Sud, l’Association of Mineworkers and Construction Union a organisé un rassemblement à Marikana où en août dernier la police avait ouvert le feu sur les mineurs en grève. Même dans les rassemblements organisés à travers le pays par la COSATU, le principal syndicat lié à l’ANC au pouvoir, ce 1er Mai a été marqué par les revendications ouvrières face au gouvernement, en particulier celles des mineurs et des ouvriers agricoles.

Nouakchott

De l’autre côté de l’Atlantique, en Amérique, le 1er Mai a été célébré du Canada à l’Argentine. Au Canada des manifestations ont été organisées dans la plupart des grandes villes. Nos camarades du Parti Communiste-Ouvrier d’Iran ont ainsi manifesté à Vancouver par exemple. A Montréal, la police a dispersé la manifestation et procédé à 447 arrestations. AuxEtats-Unis, des dizaines de milliers de personnes ont manifesté pour le 1erMai 2013. Depuis 2006, traditionnellement, le 1er Mai est aussi une journée de lutte des travailleurs immigrés pour leur régularisation. Cette année, on a compté des manifestations dans une centaine de villes de New York à Los Angeles. Rien qu’à Los Angeles, la manifestation a rassemblé 50.000 personnes avec des slogans tant en anglais qu’en espagnol, comme »Legalización! No depertacion! » (« Régularisation, pas d’expulsion ! »). A Seattle, la manifestation a rassemblé 10.000 personnes. La manifestation s’est déroulée pacifiquement jusqu’en fin d’après-midi où des provocations policières ont conduit à des affrontements. 17 manifestants ont été arrêtés.

Washington

A travers toute l’Amérique Latine, les travailleurs sont descendus dans la rue ce 1er Mai. Au Mexique, on note une forte mobilisation à Mexico où les manifestants ont brûlé des images du président Enrique Pena Nieto. A Guerrero et Oxaca, c’est principalement contre la privatisation de l’éducation que l’on s’est mobilisé. A noter qu’à Oxaca, la manifestation s’est terminée en affrontements avec les forces de répression. Au Costa Rica, les manifestants ont protesté à San José contre la venue vendredi 3 mai d’Obama et une émeute a éclaté devant les locaux de l’Assemblée Législative. Vingt manifestants ont été arrêtés. Des affrontements ont aussi opposé manifestants et forces de répression à Bogota (Colombie). A Port-au-Prince (Haïti), les manifestants ont profité du passage du cortège présidentiel qui allait à une foire gastronomique pour crier tout le mal qu’il pense de la politique anti-ouvrière. En Martinique, la manifestation appelée par la CGTM a rassemblé un millier de travailleurs à Fort-de-France. En Guadeloupe, c’est dans l’unité que 2.500 travailleurs se sont rassemblés au Gosier contre le chômage et la vie chère.

San Salvador

Au Brésil, plusieurs dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées à São Paulo à l’appel des syndicats ouvriers et des associations étudiantes. D’autres rassemblements similaires ont eu lieu dans les autres villes du pays. En Bolivie, la Confédération Ouvrière Bolivienne (COB) a annoncé n’avoir rien a fêté en ce 1er Mai et a annoncé une journée de grève nationale contre la politique anti-sociale de Morales pour le lundi 6 mai. A Asuncion(Paraguay), on peut noter un cortège de travailleuses lesbiennes au sein de la manifestation du 1er Mai sous la banderole « Travailleuses lesbiennes contre les discriminations ». Tout au sud du continent, ce sont des milliers de personnes qui se sont mobilisées à Buenos Aires (Argentine) contre le travail précaire. Des manifestations ont aussi eu lieu dans d’autres villes du pays comme à Cordoba où la principale revendication était la libération de 21 personnes arrêtées ces derniers jours dans le cadre de la lutte pour la possession de terres.

Bogota

A Santiago (Chili), plus de 150.000 personnes ont répondu à l’appel de la manifestation pour des revendications comme des salaires décents, ou l’éducation et la santé gratuites. Sans même faire de sommation, la gendarmerie est intervenue pour disperser très violemment les travailleuses et les travailleurs.

Santiago

Enfin, pour terminer ce petit tour du monde des manifestations du 1er Mai 2013, notons qu’en Océanie, des manifestations ont été organisées à l’appel des organisations syndicales comme à Cambera ou le 5 mai (le 1er Mai n’est pas férié en Australie) à Sydney en Australie.

Sydney

Voir aussi les séries de photos du 1er Mai 2013 à travers le monde : lapremière, la deuxième, la troisième, la quatrième, cinquième et sixièmeséries de photos).

tiré de

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Published by coutoentrelesdents - dans LUTTES
6 mai 2013 1 06 /05 /mai /2013 10:57

Pour info, pour celles et ceux qui sont dans le coin n’hésitez pas à passer. Pour le moment il y a surtout besoin d’eau car il n’y en a pas dans le lieu où se sont installés les migrants ; elle a été coupée et bétonnée par les autorités qui n’ont pas peur de laisser des gens vivre dehors mais par contre ont peur qu’ils s’installent dans les lieux qu’elles laissent vides pendant des années.

Fred

Nous sommes les migrants qui dorment depuis plus de 2 mois dans la rue devant le foyer Bara à Montreuil. Cette situation intenable, aussi bien pour les riverains que pour nous, nous oblige à nous installer temporairement au 61 rue Rapatel à Montreuil, lieu vide dans lequel nous pourrons vivre dans une précarité acceptable en attendant que nos situations personnelles évoluent.

Venez nous soutenir !

Les Baras Montreuil 93

Mailing, 5 mai 2013

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Published by coutoentrelesdents - dans SQUAT SOUTIEN
6 mai 2013 1 06 /05 /mai /2013 10:56

CONTRE LA LEO, OCCUPONS LE FLEO

Le 4 mai depuis le FLEO
Chemin de la transhumance
84000 Avignon

Depuis 40 ans, décideur-euses et bêtonneur-euses planchent sur un projet de rocade à Avignon, la LEO – pour Liaison Est-Ouest. Cette 2×2 voies, passerait en ceinture verte, dernière zone agricole aux portes de la ville, étonnamment préservée jusqu’ici.

GRAINE DE RÉSISTANCE

À la suite de l’appel lancé par des individus luttant contre la LEO et son monde, des collectifs locaux et du réseau Reclaim the Field, 300 personnes environ ont participé à une manif-occupation du 27 avril au 1er mai 2013.

Durant ces rencontres, ont eu lieu : la construction d’un poulailler, l’installation d’un rucher et d’une serre, la plantation d’un champ de patates, le défrichage d’un terrain pour la réinstallation d’une maraîchère déplacée par le projet de la LEO, la taille d’un verger abandonné à cause de la LEO, la préparation de la terre pour des jardins potagers.

Plusieurs discussions se sont déroulées sur des thèmes variés tels que « l’occupation comme pratique de lutte », « les mouvements sociaux en Grèce » ou encore des échanges avec les acteurs des luttes locales. Un chantier de rénovation de la maison de la lutte, baptisée maison LEOpart, s’est déroulé dans une ambiance de partage de savoirs faire. De nombreux habitants de la ceinture verte ont réagi positivement face au mouvement d’occupation. Des voisins sont venus donner un coup de main et ont fait des dons de nourriture, de matériel, d’un âne, d’un bouquet de muguet, de fumier pour les culture et ont proposé des douches aux occupants.

LE FLEO PREND DU TERRAIN

Suite à la manif-occupation, nous avons décidé d’occuper un terrain d’un hectare que nous avons baptisé le FLEO – Fabuleux Laboratoire d’Expérimentation et d’Occupation. Ce lieu se veut une zone d’accueil des nouveaux occupants et un espace de création de nos utopies. Une yourte dortoir, une serre et un poulailler sont déjà installés. Une deuxième yourte, une cuisine collective, des cabanes et une salle de bain sont en chantier.

Parallèlement la maison LEOpart qui se veut être une base d’organisation de la lutte accueillera un dortoir, une cuisine et une salle de réu/concert/projections/infokiosk… Elle sera inaugurée le 25 mai. Enfin, la GanGGRaine, une maison squattée depuis février abrite un collectif d’habitants.

D’autres lieux sont potentiellement squattable, d’autres maisons sont en phase d’être expropriés.

APPEL À OCCUPATION

Le samedi 11 mai aura lieu la première Assemblée Générale du mouvement LEOpart. Cette assemblée sera ouverte à toutes et tous celleux qui souhaitent s’investir dans le mouvement. Elle sera suivie d’une journée de chantier collectif le dimanche 12 mai.

Ici, la résistance s’organise avec enthousiasme. Nous appelons les individus qui se reconnaissent dans la lutte contre les projets inutiles et leur monde à nous rejoindre pour construire, faire vivre et grandir cette occupation.

Face à la LEO, semons le FLEO.

Les LEOpartes et LEOparts (contact), 4 mai 2013

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Published by coutoentrelesdents - dans LUTTES
6 mai 2013 1 06 /05 /mai /2013 10:56

Il n’y a pas un jour en Égypte sans de multiples luttes, grèves, manifestations, sit-in,blocages de routes et voix ferrées, grèves de la faim, blocages ou occupations de bâtiments et usines, affrontements avec la police ou les Frères Musulmans.

Le “Centre International de Développement”, une organisation égyptienne pour la défenses des droits, a noté un record de luttes en avril 2013 après déjà un nombre important en mars.

En avril il a été ainsi enregistré 1462 conflits sociaux ou politiques contre 1354 en mars et 864 en février. Ce qui signifie en avril 48 mouvementspar jour, un record mondial d’après l’association égyptienne.

Les mois de février et mars avaient déjà été marqués par les fortes mobilisations contre le pouvoir des Frères Musulmans autour des villes du canal de Suez, notamment Port Saïd, ainsi qu’à Mahalla et Mansoura, où des embryons symboliques de pouvoirs populaires avaient vu le jour. En avril la révolution s ‘est déplacée vers les conflits sociaux avec l’objectif initial de la révolution de 2011 : la justice sociale.

Beaucoup pensent, avec la hausse des prix importante et les hausses de taxes et baisses de subventions étatiques aux produits de première nécessité programmés par le gouvernement, que les mois à venir vont être encore plus chauds.

Mais si les conflits sociaux sont de plus en plus importants et encore à venir (les médecins menacent d’une nouvelle grève générale illimitée, les étudiants sont dans un affrontement quasi permanent, les cheminots ont entamé une première grève générale de quelques jours début avril mais sont prêts à recommencer…), si l’expérience de ceux qui y participent grandit de manière proportionnelle, les conflits politiques ne cessent pas pour autant. Chaque vendredi, jour de repos, des affrontements violents éclatent entre manifestants qui réclament la chute du gouvernement, le départ des Frères Musulmans et ces derniers ou les forces de police, faisant à chaque fois des dizaines ou centaines de blessés, des morts et des centaines d’arrestations.

Deux faits significatifs de la situation :

Le plus grand quotidien libéral égyptien Al Masry al Youm, né en 2004, (un peu Le Mondeégyptien) un des journaux symboles de la contestation du régime de Moubarak et artisan de sa chute, mais aussi propriété d’hommes d’affaires, vient de fermer ses portes. L’argument de ses propriétaires est de dire que si le journal a été utile pour faire tomber Moubarak, aujourd’hui où les libéraux ont choisi de s’allier avec les Frères Musulmans, l’information sérieuse ne peut servir qu’à la classe ouvrière. Il n’est donc plus utile. Pour le dernier numéro, ses journalistes ont fait un numéro spécial dans lequel ils ont raconté ce point de vue en long et en large, déclarant clairement que l’avenir de la révolution égyptienne est dans la justice sociale, et pour cela, passe par la révolution sociale. Ce qui traduit une sacré évolution pour des journalistes qui ont fait tourner un quotidien libéral pendant des années.

Deuxième fait : lors du premier mai, un des thèmes porté par les manifestants, repris par une partie de la presse, était que la révolution ouvrière allait sauver la révolution égyptienne…

La révolution ne fait que commencer…

Jacques Chastaing, le 5 mai 2013

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Published by coutoentrelesdents - dans LUTTES
6 mai 2013 1 06 /05 /mai /2013 10:53

[22 juin 2012]
Désolé

Je demande pardon à toutes les filles de ma classe que j’ai insultées de thons à la catalane qui sont devenues des avions de chasse, les temps changent les gens changent donc j’ai changé… Métamorphosé sans le vouloir, j’ai compris que se faire respecter sans le Uzi mitrailleur est une force.

Dix ans de chasteté comme sœur Marie-Thérèse LOL enfermé dans un couvent sous haute surveillance où à chaque poignée de main tu vérifies si la main du voisin est plus sale que la tienne « on est des bons avocats et de mauvais juges pour nos fautes » j’ai été crucifié en promenade par le procureur de la République pour une vingtaine de banques…

Texte de trentenaire prends mes écrits pour une dernière sommation car je suis venu j’ai vu et j’ai perdu, il y a rien à voir dans une chambre à gaz, ceux qui ont vu ne s’en sont jamais remis, désolé de réveiller ta conscience d’inconscient mais je te souhaite pas les 4 heures du matin à poil au mitard tabassé par des sosies de Hitler… Je dois ma vie seulement au fait qu’ils m’ont sous-estimé j’ai fait le mort pour rester en vie.

Je postule pour le paradis même si j’ai plus de péchés que toute la ville de Washington aucune pluie pourra laver mes fautes LOL qui tente rien n’a rien, je demande pardon à tous les billets de banque que j’ai offerts à des faux frères qui me les ont rendus en parlant dans mon dos.

Je suis black mais j’ai les idées claires dans le noir tu vois que mes dents si je souris mais comme je suis pas d’humeur je te casse les dents dans la pénombre je te demande pardon mais c’est un réflexe en hommage à nos derniers combattants tirailleurs en première ligne.

Quand je me regarde je m’inquiète mais quand je me compare je me rassure. Je suis rancunier à vie mais j’ai mal au ventre quand je dis salam à la mère d’un mec que j’ai crossé dix minutes avant.

Malgré les dommages collatéraux que j’ai pu apporter je demande pardon à tous les gens à qui j’ai causé du tort de près ou de loin. Reconnaissance tardive mais sincère prenez et acceptez ma repentance de trentenaire.

Ne prends pas ce texte pour une faiblesse j’ai eu plus de mal à le faire que le coup de crosse que je vais te mettre si tu veux me tester.

[La Chronique de Youv derrière les barreaux est disponible en téléchargement gratuitsur le site des Éditions Antisociales. Elle est à suivre sur le compte Facebook dédié.]

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6 mai 2013 1 06 /05 /mai /2013 10:50

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Hors Service

[Bruxelles] Hors Service n° 36, 1er mai 2013
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Published by coutoentrelesdents - dans MEDIA BROCHURES
5 mai 2013 7 05 /05 /mai /2013 10:36
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