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17 novembre 2012 6 17 /11 /novembre /2012 11:20

Sébastien Carré

 

Mercredi, des manifestations contre l’austérité ont eu lieu dans plusieurs pays d’Europe. En Espagne, elles ont dégénéré. Sébastien, 23 ans, étudiant français en Erasmus à Barcelone, a assisté aux affrontements entre manifestants et forces de l’ordre. Témoignage et récit d’une journée de protestations entachées de violences policières.

A 18 heures mercredi, j’ai rejoint le cortège plaça de Catalunya, là où était le rassemblement. Dès la première avenue, deux bus de la ville sont mis en plein milieu de la route. L’avenue est immense, ça ne pose donc aucun problème de les contourner mais je suis surpris.

Je demande à mes camarades catalans pourquoi ces bus sont là. Ils me répondent simplement que c’est pour bloquer le cortège. Je leur demande avec grande surprise s’il est interdit de manifester, ici en Espagne ; ils me répondent que non, mais qu’il faut se tenir prêt à courir parce qu’il est déjà arrivé qu’ils utilisent les flashballs dans la foule, que quelqu’un a déjà perdu un œil et qu’au Pays basque espagnol, un enfant d’une dizaine d’années a été tué par un tir de flashball dans la tête.

Nous redescendons ensuite l’avenue Diagonale. L’ambiance est festive, tout se passe bien. Je me détends un peu mais je remarque tout de même que dans chaque rue perpendiculaire, il y a les forces spéciales avec leurs boucliers. Elles sont plutôt loin et restent discrètes.

Nous arrivons au terminus du cortège, au croisement de Carrer del Bruc et Ronda de Sant Pere. Tout le monde range les pancartes et commence a remonter en direction du centre. Il y a un monde fou entre ce croisement etUrquinaona. Les bouches de station de métro étant fermées, on doit marcher.

Quelques minutes plus tard, cinq fourgons se mettent au bout de la rue. Ils y attendent moins de cinq minutes avant de mettre toutes les sirènes en marche. Très impressionnant d’entendre tout ce bruit. Mais ils restent immobiles pendant encore deux minutes. On marche à la vitesse que l’on peut...

Il ne faut pas courir, « ça les attire »

D’un seul coup, ils se mettent à foncer à toute vitesse sur la place où se trouve la bouche de métro Urquinaona. Au loin, on voit qu’ils barrent la route. Le stress monte. Jusqu’à ce qu’on soit quasiment arrivés sur la place. Nous sommes à 50 m d’eux et on sent qu’ils sont énervés.

D’un coup, on voit tout le monde se mettre a courir vers nous. Et là commencent les premiers coups de feu. Une Espagnole me dit de rester calme, de ne pas courir, car « ça les attire ».

On voit une horde d’une trentaine de policiers foncer vers nous. On trouve alors refuge dans le hall d’un immeuble : nous sommes une bonne trentaine à nous y cacher.

Après dix minutes d’attente, ça a l’air de se calmer un peu. On ouvre la porte pour voir si la voie est libre. A peine sortis, des policiers descendent de trois camions, matraques en main, et nous courent droit dessus : impossible de retourner dans l’hôtel, ils nous font courir en sens inverse. J’ai l’impression d’être du bétail et qu’ils nous parquent.

AFFRONTEMENTS ENTRE FORCES DE L’ORDRE ET MANIFESTANTS EN ESPAGNE

Le 14 novembre 2012

Sur la place, ça tire de partout mais surtout sur ceux qui courent pour s’enfuir. Je pense qu’il y a facilement plus d’une bonne centaine de camions.

Les policiers ont un mode opératoire bien huilé : à chaque fois qu’ils voient un groupe, un camion fonce dessus, ils sortent matraques en main et un des leurs a un flashball pour tirer sur ceux qui s’enfuient.

La matraque passe à dix centimètres

Je me retrouve collé contre un mur, complètement traumatisé. Je me dis : « Ne bouge pas, tu ne fais rien de mal. Tu es avec trois filles, il ne nous feront rien. » C’est à ce moment que j’aperçois du coin de l’œil un policier gigantesque qui s’apprête à me donner un coup de matraque dans la cuisse. Un seul réflexe : essayer de l’éviter et courir, avec la peur de me faire tirer dessus. La matraque passe à dix centimètres de ma jambe et frappe le mur. Le bruit est impressionnant.

C’est la panique totale. Certains essayent de trouver refuge sur les marches du métro. Mais les grilles sont fermées : ils se retrouvent bloqués au bas des marches, aucun moyen de sortir de là. Les policiers leur mettent des coups de matraque, sans faire de détail.

« LA POLICE POUSSE LES MANIFESTANTS DANS LES ESCALIERS », SELON ICHI SUR TWITTER

Porter une chasuble de journaliste

Je me retrouve seul en plein milieu de la place, j’ai envie de pleurer. Des murs de policiers à chaque coin de rue. J’aperçois mes amis dans la rue ou j’ai failli me faire matraquer ; je cours les rejoindre. Le réceptionniste d’un hôtel nous ouvre les portes. On reste plus de trente minutes dans le hall d’entrée, assistant à l’acharnement policier. Seul moyen de ne pas être pris pour cible : porter une chasuble de journaliste.

INTERVENTIONS DES FORCES DE L’ORDRE PENDANT LES MANIFESTATIONS

Nous finissons par sortir et prenons la direction inverse du centre pour les éviter, parce que les tirs de flashball se poursuivent. Sauf qu’il est impossible de fuir : ils sont partout dans le centre de Barcelone. Ils tirent dans la foule. Ils sont attirés par ceux qui courent, mais on ne peut pas faire autrement que de courir, sinon ils se mettent à plusieurs pour vous matraquer à terre.

Au mieux, ils laissent les gens au sol. Au pire, ils continuent à leur donner des coups de matraque pendant que l’un d’eux traîne la personne jusqu’à à la fourgonnette. J’ai vraiment l’impression qu’ils ont pris pas mal de personnes, mais le gouvernement annonce seulement une vingtaine d’interpellations [l’agence Reuters rapporte plus de 150 arrestations et 70 blessés dans toute l’Espagne pour la journée de mercredi, ndlr].

Ils tiraient dans la foule

On prend les petites rues pour les éviter. A chaque fourgonnette : tête basse, on marche au pas pour ne pas qu’ils nous regardent, on se cache parfois. Il y a des feux de poubelles, au final, détourner l’attention de la police est le seul moyen pour qu’on puisse avoir du répit et quitter cet enfer. Mais les feux ont commencé bien après le début des tirs.

Je ne sais pas quelles sont les dernières infos sur la destruction des vitres du Palais de la musique, juste à côté de là où j’étais, mais il semblerait que les tirs aient commencé bien avant, au moins dix minutes... Alors qu’aux informations, on nous dit que c’est ce qui a motivé les tirs.

DES MANIFESTANTS DANS UNE RUELLE DE BARCELONE, REPOUSSÉS PAR LES FORCES DE L’ORDRE

Je suis resté plus d’une heure pris au piège ; des touristes se sont retrouvés pris pour cible. Ils attaquaient sans distinction et à l’aveugle, ils tiraient dans la foule alors qu’il y avait des enfants dans les rues à cette heure-là.

Les Catalans sont habitués

« SUICIDIOS POR DESAHUCIO »

Les « suicides pour cause d’expulsion » se multiplient en Espagne. Trois personnes, sur le point de se faire expulser de leurs logements, se sont suicidées ce mois-ci en Espagne.

 

Le phénomène possède même sapage Wikipedia.

 

Hier, le gouvernement espagnolannonçait un moratoire sur les expulsions pour une durée de deux ans et à compter d’aujourd’hui. La mesure vise à protéger les propriétaires endettés les plus vulnérables.

Après une nuit d’insomnie, je suis parti en cours dans le centre de la ville avec une boule au ventre, mais aussi l’envie de montrer que cette situation n’était pas normale.

Je suis allé au rassemblement contre les violences policières de mercredi : j’y ai appris beaucoup de choses. Les Catalans sont habitués à ce que ça se passe comme ça. Depuis deux ans, il semblerait que ce soit monnaie courante.

Mercredi, plus de 9 000 balles de plastique ont été tirées dans Barcelone, d’après certaines sources. Une jeune femme a perdu un œil.

Une amie catalane m’a raconté que l’un de ses amis, qui est pompier, a vu une fille se faire matraquer et casser le tibia. Quand la police est partie, il est allé chercher cette fille et l’a ramenée jusqu’au camion de pompier le plus proche. Une fois sur place, alors que la fille commençait à être prise en charge par les pompiers, un camion des forces spéciales est arrivé et à commencé à prendre les pompiers, ce jeune homme et la fille – déjà bien abîmée – pour cible.

Aucune possibilité de se faire entendre

Le ministre de l’Intérieur de la Catalogne, Felip Puig, a confirmé qu’une personne avait été blessée à l’œil. Mais il a osé déclarer :

« De toute la journée, aucune balle en caoutchouc n’a été tirée. »

C’est un mensonge qui est relayé par toute la presse espagnole. En fin de compte, il s’excuse juste pour l’adolescent qui s’est pris un coup de matraque à Tarragone.

ADOLESCENT DE 13 ANS BLESSÉ À LA TÊTE PAR LES FORCES DE POLICE CATALANES À TARRAGONE

Il est de notoriété publique en Espagne que les forces spéciales sont beaucoup plus violentes et agressives ici qu’à Madrid.

Prochaine manifestation : le 22 novembre, juste avant les élections régionales. Ça va encore mal tourner, sans aucun doute. Il faudrait que la presse européenne soit là, parce que l’information est cachée.

Je ne comprends pas comment, dans une démocratie comme l’Espagne, on peut laisser passer. On a le droit de manifester, mais après il faut courir chez soi pour ne pas se faire frapper... C’est scandaleux de voir ce système à l’œuvre en Europe, alors qu’on a eu le prix Nobel de la paix cette année. Les gens sontdésespérés, ça se ressent tellement.

 

Indignation sur rue89

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16 novembre 2012 5 16 /11 /novembre /2012 11:52
http://juralib.noblogs.org/files/2012/11/115.jpg

TÉLÉCHARGER LE TRACT

Mailing, 13 novembre 2012

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16 novembre 2012 5 16 /11 /novembre /2012 11:49

Un vigile agressé à Notre-Dame-des-Landes. Par qui ? La presse « sait » déjà

Les mardi 13 et mercredi 14 novembre 2012, de nombreux journaux papier et internet d’audience nationale, et bien sûr locale (Le MondeLe FigaroLe Point, LCI, BFMTV, Le Télégramme, etc.), ont publié des articles sur l’agression d’un vigile à Notre-Dame-des-Landes. Par qui ? Une enquête est en cours…

http://juralib.noblogs.org/files/2012/11/0216.jpgMais ces mêmes médias « savent » déjà. Alors que, selon les informations fournies par la préfecture, les agresseurs, au nombre d’une vingtaine, sont à l’heure actuelle encore, « des inconnus », la plupart des titres (ou des articles) présument sans preuve, sans même prendre la peine de simplement téléphoner à la brigade de gendarmerie de Châteaubriand [Le souci de vérification des « faits » et de précision dans leur présentation est tel dans cette affaire que les différents médias ne parviennent pas à se mettre d’accord sur les blessures dont souffre le vigile : selon Libération il a été « roué de coups » au niveau « des membres, des mains et des épaules » ; tandis que pour La Dépêche il a été touché « aux mains et au dos » ; pour sa part, Le Figaro, repris par Le Nouvel Observateur, tout en relatant aussi un passage à tabac, évoque avant tout des brûlures « aux mains et aux avant-bras » consécutives à l’incendie de son véhicule par ses agresseurs.], en charge de l’information judiciaire, que des « opposants » au projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes sont responsables de l’agression [Une bonne partie d’entre eux ne se prive pas d’accuser les « opposants » dès le titre de l’article – ainsi, par exemple, La DépêcheLibérationFrance TélévisionsLCI etBFM TV –, tandis que d’autres ne font le rapprochement avec les manifestants que dans le corps du papier – comme, par exemple, France InterLe FigaroLe PointLe Nouvel ObservateurLe Télégramme et Presse Océan. Attention, nombre de liens qui précèdent sont peut-être temporaires.].

Au moment où nous écrivons, aucune identité n’a été précisée, aucune revendication reçue. Peut-être s’agit-il d’une action perpétrée par des personnes qui se présentent comme des « opposants ». Peut-être pas… En tout cas, des supputations ne sont pas une information. Tout juste, pour le moment, une simple rumeur.

Après les fiascos journalistiques des affaires du « bagagiste de Roissy », de la « fausse agression du RER D » ou d’Outreau, la propension des médias à faire fi de leurs erreurs passées ne laisse pas d’étonner… D’autant plus que l’actualité récente aurait pu rappeler aux intéressés les risques qu’il y a à colporter des « informations » non vérifiées. Au moment où les défenseurs des accusés de Tarnac produisent de nouveaux éléments à charge contre les enquêteurs, et alors que les médias s’étaient empressés d’accréditer la version policière (ainsi que nous l’avions relevé), un peu de prudence aurait dû s’imposer.

Jusqu’au moment où l’on saura vraiment, si l’enquête aboutit. Et quand bien même il se vérifie alors qu’il s’agit « d’opposants », cela ne donnerait pas raison a posteriori à la légèreté des accusations sans preuve.

Pis : le communiqué de la préfecture (et non des enquêteurs) suggère une piste qui ne pouvait qu’impressionner les rédacteurs, celle d’une « minorité autonome, venue d’ailleurs, qui entretient l’insécurité sur le secteur de Notre-Dame-des-Landes »… Dans la foulée, il place l’agression contre le vigile sur le même plan que les affrontements avec les CRS de manifestants généralement pacifiques. Or, face à une mobilisation longue, particulièrement conflictuelle et lourde d’enjeux politiques, la communication de la préfecture – qui est, faut-il le rappeler, le porte-parole et le bras armé du gouvernement dans le département, et comme telle une des parties du conflit en cours –, n’est certainement pas la source la plus indépendante qui soit…

Pourtant, la plupart des médias « contextualisent » à leur tour, en présentant l’agression comme une suite des manifestations. Il se vérifie ainsi que l’on peut nuire souvent par simple routine et sans forcément le vouloir.

Post-Scriptum

Sur le tour bien étrange qu’a pris la conférence de presse organisée à la suite de cette affaire par le Collectif d’organisation de la manifestation de réoccupation de la ZAD, voir l’article de Breizh Journal, « Des journalistes d’Ouest France et de l’AFP font pression sur les opposants de l’aéroport ».

Acrimed, 15 novembre 2012


Des journalistes d’Ouest-France et de l’AFP font pression sur les opposants à l’aéroport

De mieux en mieux ! L’affaire de l’agression du vigile à la Pointe et le cortège des pleureuses médiatiques qu’elle a engendré ne cesse de se développer en épisodes pour le moins curieux. Nous apprenons ainsi que ce midi, des journalistes d’Ouest-France et de l’AFP ont fait pression, au cours d’une conférence de presse, sur les représentants des opposants à l’aéroport pour leur enjoindre de prendre position sur l’agression et la condamner.

http://juralib.noblogs.org/files/2012/11/202.jpg

« Accusés de violence, les anti-aéroport répliquent », Ouest-France, 15 novembre 2012

La conférence de presse donnée par le Collectif d’Organisation de la Manifestation de Réoccupation de la ZAD (le 17 novembre) avait lieu à partir de 11 h sous un hangar au lieu-dit Bel-Air, à proximité de la limite nord de la ZAD. De tous les journalistes présents, c’est Christophe Jaunet [sic (NdJL)], d’Ouest-France, qui s’est montré le plus insistant envers les représentants du collectif, exerçant sur eux une pression certaine. Les représentants avaient décidé qu’il n’y aurait pas de prise d’images de la conférence de presse, le journaliste d’Ouest-France aurait alors déclaré « si vous ne voulez pas d’images, alors on prendra pour illustrer l’article, des photos de vous en train de lancer des pierres sur les forces de l’ordre ».

Ensuite, il a demandé à plusieurs reprises que le collectif condamne l’agression, alors même que le collectif avait décidé de ne pas condamner l’agression tant qu’il n’y avait pas de conclusions de l’enquête, qui, rappelons-le malgré le charivari médiatique et le procès en sorcellerie fait aux occupants de la ZAD, ne fait que commencer. Rejoint par une des deux journalistes de l’AFP, le journaliste aurait persévéré dans ses demandes, déclarant notamment « il faut que vous condamniez cette agression ». Les représentants ont tenu bon. Commentaire désabusé de l’un des participants « ces journalistes n’étaient pas venus pour nous écouter, ils voulaient seulement des réponses à leurs questions, c’est tout ».

Au cours de cette tumultueuse conférence de presse, l’un des représentants du collectif a remis en cause l’imprécision des dépêches de l’AFP au sujet de l’agression du vigile. Réaction indignée des deux journalistes présents. Et pourtant. Nous épinglons l’insuffisance de la dépêche longue, relayée par les médias nationaux  ainsi que les lacunes de celle du 18 octobre. Désinformation, lacunes, pressions sur les opposants à l’aéroport et leurs représentants, voilà bien d’étrangers méthodes pour garantir l’information sur l’opposition au projet d’aéroport à Notre-Dame des Landes telle qu’elle est faite par les médias dominants.

Breizh Journal, 14 novembre 2012

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16 novembre 2012 5 16 /11 /novembre /2012 11:47

Près de Nantes, au cœur du bocage anti-aéroport

Un mois après les premières interventions de centaines de gendarmes mobiles et de CRS, on se serre les coudes à Notre-Dame-des-Landes. Opposants de longue date à l’aéroport, paysans, militants politiques, squatters, préparent une manifestation de réoccupation de la zone, samedi. Rencontres.

http://juralib.noblogs.org/files/2012/11/211.jpg

Sylvain Fresneau (à droite) a mis son hangar agricole à disposition des expulsés et de ceux qui affrontent les forces de l’ordre.

Permanence des opposants à l’aéroport, devant la mairie de Notre-Dame-des-Landes. Une délégation venue de Dinan-Saint-Malo se présente avec pâtes, riz, fruits secs, et crêpes dentelles.

Mais Julien Durand et Michel Tarin, paysans retraités et piliers de la contestation, doivent d’abord régler une urgence : négocier avec une poignée de jeunes. Fraîchement débarqués, ceux-ci barrent une route départementale. Pas besoin d’en rajouter, alors qu’aucune force de l’ordre n’est signalée dans le secteur.

Surtout que des riverains expriment leur lassitude. Comme cette jeune femme, qui a appelé notre rédaction, racontant ses difficultés quotidiennes de déplacement, pour cause de routes défoncées, de barricades en feu, et de barrages de gendarmerie…

Direction la Vache-Rit, hangar agricole devenu base de vie et centre opérationnel des occupants de la ZAD (comprendre « zone à défendre »). L’ancien docker nazairien Gilles Denigot y a installé une grande marmite récupérée chez un copain charcutier bio. « On peut y préparer à manger pour 300 personnes. »

Expulsés des maisons vides qu’ils squattaient, délogés de constructions en bois et en terre, les militants anti-aéroport viennent ici se réchauffer, se nourrir, changer de vêtements avant de repartir harceler gendarmes mobiles et CRS.

Une partie du hangar est envahie par des collines de vêtements secs, des forêts de bottes, déposés par des soutiens extérieurs. Un couple de Carquefou est venu chercher des vêtements boueux, et les a lavés. Plus loin, l’espace nourriture. « Une fois par semaine j’apporte des légumes », témoigne Thérèse, une retraitée de Guenrouët.

La vache-Rit est sur le terrain de Sylvain Fresneau, 50 ans, cinquième génération de paysans. Son Gaec des Pommiers, 90 vaches laitières, est en cours d’expropriation. Le paysan a mis le hangar à disposition de ceux qu’il appelle « les jeunes ». Il déteste le mot « squatters ».

« Les CRS nous ont rapprochés »

« Sans eux, nous serions restés bien seuls dans la lutte. Les premiers sont arrivés il y a trois ans. Des relations se sont nouées. On se rend service. Aujourd’hui, certains vont m’aider à collecter les ficelles de bottes de paille et les bâches d’ensilage. » Au Liminbout, autre exploitation condamnée, Sylvie Thébault, exploitante de 46 ans, confirme. Elle avait aidé « les nouveaux habitants » qui retapaient Les Planchettes, une maison vide, rasée mi-octobre. « Quand mon mari a fait la grève de la faim, ils ont assuré la traite du soir ».

Alain Bretesché, lui, vit à la Rolandière depuis vingt ans, dans une maison désormais propriété d’Aéroports du Grand Ouest. Un sursis, obtenu par les grévistes de la faim du printemps, protège temporairement le couple de l’expulsion. Il a recueilli chez lui une éducatrice allemande et ses trois enfants, restés sur zone après un rassemblement anti-aéroport.

Aux Fosses noires, Élisabeth, 53 ans, locataire elle aussi bénéficiaire du sursis, a ouvert ses dépendances aux expulsés. Damien, 30 ans, y prépare une fournée. Venu « lutter contre l’aéroport, et expérimenter un autre mode de vie », le boulanger vivait aux 100 Chênes. « On avait des ruches, un jardin, on était autonomes ». Il a eu le temps de démonter son four avant l’arrivée des pelleteuses.

Camille, jeune maraîcher diplômé en environnement, avait été installé sur le terrain du Sabot par le mouvement international Reclaim the fields (Récupérons les champs). « On produisait des légumes pour les occupants de la zone. On nourrissait les antinucléaires, et les opposants aux lignes très haute tension. » Il ne reste rien du Sabot.

Un tracteur passe, la remorque chargée de matériaux de récupération. Samedi, les opposants appellent à une manifestation dite de « réoccupation ». Avec en point d’orgue la construction d’un bâtiment collectif.

D’autres abris sont déja en construction sur des terres mises à disposition par des propriétaires pas encore expulsables. Déjà ça trie, dépointe, préassemble. Par le passé, les occupants de la zone et les opposants historiques ont pu diverger dans leurs stratégies. « L’attaque des CRS a rapproché tout le monde », résume Alain Godin, paysan bio de 63 ans, un des pionniers de l’opposition à l’aéroport.

Publié par des larbins de la maison Poulaga (Marc Le Duc, Ouest-France.fr, 13 novembre 2012)

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16 novembre 2012 5 16 /11 /novembre /2012 11:39

À propos de l’attaque incendiaire du véhicule de la police privée d’Aéroport Grand Ouest

Les vigiles sont des flics privés de plus en plus utilisés par les entreprises et autres exploiteurs. Ils sont nos ennemis au même titre que la police d’État.

Mais dans la nuit du lundi 12 au mardi 13, le vigile n’a reçu aucun coup, car cela n’était pas notre but et que ça n’a pas été nécessaire. Il n’a pas joué les héros en tentant de défendre le véhicule, et il était loin de celui-ci lorsqu’il a été incendié.

Six jours d’ITT pour de l’intox, ça fait toujours un vigile hors d’état de nuire.

Des opposant-e-s à l’aéroport et à son monde


À propos de l’expulsion d’un vigile et du feu de joie qui s’en est suivi

C’est avec une grande colère que je lis les dépêches du jour concernant le vigile agressé près d’une maison évacuée et murée près du projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes.

Je n’ai comme seules informations sur cette affaire les différentes versions des médias, qui parlent souvent d’un ouragan quand il n’y a qu’une simple brise (ou l’inverse).

Bien sûr, ce vigile ne fait pas partie des riches, des décideurs et autres grands oppresseurs de se monde. Bien sûr, j’éprouve une compassion humaine pour cet individu qui s’est retrouvé pris dans un conflit qui ne le concernait pas. Je fais parti des gens qui ont été viré.e.s manu militari de l’endroit ou ils et elles ont choisi de vivre, à ce titre je comprends la violence qu’a pu ressentir ce vigile, qui va sans doute bien plus loin que quelques coups reçus aux poignets et aux pieds.

Mais putain, qu’est-ce qu’il foutait là ce con. Quels sont les connards inconscients qui ont choisi de l’exposer ainsi, au premier rang d’une guerre qui n’est pas la sienne. Depuis un mois, plus d’une centaine de gens vivent au quotidien une pression policière permanente. On a perdu les maisons qu’on a construites et celles qu’on s’est réappropriées. On a perdu nos lieux de vie et nos lieux d’organisation. C’était vraiment une idée débile, d’envoyer une personne seule surveiller une maison dans une zone où cent cinquante personnes ont été expulsées. Une idée qui ne peut venir que de gens qui considèrent les êtres humains comme des pions.

Je pense qu’on est plusieurs à avoir un sentiment fort de solidarité avec celles et ceux qui, en bas de l’échelle sociale, doivent chaque jour en chier pour survivre. Mais même au nom de ce sentiment de solidarité on ne peut pas accepter que des gens qui ne semblent pas du tout partager ce sentiment de solidarité nous interdisent l’accès aux maisons qu’on a investit et qui sans nous, n’auraient pas d’autre vocation que celle d’être détruites pour servir les intérêts économiques des aérocrates. Je ne connais pas ce vigile, mais j’espère qu’il aurait réagi exactement de la même façon si des gens étaient venus détruire tout ce qu’il avait construit.

La tension et la colère montent chaque jour un peu plus contre le projet d’aéroport, et à travers lui, contre la logique capitaliste qui veut qu’on aménage chaque portion de terre en fonction des intérêts de l’économie de marché. Dans ce contexte, des heurts violents comme celui-là sont amenés à se répéter. Vigiles, gardien.ne.s, flics et ouvrier.e.s d’entreprises de travaux, vous n’avez pas à risquer vos vies pour un projet qui n’est pas le vôtre. C’est vraiment dégeulasse de la part de Ayrault, Auxiette, Vinci et le patron de votre boîte de vous envoyer vous faire péter la gueule pour un projet qui ne vous concerne pas. S’ils tiennent tant que ça à ce projet, pourquoi ne viennent-ils pas eux-mêmes protéger les maisons qu’ils ont expulsés ?

Quand on prend l’initiative d’expulser des dizaines de maisons et d’en détruire la plupart, on ne peut pas vraiment s’indigner que dans la colère qui s’en suit, des gens détruisent la voiture de quelqu’un qui interdisait à ces mêmes gens de retourner dans une des maisons dans laquelle elles et ils ont vécu. Ce n’est pas quelque chose de glorieux c’est même quelque chose d’assez moche de devoir en arriver là, mais c’est quelque chose qui devait forcément arriver et qui se reproduira encore.

Personne ne devrait se permettre de porter des jugements de valeur sur la façon qu’ont les gens de réagir quand ils et elles sont confronté.e.s à toute la violence du capitalisme. Surtout pas celles et ceux qui ont été les instruments de cette violence. Dans cette histoire, le gouvernement PS-EELV a voulu mener une guerre propre pour imposer son projet, mais une guerre propre, ça n’existe pas.

Vigiles, gardien.ne.s et autres petites mains du projet, nous pourrions être du même côté. Refusez de vous battre contre nous, dans le cas contraire, ne vous étonnez pas de notre colère !

Indymedia Nantes, 15 novembre 2012

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16 novembre 2012 5 16 /11 /novembre /2012 11:36
http://juralib.noblogs.org/files/2012/11/2012-11_Paris_XXe_307.jpg

Paris 20e, novembre 2012

http://juralib.noblogs.org/files/2012/11/2012-11_Paris_XXe_manifcra.jpg

Ibidem

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Avenue du Père Lachaise, Paris 20e, 16 juin 2012

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Rue Robespierre, Bagnolet, 17 juin 2012

http://juralib.noblogs.org/files/2012/11/2012-06-17_Bagnolet_RueRobespierre_affichespnf.jpg

Ibidem

http://juralib.noblogs.org/files/2012/11/2012-06-17_Bagnolet_RueRobespierre_affichespnf6.jpg

Ibidem

http://juralib.noblogs.org/files/2012/11/2012-10_Paris_XXe_RueDesOrteaux_a.jpg

Rue des Orteaux, Paris 20e, octobre 2012

http://juralib.noblogs.org/files/2012/11/2012-10_Bagnolet_p.jpg

Bagnolet, octobre 2012

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16 novembre 2012 5 16 /11 /novembre /2012 11:30

Tarnac : les avocats ont “la preuve que la version policière est imaginaire”

Les avocats des mis en examen dans l’affaire de Tarnac estiment avoir “la preuve que la version policière est imaginaire”. Il n’y a “aucun doute que les policiers ont commis un faux en écriture publique”, ont-ils déclaré mercredi lors d’une conférence de presse à l’Assemblée nationale.

http://juralib.noblogs.org/files/2012/11/03.jpeg

Selon les avocats qui attendent un non-lieu dans cette affaire, les policiers ne pouvaient pas surveiller Julien Coupat et Yldune Lévy lors de la détérioration de la ligne TGV-Est à Dhuizy (Seine-et-Marne) dans la nuit du 7 au 8 novembre 2008 puisqu’il n’y a “aucun trafic téléphonique” de l’un des deux policiers auteurs du PV entre 4h et 4h20 à cet endroit-là.

“On a un élément objectif, (il) n’était pas là”, a accusé Me Jérémy Assous pour qui “l’analyse des pièces disculpent l’ensemble des mis en examen”.

La chambre de l’instruction de la cour d’appel de Versailles (Yvelines) a ordonné le 26 octobre l’audition des 18 autres policiers qui ont participé à cette surveillance, 14 agents de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) et quatre de la Sous-direction antiterroriste (SDAT).

“Il y a une volonté de ne pas les faire témoigner”, a considéré Me Assous qui a ironisé sur une possible “épidémie de grippe à Levallois”, le siège de la DCRI, dans les Hauts-de-Seine.

Le député Noël Mamère, également présent à cette conférence de presse, a estimé qu’on était “en train d’assister à un véritable fiasco judiciaire qui se double d’interrogations sur les méthodes de la police et sur le contrôle de ses services, ce qui pose un problème réellement politique”.

“J’ai le sentiment qu’on assiste à la même chose que les Irlandais de Vincennes”, a-t-il dit. Après l’attentat de la rue des Rosiers à Paris en 1982, des gendarmes avaient apporté des explosifs dans un appartement de membres présumés de l’IRA pour prouver leur culpabilité.

Noël Mamère a également plaidé pour une “commission d’enquête parlementaire pour savoir qui est Mark Kennedy”. Cet espion anglais infiltré dans le groupe de Tarnac aurait guidé l’enquête de la DCRI. Selon un autre avocat des mis en examen, Me William Bourdon, “il y a judiciarisation d’informations qui se sont révélés inexactes parce que Mark Kennedy (…) a un tropisme naturel (…) pour divulguer des informations qui sont fausses et qui atterrissent dans des oreilles qui sont complaisantes et qui sont enthousiastes de venir les livrer clef en main auprès des autorités françaises”.

“Cette procédure est une caricature de ce qu’on peut faire de pire en terme de blanchiment judiciaire, d’informations obtenues de manière déloyale et illicite”, a ajouté l’avocat pour qui il y a eu une “manipulation politique orchestrée au plus haut niveau pour organiser de façon théâtrale la fiction de la culpabilité de nos clients”.

Une information judiciaire a été ouverte par le parquet de Paris en novembre 2008 et un juge d’instruction du pôle antiterroriste, Thierry Fragnoli, a été chargé de cette enquête. Dix personnes au total ont été mises en examen dans ce dossier, notamment pour “association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste”.

Les avocats des mis en examen ont également affirmé qu’un relevé de compte bancaire démontre que la carte bancaire d’Yldune Lévy a été utilisée à Paris cette même nuit, à l’heure où les policiers assuraient la surveiller à Trilport, près de Meaux.

Une information judiciaire a été ouverte par le parquet de Nanterre (Hauts-de-Seine) en novembre 2011 pour “faux et usage de faux en écriture publique” à la suite d’une plainte accusant ces enquêteurs d’avoir rédigé le PV mensonger.

Une troisième instruction a été ouverte en janvier 2012 à Brive-la-Gaillarde (Corrèze) après une plainte pour atteinte à la vie privée et au secret des correspondances, déposée après la découverte d’écoutes téléphoniques dans l’épicerie de la commune de Tarnac, où résidaient plusieurs suspects.

Me William Bourdon, l’un des avocats des mis en examen, a affirmé vouloir savoir “si cette écoute était administrative et demandée par Mme (Michèle) Alliot-Marie”. Dans ce cas, il “faudra qu’elle s’explique sur la motivation de cette écoute”, a-t-il dit.

Enfin, Me Jérémy Assous a annoncé qu’il allait déposer une plainte avec constitution de parties civiles pour subornation de témoin à Clermont-Ferrand. “Les policiers ont trafiqué des témoignages”, notamment celui d’un témoin sous X qui a “dit des tas d’horreur sur Julien Coupat”, selon lui. Le témoin en question, vivant près de Clermont-Ferrand n’a jamais redit ce qu’il avait assuré anonymement.

Leur presse (Sipa, 14 novembre 2012)

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16 novembre 2012 5 16 /11 /novembre /2012 11:28

Afrique du Sud : un mort dans les manifestations d’ouvriers agricoles

De nouvelles violences ont fait un mort mercredi en Afrique du Sud durant des manifestations d’ouvriers agricoles en grève, amenant le gouvernement à intervenir pour demander une renégociation des salaires trop faibles payés par les riches exploitations fruitières et viticoles de l’arrière-pays du Cap.

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Des cagettes de fruits sont brûlées lors de manifestations d’ouvriers agricoles sud-africains, le 14 novembre près de Cape Town.

La ministre du travail par intérim Angie Motshekga a annoncé mercredi que le gouvernement allait abroger le salaire minimum de 70 rands par jour et négocier un nouveau niveau de rémunération dans les quinze jours.

Plusieurs milliers de travailleurs agricoles du sud-ouest du pays réclament depuis une dizaine de jours un doublement de leur rémunération à 150 rands (13,50 euros) par jour.

La plupart, métis ou noirs, gagnent entre 69 et 75 rands par jour, des salaires parmi les plus bas du pays associés à des conditions de travail et de logement souvent abusives, qui ont été dénoncées en 2011 par Human Rights Watch.

Les dirigeants des entreprises agricoles de la région sont généralement blancs, et pour l’heure, ils refusent d’aller au-delà d’un simple coup de pouce, qui porteraient les salaires minimums à 80 rands par jour (7,20 euros).

Les heurts étaient jusqu’à présent principalement à De Doorns, localité qui exporte du raisin de table. Mais le mouvement s’est étendu depuis mardi à l’appel notamment de la confédération syndicale Cosatu, alliée du pouvoir.

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Un jeune homme assis près d’une barricade lors de manifestations d’ouvriers agricoles, le 14 novembre 2012 à De Doorns en Afrique du Sud.

La situation s’est embrasée mercredi, gagnant en particulier la capitale sud-africaine du fruit Ceres et le village voisin de Wolseley, où un homme de 28 ans est mort lors d’affrontements avec la police, tandis que cinq autres manifestants étaient blessés.

La police a précisé avoir fait usage de grenades assourdissantes et de balles en caoutchouc.

“La police ne nous a rien demandé, ils nous ont juste tiré dessus, et les gens sont en colère maintenant (…) il y a un mort et un type qui a pris une balle dans la jambe. La police doit s’expliquer maintenant, car on n’avait pas de problème avec elle. On était seulement en train de se rendre sur les exploitations pour faire grève pour notre argent”, a témoigné Bongani Mtomzale, 20 ans, employé à la cueillette du raisin.

Wolseley offrait un visage désolé dans l’après-midi : multiples barrages de police, pick-ups calcinés, vitrines brisées, tandis qu’une usine de conditionnement se consumait aux abords du village.

Seize localités de la région ont été secouées par les troubles, selon le gouvernement. Des exploitations ont été incendiées.

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Des pneus brûlent lors d’une manifestation d’ouvriers agricoles, le 14 novembre 2012 à De Doorns en Afrique du Sud.

“Les gens ont faim”

L’Afrique du Sud traverse une crise sociale, sans précédent depuis la fin de l’apartheid en 1994, dont la mine de Marikana (nord) est devenue le symbole depuis que la police y a abattu 34 grévistes le 16 août. Des dizaines de milliers de mineurs ont cessé le travail dans tout le pays pour réclamer de meilleurs salaires.

“Marikana débarque dans les fermes !!!”, a annoncé lundi le Cosatu, en appelant les travailleurs agricoles à la grève.

L’Alliance démocratique (DA), principal parti de l’opposition, a dénoncé une tentative de déstabilisation de la province du Cap occidental, la seule qu’elle contrôle. Elle a demandé l’intervention de l’armée.

S’étonnant que des manifestants aient été acheminés par cars entiers, les employeurs d’Agri-SA ont prévenu que le mouvement risquait d’avoir “un impact négatif direct sur la sécurité alimentaire, l’emploi et le commerce extérieur”, la branche, qui emploie quelque 700.000 personnes, étant très exportatrice.

Le gouvernement avait tardé à réagir au conflit minier, mais il semble adopter une tactique différente à l’égard des travailleurs agricoles.

Le Cosatu a en conséquence annoncé la suspension de la grève, prévenant toutefois que “si le nouveau (salaire) minimum n’est pas acceptable, les travailleurs reprendront leur grève le 4 décembre”.

“Le problème c’est que les fermiers ne veulent pas payer un salaire qui permette de vivre”, a expliqué Thobinkosi Nyembe, 51 ans, père de six enfants et employé dans une vigne depuis 1976.

“Les gens ont faim”, a-t-il insisté, estimant que “le mouvement ne s’arrêtera jamais si ce qu’ils donnent n’est pas 150 (rands) par jour”.

Presse esclavagiste (Justine Gerardy, Agence Faut Payer, 14 novembre 2012)


Les inquiétudes des travailleurs agricoles tournent à la violence

La police Sud Africaine affirme qu’une personne est décédée et 5 autres ont été blessé alors que les manifestions des travailleurs agricoles demandant une hausse de salaire se transforment en violence sporadique.

« Nous pouvons confirmer la mort d’un homme de 28 ans à Woseley et cinq autres personnes blessées » selon les déclarations mercredi d’un agent de la police locale Lybey Swartz

Les circonstances de cette mort sont toujours en cours d’investigation, dit elle.

Ce décès est suite à la propagation de la violence qui sévit dans le cœur des terres agricoles dans la région du « Western Cape » suscitant des appels à déployer l’armée.

À divers endroits, la police a utilisé des balles en caoutchouc et des grenades assourdissantes pour disperser les manifestants.

Des magasins ont été saccagés, des champs ont été brûlés, des véhicules ont été incendiés, des pierres ont été lancées et la route principale entre Johannesburg et Cape Town a été bloquée.

Plusieurs milliers d’ouvriers agricoles sont en grève depuis plus d’une semaine, réclament une hausse de leurs salaires pour qu’ils soient doublés à 150 rands (13,10 €) par jour.

À Ceres, la principale ville de la région fruitière du pays, la police a signalé que les événements avaient dégénéré nettement depuis quelques jours.

« Il y a de la violence, les gens sont en grève, les émeutes deviennent de plus en plus grandes » déclare l’officier Nicollene Dyantjie.

La Première ministre et leader de l’opposition régionale, Helen Zille a appelé le gouvernement de l’ANC à déployer les forces armées sud africaines et a exigé du président Jacob Zuma d’intervenir.

Plus de cinquante personnes ont été tuées dans les conflits de travail en Afrique du Sud, ces derniers mois, et notamment dans le secteur minier particulièrement touché.

Le tournant de ces grèves mortelles dans le secteur de l’agriculture inquiètent les décideurs et les entreprises.

Critiqué pour sa mauvaise gestion des crises précédentes, ce mercredi le gouvernement d’Afrique du Sud a tenté de calmer la situation, en soutenant les revendications salariales des ouvriers agricoles en grève.

Décrivant les salaires actuels comme « pas assez » le ministère de l’agriculture a réuni un haut responsable du gouvernement pour discuter de l’augmentation du salaire minimum dans ce secteur.

« Ils n’ont pas de conditions de vie décentes, ils n’ont pas d’eau potable à boire, c’est un problème très basique » dit Palesa Mokomela, porte-parole du ministère de l’agriculture.

Traduit de la presse esclavagiste (SkyNews.com.au, 15 novembre 2012) par nos soins

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15 novembre 2012 4 15 /11 /novembre /2012 09:49

 





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NOVEMBRE 2012


"Remue le couteau dans la plèbe / mais dis toi bien que la plèbe t'emmerde /de cette plaie nous sommes la gangraine,ois donc où la fureur nous mène (...) Amer, armés de nos rages de nos peines / sanglants on le sait des coups que la vie nous assène/ Vivants on le sent  car à chaque moment nos coeurs saignent (...) Sept ans , sept ans déjà depuis Zyed et Bouna / 5 ans 5 ans pour rien pour tantd'autres comme Kanté Mara / 15 ans pourquoi? Pour vivre et la vie est combat "

Retourne le couteau dans la Plèbe

morceau à venir

Eh oui 7 ans déjà

" Rappelles toi de Novembre...en attendant des cendres"Disait déjà un morceau de l'époque ivre de fureur, de fureur de vivre, de vaincre et donc d'abord de l'envie d'en découdre...Du besoin répondre à l'appel ardant qui raisonne en chacun de ceux qui refusent de de baisser les yeux.

Baisser les yeux devant la chronique programmée de notre reddition. Déjà écrite, ils nous la rejouent chaque jour à grand renfort de l'arme de l'époque "la communication". Le pilonnage d'information, sans dialogue, sans en remise en question ni doute, sans appréciation des limites...Et c'est nous qu'o accuse de faire de la propagande. Là où nous le reconnaissons fort bien.

Car tout " spectacularisé" qu'il soit par moment, l'affrontement auquel nous ne pouvons que prendre part n'en est pas moins une guerre ouverte.Une guerre qui dépasse largement le cadre de ce cirque politique dont ils voudraient qu'on se contente - en seimple spectateur. Une guerre qui ne s'arrête pas àla fin de leurs représentations, qu'elles prennent la forme de talk show politique ou d'AG étudiaznte, là où chacun se cantonne sagement au rôle qui lui est impartis.

Quand Mélanchon et Marine Lepen débatent apparemment vigoureusement sur nos écrans. Une fois, le générique passé, ils se serrent la main, s'excusent presque de leur apparente virulence...(1) " Ne vous inquiétez pas, se disent-ils entre intermittents du spectacle politique, ;malentendu. Tout ceici n'est que mise en scène;Retournons à nos moutons - pourvu qu'ils se tournent vers nous"

Dans un interview au Monde, le président lui-même, ne s'embarasse plus de rappeler ce que nous n'avons cessé de répéter depuis fort longtemps, ce qui berne de moins en moins de gogo, en expliquant que si la droite était passé, les mêmes réformes auraient été appliquées, simplement de manière plus brutale. Dans la forme. Le paraître , l'art de communiquer.Avec ou sans Vaseline? Un ùmonde décathlon quoi.."à fond la forme" tant et si bienqu'on ne cesse de retoucher le fond...

Mais quand le rideau se baisse, quand le générique passe, pour nous, ni gala, ni petit fours... sinos cocktails,sont molotov, c'est que quand bien même on la décrirait à travers une chanson, la réalité à laquelle ils nous acculent nous affecte bel et bien dans le fond - et pas seulement superficiellement. C'est l'aliénation du travail salarié ou celle de la survie au jour le jour...la réalité d'une vie qui nous échappe. Nos rapports qui se détériorent. Notre rapport au monde. Nos rapports aux autres.Notre rapport à nous même.

Quel regard pouvons nous donc porter sur ce à quoi nous avons laissé place, une fois délesté des illusions que la réalité aura vite fait de nous faire perdre - quand on a encore eu la chance d'en avoir un minimum...c'est à dire suffisament pour pouvoir se projeter dans un avenir non pa en fonction de ce qu'on attend de nous, mais de ce que nous voulons être...

"Je veux devenir ce que j'aurai du être"

La domination de classe s'expose de tout son être dans les rapports qu'elle détermine.Dans les monopoles qu'elle engendre et qu'elle entend maintenir, et ce, afin que les privilèges qui en découlent restent bien sûr entre les mains de ceux qui les détiennentdéjà. Par le spectacle de masse, on cherche encore à faire rêver la jeunesse exclu de fait de cet avenir radieux. Il s'agit de leur faire croire que s'ils se plient sagement aux exigences du régime dominant, s'ils embrassent ses valeurs, sa morale, sa religion du "self made man", prêt à tout pour gravir les échelons, peut-être - mais alors "peut-être" - qu'une petite élite décrochera la timballe en devenant footballeur, rappeur commercialement rentable ou plus communément chef d'entreprise - qu'on enverra parader dans les émissions sensé prouver que si cette société laisse une chance à tous.

 Combien y en a t-il concrètement comparé aux nombres de ceux qui de 7 à 15 ans n'ont que ce rêve à la bouche tant on ne cesse de leur farcir le crâne des soi-disants bien faits de la société de consommation auxquelles ils n'accèderont pleinement que s'ils se soumettent à ses règles.

 Rapidement pourtant, il faudra prendre conscience qu'entre les bien faits promis et l'envie de pouvoir jouir de ces nouveaux besoins crée de toutes pièce par le flot interminable de réclames qui rythme nos vie, se dressent une vitrine blindé, un prix, un code barre, un portillon, un vigile, des controlleurs, des caméras, des flics, des lois, des procs, des juges, des matons et des prisons...

A L'arrivé la désillusion est grande.Surtout quand on se rend compte qu'on était arrivé depuis le départ. Et on a toutes les raisons de foutre le feu à ce spectacle macabre dont nous avons été les tristes pantins aussi longtemps que nous avons fint d'y croire. Car leurs valeurs, leurs morales sont précisément à l'opposé de celles auxquelles nous devons justement nos réelles chances de survivre dans ce système, mais encore mieux, d'essayer d'y vivre en dehros des créneaux pré-programmés de la misère.

 Des valeurs qui n'ont d'ailleurs pas attendu les conditions des classes populaires modernes pour voire le jour, mais qui ont fait leur preuve tout au long de l'histoire de l'humanité - et ce, à l'inverse des nouvelles doctrines qui nous sont professés, celles qui nous expliquent que l'homme ne peut-être qu'un loup pour l'homme, un être qui ne peut s'élever qu'en grimpant sur le cadavre du semblable qu'il aura écrasé pour se faire.Quand au contraire tout nous montre qu'en des époques plus hostiles, c'est bien la coopération entre hommes qui a permis à cette espèce de survivre même s'il lui manquait "les traits physiques hautement spécialisé permettant aux autres espèce de se défendre (de grandes dents ou des griffes), de conserver la chaleur (une foururre épaisse) ou de fuire ( de long membre)". La force spécifique de l'espèce humaine tient outre sa capacité à utiliser ses mains pour manier les objets, au fait qu'l puisse utiliser sa voix pour permettre à ses membre de communiquer entre eux, " s'interroger, étudier, tirer des conclusions générales sur son environnement, et aussi de transmettre au cours de longues années d'apprentissage des enfants, des techniques et leurs savoirs" .Un savoir et des techniques partagées qui pourront être à leurs tours perfectionné par les générations à venir.Sa force c'est sa capacité sociale à coopérer.C'est en mettant en place des stratégies communes, en étant solidaire des siens, que l'homme a pue parfois dompter un environnement qui avait toute les chances de n'en faire qu'une bouchée s'il n'avait su s'en,tendre avec ses congénères.Et comprendre que c'est avec et dans l'autre qu'il trouvera les clefs de sa survie et les voies de son émancipation. Jusqu'à comprendre l'absolu de cette pensée universaliste. L'idée indomptable que personne n'est vraiment libre tant que tyout le monde ne l'est pas.

A Ils nous ont vendu un mensonge dont nous continuons chaque jour à payer le prix.Celui d'un salut qui n,'apparaîtraît qua dans la "réussite individuelle", une réussité individuelle indissociable de l'idée de propriété privée - celle qui fait que l'on possède quelque chose dés lors qu'on en prive les autres.Bref, un salut qui à la base n'est prévu nque pour une élite et au dépend d'une majorité à qui on continue à faire croire qu'il reste encore à certains des chances de rejoindre la classe du dessus - à condition bien sûr de tirer un trd'abandonner ses préoccupations vis à vis du sort de sa classe, de tirer un trait sur le "bonheur" des siens", de ceux qui ont partagé les mêmes con,ditions de vies, la même jeunesse, les mêmes aspirations déçues... 

On nous fait coire que l'"insertion" ou la "ré-insertion" à cette société passe par le respect des lois et de ceux qui nous forcent à s'y soumettre à copups de tonfa, de gaz lacrymo et d'hyumiliationen tout genre. Il aurait fallu se taire quand en France les forces de l'ordre en place pourchassaient des gamins et les laisser crever dans un transformateur électrique en ironisant sur leur chance de survie.Quand en d'autres temps en d'autres lmieux en Italie ou en Grèce les mêmes force de l'ordre provoquaient la mort de jeunes contestant le pouvoir en place et les injustices dont il est responsable. Combien sont morts en Tunisie, enEgypte ou en Syrie?Combien d'anonymes tombent chaque jour, sous les coups ou les balles de la police dés lors qu'ils s'opposent frontalement à l'injustice du sytème en place ou qu'il refuse simplement la survie misérable que leur réserve la légalité du monde capitaliste.

Ce constat valait en 2005. Il n'est pas moins valable en 2012.Et en 2005 qui s'est exprimé? Si ce n'est le sentiment d'appartennirQuoi à une même classe d'individus oppressés par les contrôles incessants, exclus, bafoués, laminés, humiliés par un système auquel beaucoup ne demandait finalemen,t qu'à s'intégrer...pour qu'à leur expèrience de l'exclusion raciste qui gangraine les arcanes de notre société s'ajoute cellede l'exploitation classiste inhérente au fonctionnement du système capitaliste.

On est de cette même classe d'individu meurtris dans leur chaire le jour où sont morts deux jeunes qui auraient pu être n'importe lequel d'entre nous, n'importe lequel de nos frères...sans slogan , ni revendication, c'est le feu qui a parlé pour nous.

Car le feu marche avec nous

Et voilà 2012...Les premières années de la décennie 2010...définitivement hardcore...

Peut-être qu'aprés tout, notre dernier espoir était la fin du monde dont ils nous avaient tant rabaché les oreilles. Car si la prédiction avait été juste, ce qui est sûr c'est que le monde qui se serait écroulén'est pas pour nous.Oui, c'est bien le monde dans lequel on vit, qu'on le veuille ou non, on y participe comme tout un chacun, on produit, on consomme, on paye des imôts ne serait-ce qu'en achentant un paquet de clopes ou un pack de bière.21% pour l'Etatvia la TVAapital., le reste pour le capital. Donc la question n'est pas de prétendre pouvoir vivre en dehors d'un système auquel on échappe que le jour de notre mort. Mais faute de pourvoir couoper les ponts, à nous de déterminer notre relation à ce système...à la lutte qui s'y joue? De quel cotés sommes nous? Quel est notre niveau d'antagonisme à la classe dominante? A nous de nous battre pour choisir autant que nous le pouvons les rapports qui nous lient. A ce qui nous entoure. A ceux qui nous entourent. Ceux qui nous aiment, ceux qu'on aime. Ceux qui nous oppresse.

A quoi bon "jouer le jeu " des élections, du cirque politique, quand nous sommes systèmatiquement les dindons de la farce?Les faire-valoir d'un pouvoir dont les élections ne sont que la caution pseudo démocratique - quand on nous répète pourtant sans cesse que le vrai  pouvoir lui est économique. Dans le portefeuille pas dans les urnes.Dans les salons Feutré où es vrais décideurs proposent fortement quelques idées à la marionnette du moment. Elle dégagera bien un jour.Les grosses compagnies elles resteront. Toujours prête à glisser quelques idées à l'oreille de la marionnette du moment rose, bleu ou jaune pisse...plus de couleurs dans la zone grise. Alors....

A quoi bon?

Ah quoi bon agir pacifiquement quand en face tout n'est que violence?Où à l'exploitation de classe s'ajoute le racisme latent d'une société sclérosé, dont la classe dominante a bien compris que pour survivre les forces qui lui sont antagonistes doivent rester divisés. Et la différence de traitement entre blanc, rabza, renoi... nous floute la réponse de classe en créant des urgences différentes qui n'en ont pourtant pas moins le même ennemi, la même logique cannibale.

ça se passe ici.

Ici et maintenant

Et c'est pour cela que la vie est une guerre . Car elle ne peut être que l'affrontement perpétuel qu'il existe entre nos asîrations à se réapproprier nos vies et leurs vélléité à en garder un contrôle absolu. En  nous poussant à n'être que l'ombre de nous même lorsque nous nous cantonnons aux rôles misérables qu'ils voudraient nous voir jouer dans ce spectacle pathétique, ce cirque en déliquescence qu'est leur système.Un cirque qui n'en est pas moins chaque jour de plus en plus meurtrier.

En face chaque coups que nous lui portons est la praxis de notre aspiration à vivre.

Vivre pour Combattre

car Vivre c'est combattre et combattre c'est vivre!


RADIO KLANDESTINE PERMANENTE #24

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A QUOI BON?

Paroles: Enedeka Maska / Instru: Eno Kaes 2010

 

Tu m’dis d’attendre? j’te réponds à quoi bon / ils veulent qu’on se rende alors dans l’attente y a rien de bon / prendre du recul d’accord si c’est pour sauter plus loin / ils nous encule dans leur accord ça j’l’ai compris très bien / me dis pas « kho c’est comme ça que tourne le monde » / on t’entourloupe te roule tant que tu trouves même plus ça immonde / car c’est fait de telle manière que c’est toujours les même qui se servent / toujours les même qu’on sert et les même qui t’asservent / alors arrête de me dire que la roue tourne que demain on bouffe hein / si aujourd’hui tu leur sers de bouffon, tu seras jamais plus qu’un biffin / dans ce système de classe on la connaît ta place / fais pas celui que laisse de glace pendant qu’les porcs te castrent / dépossédé de ton temps, dépossédé de ton énergie tu taffes / ta vie c’est du taff et des temps libre qui sont pas tant libre que aç / stérilisé – tes rapports, dépossédé de ton propre corps tu passes à l’as tes propres désirs d’abord faut payer les factures ça casque / le taff ça casse, ça lasse, même tes collègues et leurs vieilles blagues salaces / mince les soucis s’amassent, moins que les besoins de soins et les rentrés sont minces… / Boulot-métro-dodo et mal de dos poto, ils disent que c’est « du taff de roloto », à en devenir toto / ouais gros à, moins de gagner à l’euro-million ou au loto…

Le patron, m'dit d'attendre, j'lui répond à quoi bon? / attendre qu'ion se pende et pour les noirs "un sourire et un yabon" / c'est finis le temps des colonies patron! /Des expos dans les zoos pour montrer à quoi ressemble le Gabon / il dit "bon gos, joue kle bon gars, le bon sauvage au gros nez , le bon n..." / Un pote m'a dit "Quand on nait "nègre" on nous fait trop souvent comprendre qu'on est de trop / trop nombreux ici ou trop pas assez d'ici" / remarque de merde genre "c'est quoi cette musique de nègre?" pas du ACDC kho/ joue pas l'anti-héro(s) quand tu mets ta métha dans le syrop...ta vie a un goût de pisse de cyrrhose

Et tu m'dis "c'est pas l'esclavage c'est du salariat" / mais dis mois qui joue le salarié? Qui joue le "sale aryen"? / c'est sale c'que je viens narrer ouais j'suis un scélérat j'ai la couleur des porcs qui en tuant les fedayins disaient "chasser les rats"

Kho on prend des couips et on rend moins qu'on prend : aloàrs quand je parle de dégout j'espè_re que tu comprends : si mes paroles te parlent c'est bien qu'il faut qu'ils prennent/ pas parceque c'est deds "visages pâles" / mais bien parcequ'ils se prennent pour nos lmaîtres / ils veulent nous matter, nous maltraitent, nous traite comme des esclaves, les poukaves, les expoiteurs, les traitres qu'ils ailent se pendre que je m'eclaffe/ Avec c'qu'ils méritent de prendre qu'ils aillent se pendre que je m'esclaffe"

Et là on rigolera bien dee leur réflexe radin ils se retrouveront seuls à capter que personne les aiment / et là on rigolera bien de leur réflexe radin ils ont de quoi se sentir sale car il y a personne qu'ils aident...Ils voudraient que tu te contentes d'attendre et te mentent pour que tu rentres sagement chez toi ce soir /c omme si, alors qu'il y a encore tant à prendre , il s'agissait de silencieusement s'assoire...

Pour les oubliés du système : tous les pauvres qu'il dénit / la souffrance nourrit la haine : la misère est son nid : combien de fois me suis je dit "est ce que je suis maudis?" / car je cède à) la haine en sachant où ça mène en sachant que ça ne m'aide pas./ Merde je cède à la haine en sachant où çamène en sachant que ça ne m'aide pas / Trop tard dans cette direction j'ai déjà fait trop de pas / perdre mon sang froid aliors que j'essayais surtout de pas / me comporter comme une bête que je ne suis pas / j'essaye de changer je ne fuis pas ...

J'essaye juste de cibler ma haine /car lorsque elle est aveugle c'est au mien que je fais de la peine quand c'est sur eux que je beugle >/ y a trop de rage ici donc je rêve de régicide / kestu veux que je réponde au petit quand il me dit " à quoi bon avoir des bonne notes pour finir au chomage aussi? / est ce que tu voudrais que je lui dise t'inquiète on est maudis"/ Wesh Medhi, wesh petit quand on parle d'apprendre sache que tout est bon à prendre / ce que tu sais on te le retireras pas / et de toute façon sans savoir sûr que tu t'en tireras pas...

Quand j'te parle de connaissance j'te parle pas de carnet de notes / ma politique sent l'essence et brûle leur bulletin de vote / depuis qu'on est neuijeu, ils veulent noyus faire rentrer dans des cases / à quoi bon rentrer dans leur jeu suivre ce destin qui nous écrase?

A quoi bon? ça veut pas dire qu'ikl y a rien à faire / c'est juste qu'il y a pas moyen d'être peace >/ t'inquiète les maîtres je suis venu leur dire d'aller se faire et que c'est sur eux que je pisse!

On me dit d'attendre, j'répond "à quoi bon?" / on m'dit d'me détendre jrépond "à quoi bon?" / quand on me dit "sois polis, sois plus lisse et respecte la police" j j'répond vas te faire foutre sale con! Faire ce qu'ils attendent de nous, à quoi bon?attendre que les problèmes ne se dénouent à quoi bon? à quoi bon attendre que les notres montent au ciel pour que leur vie soient belles?


 


 

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15 novembre 2012 4 15 /11 /novembre /2012 09:31

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